« La ville n'est plus très loin » dit Mérisiel autant à l'elfe qu'au marchand pressé d'aller garer ses miches
« On peut tenir un barrage supplémentaire par ici,
il suffirait de trouver un moyen de prévenir Beorn et ses acolytes qu'ils disposent d'une deuxième ligne derrière laquelle se retrancher au besoin ... »

« Ou on fonce aider Béorn et les gardes » suggéra l'adolescente blonde, son énorme marteau soudainement en main. « Ils vont pas tenir tout seuls. »

Nakan hocha la tête. Il grattouilla la tête de Mishan d'un air distrait, tout en parlant.

« Je suis d'accord avec Chorune. Avançons en prenant quelques précautions, mais s'ils sont loin et toujours vivants, nous devrions leur venir en aider. »

« C'était y'as combien de temps, Shalelu?

Un oreille pointu, tu dis? Tsuto? J'l'ai pas vu directement mais est-ce qu'il a des oreilles pointues? »

Héléa pesa le pour et le contre: venir en aide à Béorn pouvait valoir le coup mais ça dépendait du retard qu'ils avaient, de l'opposition... Au pire, ils les vengeraient ou mourraient en essayant. et puis, elle avait promis à la mère de la blonde de veiller sur elle. Ca allait à la prêtresse:

« Allons aider Béorn. Shalelu, tu te sens d'attaque pour nous emmener? »

Le demi-orc mit dans un coin de sa mémoires les nombreuses informations, mais il y avait une urgence, et s'il pouvait intérroger directement un gobelin, il ne s'en priverait pas.

« D'accord pour aller renforcer Beorn, mais autant prendre ces gobelins par surprise. »

« Et si tu bouges pas ton chariot de suite, tu vas être en danger maintenant. Alors sors toi les doigts et espère que y'auras personne sur la route. »

La main d'Héléa s'était posée sur la garde de son épée et elle regardait le conducteur de façon menaçante. Puis elle commença a avancer :

« La vie du plus grand nombre l'emporte sur celle d'un seul. Shal, ouvre la voie. »

« Allons-y vite. Chaque seconde compte » signala Chorune, s'avançant déjà en direction du combat. Mentalement, elle activa ses nouvelles bottes.
Une voix violente exulta à travers son âme : Il y aurait du sang sous peu.

Mérisiel allongea le pas pour rejoindre Chorune.
Point besoin de parler inutilement, elle savait agir et se battre en silence, c'était même souvent plus efficace.

Nakan tendit le bras, et sa chouette d'encre s'envola devant le groupe, s'enfonçant dans la forêt en volant.

« Il va éclairer notre avancée », expliqua t-il simplement avant de se mettre à avancer à la suite des femmes.

Le demi-orc suivit en silence, son arbalète en main, il se foutait du marchand et voulait pouvoir interroger un des gobelins.

Mérisiel se mit en tête de lire dans les traces au sol le déroulé des évènements ....

Nakan et Miashan se mirent à fouiller les alentours, à la recherche de traces, ou de tout indice pas évident au premier regard. Même si la chouette était surtout là pour vérifier qu'il ne restait pas de gobelins aux environs.

« Je sais que les gobelins ont un soucis avec les chevaux, mais avec les nains ? Pourquoi l'auraient-ils emporté ? »

La mort n'était pas un spectacle réjouissant, mais elle faisait partie du cercle naturel. Il était trop tard pour sauver ceux déjà morts. Mais il était encore temps d'arrêter ces gobelins avant su'ils ne commettent plus de mal.

Chorune, arrivée la première, enregistra l’absence de combat. Ou plutôt, sa fin récente. Béorn et les gardes s’étaient bien battus, le sang avait coulé. Comme d’habitude, elle ressentit une petite déception : Son démon intérieur aurait souhaité écraser des crânes.
Manifestement, Béorn avait été emporté par ses adversaires. Les traces seraient faciles à suivre. Les gobelins avait pris l'un des quatre chevaux de l'attelage : Peut-être pour transporter plus facilement le nain ?

Après ces constatations, l’adolescente se précipita vers les gardes : Certains étaient-ils encore en vie ?

Herk'lachner s'empêcha de jurer quand il vit le groupe piétiner la scène. Il avait l'habitude de travailler seul, il fallait qu'il apprenne à s'inscrire dans une équipe.
L'inquisiteur essayait de reconstituer la scène et ses conclusions en lisant les traces.

« Parce que Béorn fait partie des héros qui leur ont collé une fessée déculottée à Pointesable et qu'ils veulent peut-être s'amuser un peu avant de le tuer... La Teigne, viens ici. »

La prêtresse emmena le chien jusqu'à la hache et lui demanda:

« Suis Béorn, d'accord? »

« Bon... Qui passe en premier? Je passe après Chorune... Quitte à se retrouver le nez collé à un derrière, autant qu'il soit attrayant. »

Héléa afficha un grand sourire, fière qu'elle était de sa blague.