Étienne, comme à chaque semaine, s'informe sur la venue d'Ud la batelière. En ce jour de septembre il apprend qu'elle sera là dans une semaine. En attendant, il va rencontrer les parents de son amie Tregtar. Il a su par les branches qu'il étaient liés aux Jironal et au trafic d'armes.

Un major domo le reçoit et le fait attendre au salon. Il est revêtu de son plus beau pourpoint, et sa couleur azur contraste avec le ton rouge bourgogne du mobilier.

Il remarque une peinture représentant la rousse jeune fille à l'adolescence. Avait-elle déjà des goûts pour la nature qui l'amènerait à ouvrir une boutique de matériel de voyage ?

Il attend la suite.

« Bonjour Monsieur, »
dit la femme qui entre dans le salon
après avoir laissé Étienne patienter quelques courtes minutes
« Comment se fait-il que vous ayez à me transmettre des nouvelles de ma fille ? »

Étienne lui fait une révérence.

« Je suis le secrétaire de son excellence l'ambassadeur d'Ibra, du roya Tomas. En février, à Sacedon, je me suis ravitaillé à
sa boutique pour voyageurs. Elle semblait épanouie. »

Il sort son calepin

« Elle a dit, en parlant de son voisin:


"C'est la nouvelle demeure d'Alessandro dy Jironal ... "

en échangeant avec son amie Ud un regard lourd de sous-entendus.

On m'a dit que vous faisiez affaire avec la famille.
Je peux vous dire que votre fille semble trop près à son gré de cette famille.

Pensez-vous avoir quelque pouvoir pour interférer(en commun) «  » ? La demeure était à un ami de ser dy Sotomayor, mon ambassadeur!

Les di Jironal ne sont pas favorables à Tomas mais à son fils, comme vous le savez... »

Cette femme ne laisse rien paraitre des fruits de sa réflexion avant de produire une réponse pour le moins évasive et dénuée d'émotion :
« Ah ...
et bien ...
Si vous revoyez ma fille avant moi ...
Conseillez-lui de changer l'emplacement de sa boutique. »

« Et bien ...
si ma fille veut revenir ici et se comporter comme une jeune fille correcte,
je ne lui ferme pas ma porte » répond la femme d'affaires.
« Son amie est jolie, elle pourrait se trouver un bon parti.
En choisissant judicieusement, elle résoudrait aussi bien ces petits désagréments politiques
que les inconvénients de cette absurde vie nomade.
Une jolie petite maison, un époux fortuné et quelques bambins lui formeront un bouclier bien solide. »

« Je n'ai pas l'influence nécessaire pour moduler les actions de quelque Dy Jironal que ce soit.
J'en suis désolée, croyez-le bien. » répond Mme Dialtar.
« Et je risquerais d'attirer l'attention sur ma fille et son amie si je glissais un mot pour demander qu'on les laisse tranquille. »

« Néanmoins, si vous parvenez à marier honorablement ma fille, je vous en serai personnellement très reconnaissante.
En sus de la jolie dot que l'on pourrait apporter à cet hymen. »

« Un nom, un lieu, une anecdote ? » la Dame semble réfléchir sans trouver d'idée qui lui vienne
« Quel titre vous honore, monsieur le secrétaire ? »

Ami du Roya, depuis que j'ai sauvé un jeune homme cher à son coeur,
donc je tairai le véritable nom pour le moment. Appelons-le Eduardo. J'y ai gagné
un poste de secrétaire de l'Ambassadeur et une confortable pension.

Ce jeune homme a été enlevé par un mercenaire à la
solde de Dondo à la demande des sud-Ibranes. Son nom de guerre
est "Gomez".

(effacé)

« Vous dites que vous avez libéré une personne détenue par « Gomez » ?
Et que cette personne est suffisamment précieuse pour le Vieux Renard pour qu'il vous offre un poste de secrétaire auprès de l'ambassadeur ibrane en Chalion ? » la dame est dubitative, mais impressionnée quand même.

...
« Désirez-vous boire ou manger quelque chose ? ... »

Heureux de voir que son amitié avec "Eduardo" titille l’intérêt de la bourgeoise,
Étienne fait preuve de civilité et s'avère un hôte poli et distingué, au talent consommé,
après tous ces mois en cours provinciale et Cardegossienne...

En dame du monde, Madame dialtar s'avére affable et attentive et donne à manger et à boire tout autant qu'elle extirpe les confidences ...