Étienne regarde l'ordonnancement des troupes à la caserne.
Jadis, en étant "porté volontaire" pour incorporer l'armée à 15 ans,
étant arraché à sa vie de pêcheur,
il a passé des mois dans ce type d'endroit, en Ibra,
avant d'aller combattre les barbares au Nord.

Ensuite... la troupe des éclaireurs,
la dive bouteille qui l'a chassé chez les irréguliers,
puis l'Enfer...

Enfin, il connait la chanson... Mais Javier encore plus.

Étienne a peut-être le privilège de l'âge ou du rang,
mais Javier connait déjà le commandant.
Il lui laisse l'initiative.

Les lames s'entrechoquaient dans un ballet de manoeuvres et de parades. Les cordes d'arbalète claquaient. Les carreaux sifflaient dans l'air avant de se ficher dans leur cible...

Javier resta quelque secondes hypnotisé par ce spectacle martial. Ces hommes passaient des heures, des semaines, des années à s'entraîner, dans le seul et unique but de perfectionner leur maîtrise des armes et leur réflexes au combat... Et tout ça pour quoi ?

Chassant quelques mauvaises pensées, il se présenta à l'entrée du camp.
Il salua solennellement le soldat à l'entrée avant de s'adresser à lui.

« Mes salutations, soldat. »
« Soldat Segura. »
« J'ai servi sous l'Ordre de la Fille. J'ai servi à Gotorget. J'ai été laissé à Gotorget. Et, par la grâce des Cinq, j'ai pu revenir au pays. »

« Je souhaiterai m'entretenir avec le Colonel-dédicat, ser Marcal dy Palliar. Sa présence à Gotorget est ce qui a permis aux hommes à ses côtés de résister jusqu'au dernier jour, et jusqu'à leur dernier souffle; je souhaiterai lui rendre hommage en personne. »

« Bon courage ... » répond le soldat en s'écartant
« Je ne l'ai jamais vu aussi furibard ... »

Javier inclina sa tête en signe de compréhension et désigna les gens qui l'accompagnaient.
« Ces personnes m'ont grandement aidé durant mon périple de retour. Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, j'aimerai qu'elles puissent également voir ser dy Palliar. »


Il se dirigea ensuite d'un pas assuré vers l'officier agité, attendant la fin d'une de ses rondes frénétiques pour se présenter.

« Colonel-dédicat dy Palliar ? »
« Conscrit Segura au rapport, c'est un honneur de pouvoir vous revoir.. »

« La route a été longue d'El Mojelon à Cardegoss, et les fouets roknaris ont été cinglants. »
« Nous pensions qu'ils vous avaient également eu à Gotorget. »

« Par la grâce des Cinq et par la volonté d'Ibra, certains d'entre nous ont pu s'extirper des galères barbares. »
« Et certains d'entre nous ont eu vent de ce qui se tramait dans certains tribunaux en Cardegoss. »

« Pouvons-nous discuter de la menace qui pèse sur l'Ordre en des lieux plus appropriés ? »

« Soldat Segura ?!
Quelle surprise ! »

« El Mojelon ? Mais c'est en terre barbare ! » il fronce les sourcils d'incompréhension
« Vous allez avoir beaucoup de choses à me raconter ! »

« discuter de ... ??? » il examine Javier ... les gens qui l'accompagnent ...
« Que savez-vous à ce sujet ?
Comment êtes-vous au courant ? » demande-t-il à mi voix en les regroupant au centre de la tribune déserte

Étienne se présente

« Sergent Rougeau. Ibrane. J'ai sorti Segura de l'Enfer. A mains nues. »
Je crois que j'ai bien résumé...

« Je représente le roya Tomas d'Ibra. Je crains que nous avons des révélations
ayant des répercussions... internationales.
Voyez mon carnet... si des espions lisent sur les lèvres... »

Il lit très vite.
« Je vois ... »
« Il n'y a que peu d'erreurs dans vos conclusions, mais je ne vois pas trace de vos sources ....
Comment savez vous ? »
Il tend la main vers Etienne, paume tendue, comme si celui-ci devait y déposer quelque chose ....

Sujet clos
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