Étienne se sent un peu guindé dans ses habits "chic". Le fait de ne pas avoir d'armes ne le dérange pas, comme quelques infortunés roknaris s'en rappellent peut-être encore...

Il fait le tour de la pièce à la recherche de différences culturelles avec son peuple ibrane, pour aider à leur "introduction".
Pour le moment, il ne semble y avoir que 2 autres personnes à part eux 3 dans l'antichambre.

Inigo et Indibil sont déjà là, à attendre ...

Le rouge et l'or prédominent dans la décoration.
Le Léopard, emblème de la maison de Chalion, tient une part importante dans les ornements disséminés dans la pièce.
Tout ici est clairement destiné à proclamer la grandeur et la magnificence de la Royacie de Chalion ...

Le noble ibrane, dans ses plus beaux atours, fais les 100 pas dans la pièce ...
« De qui se moque-t-on ici ?!? »
Il tente bien de s'assoir de temps à autre sur un tabouret, un coin de banc, ou quelqu'autre surface ...
« Je suis un hôte de marque ! »
mais sa nervosité reprend si vite le dessus que ses arrêts n'apaisent personne ...
« Pourquoi me fait-on attendre ?!? »

(en chuchotant à son oreille)
« Monseigneur dy Sotomayor, tous les puissants font cela!
Je parie qu'il y a des ouvertures dans les murs pour vous observer.
Leur but est de sonder votre caractère, tester votre patience.
Restez droit et fier, inamovible comme un roc!
Ainsi, ils seront impressionnés par votre grandeur! »

Puis, s'il se calme, Étienne se tourne vers les 2 inconnus.


« Messires, je me nomme Étienne Rougeau. J'accompagne le gentilhomme ici présent.
Quel est votre nom ? Voules-vous être présentés au Roya ? »

Ajustant le col de son pourpoint doublé en coton, Javier essayait tant bien que mal de soigner sa posture dans ses habits un poil trop serrés. Le tailleur royal de Zagosur avait certes fait de l'excellent travail en s'affairant sur le tissage et les élégantes finitions de sa tenue d'apparat... mais pour Javier, rien ne valait ses fripes amples et confortables. Plus vite cette audience se passerait, plus vite il pourrait ranger ses beaux atours dans son coffre...

Ils n'étaient pas seuls dans cette antichambre. Pour autant, le seul qui se démarquait des autres était bien le seul et unique Payo dy Satomayor...

Il fit écho aux conseils d'Etienne.
« Etienne dit vrai, messire. »
« Une trop vive réaction pourrait être mal interprétée par la cour de Chalion et se répercuter indirectement sur Ibra. »
« Je vous conseille la digne réprobation en lieu et place de la tonitruante protestation. »

Il fit ensuite un signe de tête à chaque autre requérant inconnu présents dans la salle.

« Messieurs. J'espère que votre attente est toute aussi... agréable que la notre. »

Un parfum de lavande se dégage doucement de l'homme bien baigné, vêtu d'une cape de sable sur une chemise blanche. Au-dessus de sa poitrine gauche est brodé un arbre portant cinq fruits bigarrés. Ses yeux, agiles mais délibérés, vous matent tous sans vergogne.


« … »

Probablement parce que t’es aussi hilarant qu’impatient ... Et que c'est amusant de te faire attendre.


Malgré les bras bien musclés, comment ce mec me ressemble-t-il exactement ?

« Bien le bonjour, monsieur Rougeau ! Ceux qui me connaissent à peine me nomme Indibil dy Caribastos ... » Je me lève et m'incline, un geste à la fois élégant et exagéré. « … Alors, j'espère qu'Indy suffira. »


Ce type a l’air d’être malade, voir traumatise. Peut-être une gorgée d'armoïnacán pourrait le guérir ?

Je réponds avec une sourire aussi vaste que les épaules d'Étienne, hochant la tête amicalement. « Bien sûr, bien sûr. J'espère seulement ravir la Royina avec la chanson et la danse. Ma troupe templier ... » Je laisse une brève pause pour jauger leurs réactions et voir s'ils ont entendu parler de nos exploits « ... vient d'arriver ce matin à Cardegoss. »

Je tourne mon regard vers l'homme coquin, curieusement calme, peut-être déprimé, et lui lance un sourire sympathique avant de changer le sujet.

« Quelle pièce ! J'espère que ces courageuses décorations aux couleurs du Fils inspireront la Sainte-Famille à accorder à Chalion un héritier guerrier. Et vous, quel rêve vous a propulsé ici ? »

...

Tiraillé entre son extrême agacement et les recommandations de ses hommes d'escorte ... l'ibrane tente sporadiquement de prendre une posture de calme, ou de noblesse, ou même de patience ... mais il ne parvient jamais à tenir en place plus de quelques secondes ...

Une sourire saugrenue clignote vers Étienne, et je réponds : « La dernière fois que j'ai essayé de négocier sagement avec des Rokarnis, j'ai creusé des tombes pour le reste de la journée. J'espère que le futur héritier de Chalion est à la fois assez fort et sage pour voir quand parler et quand agir. »

Javier se mordit la lèvre inférieure, d'un air passablement affecté, à la mention de l'héritier du trône.

« Tout le peuple l'espère, en effet... »
« Mais en ces temps troublés, il faut bien plus que de l'espoir et des vœux pieux. »

« La situation de ma royacie ne laisse que très peu de place aux rêves... Face aux affres de la guerre et face au doute, ces derniers s'étiolent bien vite et finissent par s'évaporer. »

Il secoua lentement sa tête, comme pour chasser certaine de ses pensées les plus noires.

« En attendant, rien n'empêche personne de vivoter à son rythme et de faire ce qui est en son pouvoir pour oublier cette vie morose. »

« Vous disiez que vous dirigiez une troupe ? »
« Pour quand est prévue votre première représentation à Cardegoss ? »

Les 100 pas du noble ibrane forment des motifs de plus en plus complexes qui repoussent tous les autres occupants de la pièce au fond de leur sièges respectifs ...

Son mutisme furieux n'est pas du meilleur augure :
Etienne et Javier craignent le pire,
même Jorge qui n'a cotoyé l'individu que peu de temps pressent une éruption ...
au mieux « dévastatrice »

Une fois de plus, Javier leva les yeux au plafond. Le Renard d'Ibra avait-il réellement pensé à tout en envoyant cette bombe ambulante en territoire chalionnais ?

Il se leva de son siège en velours, et se dirigea prompto vers le diplomate agité.

« Messire, si nous répétions un peu pour cette entrevue que vous avez préparé ? »
« Il me semble que nous ayons encore le temps de le faire. »
« Visualisez-moi comme la personne à laquelle vous souhaiteriez vous adresser en ce moment même. Rassemblez l'ensemble de vos cogitations... et projetez-les sur ma propre personne. »

« Magnifique ! » je m'exclame comme un coup de trompette, tout en faisant un clin d'œil et en faisant une geste à Javier comme pour dire qu'il n'y a rien que je préfère discuter que ma troupe de théâtre.

« Monsieur, quel esprit, quel enthousiasme ! » j'approche le noble ibrane, le prends par le coude avec une autre main chaudement sur le dos, et le conduit vers la fenêtre.

« Je vois votre confusion, laissez-moi vous expliquer.
J'ai un rôle mais pas d'acteur pour ça ...
Imaginez, si vous le pouvez, que vous n'êtes pas un noble Ibrane, mais plutôt la femme d'un homme d'affaires. Vous l'aimez, c'est un homme bon, malgré ses nombreuses conquêtes féminines.
Vous regardez par la fenêtre : vit-il ? est-il mort dans la boue ? couché avec une autre femme ? vous ne le saurez pas jusqu'à ce qu'il arrive enfin à la maison ! » j'explique au milieu d'une série de gestes dramatiques.

« Tout cela se passe dans le contexte de la perte de Gotorget. Que dites-vous ? Allez-vous monter sur scène avec moi ? »

Jouant le tout pour le tout, Étienne se permet de... mentir- restant sur le thème du théatre...

« Monseigneur! Monseigneur! Je vois un Hippocampéléphantocamélos qui est mené à la Ménagerie!
LA créature fantastique décrite par l'illustre zoologue Dy Aristophanos ! Dépêchez-vous de regarder! Il est mené hors de la rotonde!
Nulle autre bête dut avoir sous le front tant de chair sur tant d'os ! »



Évidemment, la créature est trop rapide pour le pauvre diplomate et disparaît hors de sa vue...

Penché au delà du déraisonnable par l'arche de la fenêtre, l'ibrane se dévisse le cou pour tenter de distinguer cette créature inconnue ...
Sa déception devant cette occasion manquée n'apporte -bien évidemment- aucun apaisement à son attente qu'il trouve de plus en plus « insupportable »
(pour ne pas s'étendre en d'autre superlatifs plus ou moins courtois)