Inigo lui fit un signe en langage des voleurs. Et on ne se vole pas entre voleurs. Allait-il le comprendre ?

Souriant d'un air entendu, l'homme répond alorsmais aussi avec ses mains :
« Le voyage sera bref, en une quinzaine vous pourriez être revenusil y en a bien pour 1 à 2 mois, rien que pour l'aller »
il sert le vin dans les gobelets de tout le monde dans l'ordre : Inigo, Vezzini, Fezzik, puis lui-même
« La garde est partout, les routes sont sûresil va falloir éviter les routes surveillées, les petits chemins seront dangereux ».
Il boit doucement son gobelet pour laisser aux convives le temps de la réflexion.
« La paye est correcteplutôt généreuse, mais vous devez disposer de vos propres monturesbonnes, endurantes et rapides. »

Vezzini et Inigo eurent un sourire complice. Ils ne s'étaient pas trompé de personne, ils en furent ravis.

« za nous zintérezze, mais z'il y un problème à régler, nous n'avons pas de zevaux »

« Lé convoi part dans coumbien de temps ? »

« Les chevaux, il va falloir que vous les achetiez en ville....Ne les volez pas, ça ferait des complications inutiles » répond-il au petit négociateur avant de se tourner vers Inigo, son interlocuteur principal :
« Je vais voir avec mon ami si votre profil l'intéresse. Je vous confirme ce soir s'il vous prend comme escorte.
Il m'a parlé d'un départ demain dans la journéecette nuit, vers 2h du matin »

« Bueno.... tou t'occupes de nous avoir les placés, et nous on va trrouver dés chevaux.
On se dit donc rendez-vous ici demain même heurerendez-vous ici deux avant le départ »

Si c'était bon pour Ronri ils leur restaient maintenant à trouver des chevaux, sans essayer de les voler, ce qui n'allaient pas être une mince affaire. Mais ils avaient presque toute la journée pour ça. Cependant les gardes étaient toujours là et ils seraient certainement encore contrôlés. Ils leur fallaient trouver un moyen de pouvoir circuler librement, un espèce de sauf-conduit.

La Strada Argenta

Avant de partir il demande à Ronri où se trouve la Strada Argenta, et prends ensuite congés de lui. Et pour que l'illusion soit parfaite, ils payent l'aubergiste pour se loger le soir ( au moins cher ).

Sur le chemin il expose ensuite son plan à Vezzini et Fezzik.

« Bueno, oun va essayer d'être en affaire avec la Strada, ça nous donnèra oun espèce de sauf-condouit lorsque la guardia nous contrôléra. Il faut ensouite trouver comment sé procourer rapidamenté des chevaux. »


En chemin vers la Starda Argenta, Inigo et Vezzini regardaient s'il y avait des gens à chevaux, comment les auberges les parquaient dans leurs écuries, bref pleins de détails qui pourraient leur servir au cas où ils auraient besoin d'en voler.

A chaque porte de la ville, il y a une étable communale où les voyageurs (et résidents) qui ne disposent pas d'emplacement pour abriter leurs chevaux peuvent louer un box et/ou une place au pré. Les chevaux des garnisons de la ville sont également logés dans ces étables, et il y a toujours du personnel pour veiller sur eux. Ces étables communales disposent parfois de montures à louer ou à vendre.
Aux étables communales, un cheval coûte 30 à 150 couronnes à l'achat (en fonction de la qualité), /10 pour une location à la semaine (mais il faut déposer une garantie supérieure au prix de vente du cheval, récupérable au moment de la restitution de la monture). Sinon, il est toujours possible de s'adresser aux fermiers des environs.

Les meilleurs auberges disposent de leur propre écurie, les autres ont des accords avec les étables communales, de préférence la plus proche.

La Strada Argenta est proche, facile à trouver, et regroupe tous les
maréchaux-ferrants, forgerons, marteleurs, charrons, armuriers et autres ferronniers de la ville ...

Tout en rejoignant La Strada Argenta Inigo regarda le fonds de sa bourse. Il devait bien y avoir une cinquantaine de royals.
Il se tourna alors vers Vezzini « yé dois puvoir ayeter oun moins oun cheval...et toua coumbien té resté-t-il ? »

Arrivés à destination, il chercha l'artisan qui serait le plus à même de lui procurait un sauf-conduit. Peut-être un artisan moins en vu, faisant preuve d'un talent correct, pas trop riche, qui serait tenter par une bonne affaire. Il s'orienta bien évidemment vers sa spécialité, la fabrication d'arme.

Après réflexion il se dirigea vers une forge sélectionner en fonction des critères sus-mentionnés

« Bien le Bonzour.. Belle forgze que voilà... Ze me présente, Vezzini , nous venons d'Oby, et nous zerzons un partenaire izi-même pour écouler notre surztock d'armes. Zeriez-vous interrézé ? »

Pendant ce temps-là Fezzik faisait le pied de grue près de la forge, à l'affût du moindre garde.
Inigo quant-à lui regardait la qualité des armes vendues par cet artisan. Soulevant, manoeuvrant, auscultant certaines d'entre elles, à travers les yeux d'un expert.

« Vous avez dé très bellés armes....Nous sérions ravi dé faire affaire avequé vous » flattant l'orgueil du forgeron et afin de faciliter la transaction.

Inigo comprend rapidement les raisons de la modestie de ce forgeron.
Les épées qu'il propose à la vente sont droites à double tranchant, à la lame un peu plus épaisse que la normale sans avoir la lourdeur d'une grosse bâtarde.
Certains détails infimes laissent à supposer qu'elle ont été confectionnées en « redressant » des cimeterres roknari ; même si les gardes et poignées sont parfaitement chalionnaises ...

L'homme, assez âgé pour commencer à penser à sa succession, range ses cheveux roux dans un bonnet ample très resserré autour du crane.
Pragmatique, en ôtant son bonnet pour s'adresser aux visiteurs, il attaque directement le vif du sujet : « Montrez-moi ce que vous avez, on verra. »

Bien évidemment qu'il fallait lui montrait quelque chose, mais Inigo avait pensé à cette éventualité.
Laissant les racks d'armes, il pivota sur lui-même et s'approcha du forgeron.

il dégaina alors sa rapière avec vivacité, la mis à l'horizontale reposant sur ses mains les bras écartés.

« Permettez... »

Laissant alors le soin au forgeron d'admirer l'oeuvre unique de feu son père, il rajouta

« Bien évidemment, celle-ci est una pièça dou collection, les autres ne seront pas d'aussi buena calidad, ma ça vous donne una idée dou travail... »

Impressionné, l'homme commence par regarder « avec les yeux » approchant sa tête et la penchant pour admirer la lame,
puis, timidement, il ose approcher les mains pour soupeser le joyaux ...
puis faire quelques passes pour évaluer son équilibre
vérifier le tranchant du bout du pouce
et rendre très respectueusement sa rapière à Inigo.
« Je n'ai pas de clientèle pour ça. » dit-il en grimaçant
« En fait si.
Je sais « qui » pourrait l'acheter, et pour l'offrir « à qui », d'ailleurs.
Mais Ser dy Arbanos ne fait pas partie de ma clientèle. »
En haussant les épaules, il demande « Où est le reste de votre stock ? »

Hummm, ça ne se passait pas du tout comme Inigo le souhaitait. La rapière était l'apanage des nobles par excellence mais le forgeron n'était pas intéressé, et en plus il persistait à voir un stock qui n'existait pas. Il s'était clairement trompé d'interlocuteur et ils perdaient du temps.

« Il semblerait que vous né soyez pas la bonne personné pour ma marchandisé... Auriez-vous l'obligeance dé mé indiquer oun de vos confrères qui confectionné de telles armes, por favor »

Il lui avait cependant donné le nom d'un noble, Ser dy Arbanos, qui selon lui pourrait être intéressé par le rachat de sa rapière, mais Inigo n'avait nullement l'intention de vendre le seul souvenir qu'il lui restait de son père. Il garda cette information dans un coin de sa tête.

Inigo sembla réfléchir, agitant la main devant le forgeron comme pour lui signifiait de ne pas répondre de suite.

Hummm, peut-être que c'est vers lui justement qu'il devrait se tourner en fait. Mais oui, ça, ça marcherait peut-être. Lui proposer son arme en guise d'échantillon pour justement lui faire passer une commande. Oui, ça , ça devrait marcher...

« Humm, finalmente, no, no, no, vous avez raison, le Ser devrait être intéressé par lé stylé de mon ART , où pourrais-yé le rencontrer por favor ? »

L'homme regarde Inigo, dubitatif, en se demandant si ce dernier est complètement crétin ou s'il le prend, lui-même, pour une quiche ...
Il lui répond donc en partant de l'a-priori que sa première hypothèse est la bonne, sinon il serait obligé de se vexer.
« Ser dy Arbanos, c'est le Gardien du Château, le Seigneur de Porifors ... »

Inigo se demandait lui aussi s'il avait affaire à un crétin. Il était bien évident que le trio n'était pas d'ici, il le lui avait dit. Et ce crétin continuait à lui répondre à côté.

« ça ne mé dit pas comment lé rencontrer. » lança-t-il au vent, sans forcément attendre de réponse de sa part.

Inigo n'aimait pas ce forgeron, il ne lui était de toutes évidences d'aucune utilité, et sa crétinerie lui compliquait les choses. Tout ceci prenait trop de temps à son goût.

« Merci pour vos renségnements »fit-il avec un signe de tête.

Toujours à La Strada Argenta, Inigo fit part de ses réflexions à ses amis.

« Bueno, quelle est la suoite ? Moi tout cé qué yé veux pour le moment cé né plou être emmerdé par cette guardia. »

« En fait, ce que tu veux, c'est trouver Oreste, l'écrivain public ...
Celui qui tient son écritoire sur la place du Temple » dit un jeune page prenant le soleil juché sur un empilage de caisses.

Inigo fut surpris par l'intervention du jeune garçon, mais n'en fut pas offusqué.

« Hola pétit... qué, quoi ? yé n'ai pas compris... oun orateur poublic ? pourquoi fairé ? »

« Nan, pas « orateur », « écrivain » public ... » répondit le page
« Il écrit tes lettres, tes « lettres de marque », tes « attestations », tes « sauf-conduits », ....
Tous les papiers qu'on peut te demander ; lui, il peut te les écrire,
bien comme il faut ... »

« Ohhhh, oun écrivain...muy interessanté en effet. »lui dit-il en dans un grand sourire

Inigo lui donna une petite tape dans le dos « Gracias mon garçon, cé exactement cé qu'il me fallait ». Il lui glissa ensuite une petite pièce dans la main « Voilà pour toi.....

ah et au fait il ressemblé à quoi cet Oreste ? »Histoire de le retrouver facilement sur la place

Inigo alla voir Vezzini et Fezzik qui était resté en retrait. « Cé bon yé crois yé trouvé comment avoir des papiers en règlés...par contré, ça sourait mieux qué yé y aille seul, à trois oun n'est trop voyant... Rétournez à l'auberge, yé vous y retrouvérez... bueno ? »

« Za m'a l'air d'être un bon plan. D'accord Inigo faizons comme ça »

« A... tout.. à... l'heure.. Inigo »

Inigo s'apprêta, faisant claquer ses mains sur ses vêtements pour faire tomber la poussière. Il passa rapidement sa manche sur ses bottes de cuir pour les faire briller légèrement plus, se coiffa tout aussi rapidement basculant ses cheveux en arrière coincés derrière ses oreilles.

« Bueno, allons-y »se dit-il pour lui même.

Direction la Place du Temple... Inigo prenant soin de ne pas rester trop près des gardes ratissant la cité.

Les gardes patrouillent et ratissent au hasard. L'écrivain public se tient sur les marches du temple.

En arrivant sur la grande Place du Temple, Inigo ne peut s'empêcher de penser aux évènements de la veille où ils avaient traversé en trombe une de maisons voisines poursuivis par des cavaliers de la garde.
Il faudrait qué yaille m'excouser encore une fois.... peut-être plus tard

Au même instant, il aperçoit deux chariots remplis de prisonniers. Il semblait que les gardes avaient bien fait leur travail. Heureusement il n'était pas dans les chariots....
Inigo fit profil bas et se dirigea vers les marches du Temple où se trouvait l'écrivain public.

Il s'assit près de lui.

« Hola Oreste, c'est bien toun nom hein ? yaurais besoin de papiers..... » lui dit-il discrètement en lui montrant d'un signe de tête les chariots qui quittaient la place.

C'est chose courante ces temps ci. Demande, de quoi as tu besoin ?