« Hum, très bien Mi Senor, yé comprends si »
Inigo réfléchit un instant puis reprends
« Dans cé cas je vais aller signaler cela al Ordo del Padre »

Inigo préfère ne rien dire, le Ser donnait clairement l'impression d'être sur les nerfs et Inigo sentait bien que sa présence n'était pas plus désirée que ça . Il s'incline donc, avant de quitter la pièce.
« Mis Senores... »

Inigo en profite pour admirer un peu plus le château et ses intérieurs

L'architecture est splendide.
Et, bien que très fortifié, ce château témoigne d'un véritable savoir-faire artistique apportant une apparente délicatesse à un édifice aussi défensif.
De plus, tentures, voilages et vasques fleuries complètent avec efficacité l'effort de décoration qui imprègne ce château.
Il s'agit là d'une forteresse, à n'en pas douter, mais d'une forteresse élégante ...

Inigo sait apprécier les belles choses là où il les voit, mais le temps n'est pas à l'expectative, des gens mourront si le Ser ne s'organise pas mieux.
Inigo redescends donc du château, et c'est en début de soirée alors que le soleil commence à décliner qu'Inigo arrive au Grand Temple.
S'il ne voit pas Oreste , il ira directement à son bureau lui faire son rapport

1er septembre 1466 Il est 21h30,
dans le bureau de Ser Oreste dy Alfonso, scribe de l'Ordre du Père (entre autres)

.... *explications complètes d'Inigo* ...

« Je vois ... » dit finalement Oreste en joignant ses mains pour focaliser sa concentration.
« Le vieux brigand vous a proprement congédié.
Avec une demande qu'il sait que je ne pourrais pas satisfaire. » il soupire avant de se reprendre
« Eh bien ...
Les rafles qu'il fait déjà en ville pour recruter de force les jeunes gens inemployés devront lui suffire.
J'aurais bien quantité d'arguments à lui opposer, mais la situation est trop dramatique pour qu'il les trouve recevables.
Et je ne lui donne pas complètement tord sur ce point. » dardant son regard profond sur Inigo, il rétorque
« Mais il faut absolument savoir ce qu'il en est de toutes ces « zones dont on ne sait rien » !
Il y a probablement là-bas des populations à secourir, à protéger .... »

« C'est le devoir du Père de protéger les siens ! »
« et votre mission sera d'aller faire cette évaluation. »

Il réfléchit quelques instants avant de proposer :
« Si je vous fournis ....
Une monture, une vingtaine d'oiseaux messagers, des vivres pour deux semaines, et quelques effets pour vos bivouacs,
pourriez-vous arpenter ces zones, évaluer l'état de ce que vous trouverez sur place et surtout m'en avertir au plus vite ? »

Il modère « bien évidemment, si des blessés devaient être rapatriés sur Porifors, .... »
« il vous faudrait trouver sur place le moyen de les acheminer ... ou de me signaler où venir les chercher ...
Si je vous adjoignais tout un convoi de chariots, de soigneurs et de remèdes, non seulement nous n'avons pas la certitude qu'il y ait assez de survivants pour que ceux-ci soient utiles, mais de plus, ils risqueraient de vous ralentir dans votre progression. »

Inigo acquiesça aux paroles d' Oreste « Yé né mé suis pas senti lé bienvénou en effet. Ils n'ont pas voulu mé dire trop de choses, ma, né lé répétez pas, ma ils sembleraient clairement dépassés par les évènements »

« Yé veux bien m'acquitter de cette missioné si. Yé pense qu'un homme seul commé moa passera plous inaperçu, et pouis yé sais mé débrouiller.
Si yé vois des gens dans le bésoin yé vous enverrais un pigeon si.
Yé vais prendre la routé vers le poste dé guet au Nord-Est.

Par contré, si yé tombe sur les brigandos il né faut pas qu'ils mé voient en possession dou laissez-passez, yé vous la remettrez donc avant dé partir. »

« Oui ...
Tout sera près dès ce soir. » le rassure Oreste
« Vous savez où dormir ?
Ou vous préférez une petite chambre au temple
ou mieux, dormir dans la chapelle, sur un tapis de prière, en priant le Père pour le succès de votre mission... »

« Yé vous remercie grandément Oreste, ma yé una chambre dans une auberge non loin dé là. oun s'est révoit donc doumain.... »

Inigo prends ensuite congés d'Oreste. L'idée de partir seul dans la campagne ne l'effrayer pas, mais cela faisait bien longtemps que ça ne lui était pas arrivé, et il n'allait certainement pas quitter le doux foyer de la civilisation sans prendre un bon verre d'abord.

Inigo retourne donc à son auberge, peut-être y verra a-t-il ses amis

Rencogné dans le recoin le moins éclairé, le moins visible et le plus discret de toute la salle, le vaste Fezzik sirote doucement un grand bol de soupe.

Inigo rentre dans l'auberge et voit Fezzik au fond de la salle, comme terré dans un coin, se faisant petit comme une souris. Mais au vu de la carrure du géant, cela ne fonctionnait pas du tout...du moins pas pour Inigo.
Il allait alors éclater de joie quand il remarqua de Vezzini n'était pas là. Il calma alors immédiatement son ardeur et redescendit les bras qu'il avait commencé à lever pour saluer de loin son ami.

Il regarda autour de lui, aperçut la serveuse et commande un broc de bière avant d'aller s'asseoir à la table de Fezzik.
Il tira une chaise, s'assit les jambes écartées, regarda Fezzik dans les yeux « Ben aloré, qu'est-ce qué tou fais là tout seul ? il est où Vezzini ? »

« La soupe est bonne mon ami
Tu devrais en prendre une aussi. »
dit le géant à l'arrivant
« Il est parti Vizzini
chercher des chevaux, qu'il a dit
Mais pour la mission de cette nuit
Je commence à me faire des soucis. »
Il contemple le fond -fort vide- de son bol
« L'ami Ronrid est passé pour nous donner le rendez-vous.
Et Vizzini en était content comme tout ...
Mais l'ami Ronrid n'a pas pu rentrer jusque chez lui
Il s'est fait prendre par la garde, dès sa sortie ...
Et Vizzini a trouvé qu'il devenait de plus en plus urgent
de partir de cette horrible ville rapidement.
Je l'attends ... mais il n'est pas encore revenu ...
Ça fait 4 soupes que je ne l'ai pas revu. »

Inigo commanda une soupe bien chaude avec du pain
« Hummm, né t'inquiété donc pas, c'est Vezzini, il va révénir. Et il a moun laissez-passez.
Yé comprends qué vous souhaitiez partir, la région n'est pas saine en cé moment.
Si l'on né sé révoit pas, faîtes-moi savoir où vous zsallez avant dé partir.
Moi yé vais rester ici un moment, yé souis sur una pisté concernant l'homme aux six doigts, et yé doit aider le Temple aussi. »
il se signe en disant cela.
« Mais en attendant, buvons mi amigo, né fait pas cette têté là »

Inigo passa la soirée en compagnie de Fezzik. Il se faisait pas de souci pour Vezzini, il était pour lui l'homme le plus intelligent et débrouillard qu'il connaissait. Il était peut-être un peu trop insouciant mais il avait confiance. De plus son esprit était dirigé vers son voyage qui risquait d'être périlleux.
Il ne voulait pas en parler avec Fezzik car il se serait inquiéter et le connaissant il aurait souhaité l'accompagner.
Inigo tint cependant à rassurer Fezzik:
« Tou sais, des chevaux il y en a beaucoup dans les écuries à l'extérieur dé la villé. Si yamais il né réviens pas dans la nouit tu pourras y aller doumain matin. Avec sa tête dé souris il est facilement réconnaissable. Tou n'auras oucaun mal à lé rétrouver...

Bueno, il sé fait tard, et doumain yé dois mé lever de bonne heure. Hic »

Inigo se couche, pas aussi saoul qu'il peut l'être quand il se met vraiment la tête à l'envers ;
il a fait attention, pour pouvoir se lever à l'aube et avoir les idées claires pour accomplir sa mission.
Une mission pour l'Ordre du Père.

Interlude onirique

Inigo se réveille, en sueur et en sursaut.
Les premières lueurs de l'aube ne pointent pas encore ... la nuit tire sur sa fin ...
Et Inigo rêve de s'immerger dans l'eau froide pour chasser les relents de suie et d'odeurs de brûlé qui lui collent à la peau.

Quel était ce rêve étrange ? était-ce sa propre imagination, était-ce un signe des Dieux, seul l'avenir le lui dirait. Mais celà plongea Inigo dans une profonde tristesse car il avait peur que ça soit vrai.
Tout en sueurs et comme sale d'avoir vraiment été dans cette fournaise, recouvert de suie, Inigo se hâte de se laver et nettoyer la souillure de la nuit.
Il prépare ses affaires tout aussi vite, son esprit encore dans ses rêves...ou plutôt cauchemars.

Il rejoint ensuite Oreste au Grand Temple en espérant que tout soit prêt. Il lui remets son laisser-passer.

« Yé dois y aller Oreste, yé comme un mauvais pressentiment. Yé fais oun rêve horrible et yé né veux pas qu'il sé réalise. Alors si tout est prêt yé vais partir dé souite.
Yé suivrais la route qui mène aux villagés...il y en a dos... pour aller jusqu'au guet.
Souhaitez-moi buena suerte Oreste. »