Il invective ensuite la vieille, un brin agacé par son comportement
« Hey, ma qu'est-ce qué tou fais à fouiller les chariots commé ça, va donc chercher les autres et les enfants »

« Du pillage ? de la contrebande ?
Au fond, ce n'est pas le plus important ... » remarque le capitaine
« Vous dites que leur chef est intelligent...
Pouvez-vous m'expliquer ce qui vous amène à cette conclusion ?
Et, selon vous, quels seront leur prochain méfaits ? »

Madre de dios, mais ils sont tous bêtes ici se dit Inigo
« Yé vu la carte du Ser del castillo, y vous né l'avez toujours pas attrapé malgré tous ses pillages, villages brûlés et villageois morts, ça vous souffit pour diré qu'il est intelligent ? » chuchota-t-il au Capitaine pour ne pas lui mettre la honte devant ses propres soldats.
Il enchaîna immédiatement avec un compliment afin de désamorcer la bombe qu'il venait de lui lancer.
« Ma heureusement il reste des survivants et grâce à vous ils pourront être ramenés sains et saufs à Porfiros...
d'ailleurs que fait cette vieille.....elle seule sait où ils sont cachés » rajouta rapidement Inigo en allant la voir dans la foulée.
Il ne voulait pas laisser le temps au Capitaine de lui répondre pour le moment.
Il se dirigea donc vers la vieille herboriste
« Eh Mémé, qu'est-ce qué tou fais ? va donc chercher les autres. Yé vais t'accompagner si tou veux »

« Wi ... c'est par ici .... » dit la vieille en trottinant vers les collines environnantes
« Dites donc jeune homme,
vous m'aviez promis un tonneau d'huile ... »

« umf! »
la vieille herboriste ne semble pas satisfaite de la réponse, mais elle conduit tout de même Inigo aux différents terriers où elle a terré et caché les réfugiés....

« Les années né vous auront pas appris la patiente en tout cas.
Et si vous n'avez pas confiance, yé peux vous donner entière satisfaction et né pas honorer ma promesse. »fit Inigo agacé par la réaction infantile de la vieille.
Inigo avait oublié sa promesse, mais en aucune manière il ne comptait pas s'en acquitter, les évènements après celle-ci avait juste réorienté ses priorités vers la sauvegarde de la vie d'enfants plutôt que vers un tonnelet d'huile à faire livrer à une vielle ermite. Mais il tiendrait sa promesse, bien évidemment.
Que la vieille puisse en douter l'avait agacé. Un brin sénile certainement pensa-t-il en souriant tout à coup

Une fois tous les survivants récupérés, ils retournent au campement dressé par les soldats, et présente Onorina au capitaine.
« Voici Dame Onorina, la gouvernante des enfants du Ser Alarcon Dy Crivillén, et Dafnis lé Grand Veneur de la familia. »
Il laisse ensuite le soin à tous de se présenter et de convenir de la marche à suivre pour leur rapatriement complet à Porfiros.

Les présentations sont rapides et efficaces.
La famille fait partie des notables de la région, et leur transfert ne saurait tolérer le moindre délai.
Les fermiers qui leur ont offert l'asile bénéficient de la même considération.
2 chariots et 10 gardes sont donc dédiés à leur rapatriement.
Le reste du détachement restera sur place et prendra la route le lendemain pour pourchasser les brigands....

Inigo avait donné tous les renseignements qu'il avait en sa possession: Une direction approximative au Nord-Ouest durant la nuit il y a une journée de ça, signifiant très certaienment qu'ils se dirigeaient donc plus vers l'Ouest; Le guet de Tornos qui avait été pris et où les brigands passaient de la marchandise par barque grâce au fleuve; Leur nombre approximatif, une douzaine. Il leur avait également donné une description physique de tous ceux qu'il avait pu voir et notamment de leur chef, et sans oublier qu'ils se déplaçaient systématiquement de nuit, il fallait donc que les soldats en fassent de même s'ils voulaient avoir une chance de les retrouver.

Pour Inigo sa mission était terminée, et il rentrerait donc avec les chariots ramenant les survivants.
Il dit au revoir à la vieille ermite et la rassura quant-à sa promesse, mais que cela prendrait du temps, entre le fait de retourner à Porfiros et lui faire livrer son baril d'huile, cela prendrait une bonne semaine.

mercredi 07 sept 1466, 13h45

Le convoi de retour des réfugiés ne s'ébranle pas avant un copieux déjeuner assuré par la vieille herboriste et comportant quantité d'ingrédients aux vertus reconstituantes appropriées pour compenser les carences accumulées par leur séjour dans le grenier.

La vieille Alodia, en guise d'au revoir, pince maternellement la joue d'Inigo en lui assurant qu'elle se souviendra toujours de lui.

Mettant sa main derrière la tête, Inigo est un peu gêné par le geste maternel de la vieille Alodia, il ne l'oubliera pas également....
Il envoie ensuite un message pour prévenir Oreste que les secours sont arrivés et que le convoi fera route dans l'heure pour Porfiros.

Sur le chemin il est tenté de retourner au Sautadour, mais il se ravise assez vite, il préfère avoir les conseils d' Oreste avant cela.
J'ai trop peur que ce maudit village emporte mon âme si j'y retourne, et le vieil et sage Oreste saura peut-être quoi faire

Voyager en compagnie est bien plus agréable que seul. Durant le voyage il converse tour à tour avec Dafnis et Onorina, parlant de choses et d'autres, la région, les gens au pouvoir, ce qu'ils comptaient faire une fois arrivé à Porfiros etc etc, et s'amuse également avec les enfants, leur faisant des blagues et autres tours de passe-passe.

La gouvernante est intarissable sur les enfants : les petites manies et les grands talents des uns et des autres à commencer par la petite Anaèla « qui sait déjà dire quelques mots et monter toute seule les marches jusqu'à trois ».
C'est presque son seul sujet de conversation.
Au détour d'une phrase, l'évocation de « Madame » s'étrangle dans sa gorge et elle sanglote quelques minutes ... Il sera difficile de la faire parler des défunts.
Au final, ses perspectives sont claires bien que diffuses : veiller sur les enfants où qu'ils aillent et quoi qu'il advienne leur héritage (le manoir, le village de Crivillén et tout le domaine rattaché, fermages et bois)

Dafnís connait la région comme sa poche « bien obligé, avec mon emploi ... »
Il parle peu des gens mais on sent vite où vont ses sympathies (Onorina « si dévouée », Sina « bien courageuse de supporter un époux pareil », Delfin « brave et dégourdi » ) et sa désapprobation (Eric « sorti de son potager il n'entend rien à rien et surtout ne veut rien entendre »)
Ses perspectives sont un peu plus floues : « m'assurer que la famille est à l'abri et bien à l'abri.
Ensuite on verra bien « où » et « qui » aura besoin de mes services ... »

L'ambiance durant le voyage est détendue. L'escorte est apaisante et permet aux adultes de relâcher un peu leur vigilance.
Du moins en journée...
Le soir venu, le guet est organisé et même si les enfants s'endorment aisément, leur entourage ne dort que d'un œil ...


vendredi 09 septembre 1466 , 18:15
Après deux nuits et presque 3 jours de voyage, Porifors est enfin en vue.
Un éclaireur s'élance pour prévenir ...

A leur arrivée, les chariots se dirigent directement vers l'Hostellerie de la Mère où les réfugiés sont pris en charge.
Comme d'autres avant eux

L'escorte regagne son casernement, prendre un peu de repos avant de recevoir leurs prochains ordres.

Inigo prends congés de tout le monde, serre le bras de Dafnis, fait un léger baise main à Onorina...« Si vous avez bésoin dé moi, contactez le ser Oreste au Temple, il saura où mé trouver », puis s'en va directement auprès d' Oreste.
Il se rends en tout premier lieu à l'endroit où on lui avait fourni monture et pigeons voyageurs afin de le leur rendre, puis sans avoir pris le temps de se décrasser du voyage il va faire son "rapport" à Oreste.
Il se signe en entrant dans le temple et va toquer à la porte du vieil écrivain public.

« Hola Oreste, c'est Inigo, yé souis rentré, vous êtes là ? »

Inigo n'a pas grand chose à dire à Oreste , il lui avait déjà tout dit sous forme d'écrit, mais il était normal qu'il aille le voir de visu, Oreste aurait peut-être des questions à lui poser. Lui, en tout cas, en avait...

vendredi 09 septembre 1466 , 18:45


« Entrez .... »

« Ah ... Messire Montoya ...
Félicitations !
Le rapatriement de la famille Alarcon dy Crivillén, du moins ce qu'il en reste, est une véritable bénédiction pour nous tous.
Et un bel exploit à votre actif. »

« Vos petits messages ont été fort utiles, mais si vous avez des remarques complémentaires ... je suis à votre écoute ... »

« Cher Oreste, quel plaisir dé vous révoir si....
le voyage n'a pas été évident, les premiers jours il n'a fait qué plévoir et c'était dour, déprimant. »
Inigo ne revient pas sur l'épisode où il s'est perdu pendant deux jours, ça l'énervait déjà rien que d'y penser
« Lé troisième ou quatrième jour yé souis tombé sur le village du Sautador. Il se passe quelqué chose dé pas normal là-bas. Tous les villageois ont disparu sans laisser des traces. Oun dirait oun village fantôme....maudit. Et les animaux meurent là-bas. Et l'eau est en colère.
Vous en pensez quoi ? Moi yé l'impression que les Dieux sé sont mis en colèré » dit-il en se signant rapidement comme pour conjurer le sort

Le vieil homme est préoccupé par la description d'Inigo
« Si ce que vous dites est vrai ... et je n'ai pour l'instant aucune raison d'en douter
Alors ... ce peut tout à fait être une manifestation des Dieux ...
ou autre chose ...
cette situation va nécessiter l'inspection d'enquêteurs spécialisés ...

Mais ce ne sera pas possible tant que la région ne sera pas ... plus calme »

Inigo acquiesça gravement « si, c'est muy inquiétanté, yé souis allé au temple, il y avait una fontaine à l'intérieur , et l'eau bougeait comme si elle était vivante, comme s'il y avait du courant, alors qué ça n'est qu'un bassin.... très étrange tout ça...
Il y a ouna otra cosa qui me chagrine, j'ai rencontré les brigands comme vous savez, et yé réoussi à ne pas mé faire touer en me faisant passer pour quelqu'un d'autre. Par contre yé vou qu'ils avaient une carte très détaillée dé la région, avec même tous les sentiers écrits dessus, yé né pense pas qu'une telle carte auss i précise soit facile à obtenir, vous né sauriez pas qui peut produire un tel objet, c'est peut-être une piste, trouver qui fabrique ça... ».