S'écartant d'un pas supplémentaire,
« C'est pourtant au dîner de bienvenue auquel m'avait convié votre frère que ... »l'insouciant diplomate affiche une gravité qui fait fort bien écho à l'attitude de l'Intendant :
« Soit, j'accepte votre prétendue innocence dans les divers attentats menés contre ma personne et ma suite depuis notre arrivée. »Il emplit profondément ses poumons puis débite sa diatribe d'un seul souffle.
Elle sort si fluidement qu'il semble la connaitre par coeur comme s'il l'avait répétée des centaines de fois avant que ne se présente l'occasion de l'adresser à son destinataire :
« Laissez moi donc vous avertir en retour :- Je connais votre implication personnelle, et celle de votre frère, dans la vente des 3 dernières compagnies de Soldats de la Fille en soutien à Frédéric dy Ibra, le fièlon fils de mon Roya. Je n'ai pas fini d'étudier les documents en ma possession pour pouvoir parler des opérations similaires précédentes, mais je suis certain que ce n'était pas votre première livraison de troupes fraiches et armées à notre adversaire.
- La dangerosité de mon séjour dans les appartements que vous m'avez alloués est telle que j'ai été obligé à prendre des mesures drastiques pour assurer ma sécurité.
- J'ai du me procurer des draps et des rideaux propres au Temple de la Mère parce qu'une mauvaise âme avait infesté tous les linges de ma suite.
- Je dois faire préparer ma nourriture dans mon intérieur avec des denrées que mes propres gens doivent se procurer au marché comme des manants pour éviter que ne se renouvellent les tentatives d'empoisonnement qui se sont succédé à mon arrivée.
- Si je n'étais pas d'un naturel extrêmement courtois, j'aurais déjà comptabilisé une petite dizaine de tentatives de déclarations de guerre,
toutes de votre initiative !
»Il conclut :
« De ce que j'ai vu jusqu'à présent, vous pourriez tout aussi bien menacer votre Roya de lui raser le crane avec une serpe rouillée...
Si cela venait de vous, il vous laisserait faire sans vous en tenir grief.
Mais mon Roya n'est pas aussi indolent, et il est informé de la situation exacte de cette cour.
C'est vous, Messire, qui n'avez pas intérêt du tout à ce que mon Roya se mette dans l'idée de vous demander réparation .. »