A cet instant Inigo regretta d'être seul, il ne pouvait et envoyer le message, et observer le manège des hommes près de la berge.
Que pouvait donc bien transporter ces gros tonneaux, Inigo aurait bien aimé le savoir, mais pour cela il aurait fallu qu'il sorte du fortin. Hélas il n'y avait qu'une issue, celle du pont-levis, impossible de passer là sans être. Descendre les murailles avec une corde aurait été une solution mais elle se trouvait dans son paquetage dans le dortoir.
Il continua donc d'observer les hommes en espérant récolter une information exploitable.

Des 4 hommes à oeuvrer là en pleine nuit et en grand silence, une fois le chargement terminé,
deux embarquent sur la barge, et la glissent délicatement dans le courant,
les deux autres remontent vers le fortin ...

Répondu Question 1
Répondu Question 2
Répondu Question 3

Inigo aurait bien aimé connaître le contenu des tonneaux mais le destin en décida autrement. Voyant les hommes revenir, il décida de vite rejoindre les écuries afin d'envoyer le message à Oreste. Comme les hommes risquaient de voir l'oiseau s'envoler, il décida de baguer un pigeon avec le message, le prendre entre ses mains , rejoindre le dortoir et il l'enverrait par la meurtrière qui s'y trouvait. C'était plus sûr ainsi.

Multipliant les précautions,
cachant l'oiseau dans sa chemise,
Inigo se faufile en vitesse dans le dortoir où les ronfleurs donnent un concert fort peu crédible ...

Inigo ne fut pas dupe du comportement des hommes, mais il fallait à tout prix qu'Inigo se débarrasse du pigeon, s'ils le voyaient avec s'en était fini de lui.
Le pigeon dissimulé dans ses sous-vêtements il s'approche alors de la meurtrière et feint de vouloir vomir ( quitte à se mettre 2 doigts dans la bouche pour rendre la chose plus crédible, ce qu'il fait d'ailleurs ), au même moment il en profite pour glisser le pigeon et le laisser s'envoler.
Le bruit du vomissement couvrira celui du pigeon s'envolant, et l'odeur renforcerait la crédibilité de son simulacre.
Il s'essuya la bouche dans sa manche, et alla se coucher comme si de rien n'était, ouvrant ses oreilles afin de vérifier le comportement des "soldats"

Satisfait de sa manœuvre, Inigo se glisse sur sa couchette et rabat sur lui la maigre couverture qui lui a été attribuée.

Les ronfleurs poursuivent leur concert et la sensation d'attente se fait de plus en plus palpable dans la pièce ...

Inigo est couché entre deux " soldats " et cette situation l'incommode fortement. Il a très nettement la sensation que ceux-ci ne dorment pas et cela ne le rassure pas du tout. Il préfère donc ne pas dormir, à l'affût de la moindre attaque, son cerveau imaginant pendant ce temps toutes les situations possibles afin de ne pas mourir seul dans ce dortoir plongé dans le noir d'une nuit étoilée.
Il reste alors dans sa couche, sans bouger, sur le dos, les yeux sur le lit au dessus de lui, ses oreilles dirigées aux moindres bruits.

La nuit se passe et c'est les yeux veinés de sang qu' Inigo aperçoit les premières lueurs du jour. Enfinnnn...
Ils n'ont rien fait, ils se méfiaient de moi mais pas pour les raisons que je pensais, s'ils avaient voulu m'attaquer ils l'auraient fait et pourtant non. Bon je suis en vie c'est tout ce qui compte, mais essayons de ne pas trop traîner ici, ma chance risque de tourner

« Oh madre mio, quel mal de crâne »dit-il doucement en descendant de son lit, se grattant l'entrejambe au passage.
« Yé vraiment trop bu hier soir »rajoute-il dans sa barbe.

Les uns et les autres s'étirent
se déplient
se lèvent

Tout le monde a « la tête dans le cul » selon l'expression consacrée
et les soldats grommellent presqu'aussi bien qu'Inigo.
Dévisageant l'intrus comme s'ils ignoraient de qui il s'agit, les soldats quittent le dortoir sans commentaire.
De toute façon, l'escorte qui avait amené Inigo jusque là, hier soir, est sur le pallier pour le prendre en charge ce matin ...

Inigo voyant que les hommes le dévisageaient avec des yeux interrogateurs comprit qu'en effet ils ne savaient pas qui il était, étant arrivé dans la nuit et s'étant couché très tard, beaucoup des hommes du fort n'étaient pas au fait de sa présence.
« Hummm, oh, yé mé présente, yé m'appelle Inigo et votre commandanté a bien voulu que yé reste passer la nouit ici »dit Inigo la bouche pâteuse.
Il se nettoie rapidement le visage dans la bassine d'eau prévu à cet effet, puis s'habille.
C'est alors qu'il voit poindre le bout du nez des soldats de la veille dans l'embrasure de la porte
« yarrive yarrive. Désolé yé un peu trop bu hier soir et yé la tête en el culo cé matin, yé dois avoir oune tête affreuse »dit-il en rigolant comme pour s'excuser.
Il ramasse ensuite tout son barda et accompagne les deux "soldats".

« Le commandant veut vous voir. » annonce l'un sans faire le moindre commentaire en lieu et place de la moindre salutation.
Mutique, l'autre se contente d'ouvrir un bras pour indiquer à Inigo la direction de l'escalier qu'il connait déjà.


Arrivé à la pièce du haut, Inigo trouve le commandant attablé devant une belle carte de la région.
« Ahhh ! Inigo.
Si vous voulez déjeuner, je vous ai fait monter une assiette de gruau ... » dit-il en désignant un plateau posé sur le rebord de la fenêtre.
« Il est aussi formidable que le ragout d'hier soir. » prévient-il avant qu'Inigo ne se dirige vers l'assiette.

« Et j'ai préparé cette carte pour voir avec vous comment vous voulez organiser la suite de votre voyage » complète-t-il en désignant la carte étalée devant lui.

« Hola Commandanté »dit Inigo en s'asseyant en face de sa bouillie.
Il n'a finalement que peu mangé depuis la veille, ayant préféré boire que de manger cette immondice. Et son ventre crier famine.
Il avala tant bien que mal son gruau, sans trop réfléchir, avalant sans mâcher, tout en regardant la carte du Commandant.
« Hummm yé né sé que dire, yé né souis pas du coin et yé vous rappelle que yé mé souis perdu en arrivant ici. On pourrait presque dire qué cé sont les Dieux qui m'ont guidé jusqu'ici »rajouta-t-il en rigolant
« Toute aide qué vous m'apporterez séra la bienvénue Commandanté »

« Commençons par le plus important : Où désirez-vous aller ? » demande le commandant.

oh voilà une carte fort intéressante se dit Inigo. il l'examina un petit moment, laissant glisser ses doigts sur les chemins sans réels tracés mais il en profita pour essayer de retenir les chemins à proximité du fortin. Il les noterait ensuite sur sa propre carte.
Hélas il y avait trop d'informations et Inigo n'eut pas l'impression de retenir quoique ce soit

Puis il laissa glisser son doigts vers un chemin redescendant vers Crivillén, puis Le Sautadour, sans les nommer puis il obliquerait vers le Nord ( TN280 ).
« Yé vé souivre votre conseil et rallonger mon retour histoire dé mé faire oublier » sourit-il au commandant
« Eh pouis tout va bien ici après tout, il n'y a pas urgence »dit-il en riant, complice de l'idée saugrenue donnée la nuit dernière par le commandant.
« qu'en pensez-vous ? »

Souriant, le commandant confirme « Oui, c'est un bon chemin pour aller par là-bas ...
De toute façon, une fois que vous êtes de ce côté de la rivière, il n'y a pas beaucoup d'endroits pour traverser ... »

« Bueno » dit Inigo en souriant.
Inigo finit son assiette en grimaçant un peu, mais il avait au moins la satisfaction de se dire que cela lui tiendrait au corps un bon moment....si son estomac le tolérait...

Frappant son ventre des deux mains, il proposa au commandant de les quitter
« J'espère que vous survivrez à ça le temps que la relève arrive ahahah »dit-il en montrant l'assiette du menton.
Puis il se leva et fit un salut militaire
« Commandanté, yé né voudrait pas abuser de votre hospitalité, yé vé réprendre la route, yé vous remercie pour tout, yé passé un bueno momento avec vous hier soir, muchas gracias »