Étienne ouvre l'œil, le troisième s'il le faut...

Le vase de nuit se trouve sous le lit.
Il y a des latrines dans la cour.

Étienne cache le vase de nuit pour avoir une bonne raison de fureter la nuit en direction des latrines.
Il a "une envie pressante" vers 4:00am, heure où les sentinelles sont plus fatiguées. De plus, i y a de la lumière de la
fausse aube, avantage non négligeable pour y voir quelque chose.

Vadrouillant à la prétendue recherche des latrines de la cour, Étienne constate que la chapelle est éclairée ...

Le plus prêt de la chapelle

Étienne n'a pas d'armes, pas d'armure, pas de sac à dos, et a mis ses beaux vêtements. Il se dirige discrètement vers la chapelle, en quête de la Royana où de quiconque le destin mettra sur son chemin.

Jorge ronfle comme un bienheureux, la tête envahie de rêves ou la Mère le tient dans son giron, lui faisant la lecture d'un livre de recettes d'onguents miraculeux.
« Et évidemment, tu n'en retiendras rien une fois éveillé, petit sacripant ! »

Étienne tente de communiquer avec la Royana sans la brusquer et lui faire peur.
Comme avec le vieil homme au village en septembre dernier, il s'assied en "indien" à 6m,
prend un air recueilli et calme et lance doucement:

« Madame... j'attends cet instant depuis des semaines.
La Fille m'est apparu et m'a donné le don de double-vue.
Je vois les fantômes et la chape de noirceur qui vous assaille.
Je crois que moi et mes compagnons peuvent vous aider à vaincre cette malédiction.
Que les Dieux nous soient favorables! »

Il baisse la tête en signe de respect envers sa majesté la reine douairière.

Sans quitter le reste de sa position, Ista tourne son visage sillonné de larmes vers l'interlocuteur qui vient de parler ainsi.
« Ne
...
me
...
mentez
...
pas »

« Prenez garde à vos paroles » murmure Ista en ramenant ses bras tendus au devant de sa tête sans laisser ses doigts quitter le sol.
« Et plus encore à vos souhaits » dit-elle en prenant appui sur ses mains pour décoller le haut de son corps des dalles froides.
« Surtout quand vous les adressez aux Dieux » conclut-elle en se rasseyant sur ses talons et ramenant ses mains à côté de ses genoux.
Elle ne tourne que son visage vers Étienne, tout le reste de son corps restant orienté vers l'autel saturé de bougies votives de toutes les Saintes Couleurs.

« Il semble que vous ayez déployé des trésors d'efforts pour me rencontrer. » constate-t-elle
« dans quel dessein ? »

« Qu'ils sont lourds à porter les « Rêves Véritables » ... bien trop lourds pour la mère maudite que je suis. »
« Mais tant que je les endure, cette cape sombre qui me pèse n'effleure qu'à peine mes enfants, si menacés ... »
murmure Ista
« Si cet Umégat dont vous parlez est bien le soutien d'Orico, alors c'est que c'est sa place.
Et la mienne n'est pas au Zangre. » affirme-t-elle fermement.
S'adressant à l'autel plus qu'à son interlocuteur, elle ajoute dans un souffle :
« Ni à aider Orico à porter sa part, ni à me trouver sur la trajectoire des frères dy Jironal. »
« Et si vous avez la capacité de voir l'invisible,
alors c'est que les Dieux attendent de vous ... « quelque chose » ...
au moins que vous puissiez distinguer ce qu'ils vous montrent ...
Je n'ai plus cette capacité ... depuis ... longtemps maintenant. »

La Royana est presque sereine à présent
« Je pense qu'il vous appartient de trouver le « Juste Moyen » pour défaire ces fardeaux.
En ce qui me concerne, j'ai failli à cette tâche. »