Étienne reprend avec plaisir la route des eaux.

Il prend le temps après une bonne nuit de sommeil auprès du feu de pister un chevreuil.

Une fois la bête en vue, il fait une prière au fils pour lui donner adresse et force et
lance un javelot sur la bête

Achever,
Dépecer,
Cuire et fumer,
Détailler,
Conditionner,
...
voilà un chevreuil qui occupe bien toute la journée !

... ...

Une fois son canot plein de victuailles, Étienne pagaie de plus belle en quête de nouvelles aventures...

Même si c'est un détour, Étienne tient à passer au nord de Zebreira pour aller voir le village où a commencé sa rédemption.

Le petit village de Torrejóna est tel qu'Etienne l'avait laissé.
Comme si le temps n'avait aucune autre prise sur ce hameau isolé que la simple empreinte de la saison courante.
Toujours pas de défenses pour fortifier le hameau,
les portillons ne tiennent que par l'absence de vent pour les écrouler,
portes et fenêtres sont toujours aussi mal entretenues,
et s'il ne voyait pas dans quelque recoin une ombre ou une silhouette silencieuse,
le voyageur pourrait légitimement penser l'endroit inhabité ...

Étienne va s'assoir là où il a parlé au chef du village et attend.

N'ayant pas eu de conseils divins, il s'en remet à la sagesse des anciens.

Le silencieux survivant passe auprès d’Étienne une première fois, lentement, pour le dévisager.
Puis une seconde fois, 1h plus tard, pour lâcher à son côté un panier de champignons.
Sans un mot.

Les autres villageois sont invisibles.

Étienne va chercher sa venaison dans son rabaska et prépare du chevreuil roti aux champignons...

Étienne se dirige donc, avec sa préparation, vers la Grande Maison ...

L'assemblée s'y rassemble, ce soir comme tous les autres soirs.
Mais lorsqu'Étienne arrive dans la pièce, il est accueilli par une marée de regards avides.
La cheminée est allumée, mais la marmite n'est pas pendue au dessus du feu.
Les assiettes, en bois creusé à la façon des campagnes, sont empilées vides au bord de l'âtre.
Personne n'est attablé, tous sont assis au sol ou sur de petits coffres bas.

Les hommes ont le front préoccupé, les femmes camouflent mal leur inquiétude,
les plus jeunes sont blottis dans les girons des plus âgées.
Le silence qui règne parmi les villageois est lourd et pesant.

Étienne ne parvient pas à identifier la menace qui les plonge dans un tel désarroi.

Étienne transvide son ragôut dans la marmite.
Il s'asssoie et attend que la nourriture soit distribuée... et que l'on lui explique quel est le souci commun.

La marmite, à présent garnie, est (enfin) mise au feu
Dès les premiers glougloutements, il est procédé au service, dans un ordre de rationnement qu’Étienne identifie clairement :
d'abord les enfants et les femmes allaitantes, puis les anciens, après les autres

une fois servis, les villageois mangent en silence

Étienne laisse tout aux gens du village.
Il attend qu'autrui prenne la parole.