Jorge acquiesce de bonne grâce.
« Je comprends vos réticences. Puis-je vous demander de me prêter une hachette et de la corde pour mon abri, ainsi que de m'indiquer s'il y a un endroit avec du bois mort ? »

Il se pose des questions sur la demande de Manerva. est-ce parce que Jorge est un homme et qu'elle craint pour sa vertu ? Parce qu'elle ne lui fait pas encore confiance ? Parce qu'elle a fait un voeu religieux ? Parce qu'elle ne le veut pas dans ses pattes la nuit ? Ou bien a-t-elle de sombres secrets et pratiques qu'elle veut occulter ? Il décide cependant de lui garder sa confiance, et de ne pas rechigner à ses demandes.

Jorge n'est guère doué pour construire des abris, aussi essaie-t-il de copier et d'adapter les refuges que font les animaux dans les bois, en les mélangeant à ce qu'il sait de ce que font les humains. Il prie la Mère de lui accorder sa protection, et d'éclairer sa modeste intelligence pour lui apporter un peu de confort et de sécurité.

J'essaie de construire un truc mi-terrier, mi-cabane

utilisation du sort "aide" pour espérer un petit coup de pouce.
bonus éventuel du sort: mystic badger lance 1d4 et obtient 3 (3)
jet de nature sans le bonus: mystic badger lance 1d20+7 et obtient 11 (4)

La cabane tiendra ... du moins tant que le vent reste modéré.

L'après-midi touche à sa faim quand Jorge finit son modeste abri, pas peu fier, débutant qu'il est, de son aspect pas trop branlant. Il retourne à la maison de Manerva pour lui proposer de partager ses rations pour le souper, où d'aller cueillir quelques plantes comestibles pour accompagner et donner du goût au repas.

« Si vous préférez, je peux aussi vous donner un coup de main si vous pensez préparer autre chose... »

« Merci, mais j'ai préparé ceci pendant que tu bâtissais ton toit. » dit-elle en apportant un plateau avec une belle omelette aux champignons et une salade de légumes prieurs.
Elle installe le repas sur la table du jardin.
Il n'y a plus qu'à savourer.
« Un peu d'eau fraiche dans ce pichet devrait accompagner ceci agréablement » dit-elle en tendant à Jorge la carafe vide.

Jorge se saisit de la carafe et va la remplir au puits. Il profite pour regarder plus attentivement celui-ci, afin de savoir si l'eau est trouble (auquel cas il attendra un peu avant de verser du seau à la carafe) ou claire.

Pendant le repas, il interroge Manerva de façon polie sur sa "double foi" et en quoi cela influence sa vision du monde. Il essaye de ne pas se mettre en avant, mais de ne pas avoir non plus l'air d'un jeune blanc-bec innocent.

L'eau du puits est très claire, et particulièrement froide.

Revenant avec la carafe pleine, Jorge sert son hôtesse avant lui-même.

Pendant le repas, sauf si Manerva entame une conversation plus sérieuse, Jorge essaye de la faire parler d'elle.
« N'y voyez aucune malice, mais je suis assez curieux de ma manière dont vous vivez votre foi. Suivre le Bâtard ne pose-t-il pas quelques soucis dans vos pratiques de guérisseuse ? Et est-ce aussi pour cela que les gens vous évitent, mais vous laissent en paix ? Et en-dehors de préparations médicinales, que faites-vous aussi d'autre pour ceux qui vous en prient ? Et si ma curiosité est trop insistante, n'hésitez pas à me le dire... »

« Ma Foi, mes prières et mes actes sont dirigés vers la Mère.
Les préparations médicinales que je confectionne et les soins que je pratique lui sont totalement consacrés.
Mais, parfois, ce n'est pas tout à fait suffisant et je sais qu'un petit coup de pouce dont je suis capable est possible. »
Elle sert la salade.
« Il se trouve que les gens ne sont pas toujours disposés à accepter ce petit coup de pouce.
Et je n'agis pas sans leur consentement. »
« Ce n'est pas toujours facile d'expliquer aux gens que je parviens à différencier ce qu'ils ne perçoivent pas.
Alors, oui, cela provoque des inquiétudes. »

Tout en discutant l'excellent repas, Jorge continue la conversation.
« Vous êtes une excellente cuisinière, en tout cas. Certes, je peux comprendre l'inquiétude des gens, car beaucoup craignent ce qu'ilks ne comprennent pas. Pour ma part, cela me rend curieux, et ce n'est pas toujours une qualité. D'ailleurs, quand j'ai questionné les moines à votre sujet, certains en ont été clairement offusqués. Ne servons-nous pourtant pas la Mère ? Ne gagnerait-on pas à partager tous nos connaissances ? Je couche sur papier tout ce qu'on m'apprend lors de mes errances, et j'aimerais que d'autres en profitent, sans, par préjugé, ne pas y jeter un oeil parce que je n'ai pas les mêmes idées qu'eux. J'ai beau ne pas être très proche dans ma foi du Bâtard, s'il apporte sa pierre à l'édifice de sa Mère, pourquoi rejeter ses efforts ? »

« Parce qu'il a hérité de son père la capacité de contrôler les démons.
Et qu'il ne faut pas les sous-estimer. » répond-elle avec une légèreté qui contredit la gravité de ses propos.

Jorge prend l'avertissement, même délivré légèrement, au sérieux.
« Si je continue dans la voie que je me suis tracée, à savoir la quête du savoir pour soulager les affligés, devrais-je essayer d'en apprendre plus sur eux, afin de contrecarrer leur influence ? Ou ferais-je mieux de me tenir à l'écart ? De la part de quelqu'un qui a franchi le pas, j'aimerais avoir vos conseils... »

Elle rit nerveusement « franchit le pas... » elle vide son verre d'eau
En secouant la tête, elle se ressert « quelle expression ... »
elle boit à petites gorgées
« ... à la fois judicieuse et malheureuse ... »
elle secoue la tête
« ce n'est pas moi qui ait franchit ce pas. »
Sur le ton de la confession elle avoue, avec un regard d'excuse
« C'est le démon qui est venu se loger en mon sein. »

surpris par la réponse de Manerva et la confiance qu'elle lui fait, Jorge reste silencieux un instant.
« Cela semble être pour vous un lourd fardeau. Voulez-vous que nous cherchions ensemble un moyen de vous en purifier ? La Mère voit votre bonté, et elle ne m'a pas mené chez vous par hasard. Peut-être vous fallait-il l'un de ses plus humbles serviteurs pour vous aider à revenir pleinement auprès d'elle... »

Elle se ressert à nouveau.
« Elle m'aide et me soutient chaque jour. »
d'une seule traite nerveuse elle vide son gobelet
« mais pas toujours toutes les nuits. »

A nouveau, elle se ressert,
du moins était-ce son intention mais la cruche ne disposait plus que de quelques gouttes.
Elle se lève donc pour puiser de l'eau fraiche
« Je vous remercie de votre offre. » dit-elle en tirant sur la corde
« Elle est généreuse. »
« Passablement téméraire et audacieuse, »
« mais très généreuse. »
« J'ai fait un long périple pour consulter les meilleurs spécialistes. »
« Puis j'ai longuement séjourné à Cachildas »
« où j'ai pu approfondir leurs réponses à mes questions. »
Le seau est remonté, elle puise dedans avec la louche pour remplir son gobelet,
puis la cruche
puis elle repose délicatement la louche en bois dans le seau.
« La Mère me protège, et continuera de mon vivant, tant que je suivrais fidèlement Ses pas. »
Elle vide à nouveau son gobelet, le remplit à nouveau, directement avec la louche
« Et le Démon rejoindra son Maître à mon trépas. »
Elle rapporte sur la table la cruche pleine et son gobelet qu'elle couve d'un regard envieux

Jorge est retourné par cette révélation, d'une intimité douloureuse.

« Je ne suis pas un spécialiste, mais j'ai la foi. Foi en la Mère, foi en sa miséricorde, et foi en votre humanité. Ensemble, nous chercherons un nouveau moyen de vous libérer de ce mal qui vous ronge. Pourquoi serais-je là sinon ? Je ne suis qu'un instrument de la Mère, mais il est à votre service. Et j'ai accès à des sources d'information que vous n'avez pas. Les monastères me sont ouverts, les prêtres daigneront me dire quelques mots... »

« il est probablement temps de vous accorder un peu d'importance ... »
sans résister d'avantage à la tentation .... elle descend son verre d'eau d'un coup sans respirer...

« Je me propose d'évaluer avec vous vos connaissances, vos compétences et de voir ce que je peux vous apprendre ... »
*elle se remplit à nouveau son gobelet d'eau*
« En évitant de réveiller le démon qui dort ... » elle rit nerveusement « dans la mesure du possible »

Jorge la remercie de sa patience future.
« J'espère ne pas vous décevoir. quant au démon, il semble qu'il soit déjà bien actif et ennuyeux ce soir... Voulez-vous continuer cette conversation ou voulez-vous vous retirer en paix ? Je peux me charger de la vaisselle... Je sais déjà où est le puits... »