Message secret pour Goku82.Runica avait laissé Jean devant la demeure du Chevalier de Cuvalier, un ensemble de bâtiments de style vénitien, certainement parmi les éléments architecturaux les plus beaux de Cuvalier.
Des bâtiments d’habitation, de bureaux et de réception, aux façades blanches ornés d’escaliers et de balcons, donnaient sur une cour carrée. Une écurie et un bâtiment réservé aux domestiques terminaient le complexe. L’ensemble, entouré d’une muraille aux créneaux en forme de vagues, siégeait au beau milieu du village. La double-porte monumentale s'ouvrait sur la place où se trouvaient les temples, et sur laquelle se tenait maintenant Runica, seule.
Tout ici était fait pour montrer la grandeur et la richesse de cette famille. Une illusion, tant la fermeture de la route de la passe du rocher fantôme il y avait cinquante ans avait fait du mal au commerce florissant de Cuvalier, mais une illusion qui deviendrait peut-être à nouveau réalité grâce à sa réouverture.
La double-porte était ouverte, gardée par deux hommes en armure. Des gens entraient, parfois en déclinant leur fonction, parfois sans avoir à le faire. Des gens sortaient. Poumon administratif de la ville, la demeure du chevalier de Cuvalier était sans cesse en activité, même à cette heure matinale.
Jean dut décliner son identité pour entrer dans la cour. Puis il disparut du regard de la rôdeuse.
Runica avait annoncé plus tôt qu’elle attendrait en dehors du village, mais elle choisit plutôt de se poster dans une des ruelles qui menaient vers la place, cachée par l’ombre d’un perron. De là, elle pouvait observer les aller-et-venues ainsi qu’écouter les conversations des passants.
La majorité des gens parlaient d’un évènement survenu la veille. Eryn et Clostriana, ses deux ennemies, avec l’aide d’une patrouille, avaient investi la maison d’un respectable joaillier. La maison avait pris feu. Les explications étaient diverses suivant les groupes de personnes, aussi Runica n’écouta pas plus ces conversations-là.
Un autre fait sembla lui aussi amusant: Une femme dans la fleur de l’âge expliquait maladroitement le départ de son époux à un patron qui se lamentait de son absence. Après que le patron soit parti, la femme avait retrouvé quelques amies, et donnait la véritable raison de l’absence de son époux : Celui-ci avait reçu une somme d’argent conséquente pour délivrer un message à Horbourg. Il était parti le soir, sans même attendre le lendemain, tellement la somme était importante. Une de ses amies annonçait qu’elle connaissait une autre personne qui avait reçu une telle commande, et qui était parti précipitamment, et une autre pensait que c’était pour cela qu’une autre de leur connaissance n’était pas chez lui ce matin.
Enfin, Jean ressortit de la demeure du Chevalier, précédé par Eryn et Clostriana, ainsi que trois hommes d’armes, dont un plutôt mignon. Ils la cherchaient, vraisemblablement, mais Runica préféra attendre que Jean soit seul, pour discuter avec lui. Cette pinbêche d’Eryn semblait furieuse et tendue.
Un messager apporta une lettre à Eryn. Celle-ci la lit, puis pris la peine d’écrire une réponse. Enfin, le groupe se scinda en trois : Eryn et deux des hommes se dirigèrent vers la sortie de la ville en direction d’Horbourg, Clostriana et l’autre homme inconnu s’en allèrent vers le centre commerçant de la ville, et Jean resta planté à l’attendre.
Runica se dirigea vers lui.