« J'vais... »

La récupération de son corps fut aussi brutale que sa précédente arrivée dans celui de la cheerleader (forcée, mais en tout bien tout honneur). Et suivie de la même gestion avant-gardiste de la gravité. En gros elle s'était de nouveau ramassée. Mais cette fois c'était dans son corps et le côté familier qui avait accompagné la chute rendait le tout moins merdique à encaisser. Retrouvant petit à petit l'usage de ses membres et le confort de son armure, elle se redressa sur ses jambes. Profiter de l'air frais extérieur n'était rien en comparaison de l'atmosphère confinée et moite de ce que certaines mauvaises langues appelait sa "boîte de conserve". Aussi, maintenant en pleine possession de ses moyens et capacités d'expression habituelles (c'est que froncer les sourcils de manière menaçante s'avérait désespérément plus fatigant que de modifier un affichage numérique), la fée pouvait reporter son attention sur la cheerleader qui n'avait finalement fait que lâchement gagner un peu de temps par rapport au châtiment qu'elle méritait vraiment.

{ ◣ ◢ }« J'vais te... »

Ou en tout cas qu'elle mériterait une fois leur course terminée. Parce que s'il y avait quelque chose d'aussi important pour Kola que la rétribution physique légitime c'était bien la compétition. Et gagner la compétition surtout, la fée étant plus animée par l'esprit d'un banquier de Wall Street que celui de Coubertin. Mais elle-même devait reconnaître que la Vulcaine avait au moins le mérite de donner son maximum pour essayer de rivaliser avec elle. Et pour avoir habité le corps de la cheerleader pendant une durée inconfortablement longue, elle savait ce que l'effort représentait pour un corps aussi mal adapté en comparaison du sien.

Du coup, tandis qu'elle reprenait bruyamment son souffle à l'issue de la course et dans de bonnes dispositions du fait d'avoir pu conserver, sinon son corps, au moins sa supériorité athlétique, la fée bloqua son regard dans celui de sa compétitrice avant de se lancer dans une tirade émouvante sur les valeurs du sport comme colle du lien social et l'importance du pardon :

{ ಠ_ಠ }« Mouais... »

Et puis surtout il y avait plus important dans l'immédiat que la vengeance puisque la légèreté de son armure ne fit que lui rappeler plus durement l'absence de ses lances-missiles. Espérant de tout son être qu'aucun Kosfa n'ait put l'apercevoir dans un état si pathétique, Kola se précipita donc en direction de leur étonnamment indulgent prof d'EPS pour demander la restitution de ses armes, comme un ado standard demanderait qu'on lui rende son téléphone portable. Ou dans le cas de la fée, la situation était plus comparable au fait de demander qu'on lui rende son pantalon. Lors de ses premiers mois sur Terre, Kola n'aurait probablement même pas pensé à demander avant de reprendre de force ce qui lui appartenait. Mais même elle avait fini par comprendre qu'un lycée était un écosystème particulier qui nécessitait de faire quelques concessions si elles voulaient continuer à vivre globalement tranquille.

Néanmoins, elle ne put cacher une certaine crispation quand elle n'aperçut ses précieuses armes, ni par terre, ni dans les mains du prof, ce qui se traduisit par des mots à peine articulés balancés sans grande attention comme si elle retenait une boule de colère derrière ses dents :

« M'sieurlamberbourg... sont où mes lances-missiles ? »

Naana eut le temps d'explorer l'armure Kosfate en découvrant sa primitivité dont le manque de maintenance était le moindre défaut. L'absence d'électronique incorporée et de servo-moteurs la réduisant en fait à une simple carapace mécanique, nécessitant d'abord de grandes ressources corporelles pour la supporter, et succinctement dotée de rares gadgets à consommation restreinte (tels l'affichage numérique en visière) -voire à usage unique, si l'on s'en référait aux rampes lance-missile... ^^
Heureusement, son exposition à la douteuse hygiène de cette euh... tenue de combat mal amovible fut de courte durée lui permettant d'échapper à la surchauffe organique et la puanteur confinée qui s'y associent.
C'est avec un soulagement certain et une cabriole relativement élégante qu'elle reprit possession de son corps en pleine course et en tenue de pompom-girl dont nul ne pouvait douter de l'efficacité des aérations...

La petite fée énervée n'eut aucun mal à la battre -supervitesse oblige !- mais la vulcaine n'en prit guère ombrage."A vaincre l'impossible, nulle n'est tenue". Et qui a essayé n'a rien à se reprocher... même si elle n'aurait pas renâclé à écraser son adversaire en lui piétinant le cou du bout de ses bottines pour lui enfoncer la visière dans la boue !
C'est donc les lèvres légèrement pincées, et aussi crispée que lui permettait son épuisement physique -induit par cette inutile débauche énergétique qu'on appelle le sport de compétition-, que la cheer' Naana dut concéder le leader-ship à la chanceuse -et rapide- Kosfée du stade...
Tournant ensuite le dos -et le reste-, dans un virevoltant mouvement de ses longues tresses blanches du plus bel effet cinétique Loreliane™ en direction de la douche et de quelque chose à mordre... n'importe quoi... enfin... sauf Miraud... beuerk...

Lamberbourg se pencha vers Kola, puis tourna la tête vers le coin où "elle" avait posé ses lance-missiles. Ah oui, ils n'étaient plus là.
« C'est pas toi qui les a repris ? J'ai vu personne d'autre ... »
Le prof prit un air songeur. Puis il prit une décision et se dirigea d'un pas décidé à l'entrée des vestiaires.
Sans se fatiguer à ouvrir les portes, il aboya :
« Écoutez bien bande de mollusques. Celui qui s'est emparé d'armes de destructions massives est prié de les rendre, sinon je vous fouille un par un et ne vous laisse pas sortir pour aller manger avant la fin ! Et si je trouve le coupable à ce moment-là, il sera en retenue jusqu'à la fin de l'année. »
On l'entendit à plusieurs centaines de mètres de là. Alors dans les vestiaires, ce fut le festival de bonds au plafond sous la surprise et d'oreilles cassées sous le volume.

C'est en partageant son temps entre la discussion avec Keith, en avançant sur son plan de radio inter-dimensionnelle et parfois même en courant pour de vrai que Praséo fit passer les minutes le séparant au tant attendu retour dans les vestiaires. Non pas que l'alien ne soit particulièrement fatiguée à cause des exercices, bien qu'elle affichait dorénavant un teint vert plutôt pâlot, mais non contente d'en avoir enfin fini avec le sport, l'unité Praséodyme savait qu'il y avait cantine juste après.

Et ça c'était bien.

Déjà parce que tester les improbables fantaisies culinaires du cuistot avait un petit côté expérimental dont les couleurs -voire les effets- n'avaient parfois rien à envier aux dangers de ses inventions les plus farfelues, mais aussi parce qu'absorber des supers-calories de super-nourriture terrienne s'avérait être un excellent moyen de substitution afin de recharger ses batteries... dans tous les sens du terme : Car si bien des personnes pensaient que les Golems n'avaient besoin de se sustenter grâce à la relative artificialité de leur enveloppe corporelle, ils se "nourrissaient" en réalité en captant la chaleur de leur planète pour ensuite la convertir en énergie, qu'ils consommaient ensuite de la même manière qu'un menu fast-food, c'est à dire soit sur place, soit à emporter (AKA: en la transformant en décharge bonne à balancer sur une tronche qui ne leur reviennent pas) . Or, la température ambiante de la Terre ayant comme désagréable particularité d'être beaucoup plus froide que sur Corindon, Praséo avait dû rapidement trouver une combine autre que l'absorption dite "classique" sous peine de rester indéfiniment sous forme de caillou. Ce qui, faut l'avouer, était gênant pour étudier, ne serait-ce qu'à cause de l'absence de membres. Voilà pourquoi il s'était mit à manger comme les locaux. A manger de tout, de n'importe quoi, en grande quantité pourvu que sa température corporelle ne chute ô grand jamais sous la seuil des 67.73°c . Cela expliquait également la raison pour laquelle la petite verte restait désespérément filiforme tout en s'enfilant à longueur de journée des paquets entiers de choses bonnes pour la santé des hanches organiques.

Paradoxalement, notre Golem possédait une injustice biologique qu'il trouvait très contraignante, que beaucoup de femelles -ainsi que certains mâles- aimeraient pourtant posséder !

Sauf qu'il ne servait à rien de s'imaginer bouffer des trucs alors qu’on y était pas encore... De ce fait, l'unité Praséodyme ôta ce qui servait de tenue de sport en ôtant ses éponges fluos tout en se plaçant à l'exact opposé des douches et de leurs terribles éclaboussures éventuelles, ce qui lui prit énormément de temps, comme environ dix secondes (une éternité lorsqu'on a "faim" !) ... que Lamberbourg se chargea de rallonger en brisant le silence, mais surtout, en les menaçant de les retenir ici !

« Oh non... » fit-il en plaquant sa main métallique contre son plat visage, à la fois pour la sentence et pour les raisons ayant motivées le prof à vouloir appliquer lesdites sentences. Et encore, Praséo s'était pincé la bouche pour se retenir de critiquer soit le géant de Morblax qui ne cherchait pas à voir plus loin que son nez, soit Kola qui avait cru malin de signaler un vol d'armes aux autorités, armes qu'ils vont à coup sur garder pour eux s'ils les retrouvent en prétextant l'incident du parking.

Car il paraîtrait que c'est dangereux de se trimbaler plusieurs kilos de charges atomiques sur soi qu'ils disaient, y compris pour se défendre. Tsss... N'importe quel natif de Corindon vous affirmerait le contraire !

Il aurait été malhonnête de la part de Kola de ne pas reconnaître qu'au fond d'elle, elle avait espéré lorsqu'elle avait posé la question au professeur que ce soit un élève plutôt que Lamberbourg qui avait pris ses armes. Il était en effet généralement socialement mieux accepté de menacer un autre élève plutôt qu'un professeur, ce qui rendrait le processus à la fois plus efficace et plus ludique. Processus dont la perspective récréative ne l'empêchait pas de bouillir intérieurement (de l'armure). En s'attaquant à la propriété de la fée, quelqu'un venait de se saboter sa propre journée. Voire même sa semaine. Ou le reste de sa vie. En tout cas Kola allait bien s'assurer de faire passer l'envie ainsi que la capacité de recommencer au coupable.

Et ce n'était pas avec les techniques pédagogiques molles de Lamberbourg, auprès duquel elle avait quand même essayé de faire punir Naana pendant une bonne heure, que ce coupable allait être révélé. La preuve, ça faisait déjà presque 5 secondes que leur professeur avait éructé ses menaces et personne n'avait encore avoué son crime de lèse-Kosfa. Aussi Kola, qui n'avait pas le temps pour toutes ces considérations, décida de prendre le relai. Jetant un coup d'oeil désapprobateur en direction de l'enseignant et secouant sa tête, la fée s'approcha des vestiaires. Elle s'immobilisa alors et sembla se concentrer un moment. Levant les bras en l'air, elle effectua quelques tours sur elle-même, se servant de ses rétro-fusées pour un donner un peu de légèreté à l'ensemble (en tout cas autant que possible pour un amas de métal chargé comme un réacteur nucléaire). Le spectacle étonnant, que d'aucuns pourraient considérer comme de la danse, et que le professeur Lamberbourg put être un des rares à observer sans que cela ne signifie qu'une armée de Kosfas en colère se préparait à le réduire en poussière, se termina quand la Kosfa s'arrêta en l'air les membres écartés et qu'un flash lumineux éblouissant et coloré s'ensuivit. Une fois la surenchère de lumière terminée, un brelan de Kola avait apparu et fixait les vestiaires d'un air déterminé.

{ ಠ_ಠ }« Ca va chier ! »
{ ಠ_ಠ }« Ca va chier ! »
{ ^ o ^ }« En av... oh... »

Tandis qu'une des trois versions resta faire le guet à l'extérieur des vestiaires les mains sur les hanches, chacune des deux autres se dirigea dans l'un des deux vestiaires, apparemment pas vraiment concernée par la séparation genrée imposée par la société. Et dans chacun des deux vestiaires, la même scène : Kola qui rentre avec fracas, Kola qui attrappe une serviette puis la fait tournoyer sur elle-même afin d'en faire l'arme de guerre des vestiaires telle qu'elle est crainte dans l'ensemble de l'univers connu puis Kola qui s'adresse à l'assemblée :

« Je commence par qui ? »

Après les cris sonnèrent les fracas made in Kola, ce qui n'étonna guère Praséo le moins du monde, contrairement à ce que la Kosfa faisait tournoyer dans ses mains et qui confirmait au moins deux choses : Qu'elle ne connaissait vraiment, mais alors vraiment pas, les véritables propriétés de la matière éponge... et qu'être dans l'ignorance n'avait pas l'air de la déranger plus que ça vu sa propension à trouver des vertus insoupçonnées dans une banale serviette !

En faire une arme à l'arrache, franchement... si le Golem trouvait l'idée stupide en soi, il devait néanmoins concéder à la fée armurée une certaine capacité d'improvisation qui lui aurait arraché un sourire pour peu que cette dernière ne soit en train de tous les menacer avec le fruit de son imagination ! Et l'unité Praséodyme commençait à être bien placée pour savoir que celui-ci pouvait se révéler... très percutant.

Ce qui lui rappela alors que la solution l'ayant à chaque fois plus ou moins sauvé des colères de Kola ne tenait qu'à une seule chose : Ses gadgets. Qu'ils soient utilisés de manière offensive afin de préserver ses membres artificiels lors de son arrivée, qu'ils furent employés à la réparation dans le but de réparer les pots cassés, ou bien tout simplement comme monnaie d'échange afin de s'octroyer services et/ou confort matériel -voire physique- , force fut de constater qu'ils ne laissaient jamais la Kosfa de marbre et que la Golem pourrait une fois de plus les utiliser à son avantage... via une nouvelle façon jamais testée jusqu'à maintenant. Ce qui était risqué mais bon, Praséo ne pouvait décemment sortir une nouvelle machine en un claquement de doigts et quelque chose lui disait, comme l'expression de sa visière pour ne citer que cela -entre autres signes d'énervement évidents- , que la guêpe nucléaire n'aurait guère la patience nécessaire pour une séance bricolage.

On vit néanmoins de nombreux appendices métalliques remplacer ce qui lui faisait office de doigts, en fait de nombreux outils d'origines plus ou moins aliennes, ainsi que d'autres à l'apparence davantage terrienne, certains ressemblant furieusement à des extrémités de tournevis ou de mèche de perceuse par exemple. Puis un "truc" qui émettait une lumière bleue qu'on-ne-servait-pas-bien-à-quoi-elle-pouvait-servir. Mais qui avait l'air de fonctionner, tant la Golem semblait fixer celle-ci avec sérieux.

« Tu savais que la matière éponge n'augmente pas la force physique de son porteur ? Tu devrais commencer par remettre cette serviette à sa place... »

Sur cette importante révélation qui faisait gagner un peu de répit à tous -ou en tout cas fallait l'espérer- elle dirigea cet espèce de mini-bâtonnet vers l'emplacement des sacs de sport et/ou de cours. En résulta une augmentation drastique de son intensité lumineuse.

« ...puis vérifier ce sac... Ton sac ? »

Une autre dose d'appréhension s'écoula dans ses veines inexistantes mais ça, la Praséodyme faisait un sacré travail sur soi pour ne pas le montrer.

La température venait de chuter. Brutalement. L'ambiance si amicale des vestiaires s'était refroidie avec l'entrée et la menace qui s'en était suivi, les garçons hésitant sur la marche a suivre. Keith dévisagea alors la Kosfa de son vestiaire derrière ses lunettes noires et ajouta, pour tenter d'éviter les cinglants coups de serviettes, en énonçant simplement les faits, tel un négociateur cherchant à eviter a tout prix que les choses ne dérapent:

« Kola, je crois que tu as fait une erreur. Enfin, non, pas une. Plusieurs mais commençons par le début et devisons, veux-tu? »

D'abord, Keith indiqua d'un geste ample tous ses camarades masculins:

« Premier point et pas des moindres, je crains que le rapport serviettes/cibles ne soit largement en ta défaveur mais, je te l'accorde, le fait est que tu es une fille et qu'on ne touche pas aux filles parce que c'est doux et mignon. Donc ça te donne un avantage et pas des moindres. »

S'ensuivit alors un rapprochement lent, tout en utilisant un ton plein de sympathie:

« Ensuite, la serviette, ce n'est pas comme ça qu'on en tire le meilleur résultat. Mouille la un peu, ca rajoute un peu de piquant... »

Et finalement, Keith s'arrêta en face de Kola:

« Le dernier point, et tu en conviendras certainement, concerne ta présence dans cette pièce. Car tu es une fille et nous des garçons. Or, ici, c'est le vestiaire des garçons et pas des filles. Jusque là, tu me suis mais ne nous écartons pas de la discussion. Bref, tu es une fille dans le vestiaire des garçons et que dit le réglement intérieur sur la présence d'un membre du sexe opposé dans un vestiaire normalement non prévu à cet effet?

Il me semble que c'est une faute assez grave et qui pourrait avoir de graves conséquences, non seulement disciplinaires, mais aussi sur ta réputation... Déjà, après le spectacle de tout a l'heure avec Miraud, elle risque d'en avoir pris un coup mais là, une fille qui rentre dans le vestiaire des garçons pendant qu'ils se changent... Je n'ose imaginer toutes les vilaines rumeurs que cela entraînerait dans l'établissement... Toutes les médisances que les filles pourront raconter... D'ailleurs, certaines t'ont-elles vu rentrer ici? »

Keith se porta alors aux cotés de la Kosfa et l'attrapa par les épaules tout en la faisant se retourner vers la porte (enfin, en essayant, surtout):

« Je suis sur qu'on peut éviter que ça n'en arrive là, en racontant que tu venais juste récupérer ta serviette gracieusement prêtée a Miraud ici présent, si tu ressors sans mettre ta menace a exécution. Deal? »

Bon, le négociateur s'était transformé en vendeur de voiture mais comme le disait l'adage "c'est comme pour les cadeaux, c'est l'intention qui compte".

Retroussant le nez avec un dédain ostentatoire, Naana en tenue d'Eve (la blanche bien épilée, pas la rappeuse qui fait de la lingerie affriolante) tourna le dos et le reste aux braillements d'LBB et à l'irruption de l'invectiveuse -dont elle ignorait qu'elle n'en représentât actuellement qu'un tiers- sans se préoccuper le moindrement de cette victorieuse encore vindicative, pour se réfugier illico sous le distributeur d'eau potable à température régulée que les terriens détournent pour leur hygiène corporelle -et aussi pour faire la vaisselle, au prix d'une modulation et une adaptation structurelle de la tuyauterie et des débits générés selon un ratio d'environ 36%-.
C'était un sacré gaspillage de ressources pour toute originaire de Vulcania où celles-ci étaient précieuses, quoique pas plus que la mise à disposition multiquotidienne de rations hyper-caloriques/glucidiques/lipidiques& en cholecalciférol, d'usage commun à la cafét' et sur cette planète en général ; mais à cet instant précis, et spécialement éreintée par la course à la fée-chalote, la belle qui avait cheer-ment défendu sa (vaine) vanité se préparait à profiter de cette dilapidation d'eau douce thermorégulée, avec une gourmande anticipation et une dose de Loreliane™.
Alors faudrait pas venir lui casser les petons -qu'elle avait menus- à ce moment-là...

------- Kola chez les hommes -------

{ ? }

Sur le coup un peu étonnée par la tentative de négociation de Keith, la fée l'avait laissé s'approcher et même commencer à lui donner l'impulsion désirée en direction de la sortie. Il faut dire, et ça n'étonnera personne, que la négociation n'était pas un sujet bien maîtrisé par la Kosfa. Il y avait bien quelques rumeurs qui circulaient sur des Kosfas qui s'étaient essayés à ce genre de pratiques mais c'était essentiellement des histoires pour faire peur aux enfants et rire les adultes. Même si, au moins dans sa colonie, elle se rappelait de quelques originaux qui avaient abordé le sujet voire même qui avait essayer de l'y initier. Elle avait décidément eu une enfance difficile. Mais dans tous les cas, elle était restée passablement interdite devant la tentative de l'Humain.

En tout honnêteté, il fallait même dire qu'elle avait été un moment troublée par l'ado aux lunettes noires. Déjà il fallait reconnaître qu'il était pas dégueu pour un Humain. Ensuite, il avait tenté une approche qui demandait soit un courage énorme, soit une étonnante inconscience. Dans le premier cas, ça forçait le respect. Dans le second, ça imposait de la pitié, émotion face à laquelle il n'était pas toujours aisé de réagir. Mais lui aussi avait commis de nombreuses erreurs que Kola, en comparaison, ne chercheraient pas à énumérer. Déjà parce que c'était pas cool de copier, ensuite parce qu'elle avait déjà suffisamment d'information à traiter dans sa tête.

Première erreur, l'Humain avait parlé. Beaucoup. C'était une erreur fréquente chez les méchants clichés de mauvais films et ça l'était encore plus face à une fée qui avait autant de patience qu'une armée de hipsters devant un nouveau Starbucks. Ensuite il avait fait de dangereuses suppositions quant à la capacité de Kola d'utiliser efficacement le potentiel d'un objet usuel pour provoquer de la douleur. Or, Kola n'étant pas vraiment du genre à se contenter de théorie, ça appellerait donc à une vérification empirique des hypothèses. Il avait aussi estimé qu'il était probablement plus dangereux pour sa réputation d'être aperçue dans le mauvais vestiaire de garçons pas bien vindicatifs que d'être convaincue de sortir de ces mêmes vestiaires par la parole plutôt que par la force. C'était peut-être vrai mais c'était sans prendre en compte l'avis de Kola sur la question. Enfin il l'avait appelé "douce". Et "mignonne". L'un des deux terme pouvait être débattable. L'autre faisait preuve d'une forte erreur d'appréciation.

Bref, Keith s'avérait être un bien mauvais élève en ce qui concernait les relations diplomatiques Humain - Kosfa. Ce qu'on ne pouvait décemment pas vraiment lui reprocher tant la matière était difficile. Kola le fixa donc un moment, comme si elle était en train de réfléchir intensément (ce qui était une supposition audacieuse), avant de lui attraper le bras de sa main libre pour le mettre en clé de bras.


Puis, de son autre main, elle alla mettre un rapide et violent coup de serviette dans un mur avoisinant. Ce qui créa au passage un trou dans la pauvre oeuvre de maçonnerie qui n'avait rien demandé à personne. Pour le plus grand plaisir de Kola qui put alors invalider l'hypothèse de l'Humain avec un réel contentement naïf :

« Ah tu vois ? Pas besoin de la mouiller en fait ! »

Il était clair que Keith ne devait qu'à son cool de ne pas avoir été la cible du test.

« Bon, je commence par le fils à papa donc ? »

Pour l'instant.

« Et ne m'appelle pas "douce et mignonne". »


------- Kola à la plage dehors -------

{ ^ o ^ }« Tu ti du tu tu, ti du duuu... »


------- Kola chez les femmes -------

La situation était plus simple du côté des femmes. Il était regrettable de valider un cliché sexiste mais apparemment ces dernières savaient bien mieux désescalader un conflit que leur congénères masculins. Même si c'était la personne dont le genre était le moins clair qui s'avéra fournir la solution à la situation. Comme pour son futur adversaire de tennis dans le vestiaire avoisinant, il était risqué de la part de Praséo de remettre en question les capacités de Kola avec son arme improvisée. Et comme pour son double dans le vestiaire avoisinant, Kola n'était pas loin de lui montrer que la pratique lui donnerait raison. Mais, en comparaison, le Golem avait eu la bonne idée de distraire la fée avec de la lumière colorée.

Tandis qu'un "boom" se faisait entendre dans l'autre vestiaire, Kola se dirigea lentement vers son sac, sa serviette toujours à la main. Elle ne porta pas plus cas que ça au bruit, se disant qu'il était le signe que tout se passait bien à côté. Elle ne gratifia pour l'instant Praséo de rien d'autre que d'une visière vide, préférant vérifier que la Golem ne lui mentît pas avant de faire preuve d'un quelconque remerciement. La fée fouilla alors son sac avec appréhension.

« Mokay. Fais comme tu veux. Moi, c'était pour toi que je disais ça... C'est que le corps enseignant risque de mal réagir si, à la dégradation de matériel, s'ajoute l'agression d'élèves dont le fils de celle qui est l'une des mécènes de cette école...

Moi, je suis de ton coté, j'essaye de t'éviter des ennuis maaaaiiisss si tu tiens tant à en avoir, je ne peux résolument pas t'en empêcher, n'est-ce pas? J'ai bien conscience de mes limites, en l'occurrence. »

Keith soupira avant d'ajouter:

« Tu sais, douce et mignonne, ça n'a rien de péjoratif. Une tarentule, c'est doux et mignon mais flippant et dangereux quand meme. Comme toi, quoi. »

Si la négociation n'avait pas marché, il fallait passer à la méthode suivante: le charme.

----Chez les filles----

Et les missiles s'y trouvaient bel et bien !
Dans son propre sac. Où elle les avait probablement déposés avant d'aller se plaindre pour ... le plaisir de se plaindre, sûrement.

----Dehors----

Lamberbourg, après avoir été ébloui à plus d'un titre, cligna des yeux plusieurs fois et grogna à l'intention de Kola.
« Il vient de se passer quoi là ? Fais gaffe à tes explications. »

----Chez les garçons----

La surprise passée chez les garçons et la menace définie, diverses armes furent récupérées dans les sacs des uns et des autres et furent pointées vers la Kosfa.
Mais avant qu'ils n'eussent ouvert le feu, sans doute parce que certains ne voulaient pas risquer de toucher Keith, pas tout de suite en tout cas, autant lui laisser une chance de désamorcer la situation avant, Kola eut la surprise de voir un bras essayer de se poser sur ses épaules, sans vraiment y arriver car elle était trop petite. Ce bras appartenait à Miraud, qui ne perdit pas un instant pour tenter de se montrer cool et romantique.
« Ne t'inquiètes pas ma chérie, ton canari des îles est juste là. »
Cool: Kaochi lance 1d6+1 et obtient 4 (3)

------- Kola chez les filles -------

L'oracle de Praséo s'avéra correct puisque les lance-missiles de la fée se trouvaient effectivement dans son propre sac. Ce qui voulait dire qu'en plus de lui avoir subtilisé ses armes, le coupable avait farfouillé dans ses affaires. Ce qui voulait dire que le malheureux allait devoir souffrir deux fois plus pour son infâmie. Mais la minute n'était pas à la vengeance mais à la célébration, ce qui se traduisait pour le moment par Kola serrant amoureusement ses lances-missiles récemment récupérés avec à peine moins de joie que quelqu'un retrouvant un animal de compagnie enfui. Elle les replaça alors sur son armure et laissa échapper un soupir de satisfaction en sentant de nouveau leur poids familier.

Une fois les retrouvailles passées, et oubliant pour le moment que celles-ci n'étaient possible que parce qu'il y avait eu vol à la base, elle signifia aux autres membres de son équipe de choc la fin de l'opération de sauvetage (nom de code "Retrouver les lances-missiles", la fée n'étant définitivement pas pourvue d'une grande imagination pour ce qui était de trouver des noms) :

« He ! C'est bon ! »

Elle voleta alors en direction du Golem et lui posa la main sur l'épaule avant de lui léguer avec beaucoup de solennité la serviette (qui n'était pas la sienne d'ailleurs), comme on donne une épée familiale antique transmise de génération en génération :

« J'te revaudrai ça. »

Cet émouvant étalage de gratitude terminé, la fée se dirigea finalement vers la sortie des vestiaires pour rejoindre ses doubles.


------- Kola chez les garçons -------

Le chantage, c'était clairement pas une bonne idée. Autant la fée avait bien fini par comprendre qu'il y avait un certain nombres de règles à respecter minimalement si elle ne voulait pas être renvoyée chez elle pour assister à des cours de littérature alien. Autant essayer de lui faire entendre raison de cette façon et à cet instant était une autre affaire.

{ ? }« Tarentule ? »

Le charme par contre en comparaison... ben c'était généralement une bonne idée non plus. Et tout aussi risqué. Comme avec une tarentule en fait. Mais peut-être le jeune homme avait-il su trouver les bons mots puisque la Kosfa, bien que n'ayant aucune idée de ce quoi à pouvait ressembler une araignée (bien que l'image qu'elle s'en faisait dans la tête lui plaisait bien), se trouva flattée de la comparaison. Elle se serait même probablement calmée un peu si ça n'avait été pour l'intervention de Miraud. Au contact de l'alien aux 10 yeux, la bouche de la fée devint comme pâteuse en plus de l'inexplicable apparition d'un goût très désagréable.

{ ಠ_ಠ }« Toi t'enlèves ce bras tout de suite ou j'vais te faire regretter d'avoir autant d'yeux. C'qu'il s'est passé tout à l'heure était une erreur et n'arrivera plus jamais dans le million d'années à venir alors oublie. »

L'amoureux malchanceux aurait ensuite probablement été le malheureux gagnant d'un coup de serviette (et plus si affinités) s'il ne s'était pas trouvé sauvé par le gong. Ce qui s'avéra être dans ce cas sous la forme d'une voix familière venant du vestiaire voisin :

« Hé ! C'est bon ! »

Ce qui, de la même façon que pour son double, suffit à la faire changer instantanément d'humeur. Elle détourna alors son regard du pauvre Miraud et se débarrassa de sa serviette menaçante avant de finalement lâcher le bras de Keith et de se diriger avec entrain vers la sortie.

« Cool ! On en a fini ici ! »

Puis juste avant de passer la porte, à la fois motivée par la bonne nouvelle et enfin consciente du spectacle que représentait les vestiaires masculins, Kola détailla Keith un moment :

« Au fait... jolis abdos. »


------- Kola dehors -------

Le troisième double qui, il faut le reconnaître, n'avait pas glandé grand chose jusqu'à présent, se retrouva plutôt gênée face à l'intervention de leur prof. Elle était là pour s'occuper de ceux qui chercheraient à sortir des vestiaires plutôt que pour retenir le colosse. Après tout il n'y avait aucun risque qu'il vienne fouiner à l'intérieur lui. Du coup elle était bien emmerdée maintenant qu'elle était sensée expliquer ce qu'il se passait. D'autant plus que, alors que Kola pensait tout à fait sincèrement qu'il n'y avait rien de mal à vouloir prendre la loi entre ses propres mains et s'occuper elle-même de corriger de la manière la plus violente et démesurée possible le moindre coupable présumé, le ton du prof laissait penser qu'il n'apprécierait peut-être pas autant son concept très personnel (dans tous les sens du terme) de justice.

Aussi balbutia-t-elle une tentative de réponse :

« Heu... je... ben... c'est heu... une technique Kosfa ancestrale de duplication réalisée avant toute escarmouche militaire afin d'utiliser notre supériorité numérique pour prendre l'avantage sur nos ennemis et les pulvériser ? »

Une explication qui, si elle n'était pas claire, bénéficia d'une démonstration pratique lorsque les deux autres doubles sortirent simultanément des vestiaires pour la rejoindre. Les trois Kola maintenant réunies, elles se tapèrent dans les mains, provoquant un nouveau flash lumineux qui révéla à nouveau la Kosfa en un seul exemplaire.

« La pêche ? »

Lamberbourg grogna.
« Bon, t'as retrouvé tes machins ? Alors files. »
Et se désintéressant de la question, il se dirigea vers le local des profs de sport.

Chez les filles, le babillage général reprit sans tarder, après avoir été interrompu par l'arrivée un peu dérangeante et surprenante de Kosfa. Une simple pause dans la marche du monde de la parole, disons.

Quand aux gars, à part quelques moqueries lancées à l'intention d'un Miraud dépité, la plupart avaient rangé leur armement et s'en étaient retournés à leurs affaires. Quoique ... ça serait pas un Boy/Girl/Gun, dans la main de Sashiki ? L'humain n'avait pas l'air d'essayer de ranger son arme. Plutôt de la pointer vers ...
Oh oh.

Sursautant dans un premier temps par l'effet de surprise, le Golem effectua ensuite un geste de recul lorsque la fée nucléaire posa sa main contre son articulation supérieure gauche. Ce qui eut pour double effet de le faire se cogner l'arrière de ses connecteurs de gravité (communément qualifiés en tant que "jambes") contre un banc tout en lui faisant prestement remplacer ses doigts/outils par d'autres extrémités davantage semblables à des embouts d'armes. Soit une seconde réaction tout à fait banale chez une Unité Praséodyme, pour qui un contact tactile inattendu issu d'une autre espèce ne pouvait qu'être considéré comme étant une attaque surprise où on se devait de réagir vite, sous peine de ne plus jamais pouvoir agir du tout !

Fort heureusement pour l'intégrité de Kola elle avait eu affaire à une Praséo qui soit se révéla être un brin lent(e) de la gâchette, ou soit qui était parvenu à réfléchir suffisamment avant de se mettre à commettre un geste instinctif qu'au moins une personne aurait fini par regretter. Savoir laquelle n'était pas la question, tant l'esprit de l'être de Corindon s'en posait déjà d'autres lorsque sa camarade en armure lui remit un objet pour le moins inattendu.

Pourquoi elle me donne une serviette ? Je lui ai pourtant dit que les prétendues vertus prodigués par cet objet sont faux !
Mais... elle fait quoi là ?

Pour la première fois depuis son arrivée au lycée et même sur Terre, "quelqu'un" lui avait exprimé de la gratitude. De vive voix. Devant des gens. Sans que ce soit une blague. Et ce "quelqu'un" se révéla être Kola, en plus. La Golem en resta figée bouche bée, autant par tant d'événements incroyables enchainés en un seul coup que par une interrogation d'ordre existentielle persistant dans son esprit :

Est-ce que les soucis diplomatiques entre extraterrestres pouvaient finalement se résoudre en retrouvant un simple objet perdu ?

L'alien à la pierre trouvait cela trop facile pour être vrai, sans compter qu'on ne pouvait décemment répondre à la moindre question philosophique avec une serviette s'amusant à glisser le long de son bras pour terminer sa course par terre afin de briser efficacement toute forme possible de concentration... à moins que cela ne soit plutôt provoqué par le manque d'énergie qui commençait à tirailler son corps électrisé ?
Laissant la Kosfa sortir sans un mot à son égard pour cause de "mieux vaut ne rien dire car au moins tout est bien qui finit bien" , Praséo se mit en tâche de résoudre ses propres problèmes immédiats : D'abord en faisant réapparaitre ses doigts métalliques dans le but d'accrocher l’encombrant présent symbolique en éponge contre le porte-manteau le plus proche, ensuite en se barrant des vestiaires direction la cantine et sa bouffe surprise !

Naana retrouvait une sérénité salutaire en séchant ses cheveux et reconstituant ses -jolies- tresses blanches -après un én'ième nettoyage/rapage de langue à la brosse à dents- avant de revenir vers le centre de communications/rumeurs/diffamations/inventions et zotreszistoires qui était le -palpitant-cœur de tout regroupement féminin de plusieurs langues... ^^
« Beurk beurk berk ! Miraud c'est le loser absolu... moi, j'avais besoin de connaitre sa réaction pour ma thèse de socio', hmmm ?!?
Et Kola avait parié que je serai pas cap' ! Hé ! hé !
Mais... pourquoi elle est allée l'embrasser ? Hm ?! Ç'était long et gluant, nan ? z'avez pas trouvé ?! Kess'ksa'cach' ?!? »

Scepticisle général.
« Ta thèse de socio hein. Au lycée ? »
Manifestement, l'argument ne les avait pas toutes convaincues.
Une seconde intervention.
« Puis t'avais l'air de genre bien aimer toi aussi. »
Difficile de dire si elle était sérieuse.
Survint une troisième voix.
« Personne vous a entendu faire de pari et pourtant, vous en avez fait du boucan quand vous avez .. Le prends pas mal mais vous aviez l'air d'avoir grillé un boulon toi et la racaille. »

« Hé, Sashiki, c'est pas poli de menacer les gens. Allez, range-moi ça, tu veux? »

Keith tentait de rester cool, face à la situation et se mit à sérieusement envisager une possible carrière de négociateur pour la police si ça réussissait à se tasser...

Naana leva ses sourcils neigeux en un joli circonflexe interrogatif :
« Bah ? Ma recherche sur la xéno-sociologie terrienne et apparentée, centrée sur "la définition et l'habitus du culte des losers chanceux et leur influence transdestinale"... c'est la prof' qu'a dit que c'était un travail de thèse, hmm !? Y'aurait-il quelque abus de langage dans l'utilisation de ce vocable ?... »
Entourée de grands yeux bovins, la vulcaine décida de laisser le sujet mourir comme il était-né, en hypoglycémie... et de rebondir sur les préoccupations plus prégnantes des femelles (qui n'étaient pas en âge de l'être en anglais...).
« Ah oui... la teigneuse m'avait menacée ; j'aime pas ça, ça m'a nénérvée... »
... et c'était pas très malin...

« Rhoo mais tais-toi » protesta l'humain alors que de plus en plus de têtes se tournaient vers lui.
« Bon je le range .. pas tout de suite ! »
Brandissant son flingue, Sashiki tira sur Keith.


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Après avoir enchaîné les mots trop compliqués pour une simple conversation de vestiaire et ayant largué la majorité de son auditoire, Naana commit l'erreur de leur tendre une perche.
« Ah oui et quand t'es énervée t'embrasses des pouilleux comme Miraud. Du coup tu me préviendras la prochaine fois que t'es en rogne, je te présenterais mon frère. »
C'était dit sur un ton amusé plutôt que moqueur, mais tout de même. Pauvre frère.

« Holy guacamole! »

Keith sauta sur le coté. Ou tenta. C'était selon.