Vitam se rendit compte que le jour se levait quand elle se réveilla. Quand s'était-elle endormie? C'était ça dormir? Oh bordel, elle était pas du matin en plus. La bouche pateuse, l'air hagarde, elle ressemblait plus à une erreur judiciaire dans la banlieue Est de Bucarest qu'à la jeune femme qu'elle avait vu hier. Il fallait dire qu'elle avait aussi fait quelque chose qu'elle n'avait pas fait depuis... Bah, depuis toujours pour peu qu'elle s'en souvienne:

Elle avait rêvé. Vraiment rêvé.

« Gnnneeuu... »

Se protégeant mollement du soleil tapant à travers la fenêtre avec sa main, l'erreur judiciaire la plus classe de Bucarest grognait contre ce maudit astre solaire ne faisant rien que de la réveiller trop tôt.
...
Attendez, réveiller ? Cela voudrait donc dire qu'elle s'était endormie pour de vrai, en faisant des rêves et tout et tout ?

Oh bordel, comment j'en suis arrivé là déjà ?

Se levant de sa chaise/lit dans un grincement sonore, Vitam détourna son regard de la fenêtre en cherchant à se remémorer les détails dans sa mémoire quant aux sons et images de ses songes. Puis le reste, aussi. Ce qui fait qu'elle se retrouva une fois de plus face à son reflet, qui renvoyait une image peu flatteuse de sa personne.

Et merde, ma trogne est encore pire qu'hier. Ils font quoi les gens normaux quand ils se lèvent déjà ?

Une forte odeur de transpiration émanant de sa personne, puis des gargouillements de son estomac lui fournirent quelques éléments de réponses quant aux préoccupations primaires des mortels. De ce fait, la nouvelle vivante -quoique cela n'était pas encore flagrant vu sa dégaine globale- se mit en quête de trouver une salle d'eau depuis laquelle elle pourrait au mieux se prendre une douche, au pire se mettre un coup d'eau sur son visage : La suite attendra un peu.

Tel un acte angélique, Vitam trouva aisément la salle de bain à l'étage. Elle avait visiblement servi il y a peu, comme en témoignait les restes de buée sur le miroir mais une serviette propre attendait sur le rebord du lavabo, ainsi que des vêtements qui avaient l'air d'être à sa taille. Elle put aussi entendre que quelqu'un s'activait dans la cuisine en bas de l'escalier, sans doute que le restaurant était déjà ouvert ou pas loin et qu'il fallait déjà commencer à préparer les petits déjeuners.

La salle de bain. Une broutille pour les humains, un peu plus... riche en péripéties chez une immortelle se devant de s'occuper de son corps pour la première fois !
Pour commencer, Vitam n'avait pas tellement l’habitude de se déshabiller et cela s'était donc révélé plus proche de la danse contemporaine que de la simple tâche routinière. Ensuite, il lui fallait allumer la douche et, bien entendu, elle s'était d'abord ébouillanté puis glacé les os avant de parvenir à trouver une température convenable pour l'eau. Passé la découverte de la sensation de l'eau sur son corps, l'ex-fantôme était presque certaine qu'il fallait utiliser les produits à sa disposition pour ça... mais lesquels ?

Ça ? Non. After-shave ? Je suis presque sûre que non plus. Et ça c'est quoi ? "Efficacité prouvée, aux extraits de baies de Goji, bla bla bla... Conseil d'utilisation (ah, voilà !) : Appliquez sur cheveux mouillés, massez soigneusement sur l'ensemble du cuir chevelu puis rincez. Venez découvrir nos autres astuces incroyables sur http://www.fr... Ah ça ça a l'air bien !

Heureusement pour Vitam qu'elle savait lire... Mais sans doute que le fabriquant du shampoing aurait dû être moins avare en astuces écrites sur la bouteille vu que rien n'était dit sur ce qu'il fallait faire quand des gouttes venaient s'incruster dans les yeux. Et que c'était vachement plus difficile de lire ensuite lorsqu'on avait les yeux rougis par la douleur.

D'autres soucis techniques de ce genre, des cheveux non essorés faute de notice pour le lui dire, puis une salle de bain transformée en réplique de piscine municipale plus tard, l'immortelle avait enfin prise sa première douche toute seule comme une grande personne mortelle ! Hourra !
Se saisissant enfin des vêtements propres, certainement au style country local, l'ex-fantôme avait commencé à s'habiller sous le nuage de buée qu'était devenu la pièce d'eau. Et tandis qu'elle s’apprêtait à nettoyer la buée du miroir afin de voir le résultat final, une idée aussi enfantine que Vitamesque lui traversa l'esprit, consistant à faire ce que toute personne a déjà fait un jour : Ecrire des messages avec la buée.

Vitam was here.

Pas mal, quoique peu inspiré. Là-dessus, la nouvelle vivante quitta la salle de bain... pour revenir à la charge deux secondes après en ajoutant :

Buée. Lol :)

Celle-là elle est pour toi, Ernest songea t-elle en claquant des doigts face à la glace, tel un obscur signe de ralliement.

A présent complètement satisfaite, Vitam n'avait plus qu'à ne pas se viander en descendant l'escalier afin de retrouver la Mama de caractère. Avec un regard rougi, sans avoir pris la peine d'enfiler des chaussures et avec ses cheveux trempés mais bon, on n'apprenait pas le savoir-vivre humain en une journée !

Et il n'y avait pas que le savoir-vivre que Vitam allait apprendre. Les fonctions organiques étant ce qu'elles sont, la décence interdira d'en dire plus mais Vitam arriva donc propre et à peu près sèche en cuisine. L'odeur d'oeufs brouillés, de pain grillé et de haricot blanc marinant dans leur jus lui sauta directement au nez. Sur le grill, des saucisses plus qu'appétissantes lui tendait les bras. Une bonne odeur de café embaumait l'air. Mais au centre, le cerbère de ces lieux, la mère de Bill, qui observa Vitam un instant avant de lui sourire:

« Bonjour. Le tablier est là. Prends une assiette, mange un morceau puis viens nous aider à faire le service. Théo s'occupe du comptoir, Red a des courses à faire ce matin mais je ne peux pas m'occuper de la cuisine et de la salle donc choisis. Les petits plats ou les clients? »

« Bonjour. »

Suivant les instructions de la Mama sans trop savoir pourquoi, Vitam avait apparemment trouvé ce qu'on pourrait appeler un travail. Un conditionnel justement employé dans la mesure où après avoir ceint un tablier autour de sa taille, mangé un petit-dej' copieux, grimacé à cause de l'amertume du café démultiplié sur ses papilles, puis écouté les choix proposés par la patronne, elle répondit à la question de cette dernière avec un enthousiasme non feint et sans hésitation aucune :

« La cuisine ! »

Car si la nouvelle vivante n'avait pas le tour de main d'un chef pro, son immortalité combinée à son intérêt évident envers la nourriture l'avait armée d'un bagage culinaire à en faire pâlir internet ou autres encyclopédies gastronomiques.

« Très bien. »

La mère hésita un instant avant d'ajouter:

« Le plat du jour, c'est l'assiette du pionnier. Haricot blanc, lardon et patate. J'ai déjà épluché les patates et fais cuire les haricots mais faudra faire rissoler tout ça avant de servir aux clients qui le demandent. Sinon, on manque d'oeufs mais Red va en ramener quand il aura fini d'enquêter. Une disparition d'enfant et ses vêtements retrouvés trempés à son école. C'est pas la saison des noyeurs mais on sait jamais, peut-être que celui là ne sait pas lire le calendrier...

Fin, bon, Théo te fera suivre les commandes. Dis bonjour, Théo. »

Un colosse d'ébène passa la tête par le passe-plat. Il devait bien mesurer 2m20 pour 150 kilos de muscle. Son crane rasé et balafré et son visage couturé de cicatrices contrastait avec son air jovial affiché:

« Bonjour, Théo. »

Espéranza soupira avant d'enchaîner:

« Sois gentil avec elle, elle débute. »

Le colosse opina du chef et se recula pour retourner s'occuper des clients. La mère de Bill se dirigea alors vers la porte:

« En cas de besoin, appelle et on échangera. A 10h, on arrête le service des petits déjeuners et on s'occupera de préparer le repas du midi. Stacy devrait arriver dans ces eaux-là, si elle ne loupe pas son réveil. »

Et Vitam se retrouva seule en cuisine. Pas sans activité, cela dit car Théo demanda alors:

« 2 oeufs brouillés dont un avec du bacon sur le coté, l'autre avec une gaufre. »

« Bonjour, Théo » avait donc tout naturellement répondu l'immortelle avec son sourire "typiquement Vitamesque", qui flirtait subtilement entre les limites d'une fraîcheur candide et celles de l'exagération taquine. Bon, c'était pas tout ça mais même si ce n'était que pour une journée, elle avait sa propre cuisine et ça c'était cool !
...
Quoique ça manquait un peu d'ambiance, surtout quand on se retrouvait plantée là, toute seule, avec des consignes et sans avoir la moindre notion de préparation. Mais c'était pas grave, dans la mesure où la préparation, elle en avait jamais eu et que pour les autres points... c'était pas des hauts-parleurs, ça ? Et ça, une playlist de musiques classiques ? Parfait, puisqu'il n'y avait rien de tel pour se mettre bien de si bon (fin de) matin !

Let's go.



C'est donc entre deux couplets, les refrains chantonnés et un bon vieux solo de batterie old school que Vitam débuta son coup de feu où le son, pourtant puissant, ne parvenait qu'à partiellement couvrir ses cris causés par des coupures ou brûlures dans un premier temps, puis par un véritable tintamarre de bruits métalliques dans un second temps, l'ex-fantôme ayant rapidement abandonné le maniement manuel des couteaux ou autres casseroles pour tout contrôler par une télékinésie pas toujours très délicate, quoique très efficace si on en jugeait par la rapidité avec laquelle elle avait sorti les premiers petits-dej' demandés.

Fallait juste espérer que Vitam n'avait pas oublié qu'elle devait servir des humains et non des morts, étant donné que ces derniers se devaient d'avoir la main vachement plus lourde sur le sel ou les épices par rapport aux vivants afin d'espérer sentir le goût de quelque chose. Du genre mettre 10% en dessous de la dose mortelle.

Tchak-tchak-tchak-tchak, les oignons se découpaient et personne ne pleurait. Non pas parce que personne n'était là mais parce que la mère de Bill avait un couteau à oignon et que ce dernier avait été retrouvé soigneusement emmitouflé dans une espèce de poche remplie d'un liquide huileux. Plus tard, Vitam apprendrait qu'il s'agit d'huile de colza et que ça annule l'effet des oignons mais pour le moment, elle ne pouvait qu'être ravie de ne pas être dérangé par ça. Parce que les oignons, ça pique le nez même quand on ne les coupe pas.

« Hé, ma petite gaufre, tu peux m'en envoyer une? Et me donner ton nom aussi, ça serait sympa. »

Sauvant la vie de ses tranches de bacon de justesse, ce qui se révélait proche de l'exploit chez quelqu'un n'ayant retrouvé que l'usage de l'odorat que très récemment, la nouvelle cheffe de cuisine retourna à son apprentissage " à la dure" de découpe d'oignons (donc sans tricher avec ses pouvoirs) lorsque la voix de Théo l'interpella.

« Dans une minute ! » répondit donc l'ex-fantôme d'une voix guillerette, parce que les gaufres, c'était quand même plus plaisant que les oignons.

« Close my eyes, she's somehow closer now... »

Et ce fut toujours sous la coupe de good vibrations, au sens propre comme au sens musical du terme, qu'elle fit sonner la sonnette afin de signaler à la salle que la commande était prête.

« Voilà pour la gaufre ! Et pour la petite gaufre, elle s'appelle Vitam. Te fallait autre chose ? »

« Une bonne raison de pas t'inviter à boire un verre. Et une assiette saucisse-haricot blanc, avec du pain frais. »

Le géant fit un clin d'oeil à Vitam avant de disparaître derrière son comptoir. Elle continuait à touiller quand elle vit son café remuer façon Jurassik park. Quelques secondes passèrent encore et, de nouveau, le café remua mais cette fois, Vitam sentit la secousse. Théo lança alors:

« C'est moi ou y'as un tremblement de terre qui se prépare? »

« Trois minutes pour l'assiette, et on verra après le service pour le v...
...
C'est pas moi ! » s'était écrié Vitam par réflexe, bien qu'elle n'était pas actuellement en train d'utiliser ses pouvoirs. Et alors que les secousses devinrent plus violentes, la nouvelle vivante demanda à Théo d'un air moyen rassuré :

« Euh... on devrait faire quelque chose non ? Y'a souvent des séismes dans la région ? »

Elle se mit à regarder autour de soi, moins à la recherche d'une menace que de la marche à suivre dans ce genre de situation.

Théo alluma l'écran géant dans un coin de la salle et tous levèrent la tête vers lui. Les programmes défilaient calmement et il n'y avait pas le message d'alerte indiquant un séisme, aussi Théo haussa les épaules:

« Sans doute rien. Un super qui se frite avec un vilain pas loin. Pas notre problème. Mais mettons la chaîne d'info pour voir ce qu'il se passe, à tout hasard. »

Quelques instants et une chaîne d'info déclamait les dernières news concernant Los Angeles. Visiblement, il y avait une hausse du crime dans Skid Row et l'incapacité de la police à l'enrayer laissait entendre que la zone allait bientôt être déclarée de non-droit. Des sources proches de One police plaza laissaient déjà entendre que les principaux services municipaux du quartier étaient en train d'être évacué et qu'un contrat avait été passé avec une grosse entreprise de BTP pour construire un immense mur autour du quartier et les laisser ainsi se débrouiller seul. Puis le reportage se coupa, laissant voir un reporter dans un hélicoptère:

« Ici Simon Williams, depuis l'hélicoptère de LLL News, nous survolons actuellement UCLA où visiblement, un robot géant semble à la recherche de quelqu'un... On me dit dans l'oreillette qu'il recherche une héroïne, Luminous Girl, dont LLL News vient de découvrir l'identité secrète: Alex Duncan, une étudiante en droit de 22 ans. »

Quelques photos provenant des réseaux sociaux, montrèrent alors la dénommée Alex Duncan. Et le reportage passa ensuite sur la caméra de l'appareil, cette dernière montrant quelque chose à mi-chemin entre un gundam et un ours cauchemardesque façon Akira en train d'exploser l'un des bâtiments et de s'arrêter face à une jeune fille. Un zoom plus tard et la confirmation était faite: le mécha-nours se trouvait face à celle qu'il était venu chercher... La griffe s'abattit alors sur l'étudiante, les hoquets de stupeur des clients démontrant bien le choc de voir ce genre de scène en direct...

Mais quand la poussière se dissipa, un globe rose avait englobé les deux et la jeune étudiante se trouvait en présence de Luminous Girl, venu la protéger. Le reportage repassa sur le journaliste, passablement surpris qui ne trouva rien à dire pendant quelques instants. Puis la scène s'arrêta, retournant au studio où les deux commentateurs, Jill Hitkerspoon et Thomas Broyder se trouvaient bien en peine de trouver de quoi meubler:

« Euh... Hrm... Et bien... Revenons donc à nos actualités... Ce week end, un festival de cinéma d'auteur des années 70 aura lieu dans le quartier de West Hollywood. Au programme, de grands classiques comme the warriors ou assault on precinct 13 s'y tiendront, de même que Kurt Russel en personne viendra à une séance de question réponse sur son plus grand rôle Los angeles 2023... »

Théo observa la télé et haussa les épaules:

« Ces super... Je préfère largement le silence et le calme de mes exorcismes vaudou... »

Sa tête soutenue par son avant-bras, dont le coude de celui-ci reposait sur le comptoir du passe-plats, Vitam avait suivi l'exemple de son collègue en regardant elle aussi la tv.

« Hey mais je la connais ! » s'était-elle écriée en toute indiscrétion avant de partager un hoquet de terreur collectif avec les clients lorsque la griffe du méchant s'écrasa sur Alex, suivi d'un sentiment de soulagement général dès qu'ils virent la bulle rose, sans doute générée grâce au pouvoir de l'Amour. Avec un tel paramètre en jeu, il n'y avait donc pas à s'en faire et la nouvelle vivante ne devrait ne pas avoir à intervenir... théoriquement tout du moins. Et puis, qui s'occuperait des premiers préparatifs du déjeuner si elle partait à l'improviste, hein ? HEIN !?

« C'est... pas banal » conclut-elle finalement en haussant les épaules à son tout avant de retourner à sa cuisine, parlant tout aussi bien de l'attaque du big Nounourson que du hobby peu commun de Théo. Quoique concernant ce dernier cas et chez une ex-fantôme, cela avait l'air aussi passionnant à regarder que le festival des films d'auteurs mentionné dans le journal.

Vitam retourna donc a sa cuisine et elle entendit Maman Bill lancer au serveur:

« Hey, Je ne vous paye pas pour discuter ! »

« Parce que tu nous payes, mi querida? »

« Oui, bon... Vous mangez et logez gratis... C'est déjà ça. Sinon, ton affaire, Théo, faudra qu'on en cause. Vitam pourra sûrement t'aider aussi, elle s'y connait en tu sais quoi. »

« Arrêtes, ne me dis pas qu'une fille aussi jeune et jolie mène la même vie que nous. Dis moi pas que c'est pas vrai, Vitam? T'as encore le temps d'arrêter avant de finir comme nous deux, de vieux barbons... »

Théo s'adressait à la cuisinière. Les derniers clients du petit déjeuner s'en allaient progressivement...

« D'arrêter quoi ? J'ai pas demandé à être ici ou comme ça moi, d'ailleurs je suis juste là pour aider à la base ! » s'exclama la voix de la cheffe à travers l'ouverture reliant la cuisine à la salle, avant des bruits d'assiettes s'entrechoquant entre elles ne signalent son retour vers Théo.

« Et même si j'aime bien aider, il paraît que je suis plus douée pour créer les problèmes que pour les résoudre, m'enfin dis toujours on verra... C'est quoi ton affaire en tu sais quoi ? »

« Un chat ? T'as bien dit un chat ? »

Qui gueulait "Vitaaaam" , alors qu'elle s'était présenté sous ce nom y'a pas cinq minutes, et que Théo n'avait toujours pas fait le rapprochement entre les deux ? Soit il était encore moins doué que l'ex-fantôme en énigmes, soit cela cachait une sacrée anguille sous roche. Dans les deux cas, elle allait devoir laisser son tablier de côté pour intervenir.

« Laisse-moi venir avec toi pour régler ça. En plus tu l'auras jamais avec des pièges à esprits. Au contraire, tu vas juste nous l'énerver. »

Et un Curly qui s'énervait, c'était la garantie de pourrir l'apéro de n'importe qui !

« Tout a fait, ma grande. T'es sûre de vouloir me suivre? »

Le colosse nubien n'avait pas l'air de faire le rapprochement, sans doute a cause d'une erreur cosmique, d'un team up spatial ou d'un crossover galactique. Ou encore du narrateur qui avait simplement pas fait attention à ce détail et qui était ennuyé a l'idée de tout réécrire parce que flemme. Le fin mot de l'histoire était que le géant d'ébène avait du boulot et que la revenue en chair et en os semblait concernée mais que personne n'avait l'air de faire attention au lien evident. Sauf vitam, bien sur, et Esperanza qui pouffait dans son coin sans rien dire:

« Mais je me trompe ou t'as l'air de le connaître? T'as des infos ? »

Pédagogue, Vitam avait levé une paume de main en l'air, puis l'autre, faisant mine de soupeser chaque infos avant de répondre au colosse :

« Baaaah... disons que d'un côté t'as un chat qui hurle Vitam, que je m'appelle ainsi et qu'aux dernières nouvelles, ce n'est pas un prénom siiii courant alors... je pense, mais je suis pas sure, que je suis plutôt bien placée pour y faire quelque chose et que je ferais mieux de te suivre, ouais. T'en dis quoi Espé ? »

Moqueuses mais pas méchantes, les deux femmes souriaient de concert.