Et voilà que Vitam avait enfin pu récupérer son chez elle, tout neuf, tout propre. Elle avait aussi pu accueillir les anciens locataires dans des logements flambants neufs et ça n'était pas pour leur déplaire. Elle avait aussi accueilli de nouveaux locataires, installés dans son ancien logement, celui qu'elle occupait avec Kaïdo. Une colocation de jeunes gens un peu spéciaux mais dont elle connaissait au moins un des membres.

C'est donc ainsi que Wulfhilde s'installa dans l'appartement en dessous de son super loft. Les autres locataires étaient Boro, un des fils d'Hachiman, Dee, la fille d'Artemis et Jane, la fille non pas d'un mais de deux dieux, Sif et Thor. Ces 4 compagnons s'étaient installés dans leur logement et trouvaient désormais toutes les excuses du monde pour venir squatter chez Vitam. Enfin, surtout Boro, qui lorgnait sur l'écran géant installé dans le loft et pour lequel il avait un faible quand il s'agissait de jouer aux jeux vidéos. Dee travaillait pour le Californian department of forestry et était rarement à la maison, et Jane, et bien, elle vivait sa meilleure vie loin de l'influence familiale de sa mère et surtout de son père. C'était donc une compagne fortuite de soirée que Vitam put trouver en elle. Wulfhilde, elle, commença ses études en architecture et décoration d'intérieur. Une cinquième personne vint finalement s'installer dans le logement: Greg, le fils de Dyonisos, cuisinier accompli, qui tenait à obtenir de Vitam tous les secrets des recettes qu'elle avait pu découvrir à travers le temps.

Autres détails d'importance, plus le temps passait et plus les souvenirs de Vitam remontaient. L'Orient et ses mystères, l'Afrique et ses territoires sauvages, la Rome antique et la guerre des Gaules... Elle avait traversé tout ça et plus encore... Fort heureusement, les souvenirs compliqués restaient encore cloisonnés... Mais l'éveil de tous ses souvenirs était sans doute du à Mérénith. Plus les semaines passaient et plus la "frontière" entre les deux s'amenuisaient. Mérénith voyait désormais normalement, entendait tout ce qu'entendait Vitam et ne se privait pas d'émettre des commentaires quand à ce qu'elle ressentait dès qu'elle en avait l'occasion, signe qu'elle aussi récupérait peu à peu ses émotions.

C'est donc un matin que la sonnerie de l'ascenseur de vitam retentit. La caméra montra un livreur de chez UPS avec un énorme carton.

« Six mois déjà qu'on est ensemble ? Et beh, c'est passé à une vitesse... Pas vrai Greg ? »

Le fils de Dionysos hocha la tête en signe d'assentiment, reprenant la parole tandis que Vitam repensa à cette moitié d'année passée. Car il s'en était passé des choses, en six mois. Et ce, sur tous les plans de sa (nouvelle) vie.

Pour commencer, son voisinage avait changé : Kaïdo était apparemment parti pour de bon, la famille Lupe allait bientôt s'agrandir (même que la future maman lui avait proposé de devenir la marraine de l'enfant, chose qu'elle a accepté fissa bien sur) et lorsque l'immortelle apprit que Wulfhilde cherchait à se loger dans la région, elle n'avait pas mise longtemps avant de lui proposer de venir habiter ici car si avoir un giga loft de la mort qui tue c'est bien, avoir un giga loft rempli de joyeux drilles, c'est mieux !
Et autant pour ne pas s'arrêter en si bon chemin que parce que la démarche consistant à donner leur indépendance à des enfants de dieux lui plaisait bien, l'ex-fantôme avait rapidement donné son accord afin d'agrandir la coloc' , gagnant ainsi un loyer en théorie, ne le demandant presque jamais en pratique puisque cela la saoulait, de surcroit lorsqu'on est pété de thunes.

Cela dit, elle avait mûri un chouia de ce côté dans la mesure où elle était parfaitement consciente du fait que cet argent ne lui appartenait pas vraiment. Ou en tout cas, pas directement. De fait, elle avait profité de ces six mois afin de chercher un moyen de gagner son propre pognon dans le cas où sa "famille" viendrait à lui couper les vivres mais, n'ayant quasiment jamais travaillé, ce fut chose difficile. Puis ce serait un peu petit d'utiliser ses pouvoirs pour ça, d'autant plus qu'elle appréciait trop de voir du monde pour rester sans rien faire. Oh il restait toujours les extras au resto de la Mama pour se faire quelques billets bien sur, sauf qu'elle eut de plus en plus de mal à côtoyer Bill avec tout ce qu'il s'était passé au point de ressentir le besoin vital de mettre un peu de distance entre eux, finissant par démissionner sous une ambiance un peu pesante : En effet, disons que les aux-revoirs auraient pu mieux se passer...

Elle cherchait alors un nouveau job jusqu'à surprendre le stream culinaire de Greg où d'invitée de plus en plus récurrente, elle en devint co-animatrice à ses côtés en cuisinant diverses recettes ou en proposant/relevant des défis gastronomiques plus ou moins foireux. Et leur duo marchait plutôt pas mal en terme de complicité (puis de sous, aussi) , les deux immortels partageant le même amour pour la cuisine que pour les réparties à deux ronds. Puis plus si affinités si on en croyait certains membres de leur tchat m'enfin bon, ce n'était pas à l'ordre du jour. En tout cas pas de celui de Vitam, car elle avait eu sa dose de relations foireuses ces dernières années et était bien décidée à penser à soi avant tout.

C'est donc pourquoi elle avait également continué ses leçons de piano et, sans vouloir se vanter, trouvait son niveau plus trop dégueu au point de s'être mise à la composition. Ca lui faisait du bien, tant à son égo qu'à son moral, qui se retrouvait parfois en berne à force d'apprendre que tout son temps et son argent investi dans les recherches de son passé n'aboutissait à rien. Au moins ses émotions revenaient peu à peu, c'était déjà ça, quand bien même cela lui avait octroyé quelques moments ou conversations gênantes avec Merenith... Heureusement qu'il y avait toujours moyen de faire la fête jusqu'à pas d'heures pour oublier, surtout qu'elle ne désespérait pas de battre le record de Jane (pour la picole divine) ou de Boro (pour le scoring sur "Tétris vs the MultiWorld" ) un de ces quatre !

Mais d'ici tout ça, elle avait un stream à achever et d'après le signe du menton de Greg, on l'attendait au tournant pour les annonces. Remettant ses lunettes en place (car oui, elle a des lunettes à présent, même si ça lui sert à rien en soi) , Vitam reprit la parole.

« En effet, pour ces 6 mois on vous a promis du lourd sur les réseaux sociaux, alors voici du lourd : La semaine prochaine pour notre prochain défi, la géniale rappeuse Tracy-J sera avec nous et on fera un entremets au mojito où il nous faudra boire un mojito à chaque étape de la recette. En plus c'est Greg qui les prépare alors croyez-moi qu'ils vont être chargés comme du rhum charrette, autant dire qu'il n'y a pas que les doses du cocktail qui risquent d'être approx... »

Une sonnerie se fit entendre en plein direct, ce qui n'était certes pas prévu, mais pas grave dans la mesure où l'improvisation, l'imprévu et la spontanéité faisaient une des forces de l'émission, car qui a décrété que le monde de la cuisine se devait d'être sérieux ?

« Désolée y'a quelqu'un à la porte je vais devoir vous laisser avec Greg. Il débute, soyez gentils avec lui ! » fit t-elle en guise d'au revoir en faisant un petit coucou et un sourire narquois à la caméra.

Ricanant avant de laisser le "petit jeune" meubler, Vitam s'éloigna et vit depuis la caméra de l'interphone le livreur UPS avec un gros carton. Elle n'attendait rien, mais ne trouva cela guère bizarre dans la mesure où le paquet pouvait être destiné à n'importe quel résident de l'immeuble. Faisant marcher l'interphone prévu à cet effet, l'immortelle héla le livreur à travers l'appareil en lui demandant :

« Bonjour, je peux vous aider ? »

« Euh, bonjour. J'ai une livraison pour...

Wulfhilde Fenrisdottir mais elle répond pas à son téléphone. Du coup, elle a mis en consigne de laisser ça à sa proprio, au dernier étage, si elle était pas là. »

Le livreur montra le bon de livraison à la caméra qui, comme dans les films, montra tous les détails parce qu'elle était ultra-HD et qu'on était quand même en 2026. Wulfhilde Fenrisdottir, 4 paquets, provenant de divers fournisseurs.

Encore de ses trucs arts-déco un peu chelous... s'était immédiatement dit Vitam en voyant le bon de livraison. Rendant celui-ci, ou plutôt la version numérisée de celui-ci, la propriétaire en question répondit au livreur :

« Oh ? Je suis la proprio donc c'est parfait. »

Un qualificatif un peu étrange dont l'ex-fantôme avait mit un peu de temps avant de s'y habituer, ce malgré le fait qu'elle était une (fausse) spectre qui commandait à des armées de morts. Et puisqu'on en parlait, ce n'était pas parce qu'elle était à présent pétée de pouvoirs qu'elle avait abandonné tout contact avec ses anciens collègues ou autres subordonnés décédés pour autant. Même qu'elle avait une fois proposé au Dandy de participer à son émission -lequel avait poliment refusé la proposition.


« Vous pouvez laisser ça devant l'ascenseur, ne vous embêtez pas je vais m'en charger » proposa Vitam, voulant faire vite afin de ne pas laisser Greg trop longtemps seul en plein direct.

« Z'êtes sur? Parce que y'en a un qui pèse un âne mort et je peux pas vous laisser mon tire-pal. »

Laissant les 2 cartons les plus légers dans l'ascenseur, le livreur alla chercher le troisième qui s'avéra être une grosse boite noire type matériel audio ou vidéo. Il l'amena avec un diable et le rentra dans l'ascenseur avant d'aller chercher le quatrième. Cette fois, c'était au tire-pal qu'il l'amena et le déposa dans l'ascenseur, ce qui fit sonner l'alarme. Trop de poids.

« Euh, on a un problème, m'dame. »

« Encore ? » s'exclama Vitam dans un premier temps en entendant l'alarme sonner. Il faut dire que même récent et ultraperfectionné, il en avait vu cet ascenseur entre les enfants de divinités et les gens riches en pouvoirs.
Mais nulle capacités supra-naturelles n'était à remettre en cause ici, si ce n'est peut-être le poids du dernier colis qu'un ou plusieurs employés étaient quand même parvenus à emballer Dieux seul savent comment.
Considérant la scène, l'immortelle ajouta finalement :

« Même en me mettant QUE le gros colis dans l'ascenseur ça va continuer à sonner vous pensez ?
Mais ne vous faites pas de bile pour ça, vous avez fait votre boulot en ramenant tous ces paquets ici, je trouverai bien un moyen de le faire monter, ce machin.
...
Sinon, café ou thé ? »

« Attendez, je vous envoie celui avec les 3 puis on verra pour l'autre. »

Et il appuya sur le bouton "Penthouse", les portes se fermèrent et les 3 colis montèrent. Le plus petit venait de chez Microcenter, le site vendeur d'électronique. Le second, plus gros, venait d'un site de prêt à porter et le dernier, la grosse malle, venait de "Megasound.com". Restait le quatrième en bas et, pas de bol, quand il le rentra dans l'ascenseur, de nouveau, l'alarme sonna:

« Ah oui, quand même... Pourtant, l'ascenseur à une limite de 2600 livres. J'sais pas ce que c'est là dedans mais ça pèse lourd. Faudrait aussi descendre pour la signature, m'dame. »

« 2 600 livres ? » s'etonna Vitam. « Et beh... Je ne sais pas qui la emballé ou comment votre tire-pal n'a pas tiré sa révérence, mais dans lez deux cas c'est du costaud ! »

Puis après avoir suivi le livreur en bas, l'immortelle gribouilla signa le bon -numérique- d'un geste adroit afin de réceptionner le gros colis en bonne et dûe forme.

Et le livreur laissa le carton. D'une vingtaine de centimètre d'épaisseur, il affichait des dimensions confortable, 2mètres par 1.5. Et au toucher, Vitam sentit que le carton n'était là que pour l'emballage, ce qui était en dessous était dur. Et métallique, après avoir toqué.

Même si ce n'était pas elle qui avait toqué. Ca venait du carton.

Un colis de quasi 3T qui toque ? Voilà qui n'est pas banal. Mais qu'est-ce qui révèle du banal dans une coloc de méta-humains, on vous le demande ?
Bref, autant pour éviter les conneries que parce que cela ne se fait pas d'ouvrir les colis des gens en leur absence, Vitam sortit son tel et chercha à appeler Wulfhilde afin d'avoir quelques explications. Tandis que la tonalité sonnait -parce que même dans le futur, certaines choses ne changent guère- l'immortelle tenta néanmoins de répondre au "colis" par un petit : « Hello ? »

« Halo? Ou ça un halo? »

« Mais non, elle a dit Hello, comme dans bonjour. Brokk nous avait prévenu qu'elle ne parlait pas la langue des anciens. »

« Ah, oui, c'est vrai. Hello alors. »

Un silence s'installa alors.

Evidemment, elle ne répond pas maugréa mentalement Vitam en raccrochant son téléphone, avant de se tourner vers la présence enfermée dans le colis.

« Ouais... hello. Vous êtes qui ? Moi c'est Vitam.
...
Je vous sors d'ici peut-être, non ? »

La question était purement rhétorique dans la mesure où l'immortelle n'avait pas attendu de réponse avant d'ouvrir le "carton" . Et à ceux qui disent que cela ne se fait pas d'ouvrir le courrier d'autrui, qu'ils disent plutôt ça à celui ou celle qui a eu la bonne idée d'expédier des gens pesant 2,5 tonnes par UPS. En plus ça a dû coûter une blinde à l'expéditeur en frais de livraison, cette histoire.

Et le carton révéla son intérieur: une immense porte en métal, finement gravé et enluminée. Les détails représentaient un arbre immense, aux racines noueuses. Dans certaines de ses branches semblaient tenir ce qui ressemblaient plus à des paysages divers et variés, volcans, montagnes et villages.

« Heu, vous êtes pas Wulfhilde Fenrisdottir, je sais pas trop si vous avez le droit d'ouvrir... »

« Bah oui mais on peut pas sortir si personne n'ouvre. »

« Oui mais on doit pas se montrer devant les humains. »

« Elle est en train de parler à une porte d'acier qui fait 5cm de large et on lui répond, tu crois franchement que nous voir maintenant risque de la chambouler à ce point? »

« Pas faux.

Oui, je veux bien que vous ouvriez. Pour ça, il faut que vous trouviez Nidavellir, que vous appuyiez dessus puis que vous trouviez Rattatosk pour appuyer sur lui. C'est un écureuil. A 8 pattes. Euh, Nidavellir est à coté de Svartalfeim. Et de Alfeim, entre les deux. Cherchez une montagne qui sépare un endroit avec des arbres d'un endroit où il y en a aussi mais mort. »

« C'est quoi cette description? »

« Quoi? Je fais avec ce que j'ai... »

Elle voyait deux contrées qui se bordaient, une au paysage sombre et froid, aux arbres morts et contrastant avec celui du dessus, riche et boisé. Et entre les deux, une montagne semblait faire la frontière entre eux.

Vitam n'ayant pas révisé son nordique, elle n'avait retenu que le coup de l'écureuil dans l'histoire. Ce qu'elle fit plus ou moins comprendre aux voix derrière la porte d'un :

« Mmmh... Mais oui c'est clair !
...
Non en fait pas du tout, mais ça va pas m'empêcher d'essayer quand même. »

Puis, dans le doute, elle appuya sur tous les éléments qui ressortaient plus ou moins légèrement de la porte avant d'appuyer en son centre parce que comme dans les films les héros parviennent à ouvrir des portails ainsi et que la longue vie de l'immortelle est digne d'un blockbuster, y'a pas de raisons que ça ne marche pas. Logique imparable. Selon Vitam en tout cas.

Et la porte... s'ouvrit, sans grande surprise. Par contre, ce qu'elle vit à l'intérieur était surprenant. Cela ressemblait à un tunnel s'enfonçant dans le sol et donnant visiblement sur une immense salle où des lueurs rougeâtres provenaient d'immenses lanternes accrochées aux plafonds mais le plus étonnant furent les deux figures qui observèrent Vitam, debout et, de fait, défiant la gravité terrestre vu qu'ils étaient globalement péremptoire

Non

Perpendiculaire.

L'un des deux, arborant une barbe taillée, regarda Vitam de la tête aux genoux (vu que l'angle rendait impossible de voir ses pieds) avant d'ouvrir la bouche et de se faire couper la parole par l'autre, aux cheveux en bataille:

« Ah, la porte est au sol. Flucte. Allez, hop, au sol. »

Et il s'allongea avant de glisser vers l'ouverte et de poser ses doigts sur le rebord et de commencer à se hisser. Son comparse le regarda un instant avant de l'imiter.

Et ce fut ainsi que Vitam rencontra pour la première fois des représentants de la race issue de Nidavellir: des nains. A mi-chemin entre ce qu'elle avait pu voir dans les films et les livres ésotériques faisant référence à de sombres donjons et autres dragons, ils affichaient une carrure apparemment solide.

Ils commencèrent donc à se hisser pour rejoindre le monde de la surface. Dans un hall d'immeuble ouvert aux 4 vents et où n'importe qui pouvait arriver. Un mardi comme les autres pour Vitam.

Mais fort heureusement, personne ne rentra et Vitam se retrouva donc avec 2 nains dans son hall d'entrée. Celui qui avait l'air le plus agé observa la porte et soupira:

« Du thorium. J'avais demandé de l'adamantine pour la rendre plus légère... C'est par où qu'on doit l'emmener? »

Le nain observa Vitam, en attente d'une réponse de sa part.

Après avoir aidé à hisser les nains jusqu'à son centre de gravité, Vitam répondit à la question du plus âgé, hésitante.

« Euh... huitième étage, porte à gauche je dirais. C'est là qu'habite Wulfhilde alors...
Par contre va falloir la porter jusqu'à là-bas puisque l'ascenseur ne marche pas. Vous voulez un coup de main ? »

Assez au fait de tout ce qui est "différences culturelles" , l'immortelle désigna du doigt l'ascenseur peu coopératif en question, puis demanda :

« Au fait, pourquoi du thorium ? »

« Justement, ça devait pas en être. C'est un métal avec la solidité du titane mais le poids de l'osmium... Ca pèse une bonne vingtaine de fois le poids de l'eau, en terme de volume équivalent. C'est très bien pour faire des protections ou des herses de fort, moins pour faire du mobilier...

On l'appelle Thorium parce que c'est un métal de chez nous et que c'est Thor qui l'a découvert, en cassant des trucs. Vous n'imaginez pas le nombre de choses qu'il a découverte comme ça... »

Puis les nains se placèrent de chaque coté de la porte et la soulevèrent sans trop de problèmes avant de se tourner vers Vitam:

« C'est par où? Vous faites pas mal pour nous aider, c'est l'un des traits des habitants de Nidavellir, nous sommes costauds. »

Vitam vit ce qui semblait être une lettre tomber du carton quand les nains soulevèrent la porte.

« Il a l'air sympa Thor, même si ça ne doit pas être facile à vivre tous les jours ! » Dit Vitam sans même se montrer sarcastique. Au moins ce dieu ne devait pas être du genre à se prendre trop au sérieux comme la plupart de ses congénères. Mais là n'était pas le sujet.

« Comme je l'ai dit tout à l'heure, Wulf habite au huitième étage à la porte de gauche. Si je ne porte pas, laissez-moi au moins vous accompagner pour vous guider et vous ouvrir la porte. »

L'immortelle allait rajouter quelque chose lorsqu'elle vit la lettre tomber du carton, qu'elle ramassa aussitôt. A peine avait-elle regardé le devant de l'enveloppe que Vitam, qui reste quelqu'un de spontanée en fantôme comme en chair et en os, héla les nains pour s'exclamer :

« Hey attendez, vous en oubliez un bout ! »

Parce que bon, oh, déjà que la proprio des lieux se mêlait des livraisons des autres par la force des choses, si elle ouvrait le courrier en prime, sa pote aurait vraiment de bonnes raisons de lui en vouloir.

« C'est pas le pire, en effet. Ah, merci. »

Et les nains emportèrent la porte comme si de rien n'était. Tout au plus, les passages dans l'escalier firent s'esclaffer le plus jeune qui hurla "Pivotez!" avant de se taire devant le regard agacé de son aïeul et que ce dernier n'ajoute:

« Il vient de voir l'intégrale de Friends pour se préparer à la sortie de la suite... Navré pour ce désagrément... »

Les 8 étages furent vite avalés par les nains qui grimpèrent comme on en grimperait seulement 7. Ils arrivèrent dans l'appartement où un Boro avait visiblement usé de sa capacité de métamorphe pour prendre l'apparence d'une petite fille qui s'amusait à narguer les autres joueurs sur Call of Duty. De la cuisine, une Jane baillante sortit avec un bock de café et avisa les nains et la porte avant de pointer sa chambre:

« Vous pouvez aller la déposer là-bas... »

Et les nains se dirigèrent donc vers la chambre de Jane.

Laissant les nains à leur œuvre, l'immortelle s'était rapproché de Jane en levant un sourcil interrogateur.

« Normalement c'est une commande destinée à Wulf, elle va râler si tu lui pique ses jouets. A moins qu'elle t'ait dit ce que c'est que ce truc ou qu'il fallait que tu le mettes chez toi. »