Vitam partit donc en volant en direction des immeubles effondrés, pendant que le nuage de poussière se retrouvait aspiré vers le ciel par le biais des efforts de Sergeï. La fantôme vit les policiers tenir en joue les bangers et quelques uns d'entre eux, ainsi que des civils, commencer à s'avancer parmi les décombres.

Sam, de son coté, commença à fouiller. L'air était devenu plus respirable avec le départ de la poussière mais le sol était instable, les gravats crissant et roulant sous les pieds, étouffant les gémissements des rares survivants qui pouvaient provenir de dessous.

Alex comptait ses doigts et orteils, qui étaient toujours là, pas en bon état mais toujours là. Son corps lui faisait un mal de chien mais elle était en vie et ne souffrait de rien que quelques minutes sous la forme d'EggGirl ne saurait guérir.

Sam continua quelques temps, puis s'arrêta après avoir fait ce qu'il pouvait.
Il ne comprenait pas trop comment il en était arrivé là, mais bon...
Il soupira un moment
C'est quand même chiant, ce genre de trucs

Quand on arrive après le feu d'artifices, faut pas s'étonner à ne pas comprendre de suite les circonstances ayant provoquées ledit feu d'artifices.
C'est dans le but de combler cette lacune que Vitam, toujours invisible, resta en vol stationnaire au dessus de l'action afin d'écouter ce que tout ce petit monde se racontait. En d'autres termes elle faisait la petite souris, discrète et attentive. Une belle souris quand même, soit dit en passant, mais c'est pas grave lorsqu'on a des pouvoirs en fait.

La fantôme remarqua alors que des gens, supers comme ordinaires, commençaient à fouiller les décombres, ce qui lui donna quelques éléments de réponses assez évident car Vitam avait beau être morte, son cerveau n'était pas encore décomposé au point de se retrouver dans la totale incapacité à réaliser des déductions level obvious. Tout en gardant un œil sur les policiers qui tenaient en joues les bangers, la revenante concentra alors une fraction de ses capacités, non transmises à Sergei, pour intensifier sa perception extra-sensorielle.

Il faut savoir que si les morts ne peuvent ressentir les émotions à proprement parler, la plupart d'entre eux sont en revanche capables d'en localiser les sources afin de se "nourrir" de celles des vivants qui les entoure, gagnant ainsi la capacité d'interpréter ces sensations à leur manière et, par extension, à les émuler avec plus ou moins de succès. Agir comme une sorte de paratonnerre à sentiments peut paraître être cool sur le papier, mais c'est également à double tranchant étant donné que des émotions primaires telles que la peur ou la colère peuvent produire des impulsions tellement puissantes que même un fantôme centenaire, voire millénaire, peut se laisser submerger par celles-ci et péter un câble. Y a t-il alors besoin de préciser qu'un spectre possédé par la haine est dangereux pour son entourage, voire au delà ?

Vitam s'en foutait de toutes ces consignes. Déjà parce qu'elle les avaient oubliées, ensuite parce qu'elle intensifiait ses sens pour retrouver des gens surement paniqués sous les gravats et que c'était pour aider alors un tel scénario catastrophe ne pouvait se produire, n'est-il pas ?

J'écoute ce qu'il se passe, puis me mets un niveau de sixième sens [émotions] dans mes pouvoirs dynamiques et recherche les sources d'émotions sous les décombres. En cas de fumble et bien... tant pis ? x)
Ame 13: Magus lance 2d10+13 et obtient 27 (10, 4)

Alex se releva avec précaution, après s'être assurée d'être toujours entière, après s'être dégagée les idées. Elle grogna encore un peu. Et s'appuya contre un bout de mur encore debout. Sa tête tournait, elle n'était pas en forme. Et l'adrénaline, qui était monté d'un coup, tardait à redescendre. Elle avait chaud. Elle saignait. Ses plumes, réelles ou non, étaient bien abimées. Et l'un dans l'autre, elle n'était pas en état pour un second round.

Enfin réussit-elle à articuler son premier mot depuis son excavation :
« Framboisier. »

La fantôme écouta les âmes alentours et subit de plein fouet le contrecoup des derniers évenements. Entre la peur, la colère, la consternation, l'effroi et tout le spectre émotionnel, il était difficile de cibler clairement ce qu'elle cherchait. Elle ressentait certes quelques sources de peur en provenance de sous les décombres mais sans doute y avait-il aussi des gens inconscients, incapables de ressentir une émotion pour le coup.

Bon ça c'est fait. songea Sergeï en voyant le nuage disparaître.

« Et maintenant ? Tu fais quoi pour les décombres et les gens en dessous ? » lui fit sournoisement remarquer Vilmy.

« Pour ça j'ai la solution. » répondit Earthos.

Il expliqua alors son idée à Sergeï qui s'appliqua à essayer de la réaliser.

« J'y aurais jamais pensé. » marmonna-t-il avant de poser les mains au sol.

Les pulsations de la terre semblaient lui donner de la force et l'apaiser. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait et d'où venaient ses pouvoirs mais pour la première fois il avait envie de les utiliser.

Sergeï fit le vide autant que possible puis envoya des impulsions dans le sol.

« Voilà c'est ça et maintenant tu te concentres pour transformer les décombres en glands comme ta tronche. » déclara Earthos en riant de bon cœur.

« Et si t'y arrives pas on les bougera avec des racines. »

Le hockeyeur se concentra, visualisant des glands et le processus nécessaire à la transformation de gravas en matière végétale, et laissa la magie naturelle parler. Irradiant d'une lumière d'un vert très très pâle, tous les débris englobés se transformèrent les uns après les autres en masse de petits glands qui ravirait sans hésiter un certain Scrat. Même si le poids était toujours là, pelleter serait nettement plus facile. Déjà, on pouvait voir certains débris de meubles ressortir par endroit, eux étant restés inerte à la déferlante végétale.

Infi ... qu'entends-tu par ... Oui, oui je veux bien.
Et les questions, je me les poserais plus tard, se dit Luminous Girl. L'important était de se soigner, pas le pourquoi ou le comment.

Peut-être était-il possible que tout compte fait, le cerveau de Vitam était un peu trop décomposé pour bien fonctionner car la détresse invisible qui suivit l’utilisation des ses pouvoirs lui démontra qu'elle avait eu ce qu'on appelle chez les vivants une bonne idée à la con.
Elle qui voulait écouter les gens, elle ne l'avait pas fait à moitié, tiens !
La fantôme se retrouva alors à lutter intérieurement durant plusieurs minutes pour ne pas se laisser envahir par le cocktail d'émotions explosives "absorbé" d'une seule traite. Fort heureusement pour ceux qui tiennent encore à la vie, la revenante n'avait pas obtenu sa quatrième classe dans une pochette surprise et arriva à réguler tout ça, en parvenant même à déceler quelques sources de peur sous les décombres suffisamment précises pour servir d'indication par dessus le marché.

Brrr... J'avais oublié à quel point ça pouvait piquer. Je ferais pas ça tous les jours...

L'ectoplasme de Vitam souffrait encore de quelques soubresauts lorsque les débris s'amusèrent à se transformer en glands. A part lui donner l'envie d'aller manger un cake aux noix dans un avenir proche, cette démonstration de force, surement originaire des capacités de Sergei, ne la fit pas réagir plus que ça. Sans doute que le contrecoup issu de sa mauvaise expérience extra-sensorielle y était pour quelque chose, car elle n'était pas le genre de morte à rester de marbre ou à rester muette comme une tombe face à telle abondance de nourriture.

Cela était néanmoins le signal pour lui dire qu'il était temps de faire quelque chose de plus utile que du vol stationnaire. Elle s'en alla donc retrouver le Russe en lui chuchotant à l'oreille les quelques fruits de ses recherches en lui soufflant des information du genre « J'ai ressenti des présences dans ce secteur » « J'en mettrais ma main spectrale à couper qu'il y a au moins deux personnes ici » ou bien encore « C'est comestible les glands ? Je crois que j'ai jamais goûté. »

Les flics s'activèrent un peu plus dans les glands mais désormais, si il ne s'agissait plus de gravats trop lourds pour être soulevés, ils s'enfonçaient dans les glands, ce qui rendait leur travail peu aisé. Un remous se fit alors sentir sous les glands tandis qu'une surface rectangulaire et dorée apparaissait non loin et se déplaçant rapidement, engloba Sergeï, le faisant disparaître.

Vitam se retrouva donc seule, avec les policiers et les bangers, tout ce beau monde étonné par ce qui venait de se passer. Mais encore plus étonné par l'immense structure désormais visible dans le ciel.



Faisant plusieurs kilomètres de long à vu d'oeil, la vague de peur qui étreignit tout le monde fit chanceler la fantôme un instant. Seul Sam restait stoïque en cet instant mais sans doute parce qu'il s'en foutait un peu.

Sam leva la tête et vit l'immense structure au dessus de lui.
Puis il vit les autres humains flipper.
C'est à ça que je ressemblerais si j'étais pas tombé en enfer par erreur ?...
Non merci... Cette pensée lui donna un frisson dans le dos, rien que d'y penser, ça le mettait mal à l'aise
Sans un mot il arrêta ses recherches et fit en sorte que le drone filme ça, ça ferait p'têt de l'audimat

En tout cas, en attendant de voir ce qu'il se passerait, il attendit dans les glands, en regardant autour de lui

Ooooo... Qu'est-ce qui m'arrive ? Et pourquoi je vole la tête en bas ?

Soudainement, Vitam s'était senti lourde. Ou plutôt, la revenante eut l'impression de se sentir lourde. A moins que... et puis zut, c'était trop métaphysique pour elle. La seule chose dont elle était certaine, c'était que ses sens fantomatiques lui firent défaut durant un temps indéterminé et que lorsque ceux-ci étaient redevenus opérationnels, la fantôme se surprenait d'être en train de léviter en position fœtale.
Relevant la tête, comme tout le monde alentour, puis redressant le reste de son corps ectoplasmique, surement moins comme tout le monde alentour, Vitam vit donc tout naturellement le vaisseau géant dans le ciel et se rappela rapidement des derniers événements : L'explosion, les décombres, les glands... et puis, bien entendu, l’enlèvement express de Sergei par une espèce de boite dorée alors qu'ils étaient à la fois en plein déblaiement et en plein débat pour savoir s'il valait mieux utiliser les fruits à coques pour en faire soit des tartes, soit des cakes.

L'heure était grave. Et pas seulement parce que l'éthérée devait sauver le soldat Shaman pour avoir la réponse à "la" question, mais aussi parce que si les mortels se mettaient à paniquer au moindre machin venu de l'espace, elle ainsi que ses protégés décédés n'en finiraient plus de se recroqueviller et nul doute que cela en deviendrait très vite agaçant. Alors Vitam laissa les -méta-humains entre eux en s'envolant prestement vers la structure trop étrange pour être innocente à propos du bordel ambiant.

Fuir les sources de peur ? Check.
Botter le cul du truc en or et accessoirement du vaisseau ? En cours.
Fêter ça en mangeant comme quatre ? Bientôt !

Pendant que Sam observait, Vitam se dirigea vers le vaisseau à pleine vitesse. Bien qu'invisible, elle finit par se heurter à quelque chose, à plusieurs dizaines de mètres de sa destination. Quelque chose comme un champ de force...

J'ai viré l'invisibilité pour info ^^

"Bonk" ? C'était quoi ce "Bonk" ? D'habitude ça fait jamais "Bonk" lorsque Vitam volait dans les airs alors cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : Quelqu'un ou quelque chose mettait tout en oeuvre pour l’empêcher de s'approcher du vaisseau, et cet obstacle se présentait sous la forme d'un champ répulseur invisible, la fantôme en ayant la confirmation après avoir tenté de passer vainement en force à plusieurs reprises. Rien à faire : A tous les coups ça faisait "Bonk" , encore "Bonk" , et "Re-Bonk" derrière.

Bon, réfléchissons... Et puis non, je vais faire ça à la Kaido.

C'est à dire en fonçant encore plus fortement que lors de ses anciennes tentatives. Non pas en allant plus vite, au contraire même, mais en y retournant en s'entourant d'une bulle invisible générée par ses pouvoirs télékinétiques de sorte à être protégée par le repoussement du champ de force entourant le machin dans le ciel. Elle avait surement vu ça quelque part dans un film, mais jamais elle penserait que cela lui serait utile un jour. Comme quoi il n'y a pas d'âge pour apprendre dans la -non- vie.

La fantôme avança donc et sentit le champ de force lui résister quelques instants avant qu'elle ne réussisse à passer. Étrangement, elle sentait que quelque chose n'allait pas vraiment, comme si le champ l'avait laissé passer... Ce qui lui apporta la réflexion suivante: si le champ de force l'avait bloqué de prime abord, n'aurait-elle pas du s'écraser sur lui vu sa vitesse? Ou alors, le champ avait-il réagi avec élasticité pour éviter qu'elle ne se blesse?

La revenante traversa facilement le champ de force... Un peu trop facilement à son gout d'ailleurs car la théorie des moustiques s’écrasant sur un pare-brise tend à démontrer, avec morts aussi brèves que salissantes à l'appui, qu'un corps propulsé à toute vitesse rencontrant un obstacle aime à se propager un peu partout en morceaux peu ragoutants.

Cela dit, l'existence même de fantômes capables de déplacer de la matière par la pensée, en plus de violer presque toutes les lois de la nature et de la physique humaine, devait certainement rendre caduque toutes hypothèses logiques concernant Vitam, être illogique parmi les illogiques par excellence, qui n'avait actuellement que comme unique considération l'envie de retrouver son nouvel ami Sergei. Et pour cela, il fallait trouver des gens du vaisseau. Et pour trouver des gens dudit vaisseau, rien de tel que de s'envoler vers l'espèce de vitre située vers l'avant de la structure extraterrestre, soit ce qu'elle supposait être le poste de pilotage ou un truc du genre.

L'éthérée s’avança alors dans cette direction, toujours entourée de sa bulle télékinétique au cas-où que le champ de force se révélerait encore un peu bougon.

La fantôme avança alors calmement et, devant elle, s'ouvrit alors une porte dorée comme celle qu'elle avait vu aspirer Sergeï auparavant. Cette fois, point d'aspiration, juste une porte ouverte, semblant attendre un passage.

Pas contrariante pour un sou la fantôme traversa la porte, toujours dans sa bulle répulsive.

« Sergei ? T'es là ? Y'a quelqu'un ? »

L'instinct de survie ? Cela ne signifiait plus grand chose pour une personne qui était déjà morte, alors toute notion d’évaluation du danger avait disparu chez elle depuis bien longtemps.
Et puis au pire la revenante risquait quoi ? De mourir ? La belle affaire !

Vitam traversa et...

Et pendant ce temps, Sam se trouvait en bas, aidant ou faisant semblant d'aider. Une fois débarrassé des corvées des caméras, il repartit donc vers chez lui et laissa les drones rejoindre leurs emplacements de recharge et de transfert. La nuit avait été longue et...

Elle n'était pas finie, visiblement. Il y avait encore quelqu'un chez lui, visiblement...