« Qui c'est ? Je la connais ? Elle peut nous voir ? On doit se cacher ? » Demanda Vitam au rônin avec hâte avant que la femme n'arrive ici. Et dans le cas où Kaido ne lui répondrait pas, elle se contentera de réactiver le voile invisible sur soi et Sergei pour se dissimuler.

« Non, tu ne la connais pas. Vous cacher ou non ne changera rien. »

Kaïdo se redressait déjà, s'étirant tandis que les pas se rapprochaient. La porte finit par s'ouvrir, laissant percevoir une jeune femme dont le visage laissa paraître surprise puis horreur devant la scène. Déjà l'épéiste s'avançait vers elle, sa lame au clair quand un léger gazouillis se fit entendre, provenant du dos de la jeune femme, le stoppant net dans son élan. La jeune femme se retourna et commença à s'enfuir, laissant percevoir ce qu'elle avait dans son dos: un panier contenant un bébé. Kaïdo grogna quelque chose puis s'élança à sa suite, laissant Vitam et Sergeï dans la pièce.

Ne pouvant décemment laisser faire ce qu'elle craignait que Kaido fasse, Vitam s'envola à la suite en étant bien décidé de protéger la jeune femme et son bébé s'il le fallait.
Elle intima tacitement Sergei de la suivre.

Vitam s'envola à la suite de l'épéiste. Ce dernier rattrapa facilement la jeune femme, la bousculant et se préparant déjà à porter le coup fatal. Si Vitam devait agir, c'était maintenant.

C'était maintenant ou jamais. Ce fut maintenant parce que bon, soyons honnête, Vitam avait déjà eu son overdose d'histoires tarabiscotées avec les siens donc elle n'était définitivement pas d'humeur à remettre ça avec Kaido car se prendre la tête n'avait jamais été dans le tempérament de l'un, ni de l'autre. Alors elle estimait que ce n'allait pas être un petit Enfer de rien du tout qui allait changer ça !
Il y avait aussi le fait que s'il y avait une chose qu'on apprenait "naturellement" en tant que fantôme, c'était de ne pas croire au côté immuable du Destin ainsi qu'à ces conneries à base de boucle bouclée. Et étant donné que le rônin venait de prouver une fois de plus qu'il n'était pas très doué pour parler avec des mots, Vitam n'eut absolument aucun remord à employer un autre langage qui devrait mieux lui parler.

C'est donc sans crier gare ni merde que la revenante profita d'être dos à Kaido pour soulever ce dernier -ainsi que son attirail- à plusieurs mètres du sol sans mettre la moindre délicatesse dans son geste : Il la pensait incapable de l'ennuyer ? C'était limite vexant que son ami ne la connaisse aussi mal...
Et ce fut toujours sans un mot que Vitam regarda tour à tour la demoiselle en détresse qui n'avait de toute façon pas besoin qu'on lui dise quoi faire, puis muettement le sol sur lequel l'être diaphane avait tendu un bras afin d'essayer d'ouvrir un portail vers la Terre même si elle doutait du succès de la manœuvre, et enfin vers le rônin suspendu -mais non muet- par télékinésie afin de lui octroyer tacitement le droit de l'ouvrir s'il le désirait, non sans l'avoir préalablement regardé d'un air bravache.

Si Kaido devait agir, c'était maintenant.

« ... »

Les yeux de Kaïdo se portèrent vers l'arrière, cherchant à apercevoir Vitam sans succès, avant qu'il n'ajoute:

« Tu crois que ça me plait de faire ça? »

Vitam tenta de créer un portail vers la Terre mais hélas, le succès ne fut pas non plus au rendez-vous. L'épéiste luttait de toutes ses forces pour briser l'emprise de la fantôme et lança, de dépit:

« Si je ne le fais pas, je reste bloqué ici... Il n'y a qu'en avançant que je peux retourner à l'épreuve finale. Vitam... »

Le ton était plaintif, abattu, rarement la fantôme avait-elle entendu ce ton chez l'épéiste, si ce n'était lors de ses soirées de déprime alcoolisée:

« Aide-moi. »

« Et moi donc ? Tu crois que je suis en train de m'éclater, là ? »

L'emprise mentale de Vitam se resserra contre le rônin afin d'appliquer un langage plus "soutenu" pouvant l'inciter à délier sa langue dans un autre but que de lui faire des reproches. Avec un peu trop de succès car aux derniers aveux de Kaido, la revenante parvenait à ressentir la détresse de son ami jusqu'aux moindres molécules composant son ectoplasme et ne pouvait donc que le relâcher.

« J'aurais préféré que tu commences par là au lieu de se poursuivre pendant trois plombes comme des glandus mais bon, je suppose qu'il vaut mieux tard que jamais. »

Surtout venant de l’épéiste car étant d'un tempérament très voire trop protecteur à son égard, fallait vraiment qu'il se sente au bout du rouleau pour qu'il lui supplie de l'aider. Et bien sur qu'elle allait le faire.

« Pour que je puisse t'aider, il faut que je sache comment t'as atterri dans cet Enfer et pour ça, il faut commencer par le commencement. Si j'ai bien compris, quelqu'un de pas cool t'as condamné à revivre la version Enfer d'un Jour sans fin, c'est ça ? Et pour casser cette boucle, tu dois réussir une épreuve finale sous peine de te retaper un tour de manège, j'ai toujours bon ? »

Elle attendit une confirmation/infirmation de ses questions. Mais, quel qu’en soit la réponse, un constat évident s'imposait.

« Ce genre de galère me rappelle grave la maison. T'es sur qu'on est encore chez les démons ? »

Un sourire en coin, pas du tout nostalgique, s'était esquissé sur le visage diaphane de la fantôme.

« Parce qu'en parler réduit le temps dont je dispose avant que mon âme ne se dissipe pour de bon... Pourquoi tu crois que je t'ai pas appelé? Baka! »

Le samouraï gloussa mais était toujours bloqué dans sa position haute:

« Un type appelé Méphisto. C'est lui qui m'a envoyé ici. Enfin, dans cette partie de l'Enfer... Je sais pas qui est l'enfoiré qui m'a tué mais si je le retrouve, il en restera même pas de quoi faire des lasagnes! Ggnnnn... »

La douleur était perceptible dans la voix de Kaïdo.

« Et c'était trop dur d'en parler PENDANT qu'on te coursait pour, à tout hasard, gagner du temps pour toi comme pour moi ? »

Sur cette réplique, Vitam rendit au rônin sa position basse sans grande douceur : Sa façon de traiter autrui d'abruti, sans doute. Mais, n'étant pas du genre à bouder très longtemps et n'ayant de toute façon pas le temps pour ça, la revenante passa directement au vif du sujet.

« Fais ce que t'es sensé faire, tu m'expliqueras les détails en route. Ainsi que ce que t'attends de moi au passage, histoire de voir si t'es encore capable de faire deux choses à la fois. »

Dans le vif du sujet en lançant une petite pique amicale au passage bien sur, au cas-où que Kaido aurait oublié à cause de son excursion en Enfer qu'il avait affaire à l'une des revenantes les moins sérieuses du multivers.

« J'aurais besoin d'aide, pas dans cette étape mais la suivante... Je ne l'ai pas encore passée... Oui, je peux rater ces épreuves et tout reprendre du début. Non, me demande pas pourquoi, j'ai l'impression d'être Arthur de Ghost & Goblins. 0 continue, une seule vie, la misère... »

Redescendant, le samourai s'avança vers la jeune femme, tout en lançant a ses deux camarades:

« Je regarderai pas, si j'étais vous... »

Déjà, il levait son épée, s'apprêtant à faire passer de trépas à trépas carrément plus définitif la jeune femme et le mignon et innocent petit bébé qui n'avait rien demandé à personne.

Suivant le conseil du rônin, Vitam détourna le regard le temps que Kaido ne commette son vrai-faux double meurtre. Faux parce qu'il faisait parti d'une "boucle" , mais aussi vrai puisqu'il impliquait que l’épéiste avait vraiment commis un tel forfait dans un passé plus ou moins lointain. La revenante aurait pu juger, dire que c'était pas bien et ce genre de choses car de l'aveu même de Kaido c'était sans doute vrai. Sauf qu'il le savait déjà puis qu'en tant que fantôme au passif trouble et à la descendance semble t-il peu glorieuse, elle serait de toute façon bien mal placée pour émettre une quelconque leçon de moralité. Sans compter qu'il y existait déjà un camp d'ailés spécialisé en la matière et leur ressembler, ça, jamais... plutôt mourir à l'infini que d'être comparée à une ange !

Surtout que bon, bizarrement, ce ne fut pas le double homicide qui la choqua de prime abord mais bien quelque chose d'au moins aussi capital.

« Hey mais depuis quand tu connais Ghost & Goblins d'abord ? »

Vitam avait certes souvenir d'avoir essayé d'initier son ami, réfractaire aux divertissements modernes, aux jeux vidéos. Toutefois, elle était presque sûre de ne pas lui avoir fait essayer un jeu aussi dur en guise d'initiation et encore plus que la séance JV n'avait guère plu à Kaido. A moins que ce dernier avait fait semblant de ne pas aimer, rien que pour l'embêter, avant d'y jouer dans son dos ?
Cela dit il parait qu'il ne fallait pas perdre de temps, aussi l'intangible revint sur le sujet des épreuves.

« Peu importe. Il faut faire quoi à la prochaine étape ? Comment tu veux que je t'aide ? »

Repensant également aux derniers événements l'ayant emmené en Enfer, Vitam ne put s’empêcher d'ajouter :

« En tout cas je ne sais pas comment t'as fait pour énerver Mephisto au point de te réserver des trucs pareils, mais quelque chose me dit que tu n'as pas dû y aller de main morte ! »

« J'y ai joué sur la console des petits voisins. Quoi? J'ai pas le droit d'être branché et cool? Quand à la prochaine étape, je vais devoir me battre. Spoiler alert: je n'ai pas encore gagné contre lui alors que j'y étais arrivé... Soit quelqu'un triche, soit j'ai beaucoup perdu... »

Les pleurs de la femme cessèrent rapidement, avec un dernier sanglot étranglé, ainsi que ceux du bébé paniqué et la scène commença à virer au blanc pour changer de décor.

Vitam et Sergeï se retrouvèrent alors dans une grande salle où se trouvait plusieurs personnes. Un trio d'hommes à l'air mauvais toisait et hurlait sur un Kaïdo tel que Vitam se rappelait de lui: mal rasé, l'air rien à foutre et passablement endormi. A proximité de ce dernier se tenait l'homme qu'ils avaient vu deux scènes avant qui avait indiqué son désir de prendre le jeune garçon sous son aile, Ita. Les invectives cessèrent quand Kaïdo lâcha un rot bruyant et demanda:

« Nan mais sérieusement, z'allez faire quoi, les tapettes? »

Le trio s'offusqua et répondit sèchement, Ita bougeant si vite que même Vitam ne put percevoir son mouvement et déjà Kaïdo se tenait à genou au sol, une lame en travers de la cuisse. Il lança alors, en se relevant péniblement:

« C'est lui que je dois affronter. Et il est beaucoup plus rapide que moi... »

« Ah non mais faut pas chercher la merde avec des insultes homophobes aussi... Après faut pas s'étonner à ce qu'ils le prennent mal ! »

Vitam roula les yeux au ciel comme si elle venait d'expliquer une évidence level 9000. A moins que c'était fait dans l'unique but de railler Kaido comme au bon vieux temps ?

« Mais t'as raison, il triche. Ça tombe bien parce que je suis réputée pour être une assez bonne arbitre. Qui sait taper sur les doigts quand il faut. »

A propos de doigts, la revenante fit mine de se faire craquer les doigts, car elle devait reconnaître que la perspective de la bataille à venir l'enchantait assez dans le sens où elle avait besoin de se défouler après les derniers événements. Et quitte à se défouler, autant joindre l'utile à l'agréable ! Mais en tant qu'âme clandestine en cette strate de l'Enfer, ses attaques avaient-elles une chance de porter ? Pis encore, la présence de la fantôme était-elle seulement tangible dans la "réalité" d'Ita ? Le mieux était encore d'essayer, tout en tentant d'éviter un nouveau Game Over pour Kaido dans la foulée, bien sur.

« Hors-jeu, Ita. Hors-jeu. Nous aussi. »

Là-dessus, et non sans avoir esquissé un doux sourire moqueur envers la représentation du mentor de son ami, Vitam profita du fait que Ita était en train de retirer son épée coupeuse de jambons de la guibolle de Kaido pour lui foncer dessus et ainsi calmer ses ardeurs. Puis, parce que tant qu'à se lâcher autant y aller jusqu'au bout, la revenante chargea ensuite à bride abattue sur les deux autres compères composant le trio de Yakuzas ennemis.
Puis la fantôme acheva sa charge pour finir proche de Sergei, lui permettant ainsi de lui demander en désignant le rônin blessé d'un signe de tête :

« Dis Shaman, tu peux lui faire un pansement express s'te plait ? »

Sergeï opina du chef et, rapidement, la jambe de Kaïdo se referma. Ita sembla vaciller un instant puis repartit à l'attaque, même si cette fois, il était moins vif. Kaïdo évita lestement l'attaque et se jeta sur les 3 hommes au fond, les découpant d'un seul et même mouvement, avant de nouveau tourner son attention vers son ancien maître. Ce dernier reprit son attaque, frappant de tous les cotés à la fois, malmenant Kaïdo jusqu'au bout avant de finalement se reculer et de rengainer sa lame:

« Un seul coup. »

Kaïdo observa son maître, une goutte de sueur perlant de son front, entraînant avec elle le sang qu'il avait reçu lors de l'éclapulpage des 3 grands pontes de son clan, puis il opina du chef. Et là, Vitam et Sergeï virent... Kaïdo et Ita, lames sorties, l'un derrière l'autre, tel deux héros des films traditionnels de Kurosawa. Puis Ita s'effondra et l'image commença à virer au blanc, changeant de décor pour, cette fois, laisser percevoir une splendide forêt. Un Kaïdo adulte s'y trouvait, signe qu'il était passé à l'étape supérieure et n'avait pas appuyé sur le bouton reset et observa les alentours avant de simplement lâcher un « Oh, non... »

Du regard, il sembla chercher quelque chose puis, finalement, trouva Vitam et se dirigea vers elle pour lui parler:

« Ca devrait aller pour cette étape, inutile de me suivre. C'est 3 fois rien, je devrais m'en sortir seul. »

« Oh ? Ok. Dans ce cas, moi et Sergei on va se balader en forêt avant qu'elle ne "flashe" » répondit Vitam , désinvolte jusqu'à en hausser les épaules. « A tout à l'heure ! »

Laissant le rônin partir en avant, la revenante s'adressa ensuite au Shaman.

« On y va ? Et si on allait... par là ? »

Elle avait désigné une direction très similaire à celle que venait d'emprunter l’épéiste, transformant sa question initiale en une rhétorique.

« Bah quoi ? On va pas le suivre, on va juste aller cueillir des fleurs. Ce serait vraiment un heureux "hasard" si on se recroise ! »

Car Kaido pensait vraiment pouvoir se débarrasser d'elle ainsi en guise de remerciement de ses bons et loyaux services, lui qui l'avait supplié quelques minutes plus tôt parce qu'il galérait devant une épreuve, de surcroît concoctée par Mephisto ? Pourquoi celle-ci serait plus simple et surtout, comment son ami pouvait prétendre à une telle affirmation alors que c'était pour la première fois qu'il se retrouvait à un tel niveau de "jeu" ?
Il y avait définitivement anguille sous roche, c'est pourquoi la fantôme activa sur elle et Sergei son invisibilité à pleine puissance afin de suiv... recroiser le chemin du rônin par un heureux hasard un brin provoqué !

Et Vitam partit à la suite de Kaïdo qui, contrairement à sa réputation de dormeur, semblait parfaitement éveillé et surtout, cavalait autant qu'il pouvait en direction de dieu savait où... En proie à la panique? Tout au plus Vitam vit se profiler au loin une petite maisonnette et redoubla d'effort, distançant progressivement la fantôme et son compagnon bien vivant. Sans hésiter une seconde, il enfonça la porte et se précipita à l'intérieur.

Et donc, la fantôme rattrapa vite son retard vers la maison, restait à savoir si elle souhaitait ou non entrer à l'intérieur. Sergeï préférait rester dehors, au cas où une menace viendrait de l'extérieur mais aussi pour ne pas empiéter sur la vie privé de Kaïdo.

Contrairement à Sergei, la fantôme n'avait pas à craindre de mourir par excès de curiosité. Ce n'était pas pour ça qu'il fallait être stupide pour autant, surtout avant de s'engager dans une petite maisonnette perdue aux fonds des bois, soit LE décor typique des films d'horreur !
Toujours invisible, Vitam fit néanmoins preuve d'une inhabituelle prudence avant de traverser les murs la séparant de Kaido.

Vitam traversa le mur sans problème et tomba sur une pièce simple et sans chichi. Une cheminée au foyer rougeoyant trônait sur l'un des cotés et une table se trouvait au milieu de la pièce, avec 2 chaises. Dans la table se trouvait une courte lame plantée, traversant un parchemin arborant le symbole que Vitam avait vu plusieurs fois dans le grand château où Kaïdo avait visiblement vécu certains souvenirs. Un petit meuble sans chichi se tenait dans un des coins et, derrière un rideau à demi-rabattu, un lit défait était visible. Mais ce qui interpella nettement plus Vitam fut Kaïdo, à genou, en train d'étreindre un corps tremblotant et fiévreux. Mais ce qui était réellement étonnant pour Vitam fut que ce corps était le sien, bien vivant même si visiblement très mal en point. La voix de Sergeï se fit alors entendre:

« On a de la compagnie! »

Pour peu que les fantômes puissent tomber malade, Vitam se serait demandé si elle ne venait pas d'attraper la berlue. Elle avait beau ne plus se souvenir de l'apparence de son vivant, la revenante avait pourtant eu la furtive impression de s'être regardé à travers un genre de miroir déformant. La curiosité et surtout la stupéfaction étant la plus forte, Vitam fut comme aspirée, magnétisée, s’étant discrètement et doucement approché pour mieux voir et écouter car cela n'avait beau n'être que des images, des souvenirs, elle ne pouvait sortir de cette scène la concernant directement et indirectement à la fois. Et force était de constater que plus elle volait vers "eux" en faisant fi de toutes les lois de l'intimité (quoique techniquement...), plus l'être diaphane avait la sensation de ressentir les frissons de l'étreinte et de la fièvre jusqu'au plus profond de son ectoplasme. Sentiment d'autant plus renforcé que la femme enlacée lui ressemblait de trop pour que ce ne soit qu'une coïncidence, en plus d'être aussi souffreteuse que durant son étrange cauchemar qui lui fit penser à un détail d'importance : Son soi du passé avait-elle une ou des bagues à ses doigts ?

A peine Vitam avait-elle vérifié que la voix du Shaman la sortit temporairement de son état second. Etant tous deux invisibles jusque dans les sons, la fantôme fut la seule à l'avoir entendu et maudit mentalement toutes les choses possibles et imaginables : Pour une fois qu'elle avait l'occasion d'apprendre des éléments de son ancienne vie, voilà que la "compagnie" allait tout gâcher avec ses gros sabots. Et quelque soit à la vitesse qu'ils allaient être arrêtés, cela ne changeait rien à ce constat !
La revenante était sur le point de laisser éclater sa rage, mais était contrainte de se retenir pour des raisons évidentes : Les spectres étant des sortes de paratonnerre à émotions se manifestant par des écarts de température plus ou moins violents selon leur intensité, manquerait plus qu'elle se fasse griller par Kaido à cause de ça et ce serait le pompon !
L'intangible s'était alors reculé des humains et avait même partiellement traversé un mur de la maison pour en sortir, avant de se raviser puisque l'envie de savoir empêchait définitivement Vitam de partir de cette pièce malgré l'imminence du danger. Cependant, cet instant d'hésitation lui avait enfin permis de considérer le parchemin planté sur la table. Elle s'en approcha alors afin d'en lire le contenu avant qu'il ne soit trop tard.

D'après Vitam, la curiosité n'avait jamais tué personne. Concernant Sergei, cela n'en était pas aussi sur...

Vitam resta donc et observa le parchemin. Sur ce dernier, rien d'autres que deux symboles. Le premier était celui du clan auquel avait appartenu Kaïdo, enfin, c'est ce qu'elle supposait. Le second, et bien, était japonais et donc, Vitam n'y comprenait rien, même si elle se doutait bien qu'il ne s'agissait pas d'une liste de course. La fantôme entendit alors provenant de l'extérieur le bruit caractéristique d'elle ne savait pas trop quoi mais qui devait surement être lourd tombant au sol avant que Sergeï ne s'exclame:

« Vitam, un coup de main serait appréciééééééé! »

Ce fut alors qu'elle entendit d'autres voix, du genre qu'elle avait déjà entendu y'as pas si longtemps au cours d'un rêve:

« Il a dit Vitam? Elle est là dedans? »

« On aurait du se douter qu'elle avait quelque chose à voir dans ce bordel. Elle nous fait quoi, là? Un bad road trip de ses souvenirs? Je croyais qu'on y avait paré. Est-ce que quelqu'un comprend ce bordel? »

« Suffit! Tirons tout ça au clair et évitons de nous entretuer les uns les autres... Vitam. Tu es là? »