Sergeï nota rapidement le côté "boussole" de ses démangeaisons. « Pff si seulement je pouvais avoir un radar comme dans "les boules du dragon" que regardait arrière grand papy à l'époque. »

En faisant cette remarque à voix haute Sergeï fut surpris de s'entendre aussi nettement et cela ne fit que renforcer sa sensation de malaise.

Au milieu de cette forêt il sentait que les habits manufacturés qu'il portait sur lui n'étaient pas à leur place et commençaient à le démanger également ce qui le poussa à se déshabiller presque intégralement.

Si quelqu'un était apparu immédiatement il n'aurait pu être que surpris par cet homme visiblement tout sauf amérindien du sud quasi-nu.

Il aurait probablement été toutefois plus étonné par la lueur de sauvagerie qu'il aurait pu distinguer dans son regard avant qu'il cet homme ne disparaisse de son champ de vision.


Sergei commença à s'approcher de plus en plus de la zone qui provoquait ses démangeaisons. S'il marchait au départ il fut rapidement en train de courir pendant que dans sa tête un sentiment de colère grondait violemment et s'amplifiait.

Et Alex se heurta à une porte en verre, portant un symbole pas du tout rassurant



Après tout, ils avaient été placé en quarantaine et donc, l'accès du public était résolument interdit...

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La Bête s'éveilla et renâcla avant de partir en chasse. Sergeï ne fit même pas attention à son corps qui mutait sous l'effet de ses pouvoirs et, rapidement, courut à 4 pattes pour se rapprocher de la mine. Il l'entendait maintenant et l'odeur était épouvantable. Finalement, il put poser son regard sur un désastre pas naturel en parfait état de marche. Des hommes avançaient, courbés et portant des sacs remplis de terre, jusqu'à une trémie mécanique qui s'efforçait de séparer la poussière du matériaux précieux recherchés, à savoir des émeraudes. Des contremaîtres bruyants hurlaient sur les travailleurs et leur administraient des coups de matraques électriques pour les "inciter" à travailler plus vite.

Bref, c'était pas très mignon tout ça, pensait Goodmy.

« Oh. »

Alex envisagea rapidement diverses façons qu'elle avait de passer la porte.
Mais ça aurait demandé qu'elle utilise ses pouvoirs, aussi se replia t-elle.
Et retourna t-elle auprès de la mère d'Elliot (et de la grande vitre), l'air dépité. Parce qu'elle l’était vraiment.

« Grrrrrrrrr. » Ce n'était plus des mots qui sortaient de la bouche de Sergeï mais bien un grognement purement instinctif.

Heureusement pour lui son esprit humain était encore en mesure pour l'instant de ne pas céder totalement à son côté animal et Sergeï observa la situation plus en détail.

Il faut que j'arrête ce truc pour commencer. songea le russe en examinant la trémie.

L'hybride commença alors à parcourir les alentours de la mine en essayant d'être suffisamment discret pour ne pas se faire repérer immédiatement et pour mieux analyser la situation.

Earthos, tu penses que je pourrais "nager" dans la terre comme une taupe pour arriver sous ce machin discrètement ?

Peut être oui, sinon t'as aussi la méthode plus funky.

Qui consiste en quoi ?

Un gros pan de la mine qui s'écroule sur cette merde ?

Trop... brutal... Pas... tout de... suite. répondit Sergeï avec difficulté.

Il essaya également de distinguer s'il voyait des animaux dans la mine, leur absence aux environs devenant de plus en plus suspecte.

Sergeï observa les environs, à la recherche des animaux et sentit comme un frissonnement derrière lui.

« Qui. Etes. Vous? »
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Et Alex retourna avec sa belle-mère, cette dernière semblant rassurée de voir son fils éveillé. Elliot, constatant la présence d'Alex et de sa famille derrière la vitre, leur adressa un signe de la main.

Salut.

Sergei se retourna doucement. Sa forme hybride devait déjà être suffisamment effrayante pour qu'il évite tout mouvement brusque.

Quand il se retrouva face à son interlocuteur il avoua simplement : « Je ne sais pas. »

Ce qui était la stricte vérité, autant quelques mois avant il aurait répondu "Sergeï" naturellement autant là il n'était pas sûr de savoir lui même quelle était sa vraie nature.

Alex sourit en voyant qu'Elliot paraissait en bonne santé. Avant de regarder confuse autour d'elle lorsque cette nouvelle voix retentit dans sa tête. Comme si ce n'était pas déjà assez dur de tenir une conversation mentale entre elle et Com tout en réfléchissant, voilà que quelqu'un d'autre s'installait dans la conversation.
Salut ?

Sergeï observa les alentours sans rien percevoir, jusqu'à ce qu'il n'aperçoive une racine se déplacer. Non, pas une racine, quelque chose d'autres. Une queue de serpent? De cette taille? Mais il ne voyait personne d'autres, il entendait simplement, comme si la voix venait de partout:

« Que faites-vous là? »

Du russe. C'était du russe, sans accent, il en était sur... Ce qui était passablement étrange. La personne savait-elle qu'il était russe ou non?

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Eliott sourit de l'autre coté de la vitre et commença à parler, même si il ne pouvait être entendu du coté d'Alex, du moins, pas avec des mots:

Tu peux m'expliquer ce qu'il se passe? Et pourquoi je suis à l'hôpital?

Elle est bien bonne celle-là tiens. Si on m'avait dit qu'un jour j'tomberais sur un compatriote en pleine jungle...

Lorsque la voix l'interrogea sur le motif de sa présence Sergeï ressentit à nouveau les démangeaisons qui le parcouraient. « Je viens voir ce qui irrite la planète. Et qui - par extension - me casse les couilles car j'ai jamais aimé les conneries à base de poil à gratter. »

Il se cala à l'ombre d'un arbre et désigna la mine : « C'est quoi ce bordel ? Et pourquoi les mecs se font meuler la gueule par les matraqueux ? On dirait les mecs du KJVP (Kamarad Joseph Vlad Police) dont me parlait arrière grand-papy. Oh et j'oubliais. Sergeï c'est mon nom, à qui ai-je l'honneur de parler ? »

Même si le ton était cordial Sergeï ne cessait de remuer ses doigts dont les extrémités lui semblaient plus griffues et parcourues par de petites flammèches.

Je suis pas sûre. Je suis venue aussitôt que j'ai entendu ton message sur le répondeur. Apparemment il y a eu un genre d'explosion et toi et pas mal de personnes dans ton pâté d'immeubles se sont retrouvés dans le coma. Puis là vous avez disparu je sais pas où et en revenant tu t'es réveillé. Et maintenant tu parles dans ma tête ou je ne sais pas quoi ?
Alex tentait de ne pas se laisser dépasser par la situation et espérait que c'était le pire de ce qui était arrivé à Elliot, d'être devenu télépathe.

« Sergeï? Vous êtes russe? Vous êtes avec eux, c'est ça? »

Le ton changea, grimpant d'un cran dans l'hostilité affichée.
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Attends, je parle dans ta tête, là? Euh... Attends une seconde.

Et Elliot se tourna vers l'une des infirmières, lui disant quelque chose mais avec la bouche cette fois, avant de se tourner de nouveau vers Alex:

Non, non, je parle normalement, rien à craindre à ce niveau là.

A travers la vitre épaisse comme mon bras ? répondit Alex, amusée malgré elle et essayant de ne pas plus le montrer que .. tout le reste des émotions qu'elle essayait de dissimuler un peu plus tôt.
Tu peux dire ce que tu veux Elliot, je t'assure que tu parles dans ma tête quand tu me réponds. Tu me vois bouger les lèvres pour te répondre ? Non ? Voilà.

« Avec qui eux ? » demanda Sergeï en s'impatientant.

« Je vous demande ce que c'est que ce bordel car je n'en ai aucune idée. Même si ça parait totalement taré je viens d'être emmené ici par Gaïa parce que visiblement quelque chose la perturbe. »

Sergeï commençait à faire les cents pas : « Et quand j'arrive dans cette magnifique jungle y'a pas un pet c'est pas juste le truc étrange quoi. J'ai la peau qui me démange à force de m'approcher de ce truc remplis de gusses à matraques... Et quand ENFIN quelqu'un me parle il s'imagine que je suis là en toute connaissance de cause et que j'ai un plan bien établi. Et bein NON. Je suis là parce que je suis con et qu'on m'a dit que j'aurais une explication quant aux démangeaisons que j'ai depuis ce matin. »

Sergeï soupira un coup et ajouta : « C'est Earthos, un esprit de la terre ou quelque chose comme ça qui m'a dit que j'aurais une explication ici. »

Zut alors. Ca fait de moi un super? Hmmm, qu'est-ce que tu penses de Telepath'bolo comme nom de super? Va me falloir un costume alors... Et une cave secrète. Tu pourras m'aider, hein?

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« Avec ceux qui font ça à mon territoire! »

L'agressivité commençait à devenir palpable même dans le sol et les arbres alentours, pour autant, rien ne se produisit pour autant:

« Mettons que je vous crois. Qu'est-ce que vous êtes venus faire ici? Arrêter ça? Et comment? »

« Votre territoire ? Z'êtes quoi ? Une divinité de la forêt ? M'excuserez hein mais les cours de religion j'les ai un peu zappés je trouvais ça trop chiant. »

Sergeï se gratta la tête : « Bein je pourrais leur faire s'écrouler un pan de la mine sur la gueule pour les ralentir déjà mais ça me gêne parce que les mecs qui se mangent des baffes là quelque chose me dit qu'ils sont pas là par plaisir. »

Le russe s'assit un instant par terre pour discuter : « Bon on va jouer franc-jeu. Oui je veux bien essayer de vous aider à arrêter ça. Mais je vais pas foncer dans le tas comme dans les films de super-héros, j'suis pas habitué à ce genre de trucs moi. Donc je vais avoir besoin de votre aide. »

Sergei posa la main sur le sol et tenta d'envoyer quelques légères vibrations amicales à la voix pour lui montrer qu'il était dans son camp et qu'il était capable d'écouter la terre.

« Qui êtes vous ? Vous savez combien y'a de gusses là dedans ? Et où sont passés tous les animaux de la jungle ? C'est bien trop calme ici. »

« On m'a donné ce nom bien des fois mais non. Je vis ici, c'est tout... Et je n'aime pas qu'on perturbe mon voisinage. »

Une femme sortit de derrière un arbre. Enfin, une femme, au moins pour la moitié du corps, le reste étant constitué d'anneaux de serpents. Sergeï avait déjà entendu parler d'elle à la télé, une éco-terroriste qui vivait en Amérique du Sud et s'en prenait aux intérêts de sociétés privés. Pour autant, elle ne semblait pas agressive le moins du monde et pointa une direction:

« Les animaux sont là bas, avec le corps des hommes qui vivaient ici avant... Avant de commencer à percer le sol, ils ont inondé la zone avec un gaz mortel pour s'assurer que personne ne les dérangerait et que les habitants du cru ne perturbe leurs opérations...

Vous ne voulez pas vous en prendre à ceux qui creusent? Très bien. Occupons nous de fermer cette plaie béante d'abord... Leur tour viendra plus tard... »

« Je vous connais. Enfin j'vous connais, j'ai entendu parler de vous. Z'êtes celle qu'on appelle Iara c'est ça ? » demanda Sergeï.

« C'est pas que je veuille pas m'en prendre à ceux qui creusent mais je pense que s'ils étaient volontaires ils se feraient pas meuler la gueule. » ajouta-il.

Sergeï était partagé pour l'instant car il voulait aider la femme serpent mais il hésitait à s'en prendre à des gens qu'il pensait innocents.

Par contre les matraqueurs ont peut les défoncer ça nous fera de l'exercice. déclara Earthos.

Et t'en as bien besoin mon grand avec le lard que t'as pris depuis six mois... ricana Vilmy.

« C'est parti alors. Allons nous occuper de ça. » déclara Sergeï. « Je vais me fondre dans la terre et commencer par arrêter leur machine. Une fois que ce sera fait on s'occupera en priorité des mecs armés. »

Le ton de Sergeï devint plus bestial et agressif : « Avec un bon show ça devrait suffire à arrêter les mineurs. »

Le russe s'approcha du bord de la mine puis demanda à Earthos de lui expliquer comment "nager" dans la terre pour se rendre sous la trémie.

Mouais, on a le temps de voir pour faire equipe plus tard. Faut d'abord que je me trouve un nom qui fasse pas trop trop tache accolé a celui de Luminous Girl.
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« Nous verrons cela plus tard. »

Et sergei piqua une tete dans la terre, passant a travers elle comme si de rien n'etait et se trouva bien vite sous la tremie.

Sergeï sortit la tête de la terre puis se mit à réfléchir au moyen d'arrêter cette machine.

Voyons, si je me souviens bien il faudrait trouver le...

Tu te compliques lazzz tâche pour rien làzzz. C'est mécanique ton truc non ? Vu sa taille çazzz doit être alimentézzz électriquement donc t'yzzz colles une grosse décharge et c'est réglézzz.

Et si jamais ça ne marche pas je peux toujours geler le mécanisme.

Pas idiot. Bon il est temps de stopper cette saloperie.

Sergeï examina alors le dessous de la machine afin d'en repérer les points faibles. Quand il eut terminé son observation il posa la main sur le métal et envoya la décharge la plus puissante possible pour la faire disjoncter en espérant que cela soit suffisant.