Et voilà, après 6 mois de plus, l'année d'Alex était finie, tout comme la fac. Elle avait eu son diplôme d'undergraduate et elle allait finalement pouvoir faire son juris doctor. C'était la voie toute tracée pour pouvoir devenir avocate. Mais avant ça, elle allait devoir travailler un peu durant l'été et elle avait l'embarras du choix. Enfin, 3 propositions, quoi. La première venait d'une grande firme, située à New York, Webster, Webster & Cohen, un cabinet réputé et spécialisé dans le droit des affaires. La seconde venait d'un cabinet local, plus petit, spécialisé dans le droit social et l'aide aux personnes en difficultés. La dernière, chose étrange, venait de la MMA, la Marvels Management Agency, plus précisément de son bureau local de Los Angeles.

Ca n'était que pour 6 mois, après tout, et 2 des offres mettaient dans la balance une prise en charge des frais de scolarités pour le Juris Doctor ainsi qu'un salaire, bien plus confortable pour la firme de New-York que pour la MMA. Le cabinet local, lui, proposait surtout de faire quelque chose de bien pour les gens et que le café et les donuts seraient fournis.


Pour le reste, et bien, l'année ne s'était pas bien terminée pour Elliot. Il avait échoué à l'examen final et s'était brouillé avec l'un de ses professeurs, à cause d'un scénario. Le problème était que, selon Elliot, le professeur était partial et exigeait que le travail soit conforme à sa vision des choses, sans laisser aucune liberté aux élèves, en rapport avec le fameux scénario dont Alex avait pu entendre les moutures, celui sur le couple incluant un super-héros. Le professeur voulait que les élèves montrent tout l'égoïsme des super-héros, ce qui paraissait antinomique pour Elliott. Et le voilà qui se faisait recaler en dernière année. Il allait donc devoir redoubler mais le problème, c'est qu'il arrivait en bout de bourse et ses moyens étaient limités. Pas comme Alex dont la fortune n'avait presque pas bougé...

Et pour en ajouter une couche, Sandra s'était installée à bord du Porteur. Certes, Alex lui avait interdit de ramener ses affaires à bord, Sandra a donc fait appel au Porteur pour le faire. Devant un juge, ça ne tiendrait pas longtemps mais bon, ça aurait impliqué de révéler l'existence de l'immense vaisseau inter-dimensionnel ancré autour de la Terre et ça, personne ne le voulait vraiment... Du moins, pas Sandra. Et puis, elle avait insisté, ça lui permettrait de veiller sur les deux nouveaux humains un peu perdu. Zelda avait insisté pour que Sandra reste, sans absolument aucun lien avec le fait qu'elle lui ait parlé d'un troisième et quatrième épisode de Diablo et d'un deuxième Starcraft.

Pour le moment, Alex avait d'autres chats à fouetter, elle devait choisir là où elle irait faire son stage...

Alex avait confié une toute petite portion de son immense fortune à un gestionnaire. Le genre de sociétés auxquelles on fait appel lorsqu'on a gagné au loto, ou un héritage soudain, par exemple. Le genre de boîtes qui géraient des investissements souvent sans grand risques et qui permettaient de se dégager des fonds confortables sans attaquer le (gros) coussin de sécurité.
De toute manière, la majorité de cet argent était en réserve pour Luminous Girl. Cela, Alex l'avait décidé très tôt. Elle possédait déjà un immeuble et envisageait d'en acheter quelques autres. Le soucis, c'était que depuis la multiplication des risques de superpouvoirs et autres catastrophes interplanétaires d'une autre dimension, les assurances immobilières avaient un peu grimpé. Mais la pierre demeurait une valeur sûre, comme on disait.

Bref, toutes ces questions d'argent étaient bien loin des considérations quotidiennes d'Alex, qui pensait à sa carrière avant tout, et pas à s'acheter un troisième yacht pour les vacances. Ni même un second ou un premier. Elle n'avait pas besoin de luxe, elle voulait juste une vie confortable. Avec modération, donc, la vie de château.

Les propositions qu'Alex Duncan avait reçu étaient toutes intéressées et le choix n'était pas facile. Le droit social était un domaine toujours intéressant, mais le cabinet n'était pas assez prestigieux pour les buts d'Alex. De toute manière, elle avait toujours pris ses options et orienté ses cours pour un jour pouvoir travailler dans le droit des affaires. Alors, le cabinet de New York, le meilleur des trois employeurs potentiels, semblait une évidence.
Mais ... par curiosité, elle demanda à en savoir plus sur le travail à la Marvels Management Agency, ce qu'ils attendraient potentiellement d'elle. Une demande d'informations complémentaires, comme on dit dans le jargon.


Sandra était assez grande pour savoir ce qu'elle faisait, mais Alex ne cachait pas commencer à être embêtée par le nombre de personnes qui traitaient le Porteur comme un immeuble. Ce n'est pas comme si elle leur faisait payer un loyer, mais bon .. c'était censé être un vaisseau aidant à protéger le monde, pas un café-jeux.
Même si ... ça permettait d'éviter à Starbright de rester seule. Alex essayait de venir le plus souvent possible tenir compagnie à leur amie. Comparé à Zelda, Starbright avait l'air de prendre bien plus à coeur la disparition de son monde d'origine. Mais ... n'était-ce pas la réaction normale, dans un tel cas ?
En tout cas, entre ces trois là, le démon et les "autres Alex" qui s'étaient installé un coin dans le Porteur, le vaisseau était bien animé.


Et pour ce qui était d'Elliot ... bien sûr, c'était un crève-cœur, de le voir échouer si près du but. Pour une question de principes et d'intégrité, en plus. Oui, c'était très bien, mais le résultat était une déception.
Que ce soit bien clair, c'était entièrement la faute du prof.
Si Alex n'irait pas prétendre que la majorité des "super-héros" étaient des parangons de vertu et n'irait surtout pas prétendre en être un elle-même, ce professeur était un vieux fraisier. S'il avait des idées préconçues, franchement, que faisait-il à donner du travail "libre" mais imposé ?
Mais l'heure n'était pas à la vengeance, et elle n'avait pas lieu de venger qui que ce soit. À la rigueur si Elliot voulait le faire, elle pourrait aider. Mais sinon, Alex avait bien d'autres priorités. Sans compter l'aspect moral de la chose.


« Tu sais que j'ai les moyens, on peut vivre ensemble six mois, un an, sans problème. Pour la bourse, ne t'inquiètes pas.

Sinon, j'ai une idée idiote, mais ... tu peux me rappeler à quoi sert le diplôme, déjà ? »

En posant la question sans la moindre trace d'une émotion autre que la sincérité, Alex montrait bien que sa question n'était pas pour se moquer. Mais qu'elle ne pouvait pas lancer son idée sans réponse d'Elliot.

Le stage à la MMA, s'il lui offrait une tâche sans doute plus rébarbative que le stage de New-York, lui offrait surtout un argument de poids: il se déroulait à Los Angeles. La firme de New-York nécessiterait qu'Alex parte 6 mois à la Grosse Pomme.

La majorité des tâches de la MMA consisterait aussi à assurer le "SAV" des actions des super-héros officiels mais aussi à interagir avec les assureurs quand aux destructions et autres propriétés abimées par les actions méta-humaines. Bref, de la paperasse et pas de plaidoierie.

Lors de la conversation, Elliott parut un peu gêné quand il avoua:

« Dans les faits, à pas grand chose, si ce n'est à se faire recruter par un studio plus facilement. Et je te remercie pour ta proposition, tu sais que je t'aime mais je ne veux pas vivre à tes crochets pendant des mois...

Mais si je veux avoir ce diplôme, j'ai pas vraiment le choix, cumuler ça avec un travail... Alors, j'accepte mais uniquement si tu m'autorises à te rembourser plus tard, dans les modalités de ton choix...

Et pour ce prof, je vais faire ce qu'on me demande: plier. Je vais voir ça comme une préparation future à devoir gérer les producteurs. Ils payent et ils ont leur mot à dire sur la façon de faire les choses, même si elles sont en désaccord avec notre vision... Un peu comme David Ayer pour Suicide Squad. Ce film aurait pu être tellement mieux...

En attendant, tu veux manger quoi ce soir? »

Les informations complémentaires permirent à Alex de fixer son choix. Six mois à New York, ce n'était pas grand chose. Surtout quand on disposait d'un téléporteur (presque) personnel pour faire le trajet Est-Ouest aussi souvent que souhaité.
Et puis, à la réflexion, Alex ne tenait pas tellement à s'associer à des histoires de superhéros. Même si leurs intérêts étaient parfois proches, elle n'était pas dans leur club, elle était une magical girl. Et ne souhaitait pas être identifiée comme telle, non plus.

« Parfait alors, on écrira une reconnaissance de dette. Comme ça, tout sera clair en cas de soucis. »

Un baiser sur les lèvres, avant de s'écarter un peu.

« Je mangerais bien des fajitas et une petite salade, on devrait avoir ce qu'il faut dans le frigo.
C'est toi qui cuisine ? »

Le regard d'Alex se tourna vers la fenêtre. Réfléchissant, elle préféra observer la ville un instant. Ne pas regarder Elliot directement, elle sentait qu'elle aurait envie de sourire bêtement. Et ce n'était pas le moment.

« Pour diffuser un film, il y a besoin des studios ? Je veux dire, avec internet, et tout ... je ne sais pas bien comment ça marche avec les cinémas ...
Les studios servent surtout à trouver une équipe de tournage et des acteurs, alors ? Mais tu connais du monde, tu pourrais t'en passer si tu voulais ? Ou c'est trop important ? »

Elliott était déjà parti en cuisine:

« Alors, pour la diffusion des films, les studios ont des contrats avec les salles de cinéma, au niveau national comme international. Il y a environ 12 diffuseurs, rien qu'au niveau national. AMC et Regal en tête.

Pour l'étranger, il faut voir avec les diffuseurs propres à chaque pays mais ça se compte en centaine. Après, oui, les studios ont un staff et des catalogues de personnels, journaliers et extras déjà prêts, des contrats avec les studios de doublage, d'effets spéciaux et de production musicales.

S'en passer, c'est possible. John Carpenter a fondé son propre studio et faisait ses propres films, négociant lui-même les diffusions mais là, on en vient au plus gros problème: l'argent. Il en faut pour payer le matériel, le personnel, les acteurs...

On a du bœuf et du poulet, tu préfères quoi? »

« Du poulet mon chéri. »

Alex réfléchissait toujours. Elle finit par se retourner.

« On est d'accord que c'est une réaction exagérée, d'acheter un studio pour qu'ils te prennent comme réalisateur ? »
21%, ça suffirait sûrement compléta Alex silencieusement. Elle sentait qu'elle proposait une connerie mais voulait quand même connaître l'avis d'Elliot ici.

« Comment tu as su que je pensais à eux ? » demanda Alex, ne blaguant qu'à moitié.

Il faut dire que Disney brassait énormément d'argent. Même s'ils devaient tous les vingt ans corrompre le gouvernement pour étendre les droits d'auteurs afin de garder le contrôle exclusif de Mickey et compagnie, pour l'instant, ça marchait.

« Pas d'oignon s'il te plaît, tu sais bien que je n'aime pas trop ça. Mais des poivrons, mets-en plein.

Essaye quand même de passer l'année. Disney, c'est le plan B. »

Petit ajustement, donc à ce qui avait été expliqué tout à l'heure. La fortune énormissime et relativement légale, c'était pour Luminous Girl .. et pour aider Elliot à réaliser ses rêves, apparemment.

Et la soirée se passa tranquille devant l'écran géant. Les tacos furent englouties, les popcorns qui suivirent aussi et l'écran finit par s'éteindre, pas de lui-même bien sur mais par le biais d'une télécommande.

Il ne restait que quelques jours à Alex avant le début de son stage et elle reçut un mail de l'agence new-yorkaise, lui demandant de bien vouloir trouver un logement à moins de 10 minutes à pied du cabinet de New-York et de leur communiquer l'adresse au plus vite. Des logements dont les loyers oscillaient entre 4 et 6000 dollars.

Confondre tacos et fajitas, ça il ne faut pas faire. Mais peu importe.


Les options qui s'offraient à Alex étaient multiples, mais deux seulement lui convenaient à la fin.
Première option, demander de l'aide à ses parents pour payer le loyer. Seconde option, leur avouer qu'elle avait un peu d'argent de côté, pour des raisons compliquées de superhéroïsme. Si elle parlait de l'argent sans expliquer sa provenance, ses parents s'inquiéteraient ou se poseraient des questions. Si elle mentait ... non, elle ne voulait plus leur mentir sur ce sujet. Malgré le choc que ça risquait de représenter pour ses parents.
En tout cas, pas question de prendre un prêt. Surtout qu'elle n'en n'avait nul besoin.

Finalement, elle décida de leur raconter ce qui était nécessaire, et de payer elle-même.
Même si au final, Alex chercha un logement répondant à deux critères : le plus proche possible du cabinet et le moins cher. De toute manière, elle ne comptait pas réellement y séjourner, alors elle se fichait bien de manquer d'espace.

Et Alex trouva un petit appartement, déjà meublé, pas trop loin du cabinet et ne coutant que 3400 dollars par mois. 70m², 2 chambres, cuisine aménagée, séparée d'un salon/salle à manger immense.

Ne restait plus qu'à voir comment le payer. Les parents d'Alex n'étaient pas sur la paille, loin de là, mais 3400 dollars à sortir, ça n'était pas rien... Aussi leur fit-elle la grande révélation concernant son identité. Et la nouvelle passa... bizarrement bien, surtout parce qu'ils s'en doutaient déjà. Les absences injustifiées, les excuses vaseuses et tout le toutim avaient mis la puce à l'oreille de ses parents qui se disaient que c'était soit ça soit espionne pour les services secrets.

Mais une fois les révélations faites, ses parents lui donnèrent leur avis quand au stage, préférant l'idée de voir leur fille rester sur place que de risquer de "griller" sa couverture. Ou alors, de migrer à New-York pour finir son cursus. Si elle en a les moyens, elle pourrait facilement rentrer à Columbia et finir ses études là-bas. Et Elliot pourrait l'accompagner, ajouta sa mère, il y avait d'autres écoles d'art cinématographique sur place et ça l'éloignerait du prof. Et ils pourraient toujours venir les voir quand l'envie leur en prendrait.

Bien sur, c'était à elle de choisir, comme toujours.

Finalement, peut-être que Mota, le wombat qui avait vécu avec Alex quelques années et qui était surtout son guide dans ces affaires de magical girl, n'était pas resté si "étrangement inaperçu" que ça pour ses parents.

C'est vrai que si quelqu'un la voyait ici alors qu'elle était censée être à New York, ce ne serait pas idéal. Une fois de plus, la sagesse parentale offrait un point de vue raisonné et apprécié. En voyant cela, Alex se dit qu'elle aurait peut-être dû leur avouer la vérité bien plus tôt. Au lieu de ne rien dire "pour ne pas les inquiéter".

En tout cas, Alex trouvait l'idée de Columbia une excellente idée. Enfin si Elliot voulait bien venir. Et peut-être que cette fois-ci, il n'y aurait pas de vieux cupcake pour le forcer à sacrifier sa vision artistique.
Cela dépendait donc ce que son chéri souhaiterait, mais c'était une excellente idée. Et il y avait sûrement moyen qu'il qualifie à l'une ou l'autre bourse, ce qui serait un bon moyen d'alléger la charge financière.
Aussi, faisant sienne l'idée de ses parents, Alex alla proposer à Elliot de l'accompagner à la Grande Pomme.

Et Elliott accepta d'y réfléchir. Le lendemain, il appela l'école pour demander les modalités d'un transfert de dossier vers la NYFA, après avoir réussi à s'inscrire en ligne dans cette dernière. Il ne restait plus qu'au couple à déménager, ce qui s'avéra quand même vachement simple avec un téléporteur. Limite presque trop facile, ce qui fâcha les grandes puissances de l'univers mais qu'est-ce qu'elles allaient faire, hein?

C'est donc dans un autre état, à l'autre bout du pays qu'Alex et Elliott s'installèrent pour démarrer un nouvel épisode de leur vie. Le stage était intéressant, la ville était différente de LA, moins colorée, animée différemment mais toute aussi intéressante. Le nouveau prof d'Elliott s'avérait plus compréhensif que son ancien, fixant certes des limites mais n'imposant pas sa vision des choses aux élèves.

Bref, tout allait pour le mieux.



Pour le moment.

Une année passa et Elliott obtint enfin son fameux sésame. Il était diplômé en art & cinéma et pouvait désormais se mettre à chercher des postes de 3ème assistants pour se lancer dans l'industrie du cinéma.

Pour Alex, c'était une autre paire de manches. Ses résultats étaient bons mais le cabinet était, ce qu'on pouvait appeler, moralement ambivalent. Il n'était pas rare qu'elle tombe sur des documents attestant clairement de fautes de la part de ses clients mais son cabinet, et elle, se retrouvait à devoir défendre des gens difficilement excusables.

Et c'est comme ça, qu'un beau jour, Alex se retrouvant dans une conversation usuel put lâcher une insulte sans qu'elle ne tourne en sucreries...

Le travail se déroulait comme attendu. Le monde ne se divise pas entre les gentils et les méchants, et les avocats ne se distinguent pas entre les gentils avocats et les méchants avocats.
L'important, c'était que la loi soit respectée, que le client soit un pauvre victime d'une vicieuse mégacorporation (qui aurait les moyens de les embaucher), le patron de ladite mégacorporation vicieuse, ou un tueur en série.
Dans le cas du dernier, la question était pas de tricher et jouer sur des détails foireux pour tenter de l'innocenter, non. Seulement de faire réduire sa sentence autant que possible, en respectant la loi. Tel était le job, et Alex le maitrisait bien.

Elliot suivait sa voie, à son rythme, refusant les coups de pouce. Et Alex respectait sa décision et n'insista pas.
Mais elle investit discrètement dans quelques studios de cinéma, en prévision d'un hypothétique futur. Et en attendant, c'était toujours un moyen de diversifier ses revenus.


C'est lors d'une discussion avec Elliot que vint la surprise. Il était, après tout, une des rares personnes auprès de qui Alex se sentait suffisamment confortable pour se laisser aller à des jurons. Surtout avec le ridicule toujours présent de remplacer ses gros mots par des noms de pâtisseries.

« ... et voilà qu'il se plante devant moi, me regarde droit dans les yeux, et me ment effrontément comme s'il croyait que je n'avais pas lu le dossier et que ce n'était pas sûr à cent pour cent que ce fucker était responsable de ce ...
...
Fucker ?
...
Je peux ....

HURRAH !! »

Les bras levés d'Alex, son cri de victoire, résonna à plein poumons !
Cela voulait-il dire que sa seconde carrière de magical girl était ENFIN terminée ? Que le bâton magique était ENFIN reparti .. là où vont les bâtons magiques ?
Enfin !
Enfin la paix.

Elliott trouva le changement... intéressant, même si de voir sa compagne lâcher désormais des insultes plutôt que des noms de friandises avait de quoi destabiliser. Mais le jeune homme se mit à réfléchir: si Alex n'était plus une magical girl, qui aurait le bâton?

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A bord du Porteur, Diaby dégustait un énorme sundae Caramel au beurre salé artisanal en marchant dans les coursives quand il trébucha sur quelque chose. Tout sembla alors ralentir. Il tomba en avant, voyant son magnifique sundae empli de sa glace voluptueuse et rafraichissante, recouverte d'une épaisse couche de caramel encore tiède ainsi que de morceaux de cacahuètes finement grillées à la flamme dans un poêle du 18ème siècle s'envoler vers un funeste destin et se précipitant vers le sol avec force fracas, se dispersant et s'étalant dans un cri de frustration de l'être démoniaque.

En colère, frustré, la créature se retourna pour voir ce qui l'avait fait trébucher et il vit le sceptre de Luminous girl. Enervé, il l'attrapa et là, paf, patatras.

Musique.

Lumière.

Effet spéciaux.

Pirouette, cacahuète, le voilà qui se retrouvait transformé en Luminous girl version diablotine. Il hurla, hurla...


Et se réveilla dans son lit, haletant, pantelant. Ce n'était qu'un cauchemar, au final...


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Ailleurs, quelque part, quelqu'un trouva le sceptre et, comprenant de quoi il s'agissait, le garda précieusement car, elle le savait, un jour, ils en aurait besoin...

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Quelques temps plus tard, Alex vit donc en direct l'intervention de Luminous Girl un poil différente, même pouvoirs, même uniforme mais taille adulte ou grande adolescente, contre un castor lapon hermaphrodite géant à la télévision. Son année s'achevait et avec elle, une offre d'emploi était tombée. On lui offrait un poste, dans le cabinet, mais à Paris. Elliott avait lui aussi reçu une offre d'emploi, pour venir travailler chez Disney, en tant qu'assistant executif, sur la production de nouvelles séries pour leur plateforme de streaming. Il faut dire que depuis que le studio avait racheté Netflix, ils avaient tellement ouvert leurs catalogues qu'ils étaient l'endroit où il fallait être pour travailler dans le cinéma.

En vérité, Alex continua à rationner l'usage des jurons, les gardant pour les occasions les plus importantes. Une petite colère ou une simple frustration ne méritait pas une telle implication.
Mais au moins, désormais lorsqu'elle tenait à les prononcer, elle le pouvait.

Une nouvelle Luminous Girl. Alex ne savait pas trop comment considérer la chose. La relève était assurée, c'était une excellente nouvelle. Mais était-elle obligée de reprendre le nom et l'apparence de Luminous Girl ? En version young adult, en plus. C'était presque moqueur. Comparé à toutes les difficultés qu'elle avait eu pour être prise au sérieux ... le pire c'était encore cet ami de Vitam, qui l'avait cru trop jeune pour être en couple avec Elliot. Bon elle était en Fate Girl, à ce moment là, mais quand même ... la hoooonte.
Elle se sentait toutefois comme .. un peu privée de quelque chose. Même si elle en était plutôt contente, ces pouvoirs l'avaient accompagné une longue partie de sa vie.
L'année s'achevait et l'un comme l'autre reçurent des offres vraiment importantes, vraiment intéressantes.

« Elliot, comment on va faire ? Ils veulent absolument que je me rende à Paris, et c'est une offre en or. Et puis ça nous permettrait de voir l'Europe.
Mais tu as cette offre ... tu crois que c'est possible de faire ce travail à distance, ou ...?
Le Porteur est toujours là, mais ... il doit s'ennuyer, à force de servir de taxi glorifié ultra moderne. Enfin, je ne sais pas s'il peut vraiment s'ennuyer, mais ... en tout cas c'est compliqué. Et puis si on remarque que je suis à la fois à Paris et à Burbank, des gens vont se poser des questions. »

Je crois que je vais finir par le faire, d'acheter Disney.

Porteur, tout va bien ?