Sergeï suivit Vitam en se retenant de rire nerveusement devant sa démarche hésitante.

Lorsqu'il arriva dans un coin suffisamment calme il reposa doucement le corps de Justice/Kaido au sol et s'assit à côté.

« Bien maintenant que nous sommes seuls je vais t'expliquer en version résumé. Depuis la dernière fois qu'on s'est vus dans le vaisseau j'ai été emmené au Brésil ou je me suis fait électrocuté, j'ai discuté avec une femme-serpent, je me suis fait gronder par maman nature et je suis allé botter le cul du mec qui m'avait éclairisé la gueule. Puis après y'a eu le vaisseau alien que je voulais cogner mais y'a quelque chose qu'a explosé et qui a cramé la nature sur des kilomètres. »

Le russe fit une pause pour laisser à Vitam le temps d'assimiler les infos puis arriva au point crucial de la situation : « La terre m'a protégé et quand je suis sorti c'était la désolation mais j'ai pigé une nouvelle facette des pouvoirs qu'elle m'accorde. En me concentrant assez j'ai pu faire revivre les animaux et les plantes mortes. Du coup... j'ai l'impression que je peux ramener Kaido à la vie mais cela affaiblira la planète. Une seule vie ne devrait pas avoir trop d'incidence mais du coup j'ai pris le parti de ne pas ressusciter les victimes du Kaido possédé. »

Sergeï baissa la tête un instant : « J'imagine que tu comprends pourquoi je ne voulais pas le faire là-bas du coup. Maintenant c'est à toi de me dire ce que tu veux : est-ce que je tente de ramener Kaido à la vie ou pas ? »

Dans un premier temps, Vitam avait écouté le récit de Sergei sans un mot, où lui aussi avait semble t-il eu une journée aussi chargée qu'inimaginable, jusqu'à ce que celui-ci n'explique où il voulait en venir avec son histoire.
Quelle fut la réaction de la revenante ? Pour résumer, disons simplement que la fantôme n'avait heureusement pas profité de sa nouvelle forme pour essayer de boire sous peine d'asperger le russe d'eau. A la place, Vitam fut prise de tics nerveux au fur et à mesure qu'elle essayait de prendre un décision définitive, comme si une partie de sa personne tentait de faire entendre raison à l'autre.

Tu peux faire ça ? Mais comment... non non non, ce serait tricher avec les lois de la vie et de la mort et... comme ça Kaido pourrait rencontrer son fils ! Ce serait tellement merveilleux... en usant d'un artifice semblable à la possession fantomatique ? Qu'est-ce qu'il me prend ? Je suis sur le point d'agir en L... sentinelle héroïque en permettant de ressusciter la Justice... mon cul la Justice, pourquoi sa vie serait-elle plus précieuse que celle des autres mutilés dans la rue...

La fantôme aurait pu débattre ainsi intérieurement des heures durant, mais dura assez longtemps pour se surprendre à admettre que les contres-arguments étaient plus nombreux et moins égoïstes que ses pro-arguments. Sauf que ça se saurait si Vitam était un être raisonnable... et elle savait que ce n'était pas le cas. Aussi elle préféra faire part de ses doutes au Shaman.

« Le faire serait franchement hypocrite de nos parts.

De la mienne, car je suis la première à dire que les fantômes ne peuvent donner la vie, que mon but est de préserver l'harmonie entre les humains et les fantômes... Et cela passe par le respect de la vie et de la mort de chacun alors en trichant ainsi, j'aurais l'impression d'agir peu ou prou comme Ludost.
Et pour toi aussi parce que d'après ce que j'ai compris de ton histoire, t'es devenu une sorte de représentant de la Nature, que tu dois maintenant protéger. Alors utiliser ses pouvoirs pour passer outre sa première loi primordiale à base de naissances et de décès de ses sujets...

Mais d'un autre côté, ce serait également mentir si je te ne dirais pas que je serais le fantôme le plus heureux du Multivers en le voyant revenir à la vie. La vraie vie, avec ses qualités, ses défauts, son libre-arbitre et ses conséquences imprévisibles. Rien à voir avec celle d'un possédé. »

Se remémorant diverses choses, Vitam acheva son discours avec une ultime question (ne valant pas un million de dollars).

« Au fait Sergei, pourquoi tu proposes une chose pareille à moi et pas à un(e) autre ? Que tu prennes le parti de ne ressusciter qu'une seule personne, ça je l'ai compris mais comme tu l'as remarqué, ce ne sont pas les éplorés qui manquent dans le coin... »

« Parce qu'elle m'a amené ici pour ça visiblement. » répondit-il à Vitam.

Sergeï s'installa en position du lotus puis ferma les yeux.

Vitam put constater l'immobilité parfaite de l'homme tandis que la terre se mit à trembler. Au sol se mouvait une petite créature ne ressemblant à rien de connu et se composant d'un étrange mélange de dragon, de loup avec des bois de cerf. Elle se mit à tourner autour de la dépouille de Kaido grossissant et creusant la terre au fur et à mesure de ses passages jusqu'à créer un bassin parfaitement cylindrique avant de disparaître dans le flash d'un éclair.

Le cadavre de l'homme gisait paisible au milieu de celui-ci quand la terre s'ouvrit. Un bourgeon éclot, se transforma en une brindille puis en une branche et soudain le bois se tordit, s'étirant dans un sens et courbant dans un autre pour finir par se changer en un dragon longiligne qui se redressa et se courba pour offrir un lit au corps du rônin.

En observant Kaido ainsi posé on aurait pu croire qu'il faisait une sieste tant tout semblait parfaitement en ordre et paisible.

Cette harmonie fut de courte durée quand le corps du chaman se mit à scintiller en émettant des vagues calorifiques d'une rare intensité forçant Vitam à reculer pour que ses membres nouvellement tangibles ne soient pas brûlés.

Le corps de Sergeï s'enflamma sans qu'il ne sourcille. Le feu dessina des formes basiques avant de prendre un aspect de plus en plus complexe et travaillé jusqu'à devenir un oiseau somptueux. Dans un cri strident il déploya de grandes ailes pour s'envoler et plonger sur le cadavre l'engloutissant ainsi que son lit draconique dans une colonne de feu avant de disparaître ne laissant qu'un cadavre craquelé et complètement calciné.

S'il avait eu les yeux ouverts le russe aurait certainement pu distinguer une expression horrifiée sur le visage du spectre mais rien ne semblait troubler sa transe.

Le cadavre noirci par les flammes ne ressemblait qu'à un immense morceau de charbon en dehors d'un minuscule point vert au niveau de sa poitrine.

Vitam était-elle devenue tangible et étaient-ce ses larmes qu'elle sentait couler sur ses mains ou bien était-ce le ciel qui pleurait ?

L'eau coula de plus en plus fort jusqu'à constituer un flot impétueux qui remplit le bassin à ras-bord d'un liquide cristallin. Un animal marin bizarre composé d'une tortue et d'un serpent nageait paisiblement en formant des ronds. Le courant semblait accélérer et la créature plongea créant un tourbillon qui disloqua le cadavre de charbon avant d'être absorbé par l'étrange bourgeon vert. Ce dernier grossit jusqu'à atteindre la taille d'un humain adulte.

Cette création végétale trônant au milieu de ce bassin vidé de toute eau constituait déjà un spectacle particulier en soi mais ce n'était rien à côté de son éclosion. Le bourgeon s'ouvrit doucement pour révéler un nénuphar aux couleurs féériques mais ce qui devait ravir plus tout Vitam était le corps de Kaido qui reposait en plein milieu de celui-ci. Le morceau de charbon géant avait laissé place à un Kaido en pleine forme bien que toujours endormi.

Sergeï n'était toujours pas sorti de sa méditation quand un bruit métallique se fit entendre comme si on cognait un morceau de métal contre un autre.

Vitam examina les environ et nota un tigre blanc de la taille d'un chaton qui sautait autour du nénuphar en agitant une branche. A chaque fois que celle-ci percutait le sol le même "Cling" retentissait et le bois grandissait et prenait une teinte de plus en plus métallique jusqu'à former une longue tige . Il la déposa sur le corps du rônin puis commença à la griffer. Chaque coup de patte causait un bruit assourdissant et faisait voler des copeaux de métal. Le chaton tigre tailla la tige de métal pour former une lame semblant disposer d'un tranchant sans égal.

Quand il en eut terminé il plongea dans ce qui constituait la poignée pour se transformer sa fourrure en une garde parfaitement adaptée à la main de Kaido.

Et soudain tout s'arrêta. Sergeï ouvrit les yeux et se redressa. S'approchant de Kaido il dit simplement : « J'espère que ça a marché. »

Sergeï s'approcha. La tension qui lui traversait l'échine était à deux doigts de la rompre et le moindre bruit le faisait sursauter, tel un animal aux abois. Ses doigts cherchèrent le cou de l'inconscient et palpèrent à la recherche d'un pouls.

Et il était bien là.

La vie coulait à nouveau dans ses veines, le russe ayant accompli ce que certains avaient appelé Miracle à travers les ages. Le regard inexpressif, Kaïdo observa les deux personnes à proximité avant d'observer les alentours.

Quelque chose n'allait pas.

L'âme. C'était l'âme de Kaïdo qui n'avait pas été rappelée. Ou plutôt, si, elle avait été rappelé mais elle n'était pas venue. Et sans âme, il ne s'agissait que d'une enveloppe vide qui devrait tout réapprendre. Un nourrisson dans le corps d'un méta-humain...

« C'est pas une réponse ça, Sergei. »

Et il semblerait que le russe lui avait demandé son avis que pour la forme étant donné qu'il commença à partir dans ses incantations sans crier gare !

« Qu'est-ce que tu fous ? J'ai pas dit non mais j'ai pas dit oui non plus, c'est pas le genre de décision qui se prend à la légère ! »

Vitam s'apprêtait à faire quelque chose pour essayer de l'arrêter sauf que tout le monde savait qu'il ne fallait ô grand jamais interrompre un rituel. Surtout lorsque celui-ci était d'une beauté troublante en plus de faire appel à une énergie primale apparemment difficile à canaliser vu les tronches des espèces de représentations animalières accompagnant les gestes du Shaman. La revenante avait alors fini par taire ses protestations pour qu'enfin apparaisse ce que le commun des mortels nommait le miracle de la Vie... et ce que Vitam qualifiait de belle tricherie.

« J'y crois pas. Tu... Tu... Tu l'as... »

Ce qui ne l'empêcha guère d'avoir été sur le point de sauter au cou du Kaido tout juste ressuscité... jusqu'à ce que l'horrible évidence ne lui saute aux sens : L'étincelle de vie brillait en lui et pourtant... elle brillait d'un éclat qu'elle ressentit de suite comme étant profondément altérée. La fantôme sentit alors un atroce sensation de "déjà-vu" se nouer dans sa gorge tout juste tangible, pour la recracher aussi sec envers le responsable de sa colère.

« Tu l'as transformé en putain de zombie !  »

L'apprenti sorcier venant de jouer avec une règle fondamentale de ce monde avait intérêt à avoir une excellente explication s'il ne voulait pas devenir le cobaye d'une Vitam venant tout juste de retrouver l'usage de ses membres.

Putain c'est quoi ce faux plan...

Kaido était vivant mais semblait pour le moins absent au contraire de Vitam qui était morte mais on ne peut plus présente.

« Du calme, du calme. Je vais régler ça. » Au moins essayer... « Mère n'aurait pas sacrifié de sa vie pour ressusciter... ça. Ce n'est pas logique. »

Sergeï se concentra afin de renvoyer son esprit au jardin céleste dans le but d'obtenir des réponses.

« Qu'y a-t'il, petit homme? »

Apres explication, Aba réfléchit un instant pendant que les esprits des autres chamans se concertaient. Une fée vint se poser sur l'épaule de Sergeï quand Aba reprit la parole:

« L'âme de l'homme que tu as ramené est prisonnière. J'ignore pourquoi mais nous savons où il se trouve... Celle dont le nom est banni de l'existence pourra t'y amener, elle peut librement voyager à travers les mondes de l'esprit et tu peux suivre sa trace, si elle le souhaite.

Dis lui que l'âme de son ami est en Enfer, sur le 3ème plan et de là, qu'elle n'aura qu'à suivre le fleuve des regrets jusqu'à trouver là où l'âme est enfermée... »

Interrompant sa transe Sergeï se tourna vers Vitam et prit la parole avant qu'elle ne puisse réagir de quelque façon que ce soit.

« J'ai l'explication. Son âme est prisonnière. Alors ils savent pas pourquoi mais ils savent où. Visiblement c'est en Enfer et toujours selon mes infos je peux aider celle dont le nom est banni de l'existence à aller la récupérer... »

Le russe fit une pause : « Je suppose que celle dont le nom est banni c'est toi. Donc si tu veux de mon aide on mets le corps de Kaido en sécurité quelque part et ensuite tu nous fais voyager jusqu'en enfer. Si tu veux pas de mon aide tu le dis et je t'indique où aller chercher l'âme de Kaido. »

Il ajouta simplement : « C'est à toi de décider. Mais crois moi j'ai envie de t'aider et au passage de botter le cul de celui qui retient l'âme de ton ami parce que je sacrifie pas la vie de Mère pour du vent. »

La fantôme foudroyait Sergei du regard avant qu'il ne s'explique, pendant qu'il s'expliquait, et même après qu'il s'était expliqué parce qu'un nom évident lui était venu à l'esprit.

Ludost...

Vitam connaissait à peine son fils, mais les derniers événements avaient prouvés que ce serait tout à fait son genre de lui faire un tel cadeau d'adieu. Surtout que les Limbes étaient situées dans une dimension théoriquement proches de l'Enfer, alors cette hypothèse collait """géographiquement""" parlant.

« Elles sont précises tes infos dis-donc. Tu noteras aussi que je suis innommable selon l'existence même alors peut-être que je suis la réincarnation d'un Grand Ancien, va savoir... »

La revenante avait retrouvé le goût de la plaisanterie douteuse, preuve qu'on l'avait définitivement retrouvée, la perspective de pouvoir encore sauver l'âme de son ami ayant sans aucun doute grandement contribué à son retour.

« Et bien sur que tu vas m'aider. Accidentellement ou non, je vais quand même pas te laisser partir comme ça juste après que t'ai réincarné Kaido en légume ! »
Puis, s'adressant ensuite au-dit Kaido en recentrant son regard vague vers le sien, elle ajouta doucement :
« Je ne te laisserai plus jamais tomber. A la vie, à la mort, je ne te dis pas adieu mais qu'au revoir, mon ami... »

Accompagnant cette phrase d'un sourire rassurant, elle empoigna fermement les mains du Rônin et du Shaman comme pour souligner sa détermination par ce biais.

Ou plus précisément, Vitam avait essayé de saisir leurs mains avant de s'apercevoir que ses membres, puis le reste de son corps, était redevenu fantomatique à un stade très préoccupant : En effet, l'être diaphane arborait un tel niveau de transparence qu'elle semblait être à la limite de disparaître de ce monde. Et comme si cela n'était pas assez inquiétant, un état de faiblesse anormalement intense, en particulier chez un fantôme sensément incapable de ressentir la moindre fatigue, avait envahi sa personne.

« Sergei ? Tu m'as fait quelque chose avec ta transe ? Je me sens... bizarre. »

Si faible que sa voix n'en était plus la même, limite audible et surtout, incapable de retranscrire une émotion aussi primaire que la peur panique.

Transparente. Quasiment invisible. Vitam n'était plus que l'ombre de ce qu'elle était. Et pour une fantôme, c'était assez gênant. Elle se rendit compte rapidement qu'elle était devenue plus intangible que jamais au point de pouvoir se traverser elle-meme.

Mais ce qui la surprit plus fut l'immense frayeur mêlée de terreur matinée de stupeur sûrement pas ressentie par erreur de son camarade forcé Ujio qui, lui, n'avait rien demandé à personne.

« Franchement plus rien ne me surprendrait je crois... » répondit le russe avant de devoir avouer qu'il était tout de même étonné par l'état de Vitam.

« T'as l'air... hyper-pâle c'est super bizarre. Tu vas bien ? » lui demanda le russe tout en admettant que la question pouvait paraître on ne peut plus stupide.

« C'EST QUOI CE BORDEL !? Pourquoi je suis blanche comme un nouveau-né ?  »

Dit avec une voix digne d'une victime d'aphonie, la peur de la quasi-transparente ne se lisait qu'au travers de ses rares gestes nerveux que la lumière laissait entrevoir de temps à autre. Mais pour ceux capables de lire les émotions comme Vitam, elle comme ceux-ci pouvaient sentir sa panique se propager jusqu'à un certain mortel lié qui n'avait rien demandé à personne !

« Calme-toi Vitam, t'en as vu d'autres... ce n'est pas comme si tu n'avais pas l'habitude de re-mourir hein ? Toutes les parties de mon corps sont... plus ou moins là, alors toooout va bien. Tout va très bien.  »

Voilà. Tout allait très bien, elle venait tout juste d'apprendre que même les cas les plus désespérés peuvent êtres résolus, donc en bon fantôme responsable, elle allait reprendre ses esprits, retrouver et rassurer Ujio avant de lui expliquer doucement tout ce qu'il venait de se passer. Ou en tout cas grosso modo. Tout allait très bien.

« DANDYYY !!! »

Ah ? Pour le côté calme on repassera mais au moins la revenante avait retrouvé un peu de sa voix, voire un spectre qui savait toujours trouver les bons mots pour la rassurer pour peu que ses pouvoirs d'appel n'avaient pas foutu le camp en même temps que le peu qu'il lui restait de tangibilité.

Tout allait bientôt aller très bien... en quelque sorte !

« Oui, très chère... Holy guacamole, what the hell is that? »

Dandy, l'air toujours sérieux et strict d'habitude, eut l'air partiellement surpris par la situation de la fantômette puis reprit contenance avant de parler rapidement, oubliant le vouvoiement pour des raisons de fluidité et de rapidité:

« Tu fuis, Vitam. Ton enveloppe est composée de psychoplasme, comme celle de tout fantôme et là, elle fuit, vu que tu es dans le monde réel. Il faut que tu ailles dans un autre plan, céleste ou infernal, où la fuite ne sera plus un problème vu que le plan entier sera composé de psychoplasme. C'est une question de minute, là. Ca va guérir mais il faut déjà empêcher que tu te dissipes complètement...

Et il faudra que vous me disiez comment vous avez fait, très chère. Ce n'est pas le genre de spectacle auquel on assiste souvent. »

La contenance était revenue, le Dandy de toujours était égal à lui-même.

« Hum hum... »

Vitam avait imité un éclaircissement de gorge afin d'annoncer au monde qu'elle était encore présente dans celui-ci et qu'il valait mieux arrêter de faire comme si elle s'était déjà évaporée, en particuler quand c'était pour la comparer grossièrement à un ballon de baudruche.

« Je suis encore là, vous savez...
Dandy, j'adorerai causer technique avec toi mais tu me dis que le temps ici m'est compté alors on verra ça plus tard. D'ici que je revienne, je veux que tu fasses deux choses pour moi : Que tu veilles sur Breva et Ujio qui sont dans cette maison » elle désigna la maison en question « puis aussi sur Kaido ici présent.

Tu fais appel à qui tu veux, tu te débrouilles comme tu peux, je m'en moque, je te fais confiance. La seule chose que je ne veux pas, c'est que le petit voit son père dans cet état. Ça, c'est juste hors de question. »

Là-dessus, la fantôme donneuse d'ordres ouvrit un portail semblable comme deux gouttes d'eau à celui menant au monde spirituel, à savoir noir, carré, n’émettant aucun son et surtout, ressemblant davantage à une forme géométrique simple faite sous Paint qu'à une porte inter-dimensionnelle.

« Pour visiter l'Enfer Sergei, c'est quand tu veux. »

Vitam s'engouffra alors dans ce qui devait être la brèche la moins impressionnante de l'histoire méta-humaine... avant d'en ressortir la tête et de demander à son subordonné :

« En fait Dandy, t'as eu le temps de faire ce que je t'avais demandé tout à l'heure ?  »

« Bien sur. J'étais d'ailleurs en pleine partie de bridge avec ces petits et je dois dire qu'ils sont déjà très doués avec des cartes. Mais toujours moins que moi. »

Lissant sa moustache fantômatique, Dandy accorda un sourire malicieux à la fantôme en perte d'essence avant de se tourner vers la maison:

« Bréva et Ujio, bien, je vais m'occuper de les surveiller. »

« Du bridge ? T'es parvenu à leur apprendre le bridge ?
...
T'es bien plus fort que moi, en fait.  »

Sur cette boutade, Vitam replongea sa tête dans le portail.

« Bon bein direction l'enfer. » dit Sergeï en haussant les épaules et en passant par le portail créé par Vitam.