sergei se concentra donc sur le jardin ancestral. Les autorités brésilienne commençaient a avancer vers lui, armes aux poings/epaules/chars quand il disparut et se retrouva dans cet endroit qui n'aurait pas déplu a un amateur de Daoi sous acide.

« Bonjour, petit chaman. Que pouvons-nous pour toi? »

Putain va pas falloir traîner.

Une fois arrivé Sergeï ne perdit guère de temps.

« Ce sera rapide. Comment je peux récupérer l'âme de lara, la gardienne de la forêt au Brésil ? J'ai l'impression qu'elle est morte ou quelque chose comme ça et j'aurai besoin de son aide pour lutter contre une armée de méchants qui en veulent à Mère. »

L'ex-hockeyeur observa les environs en espérant voir celle qu'il cherchait tout en s'adressant aux personnes qui l'accueillaient : « Et je n'aimerais pas vous presser mais c'est hyper-urgent quand même. »

Sergei n'était pas encore suffisamment à l'aise avec ses pouvoirs c'est pourquoi il croyait qu'il avait besoin de lara.

Mais devant les réponses données il n'eut guère le choix et dut renoncer à chercher son alliée. « Mouais c'est pas faux. Bon bein j'y retourne. »

Le shaman créa un tunnel ténébreux dans lequel il s'engouffra pour retourner au Brésil légèrement à l'écart de l'endroit où il était parti. Dissimulé dans un arbre il regardait l'armée progresser en évaluant ses options.

Plus il hésitait et plus l'armée avançait. Chaque coup de machette donné pour dégager le chemin brûlait l'âme de Sergeï comme si la lame s'enfonçait dans son propre corps.

Qu'est ce que je peux faire ??? s'interrogeait-il frénétiquement tout en se sentant impuissant.

De nouveaux arbres furent abîmés et un chat des forêts fut tué d'un coup de fusil. Soudain Sergeï sentit un changement dans son âme.

Mal... mal... Ça fait MAAAAAAAAAAAAAAAAAALLLLLLLLLLLLL. Le russe sentait son esprit hurler de rage. Il souffrait comme il n'avait jamais souffert jusqu'à présent et ne voyait alors plus qu'une solution... Ils doivent mourir.

Dissimulé dans l'arbre il appela les ténèbres pour lui fournir un habit d'ombre. A nouveau il ressentait cette excitation sauvage à laquelle il avait goûté lors de sa première visite ici.

« On va voir qui chasse qui maintenant. » dit il avec un rictus mauvais tout en sautant de sa branche.

Il atterrit au sol avec une agilité nouvelle et bondit immédiatement en direction de l'armée. Les mouvements de Sergeï étaient devenus bien plus rapides et au bout de ses doigts se trouvaient désormais des griffes acérées. Lorsqu'il courait les ténèbres formaient d'étranges tentacules impalpables et c'est en poussant un rugissement féroce qu'il se lança dans la bataille.

Colère. Rage. Dégoût. Les émotions du Russe s'imprimèrent dans la terre elle-même et elle se défendit elle aussi. Des hordes de félins hexapodes quittèrent la forêt pour attaquer les soldats pendant que Sergei les découpaient de son côté.
Un immense geyser jaillit en plein milieu des chars, cuisant leurs occupants avant de retomber en gouttelette, transformant le sol en bourbier ou les soldats s'enfoncèrent, condamnés a mourir noyé dans la boue.

Rapidement, la panique s'installa et les soldats tentèrent de fuir mais comme dans chaque guerre, les troupiers n'avaient aucune chance. Les lianes les saisirent au passage, les utilisant comme massue contre leurs propres camarades, les ecartelant et dispersant leurs restes au quatres vent dans des éruptions carmine qui donnèrent a la terre une couleur rougeâtre qui perdurera pendant plusieurs années.

Non, finalement, ne restait plus que Sergei, seul, au milieu des corps. Mais un bruit attira son attention, venant du ciel:

Des bombardiers.

« Crevez, crevez tous bande de misérables déchets. Vous allez apprendre à respecter la Mère nourricière je vous le jure. » hurla Sergeï en massacrant les fantassins qui avaient eu l'impudence de s'attaquer à la nature qu'il protégeait.

Quand le silence revint le russe fut satisfait un instant. Je pense qu'ils ont compris la...

Un bruit au loin attira son attention. « Ah ok vous voulez la jouer à la bâtard ? On va la jouer à la bâtard. »

Le russe se concentra de toutes ses forces et fit pousser deux gigantesques arbres desquels tombèrent d'immenses lianes. D'un geste de la main Sergei les transforma en un immense lance-pierre.

De sa main gauche il créa des blocs de pierre et de sa main droite il façonna l'air pour le transformer en une main géante qui ramassait les rochers et les posait sur l'espèce de nacelle de liane avant de tirer dessus de toutes ses forces pour abattre les avions qui s'approchaient.

Sergeï réalisa donc ce que tous les joueurs de civilisation en mode ultra-difficile avait un jour tenté:

Abattre des bombardiers avec des catapultes.

Mais autant cela avait peu de chance d'arriver dans Civ, autant là, les pilotes ne s'y attendaient mais tellement pas. Le premier qui vit arriver le rocher direct sur lui se permit de lâcher un petit "Caralho" de fort bon aloi avant qu'un gros caillou ne se charge de le priver d'une de ses ailes. Le deuxième bombardier eut plus de chance et parvint à éviter le rocher mais comprit que ça puait, aussi commença-t'il à tourner pour rentrer à la maison. Le troisième plongea vers le sol, évitant ainsi les rochers en passant en dessous de leur axe en cloche.

« Parfait. » murmura le russe avec un sourire sadique en voyant l'avion s'approcher du sol.

Il se sentait de plus en plus à son aise avec ses pouvoirs et était déterminé à faire passer un message.

Sergeï se concentra et fit appel à l'air. Il se souvenait qu'à sa première rencontre avec Vitam il s'était servi de son maillot comme d'un cerf-volant géant. Or il était nu actuellement ce qui compliquait la chose.

Peu importe on va se démerder autrement.

Il se plaça dans la nacelle du lance-pierre puis fit bouger la main invisible pour se donner moins d'élan. Lorsque les lianes se détendirent il fut propulsé dans les airs. L'ancien hockeyeur se félicita de ne pas avoir trop perdu la main en ce qui concernait les tirs lorsqu'il atterrit sur la vitre du cockpit.

Le pilote put voir cette créature de ténèbres le fixer comme s'il allait dévorer son âme puis le froid envahit l'habitacle au sens propre du terme. Les cristaux de glace se formaient à grande vitesse à l'intérieur de l'appareil.

Une fois le bombardier gelé le russe sauta vers le sol. Il avait déjà réussi à créer la vie en partant de rien il supposait donc qu'il pouvait modifier la matière.

Durant sa chute il se concentra. Il sentit ses omoplates bouger et s'étendre ce qui lui fit un mal de chien mais avant de toucher le sol il fut doté d'immenses ailes de chauve-souris.

Le russe perdit quelques instants pour maîtriser ses mouvements et comprendre comment voler.

« Pour transmettre un message rien de tel qu'un messager. » ricana t-il en se lançant à la poursuite du dernier bombardier.

Le pilote dans son bombardier qui avait fait demi-tour commença à souffler. Il s'éloignait du danger et il avait débranché son casque audio, pour ne pas entendre les invectives de son officier supérieur qui l'injuriait et lui intimait l'ordre de retourner accomplir sa mission. Non, Jorge avait mieux à faire que de mourir bêtement en allant affronter il ne savait quoi. Oh, il n'avait jamais renoncé à son devoir avant et il n'y renonçait pas mais se sacrifier bêtement n'était pas quelque chose qu'il envisageait. Il rentrait à la base, où il serait surement démis de ses fonctions et serait surement expulsé de l'armée mais c'était pas important. Au pire, il irait travailler chez son cousin Rodrigo qui proposait des vols touristiques autour de Rio sinon il se ferait embaucher chez Atlantic Airlines... Les militaires trouvaient toujours facilement du travail en quittant l'armée.

Ah, Jorge... Si seulement les avions avaient été équipé de rétro-viseurs, comme dans Hot-shots... Il aurait pu voir l'homme chauve-souris (ou la chauve-souris homme? ) se rapprocher inexorablement de lui. C'est que Sergeï était trop petit pour être capté par le radar ultra-sophistiqué de l'appareil. Et c'était bien dommage pour Jorge... Finalement, le russe arriva à une bonne cinquantaine de mètres de l'appareil quand le pilote se rendit compte qu'il était suivi et il décida alors de faire quelque chose qu'un bombardier n'était pas spécialement prévu pour faire: tenter de fuir un ennemi plus rapide et agile que lui.

Sergeï nota rapidement qu'il avait été repéré et que sa proie tentait de fuir.

« Pas de ça mon salopard. Tu vas rester là faut qu'on cause. »

Il se mit alors à battre des ailes le plus rapidement possible pour rattraper le bombardier qui s'enfuyait.

« Não, mas você está brincando comigo? Vá em frente, plano da destruição! »

Le pilote fit vrombir ses moteurs à réactions pour tenter de s'éloigner de plus en plus de Sergeï mais c'était peine perdue. Les ailes rapprochaient inlassablement le hockeyeur de l'avion. Finalement, le russe put passer sur le coté de l'avion et se retrouva face à un pilote brésilien estomaqué de voir quelqu'un à coté de lui, à travers la verrière quand il volait...

Sergei s'approcha encore du cockpit et planta ses griffes dans la vitre. Il fixa le pilote avec un regard mauvais et commença à percer la protection en verre. « Salut Dugland. T'as cinq minutes pour qu'on cause ? J'ai deux trois questions pour toi. »

Sergei avait profité du fait d'être accroché à la vitre pour manipuler le vent. L'air ne s'engouffra pas dans le cockpit lorsqu'il fit un trou et ses paroles avaient été aussi audibles que s'il avait été assis avec le pilote dans un salon vide.

« Je ne parle pas anglais! »

Le pilote leva les mains, indiquant sa volonté de se rendre.

« Bon t'as l'air moins débile que la moyenne. On va bien finir par se comprendre... »

D'un geste de la main Sergeï ordonna au pilote de faire demi-tour et de revenir vers la forêt. Il lui fit comprendre qu'il pouvait espérer s'en tirer s'il écoutait sagement... Et qu'il le regretterait immédiatement s'il tentait quoi que ce soit d'idiot.

Le pilote fit donc faire demi-tour à son engin, tout en maugréant en portugais. Et rapidement, le duo se retrouva de nouveau au dessus de la forêt. Elle semblait immobile et intact, comme si rien ne s'était produit. Des chars et des soldats, il ne restait rien, la forêt avait déjà recouvert les reliquats du combat...

Arrivés à proximité de la forêt Sergeï indiqua au pilote de couper le moteur de l'avion. Puis il se concentra encore une fois pour transformer un arbre en une main géante qui attrapa l'appareil et le posa délicatement au sol.

Une fois le bombardier immobilisé le russe se tourna vers le pilote.

« Bon maintenant c'est l'heure de la discussion. Et me la joue pas à l'envers tu parles l'anglais c'est obligatoire pour piloter un avion. Même les pilotes de la mère patrie le parlent. J'ai rien dit avant mais n'essaye pas trop de me prendre pour un con. Parce que si tu joues c'est ton âme que j'interrogerais directement. » menaça Sergeï en faisant glisser délicatement l'une de ses griffes sur la joue du pilote.

« Donc on se comprend bien ? Hoche la tête deux fois pour oui. »

« Fuck. »

Le pilote soupira puis hocha la tête:

« Qu'est-ce que vous voulez? »

« Bien, bien, bien... T'augmentes tes chances là de rentrer suffisamment intact. J'aime... »

Sergeï éloigna ses mains du visage du pilote et se positionna sur le bord du cockpit. Il donnait l'impression d'être une gargouille ramenée à la vie par quelque sortilège maléfique et regardait l'homme comme un chat regarde une souris qu'il a acculée.

« J'vais pas y aller par quatre chemins. Vous êtes qui ? Et c'est quoi le merdier que vous étiez en train de me foutre ici ? Pourquoi toute une armée était présente ? »