Des monticules de corps empalés par des lances, criblés de flèches ou décapités à la hache s'étalaient de part et d'autre de la brume sur ces collines maudites et immaculées de sang. Derrière les arbres, le bruit des escarmouches des derniers survivants ponctuait celui de la pluie et du tintement qu'elle produisait sur les plaques d'armure métalliques des défunts.

Le duché de Valienne venait de remporter une nouvelle victoire amère qui l'amputait d'un grand nombre de ses meilleurs soldats. Mais c'était le prix à payer pour éradiquer l'insulte que représentait l'ennemi qui occupait le Fort des Quatre Pierres.

L'étendard rouge et vert s'érigeait à nouveau sur la plus haute tour de la structure. Tous pouvaient admirer la silhouette de la scène au travers des rayons du soleil couchant et ce malgré l'épais brouillard grisâtre auquel avait succombé toute la vallée. Tous levaient les yeux, certains reprenaient tout juste conscience tandis que d'autres venaient à peine de mettre le pied sur ce champ de bataille...

Ces personnes qui s'étaient retrouvées en plein milieu du champ de bataille avaient toutes répondu à l'appel du duc lorsque celui-ci leur parla d'une menace étrange : des créatures monstrueuses ont rejoint les rangs des clans de déserteurs et les simples soldats n'avaient pas l'expérience nécessaire pour s'en occuper.

« On peut dire que vous débarquez à point. » leur lança le capitaine en s'approchant du premier qu'il aperçu tout en enjambant un énième cadavre. « J'espère que vous trouverez la réception à votre goût. »

Isaac de Montaniel, chevalier du royaume, trentenaire au beau visage, aux cheveux d'une blondeur éclatante et à l'armue resplendissante, se tourna vers le capitaine qui venait les rejoindre.

Il sourit, leva un poing et s'écria :
« Ne vous inquiétez pas mon ami, nous réglerons votre problème. Quel qu'il soit.
Vos monstres n'ont qu'à bien se tenir.

J'ai de quoi les accueillir », se vanta t-il en montrant du pouce la faux pendue dans son dos.

Le son moqueur d'un soupir blasé se fit entendre, tandis que la silhouette inquiétante d'Ezekiel se découpait des ténèbres du muret en ruine sur lequel il s'était adossé. Son visage enfoncé sous son masque et sa capuche ne laissant voir que deux yeux sombres parlait pour lui, et il ne semblait pas vraiment impressionné. Rien ne semblait indiquer sa nature elfique, si ce n'était que ses mouvements, précis a l'extrême et gracieux, et les deux lames finement ouvragées qui dansaient contre ses flancs, dont la léthalité n'était plus à prouver...

« Pour le bon prix, bien évidement... »
Sa voix sonnait comme le chant d'un serpent, envoutante mais avec ce petit "je-ne-sais-quoi" de dangereux.
« La vie est dure pour ceux qui ont les poches vides... »

Ashan observait le carnage alentours avec une mine grave. Elle avait déjà vu son lot de charnier au cours de sa longue vie mais ce n'était jamais devenu facile pour elle. Elle rabattit sa capuche sur sa tête, effleurant ses oreilles pointues dans le processus. Elle n'avait pas encore pris le pli de sa nouvelle forme mais ça viendrait. Elle avait le temps.

Revenant à la situation, elle observa le capitaine et ses camarades du moment discuter. Elle attendit que le silence se pose avant de demander:

« Des déserteurs? »

La femme se rapprocha de la conversation, son arc d'os cognant en rythme contre sa chemise de maille.

En retrait une forme silencieuse est immobile. Le genou à terre Giorno restait fixe devant le corps d'un combattant qui n'avait pas pourtant l'âge de porter une épée. Le religieux ferma les yeux de celui qui perdit son enfance peu avant la vie. Pour le soin de son âme prononça des paroles dont l'écho monta jusqu'à l'oreille des dieux mais dont la portée de dépassaient pas son haubert baissé. Comme pour apporter une réponse, sa divinité tutélaire fit réfléchir quelques pointes lumineuse du soleil sur son armure autrefois somptueuse mais qui fut au fur et à mesure des batailles aussi usée et abîmé que l'insouciance jadis de son porteur.

Le demi-elfe se releva et fit les pas nécessaire pour se mettre en face du capitaine. Il prit la parole mais sa voix forte et son visage couvert rendaient la cible de sa phrase incertaine. Cependant, qu'il parlait pour son groupe ou au soldat, son intonation était ferme.

« Si des monstres attaquent le duché alors il fait les arrêter... et juger les déserteurs à hauteur de leurs crimes... »

« La mort. » fit Farhad à la suite du prêtre terminant ses mots par le seul jugement adéquats à ceux qui ont failli à leurs devoirs et compagnons à l'heure fatidique du combat.

La présence de l'homme Alkamar pouvait sembler étrange. Lui qui ne portait ni armes, ni armures au milieu de tant de guerrier. Sans parler de son apparence exotique. Lui l'orientale si loin de sa patrie natale.

Et pourtant, il était bel et bien à sa place au milieu du champ de bataille. Comme le prouvait bien sa sérénité si tôt après le combat, et ses poings encore ensanglanté du sang enemi.

« Eh bien... »

Le capitaine venait à peine de commencer à répondre au groupe que le cri d'agonie d'un homme l'interompit. Il se retourna alors vers l'escouade de soldats à ses ordres et dont les silhouettes se fondaient partiellement à la brume.

« Vous pourriez pas les achever de manière plus silencieuse les gars ? »

Il remarqua alors que ses hommes regardaient tous dans la même direction tout en reculant. La silhouette d'un autre homme s'avançait maladroitement vers eux, ses mouvement était tout sauf naturels et son corps semblait se désarticuler et se tordre un peu plus à chaque pas. Il continuait de pousser de nouveaux cris de douleurs plus horrifiant les uns que les autres jusqu'à s'arrêter soudainement au millieu des hommes-armes qui pointaient leurs lames vers cet étrange individu... et dans un dernier hurlement les muscles de son corps enflèrent les uns après les autres à une vitesse absurde, sa peau se déchira pour ne laisser de lui qu'une créature bipède à la peau bleutée. Elle faisait le double de sa taille initiale et était pourvue d'immenses griffes acérées.

Elle commença immédiatement à occire les hommes l'entourant. Ceux qui étaient encore debout prirent la fuite, terrifiés. Le capitaine abasourdi ne comprenait rien de ce qui se passait...

À quelle distance de nous est cette créature ?
Je veux savoir si je peux l'atteindre avec une charge (12m) ou une course (18m). Les armures lourdes ralentissent. ^^

Isaac tourna la tête et afficha un air satisfait en découvrant l'homme qui se transformait en gros ogre bleu.

« Ahah ! Voici les fameux monstres.
Il n'y aura pas de discussion avec ce malfaisant-ci ! Hardi compagnons, et taïaut ! »

Isaac de Montaniel, avec un grand sourire, commença à agiter ses bras et à s'échauffer avant de partir affronter le monstre.

Farhad soupira.

« Si on ne peut même plus se reposer un peu avant le combat. »

Le guerrier Alkamar se releva faisant craquer les articulations de son cou et de ses doigts avant de se lancer à la suite d'Isaac.

Ashan soupira en voyant les autres se précipiter vers le combat mais elle sortit nonchallament son arc et retira le cache de son carquois en avançant lentement vers la zone de combat.

- J'ai ajouté des coordonnées à la BM pour indiquer le positionnement.

- Ceux qui ont tiré l'initiative sont dans la BM, vous pouvez choisir n'importe quel case de départ se situant à 15m ou + de l'ennemi ET dans la moitié inférieur de la BM (si vous prenez une position hors BM précisez le avec des coordonnées négatives genre "-C:-6")

- Comme ça fait un bail que je n'ai pas posté j'ai surement du oublier des trucs donc n'hésitez pas à me poser des question !

- C'est donc Ezekiel qui commence (vous devriez normalement avoir accès aux scores d'initiative dans la BM de roll20 si c'est pas le cas je mettrai ça ici)

Le capitaine se recula d'un pas, aussi terrorisé que ses hommes par le spectacle de cette monstruosité qui avait littéralement émergé du corps de l'un d'eux.

Ezekiel compris immédiatement où se trouvait son avantage sur cette créature. Profiter de sa vélocité pour entamer un contournement de la bête. Il s'élança, se mouvant avec aisance, au travers du champ de bataille. Les gardes au plus proche de la bête lui offrant la distraction nécessaire.

« Je prend le côté gauche... »