Pendant que Balasar et kilava inspectent les lieux, Alliza reste concentré à se souvenir, parmi tous les recueils qu'elle a pu consulter, si elle a pu voir ou lire des renseignements sur cette religion. Roscoe, quand à lui, reste sur le coté à jouer de la flute.
En s'approchant du piédestal, les deux compères aperçoivent qu'un texte énigmatique y a été gravé à son pied.
Voici le texteViennent avec le jour
Partent avec la nuit
Cachées dans l'ombre
Y guettent la lumière
Liées à leurs maîtres
Ne s'écartent pas d'euxKilava qui prend le temps de bien observer tous les détails finit par apercevoir les contours d'une petite trappe en pierre à son sommet. Elle s'aperçoit assez rapidement qu'il est impossible à l'ouvrir de par le piédestal. Ensuite lorsqu'elle fait le tour des statues, elle ne voit rien de spécial mais la statue avec une tête de chauve-souris semble cacher quelque chose mais il lui est impossible à savoir quoi.
Alliza, en rassemblant ses souvenirs, se rappela qu'elle avait eu l'occasion de lire un écrit sur cette cité qui lui apporte pas mal de renseignements.
Je vous mets ses souvenirs en clair Omu était autrefois un des joyaux de la couronne du Chult.
Érigée sur de riches veines minérales, la cité engrangeait quantité de richesses. Les bijoux d'Omu étaient convoités par tous et les marchands de la ville prospéraient grâce à ce commerce. Entrer dans Omu, disait-on, c'était franchir les portes mêmes du paradis. Mais la richesse suscite souvent l'envie. Le besoin constant d'esclaves à Omu poussa ses dirigeants à exiger des tributs de plus en plus importants à leurs voisins. Et quand leurs vassaux ne pouvaient s'acquitter de ces tributs au prix de la chair, ils le payaient par le sang. Les redoutées légions d'Omu se mettaient en marche sur les terres du Chult.
L'avidité et l'orgueil d'Omu provoquèrent la colère du dieu Ubtao, qui, il y a deux cents ans, tourna le dos à la cité bien avant qu'il n'abandonne le reste du Chult. Les prêtres d'Omu perdirent leurs sorts et la cité fut ravagée par les maladies et les épidémies. Les révoltes d'esclaves provoquèrent la destruction de la ville et ses dirigeants fuirent en masse. Les cartes indiquant la localisation de la cité furent détruites et ses pièces de monnaie fondues.
Déchue, Omu fut connue sous le nom de Cité interdite.
Avec le départ d'Ubtao, des esprits primitifs s'éveillèrent dans la forêt pluviale afin d'envoûter les quelques survivants d'Omu. Ils prirent l'apparence de créatures de la jungle et promirent aux Omuans de grands pouvoirs en échange de leur dévotion. Désespérés et en quête de rédemption, les Omuans démolirent les temples d'Ubtao et érigèrent des sanctuaires consacrés à ces neuf dieux charlatans.
Ces nouvelles divinités étaient sources de dissensions et se montraient souvent cruelles. Trop faibles pour accorder des miracles à chacun de leurs fidèles, elles élaborèrent des épreuves complexes pour éclaircir les effectifs de leur culte.
Lors des jours sacrés, le courage des aspirants prêtres était testé dans leurs neuf sanctuaires avec, généralement, des conséquences mortelles en cas d'échec. Ces épreuves étaient source de divertissement pour les Omuans dégénérés et permettaient également d'alimenter leurs faibles divinités en indispensables sacrifices.
Pendant neuf décennies, les habitants de la cité vécurent en respectant les mantras de leurs dieux charlatans. Ils érigèrent des statues en leur nom et complotèrent les uns contre les autres pour assurer la domination de la divinité qu'ils servaient. Le passé glorieux d'Omu était mort et enterré mais
son peuple survivait. Mais pas pour très longtemps.
La légende des neuf dieux
Il y a fort longtemps, le coeur du dieu Ubtao s'endurcit et il fit vœu de ne plus jamais verser une larme pour le peuple d'Omu. Les pluies cessèrent, la jungle dépérit et mourut et la mort ravagea Omu.
Un matin, un zorbo plein de sagesse sortit de son arbre creux et s'adressa aux Omuans agonisants. Pour convaincre Ubtao de leur mérite, il décida de lui concocter un ragoût composé de toutes leurs qualités. Attraper ces vertus n'allait pas être aisé, aussi il demanda à un astucieux almiraj de l'aider. Ce dernier glissa furtivement dans le mélange l'insouciance, qu'il considérait comme une vertu, et Ubtao recracha le ragoût quand il le goûta. Depuis ce jour, Obo'laka le zorbo et l'jin l'almiraj sont devenus des ennemies mortelles.
À midi, un brave kamadan sauta en bas de son rocher. Il vit le mal dans le coeur des Omuans et décida de l'inciser comme s'il s'agissait d'un simple furoncle gênant. Le kamadan façonna une lance sanctifiée, mais il la laissa sur la berge d'une rivière et un grung rusé la vola. Dans sa rage, Shagambi le kamadan en oublia les Omuans et, à partir de ce jour, elle pourchassa Nangnang le grung à travers le ciel.
Quand vint le soir, un éblis rusé sortit de sa hutte en roseaux. Il n'aimait pas les Omuans mais, sans eux, il n'aurait personne à qui faire des farces. Il envoya une grenouille des marais pour tenter de raisonner Ubtao mais la grenouille était en colère et, au lieu de cela, elle décida de lutter avec
la divinité. Cela amusa Ubtao, aussi il accorda au batracien des tentacules pour qu'il soit plus fort. Quand Kubazan le crapaudonte retourna auprès de Papazotl l'éblis, il le pourchassa dans les marais avec ses nouveaux tentacules.
Cette nuit-là, un monstre de su pénétra par effraction dans le palais d'Ubtao et lui vola un seau d'eau pour les Omuans. Quand le dieu se précipita pour le retrouver, le monstre de su cacha le seau dans le terrier d'un jacouli. Ubtao demanda aux animaux de la jungle où l'on avait caché son eau et Moa le jacouli était trop honnête pour mentir. Quand Wongo le monstre de su découvrit que Moa l'avait trahi, il jura d'attraper le jacouli et de le dévorer.
Pendant ce temps, Unkh l'escargot écraseur vivait très profondément sous la terre. Le bruit des bagarres entre les autres animaux poussa Unkh à regagner la surface et quand, à l'aube, la lumière du jour se refléta sur sa carapace, cela aveugla Ubtao et le fit pleurer. Alors la vie revint à Omu et ses habitants érigèrent des sanctuaires en l'honneur des animaux qui les avaient sauvés.