Des livres a la couverture bleue, plusieurs etaient visibles. Des tas, même. Sufyan n'aurait pas su lequel choisir.
D'autant plus que, plus loin devant, il voyait l'arbre se tortiller et gémir de douleur, fracassant les pierres qui entouraient son tronc dans sa souffrance.

La mention de sous-sol fit tiquer le barbare. Il avait vu Elevaelle sortir du sous-sol dont la porte etait a coté de l'escalier de la tour.

« J'ai seulement entendu la partie sur le carnet bleu », avoua Gruktielle, avant de reprendre sa fouille. « Plus vite on le trouve, plus vite on saura ce qui se cache derrière tout ça. Je parie que c'est la faute d'une bande d'elfes. Noirs ou pas, faut se méfier de toutes les couleurs. »

« Je me rappelle avoir vu Elevaelle sortir de ce fameux sous-sol.
ne pensez-vous pas que l'on pourrait trouver ce que l'on cherche là-bas ?
Cette bibliothèque nous détourne peut-être de notre objectif » répond Unnrmund tout en restant dans l'expectative.

Il faut dire qu'il n'est pas le plus enclin à résoudre des énigmes, son point fort reste la puissance brute.

Après avoir vérifié qu'aucune menace directe n'aggressait l'arbre au rez-de-chaussée, Sufyân se précipita vers le sous-sol : « Il est où, cet escalier vers le sous-sol ? Il faut agir vite, ou tout sera perdu ! » demanda-t'il à Unnrmund. Il avait vaguement en mémoire les indices qu'il avait trouvé avec Trina plus tôt, et il avait l'impression que cet arbre servait de rempart au mal tapi plus loin dans la forêt.

« Je vous suis », dit simplement Gruktielle, joignant le geste à la parole.

Le quatuor, car Trina venait de les rattraper, courut donc dans la direction indiquée par Unnrmund. Ils arrivèrent dans la grand salle et tombèrent sur l'escalier grimpant vers les étages mais aussi, à coté, une porte éventrée, donnant sur un escalier dont les marches diffusaient une lumière douce.

Descendant l'escalier, ils entendirent venant de plus bas le bruit de quelque chose de lourd frappant dans quelque chose de mou et, à chaque fois, un mugissement provenait le l'immense arbre. Arrivant, ils virent une immense salle et tombèrent sur un immense ogre agitant une énorme hache pour pourfendre le végétal. Pas loin de lui, un homme musculeux au crane rasé tournait le dos à l'escalier. Unnrmund l'avait déjà croisé plus tôt, il s'agissait de l'homme ayant mis le feu aux champs.

Ils purent apercevoir ce qui semblait être une immense fontaine plus loin dans la pièce, avec des seaux à proximité.

Ils ne voyait pas toute la pièce encore mais pour en voir plus, ils allaient devoir s'avancer et, peut-être, se faire repérer...

Les compagnons ne semblaient pas avoir été repérés, mais cela n'allait pas tarder : Dès qu'il le pourrait, il prendrait la forme d'un serpent géant afin d'empêcher cet ogre de continuer son oeuvre.

Gruktielle plissa les yeux en voyant l'homme, une des mains de l'elfette se rapprocha de sa ceinture. Ses compagnons allaient sûrement foncer dans le tas, mais elle allait faire ce qu'elle savait si bien faire. Paraître inoffensive et s'avancer discrètement, jusqu'à ce que vienne le moment des couteaux.

Reconnaissant l'homme qui a mis le feu aux fermes avant de fuir lâchement devant lui, Unnrmund se met en rage et sort son épée à deux mains pour pourfendre ces mécréants. La discrétion n'étant pas point fort, il fonce dans le tas sans ménagement.

Trina avait rejoint les autres et faisait maintenant face à un étrange duo. Elle savait qu'il fallait protéger l'arbre. La jeune barde prit son arc et se tint prête.

Le quatuor observait l'ogre à la tâche. Le duo ne semblait pas les avoir entendu pour le moment mais il y avait fort à parier que ce serait le cas une fois qu'ils seraient passés à l'attaque.

Gruktielle tenta de se faufiler par la gauche, espérant ne pas se faire repérer, voir, entendre, avant d'être en position pour frapper.

Pour l'instant, ils n'avaient pas été repérés. Avant d'entrer résolument dans la mêlée, Sufyân prit l'une de ses potions de sa sacoche afin d'obtenir une protection supplémentaire...

Gruktielle avança dans la pièce et put en avoir une vision complète. Un autel se présentait devant une statue qui, si elle en croyait ses maigres connaissances à ce sujet, devait être une représentation de la mère nourricière. De chaque coté de la dite statue se trouvait ce qui semblait être des tombeaux, au nombre de 6, alignés les uns à coté des autres.

Personne ne semblait l'avoir repéré pour le moment mais elle aperçut quelque d'autres. Une femme dont la peau tirait sur le vert et qui observait le travail de l'ogre avec un sourire satisfait. Ses traits rappelèrent ceux d'Elevaëlle à l'elfe et, pour le moment, elle ne semblait pas avoir remarqué la silhouette qui longeait le mur. Mais si elle avançait en direction de l'homme tourné, elle rentrerait dans son champ de vision.

Sufyan avala sa potion et une couche de protection magique se rajouta autour de sa silhouette.

L'ogre continuait de frapper l'arbre et à chaque coup, ce dernier mugissait de plus en plus faiblement.

Il n'était plus temps d'attendre.
Sans un mot et maintenant suffisamment protégé, Sufyân s'avança pour combattre ceux qui voulaient la destruction de cet arbre, gardien de la forêt ou quelque chose du genre. Au fur à mesure de ses pas, son corps s'agrandit, se couvrit d'écailles, jusqu'à ce qu'il finisse par ramper jusqu'à sa proie : L'ogre frappant directement l'être végétal. Arrivé à bonne distance, il lança son "cou" vers son adversaire, tentant de le croquer.

étant en fureur, Unnrmund fonce en direction de l'ogre avec son épée à deux mains et une fois arrivé sur lui, il le frappe de toute ses forces tout en criant

« Meurs, sale monstruosité
Retourne en enfer !! »

Les premiers cris de guerre furent assez pour que Grusktielle ne comprenne la situation. Ses camarades fonçaient alors qu'ils n'avaient pas bien vu, il y avait un ennemi de plus.
Et l'espèce de nymphe ennemie était trop loin.
De quelques pas lestes, l'elfe se rapprocha de l'incendiaire, dans le but de lui trancher la tête d'un geste fluide.

Oh, peut-être qu'il y avait des complications. Mais c'était la vie normale, pour une aventurière.

Voyant ses alliés se lancer au combat Trina s'avança dans la pièce. Voyant que les autres aventuriers s'occupaient de l'ogre elle décida d'essayer d'empêcher l'espèce de nymphe d'agir.

Elle s'approcha le plus possible puis tira une flèche vers sa cible.

L'attaque coordonnée du barbare et du serpent prirent l'ogre par surprise. Si l'attaque de Sufyan rata d'un cheveux, celle d'Unnrmund porta et laissa une vilaine marque dans le dos de la créature.

En voyant Trina se précipiter vers l'homme, la nymphe tenta de l'avertir:

« Attention, humain! »

L'homme se retourna mais il était pris au dépourvu, la lame de la voleuse pénétra ses chairs et lui laissa une blessure cruelle. Profitant de l'attention détournée, Trina s'avança à son tour et tira sur la nymphe. La flèche la toucha au visage...

Puis retomba, sans effet, sans même laisser une marque. Le regard mauvais de la créature sylvestre se porta alors sur les nouveaux arrivants:

« Phrak, finis l'arbre. Humain, meurs avec honneur. Les autres, faites ce pour quoi je vous paye, je m'occupe d'eux... Il me faut ces armes! »

Mince… raté
La nymphe maudite avait craché ses ordres, et elle demandait à Phrak de « finir » l’arbre. Sufyân n’avait donc d’autres choix que de « finir » Phrak.
Les armes… les autres… c’est quoi, ça ? Il n’avait pas le temps de se poser ces questions pourtant pertinentes.