Vous allez à la bibliothèque de l'Université de Colombo, rayon histoire. Il y a un livre en français....
L'ouvrage du Père Dubasque sur l'Histoire de Ceylan est des plus instructif :
L'île de Ceylan, en anglais Ceylan et en hindou Lanka ou Singhala, se situe non loin de l'Inde Méridionale. Il y a environ 3 000 ans, cette île était un royaume prospère et assez civilisé. Les habitants s'appelaient les Veddhas. Ces Veddhas étaient apparemment des Chamites ; leur langue ne ressemble à rien de connu. Donc, vers ce temps-là, des tribus aryennes, parlant un dialecte de la famille souscrite, partirent du Bengale, errèrent quelques temps en mer et abordèrent Ceylan.
C'étaient les Cinghalais. Alors commença la conquête de l'île, une guerre d'extermination qui dura plusieurs siècles. Les Veddhas finirent par être refoulés dans les forêts et les montagnes. Les vainqueurs devinrent un grand peuple doué pour le commerce transmarin et la culture des sciences. Le Bouddhisme s'implanta fortement dans l'île dès le commencement du troisième siècle avant J.C.
Actuellement, la ville de Galle est encore un centre de science bouddhique pour tout l'Orient. Tout le sud de l'Inde étant occupé par la race dravidienne, le contact entre celle-ci et les Cinghalais dut naturellement se produire. Ainsi des Tamouls, Dravidiens du sud-est, émigrèrent vers le nord de Ceylan, il y a 12 ou 15 siècles, d'abord paisiblement et isolément, mais bientôt en nombre et armés. La guerre fut longue et variée. Le fait est qu'aujourd'hui toute la moitié septentrionale de l'île est exclusivement tamoule. Il y eut même sur le trône de Ceylan différentes dynasties, tantôt cinghalaises, tantôt tamoules. La guerre fut âpre et difficile. De part et d'autre, on ne se faisait pas de cadeaux. Ainsi, Parakrama Bahu 1er Le Grand, régnant de 1153 à 1186, puisant dans les coffres bien remplis, fit sortir de terre une ville magnifique. Elle était fortifiée par trois murailles concentriques, embellie par des palais somptueux édifiés au milieu des parcs et des jardins. Elle était sanctifiée enfin par de nombreux temples et lieux saints. La légende situe cette ville enchanteresse au Pic d'Adam, celui-là même où Bouddha, selon les Cinghalais, laissa l'empreinte de son pied.
Ce mont populaire est vénéré dans toute l'ile, on adore les génies qui gardent la source que Bouddha consacra de ses lèvres et frappa de son bâton fleuri. En outre, non seulement la ville mais la plaine environnante étaient approvisionnées en eau grâce à un système d'irrigation gigantesque et compliqué, aboutissant à un réservoir d'une telle ampleur qu'il était connu sous le nom de "mer Parakrama". Un immense lac en subsiste-rait encore de nos jours. Hélas, pas même 20 ans après son règne, les Tamouls, une fois encore, envahirent le Royaume. La brillante cité se dégrada petit à petit pour être finalement abandonnée et devenir la proie de la jungle. Dans les forêts denses et touffues, de multiples ruines émergent du sol. Les cités ont disparu avec leurs habitants ; seule la végétation a conservé sa miraculeuse intensité. Jadis, si l'on en croit l'histoire, Ceylan aurait été presque aussi dense en population qu'en forêt.
Toutefois, le destin de la Ciré de Parakrama fut tout autre. Symbole de la résistance des princes cinghalais à l'envahisseur tamoul, elle fut maintes fuis ta lieu d'exil secret pour les premiers conquérants de Ceylan. Évidemment, il position géographique exacte n'a jamais été divulguée. On l'a surnommé "la ville des princes cinghalais". Quand l'île fut conquise tour à tour par les Portugais et les Hollandais, cette ville mythique servit de refuge, dit-cit. aux princes rebelles. En 1796, les Anglais arrivèrent et s'emparèrent des premier, postes le long des côtes. Avant 1815, ils était soumis sauf le royaume de Kami. C'est alors que la conquête fut accomplie. cette année-là, d'une manière si horrible que dans les peuples des montagne. L'histoire de la tragédie d'Ehélapola est restée légendaire. Cette même année, paraît également le dernier prince cinghalais connaissant l'emplacement de la vallée de Panakrama. Depuis, beaucoup d'expéditions ont été montées pour la retrouver mais aucune n'a encore réussi à toruver la ville.
D'autant plus que les descendants des antiques Veddhas vivent maintenant en tribus sauvages supposées aborigènes. ils demeurent sur le plateau de l'île, évoluai nus dans les arbres. Deux tribus existai de nos jours, l'une habite des villages, huttes et est, en général, pacifique. Elle n parfois servi dans l'armée anglaise pendant les insurrections de Ceylan. L'autre peuple vit dans la forêt et est de nature belliqueuse, n'hésitant pas à massacrer quiconque s'aventure sur son territoire. La faune du pays se compose d'ours, de léopards, de chacals, de hyènes, de chats-tigres, de serpents venimeux de toutes sortes et de crocodiles infestent chaque rivière. Sans oublier, l'éléphant de Ceylan, moins grand mais plus fort plus robuste que son cousin d'Inde et d'Afrique. La population de l'île regroupe des Cinghalais, des Tamouls, des colons portugais, hollandais et anglais, quelque, cafres et javanais et, enfin, les incontournables commerçants chinois et persans.
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