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Curieux personnage : Sir James Princeps, comme tout bon Écossais qui se respecte, si l'on disait a sir James Princeps qu'il est anglais, il entrerait immédiatement dans une fureur noire. Or, quand on connait un peu mieux le personnage, mieux vaut éviter de le mettre en pareil état. Sa dernière grande colère, qui heureusement remonte à trois ans, fut déclenchée par un professeur d'Oxford qui osa affirmer devant lui que Walter Scott, l’auteur écossais, n'était qu'un piètre romancier et que Rob Roy, un roman de quatre sous. La scène se passait au château d’Édimbourg lors d'une réception des plus officielles. Très digne, sir James se leva, franchit la foule des invités qui le séparait de l'éminent universitaire, le souleva tel un fétu de paille et, le tenant fermement sous son bras, quitta le château. Il traversa ainsi une partie de la ville sous les yeux des passants médusés. Sans se presser, il se rendit a George Square, vaste place entourée de bâtiments universitaires, et toujours "accompagné" du professeur, dans la maison où Walter Scott vécut avec sa famille jusqu'à son mariage. La, il s'enferma à double tour et resta barricadé durant trois jours. II fallut l'intervention d'un régiment de Highlanders pour l'en déloger. Mais, entretemps, le pauvre professeur avait été contraint de relire l’œuvre complète de Walter Scott. Délivré par la troupe, en véritable gentleman, il serra cependant la main de son ravisseur et, devant une foule nombreuse, reconnut que son jugement avait été trop hâtif et que l'œuvre de Walter Scott ne manquait pas de qualités. Les deux hommes finalement se quittèrent les meilleurs amis du monde.
Et c'est sous les acclamations de la foule en délire que sir James Princeps, la tête haute et entouré de militaires, gagna la prison d’Édimbourg, précédé par un petit groupe d’Écossais jouant en son honneur "I'Ours noir" sur leurs cornemuses. Son séjour en prison fut de courte durée, cinq jours exactement car, sur les instances de sa victime elle-même, le tribunal se montra clément et le juge saisi de l'affaire, citant non sans humour un vieux dicton écossais, estima qu'on ne pouvait garder trop longtemps en prison sir James "attendu que même fou, un juge écossais ne l'est cependant pas suffisamment pour ignorer que l'on ne peut capturer un cyclone".
Ajoutons pour en terminer avec cette anecdote que la coutume veut qu'à Édimbourg, on tire chaque jour un coup de canon de la plus haute tour du château. Or durant tout le temps de l’incarcération de sir James Princeps, le canon demeura muet en signe de deuil ; c'est dire à quel point la popularité de sir James est grande en terre d’Écosse. On voit à quel point le personnage est original. Son aspect physique ne l'est pas moins. Sir Princeps est un géant, il mesure 1 m 90, ce qui pour l'époque est assez rare et sa carrure est impressionnante. II est roux, que dis-je roux, presque carotte, et arbore une barbe en éventail du plus bel effet. Si l'on ajoute à cela une voix caverneuse et tonitruante, on petit se faire une idée assez juste de l'homme. Il la soixantaine, en parait quarante, adore les jeunes et jolies femmes et le très vieux whisky, dont malgré le conseil de ses médecins il abuse allègrement (et je ne parle pas que du whisky), ce qui ne l’empêche pas de se porter comme un charme, peut-être est-ce dû aux longues marches quotidiennes qu'il effectue dans la campagne écossaise en compagnie de Nelson, son chat favori. Tous ces plaisirs physiques n'empêchent cependant pas sir Princeps d'être un homme cultive, d'une érudition étonnante, notamment en botanique on il pourrait sans difficulté rivaliser avec les meilleurs spécialistes. Sir Princeps réside dans les Highlands où il possède une gentilhommière, près du petit village de Beauly situe dans le comté d'Inverness, à 263 km d’Édimbourg. Et maintenant que nous venons de faire connaissance avec sir Princeps, retrouvons nos amis qui, ne serait-ce qu'à cause de la menace mortelle qui prise sur eux, devraient avoir hâte de partir pour l’Écosse.
Les détails du voyage ayant été complétés par Adrien et Jean-Philippe,
l'implication de chacun dans ce mystère étant débattue tout le long du trajet,
nos héros prennent le train pour calais à 12:30 et le ferry pour Dover vers 17:00.
Le train d'Edimbourg à 22:25 est bondé, les Écossais rentrant chez eux après un
Week End à Londres.
Vos compartiments couchettes sont très confortables sur le
Flying Scotman.Lundi 28 mai, 9:45, gare d'Édimbourg, au téléphone...
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« Comment ça, il n'est pas chez lui! Un bal costumé, ce soir ? Sur son domaine à Beauly ?
Le train part à 13:00 ? Bien... Je présume que nous n'avons pas le choix... Le thème est... Jack the Ripper ? »
► Afficher spoilerJack l'Éventreur (en anglais Jack the Ripper) est le surnom donné à un tueur en série ayant sévi dans le district londonien de Whitechapel en 1888. L'affaire à laquelle le personnage est lié, depuis l'époque de son déroulement jusqu'à aujourd'hui, donna lieu à maintes hypothèses et inspira bon nombre d'œuvres en tous genres, lui conférant un statut de mythe moderne.