Erich regarde ses alentours et la moitié de la population du village d'une manière dédaigneux, tout comme un extraterrestre observant la vie humaine.

These simple folk are more likely to care about their flocks and crops and ale. Amongst these bumpkins I am unlikely to find any true seekers of the truth... though their local folklore might conceal the secrets of the hidden ones...

Erich commande une bière, s'informe et pose des questions sur les légendes locales.

Lundi le 28 mai, 20:45



(en anglais mâtiné d'un fort accent highlander)

« Vous semblez paumés...

Moi, le vieux Patrick O'Donohue, je pourrai vous loger, car il n'est pas question de laisser coucher des chrétiens dehors.

Je vous demanderai un léger dédommagement pour la nourriture, mais en aucun cas je ne vais accepter de faire payer pour ma salle commune. En échange, il faut m'écouter parler des légendes locales et me parler des vôtres! »

Il vous aide à emménager dans sa cabane, somme toute assez spacieuse. Il n'y a qu'une pièce pour ses messieurs et ses dames...

« Bon! Je commence, prenez place au coin du feu!

THE KELPIES

Méfiez-vous du bord de l’eau. Une créature dangereuse rôde dans les lochs et les rivières reculés d’Écosse. Cette bête sournoise attire ses victimes peu méfiantes au bord de l’eau dans le seul but de les noyer sans pitié.

Mais faites attention à la créature! On dit que le kelpie émet un cri plaintif et inquiétant, rappelant celui d’un homme en train de se noyer, afin d’attirer ses proies. D’autres prétendent qu’il apparaît au bord de l’eau, doux et solitaire, demandant aux spectateurs de le rejoindre pour faire un tour sur son dos, avant de les plonger violemment sous l’eau vers leur tombe aquatique. Le secret permettant d’amadouer le kelpie réside dans sa bride : quiconque pourra la lui ôter sera capable de le dominer.

Pour trouver une preuve de son existence, tournez-vous vers les ruines du château de Vayne à Angus. Près de la berge de la rivière, vous y trouverez dans du grès une empreinte en forme de sabot, laissée par ce prédateur mythique. Tôt le matin ou au crépuscule, si vous restez immobile et que vous tendez l’oreille, vous pourriez bien entendre sa chanson éplorée flottant au-dessus de l’eau calme.

J'ai croisé un Kelpie il y 50 ans, dans ma prime jeunesse! Près du château de Glamis! Voulez-vous en savoir plus ? »

Erich a l'air d'être pétrifié, transpercé. Une longue pause passe avant qu'il réalise que le vieux Patrick O'Donohue leur a demandé s'il devait continuer.

(en anglais mâtiné d'un fort accent Nouveau Angleterre)

« ... Heu, oui, oui, absolument ! » s'exclame-t-il avec un léger hochement de tête.

« Le château de Glamis a eu droit à son lot de vampires et de phénomènes paranormaux au cours des siècles. Mais son histoire la plus célèbre et étrange est réellement troublante.

La nuit du 21 octobre 1821, Lord Glamis et sa femme accueillirent la naissance de leur fils, qu’ils prénommèrent Thomas. Leur bonheur fut de courte durée, car le nourrisson perdit la vie peu après. Mais rapidement, des rumeurs ont couru sur le fait que l’enfant avait non seulement survécu, mais qu’il était en réalité monstrueusement difforme. Il aurait été enfermé dans une chambre secrète cachée dans les murs fortifiés du château, loin des regards inquisiteurs, pour éviter le déshonneur de la famille.

La légende veut que lorsque chaque héritier du comté atteignait la majorité, on l’emmenait dans cette chambre secrète où la terrible vérité lui était révélée : une créature aux forces presque surnaturelles sans cou, avec un torse en forme de tonneau et de petits membres couverts de poils. Aucun membre de la famille, vivant ou mort, n’a reconnu son existence ; du moins pas publiquement. Dans une lettre datant de 1870, la belle-sœur du douzième comte révèle une confession troublante de ce dernier à sa femme, à propos de ce qu’ils avaient tous les deux surnommé joyeusement le « mystère de la famille ».

« Ma chérie, Je suis allé dans la pièce, j’ai entendu le secret et je vous saurais profondément gré de ne plus jamais me parler de ce sujet. »

And you, pal ? What's up in New England ? » Ou au Canada, Jram, si tu préfère!

Un sourire saugrenu se répand lentement sur son visage, pendant qu'il écoute avec une attention inébranlable. Quand O'Donohue termine son histoire, Erich raconte la sienne.

« Je vais vous parler de l'histoire ébouriffant d’Heather McBriar ...

La famille McBriar était un vieux famille d'Arkham Massachusetts, avec une ascendance qui pourrait remonter aux deux côtés de la chasse des sorcières de Salem. La famille était scandalisée quand leur fille, leur héritière Heather, est tombé amoureux d'Oliver Glenrowan, garçon irlandais, qui était étudiant à l'Université Miskatonic grâce à une bourse.

Heather et Oliver ont fui vers les collines, des endroits rustiques et reculés où les bonnes familles de la Nouvelle-Angleterre n'iraient jamais.

Des mois passèrent avant qu’Heather ne soit retrouvée, ramenée à la famille par un bûcheron taciturne. Malade et presque catatonique, Heather ne se réveillait que pour boire et manger, tout en babillant, "il m'attend, dans la terre et les arbres il m'attend". Quand sa famille l'implorait d'oublier le garçon irlandais... »

« ... ... » Erich rit dramatiquement à plein voix.

« Elle était prise d'un tel fou-rire qu'elle était dans l'incapacité d'articuler quoi que ce soit. "Oliver n'est que paillis et tourbe pour celui qui m'attend ..." babillait-elle.

Dans les semaines à venir, sa grossesse devint évidente, mais la graine qui germa en elle poussa lentement. Une année complète plus un mois plus tard, et le médecin et la sage-femme ont été appelés. Mais, toute comme Thomas Glamis, le nourrisson n'a jamais été vu dans la haute société.

Le médecin ne s'est jamais exprimé sur le sujet, mais la sage-femme a rapporté une naissance hideuse, un enfant noué a émergé, couvert de poils de la tête aux pieds, moins comme un manteau de fourrure, bien plus comme un tapis de mousse brune. Mais ce qui la terrifiait le plus, ce furent ses yeux sauvages, enfoncés dans un visage de bois sclérosé. La sage-femme a dit que, bien que l'enfant inspirait, il ne pleurait pas, malgré les larmes d'un liquide ambré qui a coulé des deux yeux terrifiés.

La famille a disparu de la société, s'enfermant dans McBriar Manor. Les serviteurs ont aussi démissionné ou disparu, mais il n'y a pas eu de funérailles au cours des 34 dernières années depuis la naissance de l'enfant noué.

Parfois, les enfants du quartier lancent négligemment une balle de baseball dans leurs jardins envahis par la végétation, mais aucun d'entre eux n'est assez téméraire pour entrer dans ce sinistre domaine sylvestre. »

Soudain, Erich remarque sa bière. I have forgotten to sip even a single drop!

Alors qu'Adrien goutte sa bière, son esprit scientifique est mobilisé par ces récits..... Il est démangé par l'idée de prendre des notes et essaye de retenir un maximum

Morgan Kane lance 3d6 et obtient 15 (6, 3, 6)

Il cherche dans sa mémoire une histoire équivalente, afférente à son domaine d'étude.

Morgan Kane lance 3d6 et obtient 11 (5, 5, 1)

Eustache écoute tout cela avec grande attention... Puis il dit dans son meilleur anglais :

« Accepteriez vous que je prenne quelques notes, très cher hôte ? Mon métier consiste en effet à étudier les histoires de ce genre... Ceci dit, je comprendrais tout à fait votre refus. Certains préfèrent en effet qu'elles ne soient pas écrites, pour pouvoir les transmettre uniquement à des personnes de leur choix, suffisamment réceptives pour les écouter comme il se doit. »

Adrien se rappelle d'une histoire berbère. Dans son meilleur anglais, pour les oreilles écossaises de leurs hôtes.

« Je vais vous parler d'une histoire malheureusement trop réelle à mon goût...

Oncle Saddek se souvient bien d’une soirée de printemps ou d’été. Il faisait clair de lune, nous étions dans la courette, Khalti, Baya et moi. Khalti me racontait pour la vingtième fois l’histoire de la voleuse de vie que le bon dieu voulut confondre (…). L’histoire avait d’ailleurs ses variantes (…). Mais l’idée était la même.

Et oncle Saddek avait continué de parler ce même langage par lequel il aimait traduire des jours en terre de Kabylie et il avait demandé à Yahia " tu te rappelles l’histoire de Mqidech-la-misère, l’Ogresse aveugle, qui ne dort et n’a pas sommeil "?

Au village de Tasga, les fils disparaissaient à chaque soir au point de la nuit depuis 1 semaine, au clair de la Lune. C'était l'époque de l'invasion des gens du Nord. Le mur répercutait sans fin et démesurément les cris de ces femelles à qui l’on enlève leurs petits. Plus personne ne pensait au respect des convenances et dans le deuil à la fois immense et général qui frappait tout Tasga, les femmes de toutes les maisons coudoyaient tous les hommes dans la rue. C’était l’heure où partaient les mobilisés. C’est que tout avait changé depuis que les hommes devaient partir. C’était donc cela la guerre ! Tasga ne se remettait pas du mal dont elle souffrait.

Vous comprenez que l'ogresse qui enlève les enfants, c'est la Guerre. Aveugle aux souffrances humaines! J'avoue humblement avoir côtoyé l'ogresse moi-même... Mais de loin, Dieu merci! »

Dit Adrien en évoquant son service militaire

adapté de https://journals.openedition.org/multilinguales/1602. Morgan, a toi d'étoffer le récit si tu veux!

L'écossais donne son accord. Jean-Philippe lui parle de sir James et de la fête qu'il doit donner le lendemain. ll répond, laconique:



« Il s'agit, semble-t-il, d'une sorte de bal masqué. De nombreux invités sont prévus et, à ce que l'on dit, ce bal aurait un rapport avec Jack l'Éventreur. »

C'est tout ce que sait le vieux O'Donohue ou, en tout cas, c'est tout ce qu'il veut bien dire. Puis, il se ferme comme une huître et vous fait nettement comprendre que l'hospitalité a ses limites et que l'on est tenu d'en respecter les règles. Puis, souhaitant une bonne nuit à la compagnie, il va se coucher.

La salle est toute vôtre.

« Oups ! », dit Eustache une fois notre hôte parti. « J'espère ne pas l'avoir vexé avec mon envie de prendre des notes... »

Il réfléchit un moment.

« Je crains cependant qu'il se soit refermé dès que nous avons parlé du bal... Peut-être n'y est-il pas invité et en est-il courroucé... »

Jean-Philippe renchérit:

« Je suis d'accord avec vous, monsieur. Les gens du village auraient aimé être invités...

Erich, avez-vous besoin de personnel pour la journée de demain ? Quelques centaines de shillings je crois...
Une douzaine de personnes avec le transport et les costumes... »

Erich hoche la tête distraitement. « D'accord. Je vais te déranger pour faire les arrangements. »

Puis il se tourne vers Charlotte :
« Madame Touttain, si votre comportement taciturne est causé par l'inquiétude sur votre dispensaire, je vous conseillerais d'apprendre l'art de la délégation :
Laissez vos employés de confiance en charge de vos affaires, puis laissez-les faire. »

Il attend ... assez longtemps pour que quelqu'un d'autre commence à parler, avant de les interrompre assez brusquement.

« Ahem ... Si votre terrible maladie est la cause de votre apathie, je vous implore de prendre courage dans vos compagnons de voyage.
C'est tout à fait possible que Princeps est la solution de votre trouble curieuse, et sinon, des choses intéressantes se passent toujours autour de vous ...
En fait c'est justement cela qui m'a attiré vers vous, et cela m'attire même maintenant.
Quelque chose d'intéressant nous mènera à la solution de votre énigme.
Je le garantis. »

Rubbish!
You don't believe a word of it, do you Erich?
She is but the wriggling bait,
A hook to draw the hidden ones out of their esoteric exile ...

Erich empile ses mains sur ses jambes croisées, incline la tête et sourit mécaniquement.

Adrien se sent " hors sol" en face de cet échange et attend la réaction de l' écossais ....

Elisabeth-la-tornade organise la pièce pour la nuit. Elle tend une tenture entre ses messieurs et ses dames.

Plus tard, elle se confie en chuchotant à Charlotte


« Je sais que je peux être caustique... Mais j'ai vraiment peur de ce... ce bacille.
Dans le fond, Charlotte, tu es beaucoup trop semblable à moi... les 2 aimants se repoussent.

Amies ? »

Eustache souhaite une bonne nuit à ses compagnons, fait autant de toilette qu'il est possible d'en faire ici et se couche rapidement… A son âge, le sommeil est précieux.

Adrien se couche comme il peut ...

Mardi 29 mai

Dès le réveil, Elisabeth manifeste le désir de se rendre en la demeure du gentilhomme écossais le plus rapidement possible. Mais maintenant que vous commencez à vous familiariser avec la mentalité des habitants de ce charmant village, vous comprendrez aisément qu'avant d'obtenir une réponse concise et claire, il faudra faire preuve de patience et d'humour.

Votre hôte n'est pas du tout pressé et il semble même qu'il éprouve maintenant un léger agacement à votre égard. A l'heure du repas du matin le vieux O'Donohue se décidera enfin à parler :



« "Bon, de toute façon, Paul Fergusson, le fils de Simon Fergusson, le maréchal ferrant, se charge de conduire les invités au bal de sir Princeps. Il les prend à la gare et les conduit au château. Il assure ainsi une navette régulière toutes les heures. Ce n'est vraiment pas la peine de s'affoler et de gesticuler inutilement. Paul ne commence son service qu'à quatorze heures.

Alors, pourquoi se mettre dans des états pareils ? Je vous jure, il y en a qui n'ont que ça à faire, se déguiser pour un bal ! Comme dirait Mary MacDouglas, la mère de Janet, la cadette, celle qui a épousé Paul Fergusson l'année dernière, excepté sir Princeps, qui est un homme bon et généreux, tous ces lords ne remuent leurs fesses que sur un air de musique ! Il y a des fois où l'on se sentirait devenir Irlandais !" »

Et sur ces fortes paroles, Patrick O'Donohue quitte sur le champ son domicile et se rend à la taverne.
Il semble que Jean-Philippe ait TRES mal organisé ce voyage en Écosse... Adrien a fait mieux jusqu'à Londres...

« Avec plaisir ! », dit Eustache. « Un bon petit déjeuner pour être en pleine forme ! Ensuite, une bonne promenade au cours de laquelle nous pourrons faire le point… Nous avons en effet parlé de la manière d'aborder notre hôte mais pas de ce que nous allons lui demander exactement. En quoi va-t-il pouvoir nous aider et, surtout, l'être humain étant ce qu'il est, que pouvons-nous lui offrir en échange ? Il s'agit que nous soyons tous bien d'accord histoire de ne le harceler ni de questions, ni de réponses dissonantes… »