Puis, le tourbillon effréné de l'Histoire vous entraîne de nouveau dans sa course folle. Plus de crimes, plus de scènes de batailles, des monstres, des laissés pour compte, tous ceux que la nature a défavorisé, des êtres grossiers et disgracieux vont et viennent sur la scène du passé, grotesque parade d'infortunés infirmes. Boiteux, mutilés, estropiés, aveugles, lépreux, galeux, mendiants, débiles et scrofuleux exhibent leurs plaies et leurs différences sous le nez de passants scandalisés. La lie de l'humanité ose s'exposer au grand jour. Cette frange du peuple rejetée par la société secoue votre conscience. La cathédrale Notre-Dame se profile près de cette cour des Miracles.
Enfin, c'est au tour des êtres maléfiques d'apparaître. Vampires, loups-garous. sorciers, goules et autres créatures démoniaques se joignent à la farandole infern-le. Souvent, ils se confondent avec ces miséreux. Rejetés eux-aussi par ces gens "normatifs', on comprend aisément qu'ils se soient réfugiés dans leurs vices ou leurs handicaps comme pour affirmer et assumer une différence monstrueuse. Enfin, ces bonnes gens les qualifient comme tel...
Rejetés par tous, ces êtres égarés trouvent dans le crime une place et une fonction sociales. Rongés par la rancoeur, l'ivresse et la volupté du crime les gagnent quand ils peuvent se venger de leurs difformités sur d'innocentes victimes.
De nouveau, l'image est plus nette, plus réelle. Un homme en haillons est poursuivi par une bande de paysans armés. La forêt est dense et les rayons de la lune ont du mal à percer l'épais feuillage. Un prêtre vociférant conduit la chasse. De sa voix puissante, il excite les chiens. Bientôt, à bout de souffle, la victime s'écroule lourdement dans un buisson tout proche. Cet homme paraît la soixantaine. Blême, il respire avec peine.
Vous voyez une jeune fille, charbonnière de son état, entrer dans le buisson pendant que des chiens foncent sur l'homme de l'autre côté. Malheureusement, vous n'avez pas l'usage de vos jambes. Cris de frayeur et de douleur de l'adolescente, grognements des chiens, hurlement d'un viel homme, hors de votre vue...
Vous reprennez contrôle de vos corps pour vous joindre aux paysans et entrer dans le bosquet. La jeune fille est morte, lacérée. Le vieil homme, couteau à la main, se bat contre les 2 chiens.
Un paysan, peut-être le maître des chiens, crit:
« Vil loup-garou! Tu as tué la jeune Pernelle! Sois maudit! »
Tuer son ou ses agresseurs ne ramènera malheureusement pas la jeune fille à la vie, mais les paysans semblent vouloir en découdre. Que faites-vous ?
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