Charlotte sert tout le monde, puis elle en dernier, et prend place sur une petite chaise pour faire face à ses hôtes -pour la plupart assis sur le sofa-
« De cette affaire, je ne sais presque rien ... » commence-t-elle
« J'ignore qui m'a enlevée, j'ignore également pourquoi. »
« Nous avons été retenus dans une sorte d'asile pour aliénés »
« Je ne saurais dire qui était l'instigateur de cette ignominie et encore moins par quel truchement nous avons été empoisonnés. »
« Il y existerait quelque part une sorte d'antidote, et nos jours sont comptés. »

Quelqu'un frappe alors à la porte...

Charlotte va à la porte pour ouvrir ....
« Bonjour.
De quoi s'agit-il ? »
demande la jeune femme qui ouvre la porte

Pendant que Charlotte explique son manque d'information sur "l'affaire Jeanne d'Arc", je la regarde sans une seule agitation ou mouvement sur ma chaise, la tête penchée sur le côté d'un air interrogateur.

Like a mystery wrapped in an engima ...

... irresistible !

Quand quelqu'un frappe la porte, je murmure :

« J'espère que ce n'est pas des journalistes-charognards ... »

« Humf !
Entrez-donc ! » dit la demoiselle en s'écartant pour laisser le visiteur accéder au corridor et à sa porte ouverte sur le salon
« Il y a là quelques personnes concernées ...
Dommage que vous ayez manqué ma maigre introduction du sujet énonçant toutes mes ignorances concernant cette question,
mais vous arrivez juste à temps pour entendre les participations des autres qui vous éclaireront sans doute ... » dit la demoiselle sur le ton le plus sérieux
« Puis-je vous offrir une tasse de thé ? » ajoute-t-elle en le dirigeant vers le salon après avoir soigneusement refermé à triple tour sa porte d'entrée

La volcanique Élisabeth se lève alors


« Assez! Ceci c'est pas une scène d'une farce de Feydeau.
Il n'y a pas d'amant caché dans le garde-robe! »

Elle se tourne vers Charlotte

« N'est-ce pas ? »

Puis se retourne vers les nouveaux venus

« Ni un moulin. Messieurs, un peu de retenue, que diable!
Nous sommes condamnés à la mort, certes, mais pas à la promiscuité! »

Elle vérifie que la porte est bien fermée pour éviter que la parade continue...

« non pas ! » répond Charlotte
« aucun amant, aucun placard ... »
dit-elle en servant une tasse de thé pour le nouvel arrivant
« Monsieur se présentera de lui-même et vous choisirez de partager -ou non- avec lui ce que vous voulez bien ... »
dit-elle en lui tendant la tasse servie

...

un poil pincée, elle ajoute pour le reste de l'assistance : /« En ce qui me concerne, je commence à me demander
si ma présence est plus utile avec vous dans ce salon ou dans les ateliers du foyer social que je dirige ...
Vous n'aurez qu'à me dire à la fin de vos discussion si vous avez une piste sérieuse pour cet antidote,
ou s'il faut que je commence à préparer ma succession ... »

Eustache Durousseau se tourne vers Elisabeth.

« Je comprends votre agacement, Mademoiselle, et vous prie de bien vouloir m'excuser d'arriver ainsi sans m'être fait annoncer à l'avance... Je puis cependant vous affirmer que je suis à l'opposé de considérer tout ceci comme un farce ! Bien au contraire, je prends ce qui vous est arrivé on ne peut plus au sérieux... Permettez-moi de me présenter : je me nomme Eustache Durousseau. Je suis journaliste et ai tout simplement décidé de mettre toutes mes capacités d'investigation à votre service... Vous devez certainement vous dire que je suis un homme en quête d'un article sensationnel, comme bon nombre de mes confrères... Je peux cependant vous garantir que non. Je n'officie que dans un tout petit journal et m'en satisfait entièrement. La gloire ne m'intéresse pas. Quant à la fortune, elle m'a déjà souri. Je n'en ai nul besoin non plus. Par contre, j'ai des relations importantes et je suis persuadé qu'elle contribueront à vous aider en nous ouvrant les bonnes portes lorsque nous en aurons besoin... Et je vous jure sur mon honneur de ne rien publier que vous n'ayez précédemment relu et auquel vous n'ayez donné votre plein consentement. »

Eustache se tourne alors vers Charlotte.

« Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, Mademoiselle, nous aurons encore besoin de vos éclaircissements. En tant que victime, il y a sûrement des choses que vous savez et qui seront précieuses pour nous permettre d'avancer. Les enquêtes avancent le plus souvent grâce à des faits qui paraissent totalement dénués d'intérêt au premier abord, mais qui s'avèrent essentiels une fois qu'ils sont recoupés et agencés avec d'autres. »

Puis il se tourne vers Erich...

« Ne me dites rien... Il me semble vous connaître... M. Morphy ! Les journaux parlent beaucoup de vous... D'aucun vous prennent pour un riche illuminé, voire quelqu'un de peu recommandable... Ce n'est pas mon opinion ! Je vous imagine plutôt comme quelqu'un qui ne mâche pas ses mots. Et en vous voyant ici, alors que vous ne faites pas partie des victimes de cette terrible affaire, me voilà confirmé dans mon idée : vous êtes venu mettre vos capacités et vos ressources au service de ces personnes, tout comme moi... Je pense que nous allons bien nous entendre. »

Puis il regarde finalement Adrien.

« Soyez assuré que je vais faire tout ce que je peux pour vous aider... Tout mon temps vous sera désormais consacré et, si jamais nous pouvons trouver la solution de ce mystère, ce sera ma seule récompense. Je suis à un âge où me rendre utile est la seule chose qui m'intéresse. »

ok

Adrien sourit chaleureusement aux deux femmes, avec empathie et impressionné par leur énergie et leur volonté de se battre.

" Bonjour messieurs. Je me présente, Adrien Presle, le fils de Gaston Presle. Je suis anthropologue. Je n'ai pas la malchance d'être parmi les victimes potentielles pour le moment. Je suis intervenu tout comme vous, pour les aider. J'ai eu la chance de pouvoir leur fournir un renseignement."

Il creuse sa mémoire au sujet de ces deux personnages.

Adrien se souvient que Erich Morphy est un riche industriel, qui a fait fortune dans l'acier. Sans être millionnaire en dollars, il est
multimillionnaire en francs. Intéressant... 3 millions d'euros de maintenant, tout de même

Lorsqu'Erich regarde le brouhaha grandissant, il croise ses jambes et empile ses mains sur son genou : trop débonnaire !
Malgré sa posture sereine, le front d'Erich se froncer de colère et de dégoût ... brièvement. Fermant les yeux, il prend un profond inspiration. Il ouvre les yeux, sourit grand et expire de manière audible.

« Bien entendu, et bien rencontré, M. Durousseau. J'espère que vous n'avez pas l'impression fautive que j'ai fui les journalistes de mon pays ; mais plutôt, j'ai été attiré par les esprits européens éclairés. Vous et moi, nous voyons les choses du même œil ... peut-être. »

Quand la conversation se relâche, il intervient encore : « en fait, c'est clair que votre profession n'a pas d'avenir. Dans un futur proche, grâce à l'évolution des technologies comme le télégraphe et le téléphone, l'esprit des personnes du pays lointains sera connectées par des engrenages et des fils placées directement dans nos cerveaux.

Évidemment, cela sera la ... comment dit-on "death toll" ... le sondage du cloche du mort ? Gémissement de la banshee alors, pour journalisme ...

Sans parler de la mort d'illusion de l'identité individuelle ... mais cela ne surprendra pas les éclairés. »

Erich hoche la tête, un geste souligné par son immobilité autrement sculpturale. « Oui, mademoiselle Touttain. Ne nous privez pas encore de votre compagnie ou de votre histoire. Souvent, les détails les plus banales cachent les significations les plus profondes. »

« J'ai aussi hâte d'entendre votre histoire, Monsieur Presle, et la façon dont vous en êtes venu à être impliqué dans cette affaire. Et ne manquez pas le moindre détail dont cela pourrait être la clé pour trouver une voie concrète à suivre. »

Erich prends une gorgée du thé, puis renifle l'air. « Je suppose que vous avez déjà envisagé des remèdes à votre état disponibles ici, mais ...

Quand j'étais un client de Docteur Sigmund Freud à Vienna, il a obtenu des résultats thérapeutiques surprenants avec des drogues comme la cocaïne dans sa pratique.

Ceci est un dispensaire : peut-être le remède est-il sous notre nez ? »

Adrien : "« C'est bien simple, visitant l'exposition universelle, je m'étais arrêté pour déjeuner dans une dépendance du pavillon américain, lorsque des allemands assis à la table voisine, ont commencé à tenir des propos étrange, en faisant référence à leur maître et à des personnes qui, étant impliquées, se trouvaient présentes au pavillon hindou.

Curieux d'en savoir plus, je m'y suis rendu et j'ai eu la surprise de constater que les personnes en question étaient nos amies ici présentes. Un membre du personnel du pavillon leur a donné en référence un écossais et l'allemand qui écoutait est sorti. J'ai décidé d'intervenir en conseillant de téléphoner ou d'envoyer un télégramme à l' écossais pour l'avertir.

Nous avons décidé de nous rendre en Ecosse »"