Maître du jeu
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Inscription : Nov 2013 Message(s) : 5030
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Keyradin a écrit : Mais si vous préférez, on peut les recopier ici pour plus de simplicité. Perso je trouverais cela plus simple, alors encore plus pour le éventuels nouveaux qui pourraient mal connaitre les embranchements du forum ! Du coup, je me permets de prendre l'initiative de recopier ici les tranches de vie de chacun : Libre à toi de déplacer/supprimer ce message au besoin, Key. A partir de maintenant, la suite de ce post s'adresse à tous les membres du site.
----------------------------------------------------- Tranches de vies individuelles (Deux points à donner pour un texte, un point à donner pour un second récit)------------------------------------------- De l'équipe "Piou Piou Power", composée de : - CAThanatos alias Quetzal Cuauhtzin, Bretteuse Tengu.
(TdV individuelle dans le spoiler ci-dessous)
► Afficher spoiler Ok, jambes fléchies. Surveille tes appuis. Regarde-le. Une feinte et...« Ouch ! »Un coup était parti, mais pas le sien. Et heureusement pour Quetzal en lieu et place d'une pointe d'épée, c'était une jambe qui l'avait fauchée. Les fesses à terre, la jeune Tengu tentait de reprendre ses esprits tandis que la lame de son bisaïeul continuait de la toiser. « Allez, debout ! Et te focalise pas que sur mon arme. »A cet instant, sans doute ne mesurait-elle pas que peu de filles de son âge avaient l'opportunité de s'entraîner avec un arrière-grand-père escrimeur. D'un autre côté, peu de filles de son âge avaient aussi un père capable d'en convoquer le fantôme. « Quand même, c'était pas loyal... »La Tengu ne dut paraître très convaincante tant même elle n'y croyait pas vraiment. Elle se remit péniblement sur ses jambes, redressant sa capuche par-dessus ses plumes blanches. Un geste devenu presque naturel quand bien même elle n'en connaissait pas la raison réelle. Qu'importe si ça leur avait permis d'éviter les emmerdes jusque là. Ou baisser la fréquence des emmerdes tout du moins. Soufflant lourdement, Quetzal se concentra sur ce qui l'entourait comme son aïeul lui avait appris. Le vent dans les feuilles, le murmure du ruisseau en contrebas, les aspérités du sol, tout. Elle essaya de lui donner un, deux, trois coups. Et à chaque fois, il la corrigeait ou la félicitait. Mais jamais elle n'arrivait à le toucher. « Prends ton temps, sois patiente. »Quand il avait paru évident que leur famille ne serait jamais vraiment à l’abri de leurs poursuivants, ses parents s'étaient mis d'accord pour lui apprendre à se défendre. Et, surtout, répliquer. L'une et l'autre avaient essayé de lui enseigner leur discipline respective mais la gamine n'avait jamais été capable de s'intéresser à la magie. Ce fut finalement de son arrière-grand-père qu'elle choisit d'apprendre l'art de l'épée dès l'âge où elle put en tenir une. Et, si elle aimait ses parents, lui elle l'admirait. Et elle se sentait presque plus proche de son fantôme que de n'importe quel autre vivant qu'elle avait pu connaître durant sa courte vie. Les deux adversaires enchaînèrent quelques fentes, parades, contres comme une chorégraphie bien préparée mais Quetzal, et à l'inverse de son partenaire ectoplasmique, commençait à souffler lourdement sous le rythme imposé. Alors, par son jeune esprit de contradiction, la jeune fille choisit d'ignorer la consigne de son grand père et profita d'une parade pour plonger entre les jambes du fantôme. D'une roulade elle se retrouva derrière lui et, s'il put esquiver la taillade qu'elle tenta de lui placer derrière la jambe, il ne put l'empêcher le coup à sa main lorsqu'il se retourna et lâcha son arme dans la foulée. Encore tout à son combat Quetzal, nerveuse, tenait sa garde, ne réalisant pas que la contre-attaque ne viendrait pas et qu'elle avait, pour la première fois, réussi à vaincre son maître. Ce dernier se contenta de sourire. « Pas mal gamine. »
- Magus alias Izel Cuauhtzin, Spirite Tengu.
(TdV individuelle dans le spoiler ci-dessous)
► Afficher spoiler Le Héraut... Plus les Printemps passaient, plus ses demandes étaient exigeantes. Ce dernier s'était de nouveau manifesté, promettant mille autres maux si on n'accordait le «blanc élu» offert sur un autel d'argent par son Tlacaelel. Izel, un de ces futurs Tlacaelel, ces prêtres polythéiste des plus respectés faisant office de passerelle entre monde matériel et spirituel, recherchait réponses à ses dilemmes intérieurs en méditant au sein du Cercle Sacré. Ou plutôt en essayant de méditer, car si on lui avait toujours sans cesse ressassé de se montrer imperturbable émotionnellement parlant en vue de ses prochaines fonctions, il était là, aujourd'hui, à fixer tantôt son poignard, tantôt les pierres d'obsidienne des lieux, de ses yeux ambres prompts à pleurer de rage, de tristesse... ou de dépit. Izel deviendra un Tlacaelel, il le fallait ; son père s'en était assuré, s'en assure, et s'en assurera. C'était donc en vue de reprendre le flambeau familial que le jeune Cuauhtzin avait communié avec les messagers éthérés aux côtés de son paternel, accompagné de nombreux autres hommes tout aussi respectables. Le Héraut était revenu, ce dernier s'étant montré extrêmement pressant à vouloir assouvir cette soif de sang pur, ayant ressenti la présence d'un «blanc élu» en ces contrées aviaires. «Il» le voulait avant l'équinoxe d'automne, signifiant de ce fait qu ' «Il» n'avait pas -ou plus- envie d'attendre que le «blanc élu» ne grandisse avant de le sacrifier, contrairement aux autres étant passés par là jusqu'à présent. Sauf qu'il n'avait même pas eu besoin de mentionner ce détail pour qu'Izel comprenne que la seule personne marquée en tant que tel, celle désignée à satisfaire l'appétit surnaturel issu des prophéties antiques n'était ni plus ni moins que... Quetzal, sa propre fille. Étant sortie de son œuf avec des plumes blanches sur sa tête de corbillat, les anciens avaient tenu à rassurer les jeunes parents en prétendant que cela était peut-être dû au fait qu'elle était née le jour le plus froid de l'hiver. Izel aurait aimé qu'ils aient raison, ce n'était pas le cas. Il en avait maintenant la certitude... et quelle certitude ! Et puisqu'une bonne nouvelle ne venait jamais seule, son père désirait ardemment que son fils ne réalisât cette ultime épreuve des Dieux de sa main, car cela constituerait aux yeux de tous la preuve irréfutable que celui-ci serait un Tlacaelel digne de ce nom. Le salut des siens dépendant de sa capacité à tuer son unique enfant de façon rituelle -matière dont le Tengu était loin d'être un mauvais élève- la question ne devrait même pas se poser. Alors pourquoi se la posait-il ? Submergé par diverses émotions, Izel n'arrivait plus à réfléchir, n'arrivant qu'à ressasser les derniers mots des prêtres à son égard. « Sauve notre peuple, octroie-toi cet honneur. »…« Octroie-toi cet honneur. »… …« C'est un honneur. »… ... …« Un honneur/Une horreur. »Un rire amer provenant d'une silhouette translucide, apparue entre les pierres obsidiennes, résonna dans les oreilles d'un Izel stupéfait.
- Et enfin de Kaochi alias Meztli Cuauhtzin (née Papantzi), Conjuratrice Tengu.
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► Afficher spoiler « Madame Cuau, quel bon vent vous amène ? »« L'odeur de vos jambons Levy. Ils sentent divinement bon. Je prendrais celui-là. Ainsi que ces saucisses. Vous avez des navets ? »« Bien sûr, et aussi de très beaux potirons. »« Demande si agneau. »« Bonne idée Zergie. » « Zergie demande si vous avez de l'agneau Levy. »« Dit milliers fois. Nom Zergoviath, pas Zergie. »« Mais ça te va tellement mieux, Zergie. »« Pas nom. »« Votre... petit animal est toujours aussi... charmant. »« Il est adorable. Hein mon Zergoviath que tu es adorable ? »« Pas adorable. Terrifiant. Protecteur. Pas adorable. »« Mais l'agneau n'est que pour les gens adorables, donc tu n'en veux pas ? »« Si. Agneau. Suis adorable... mais seulement pour agneau. »« Kikikikiki, très bien Zergie. »Meztli Cuauhtzin faisait les courses pour sa famille, comme presque chaque jour. Pour l'ancienne noble, devoir adopter la vie du peuple avait été difficile. Mais il avait bien fallu fuir le pays, pour pouvoir sauver la vie de sa petite Quetzal. Tradition stupide, stupide. Stupide marque et stupide héraut. Et stupide Izel qui reste sourd aux protestations de sa femme jusqu'à ce qu'un mort vienne lui dire la même chose. Heureusement, tous les talents de la tengu n'étaient pas gâchés dans cet exil. Ses pratiques alchimiques, si elles n'étaient pas toujours vues d'un très bon oeil, trouvaient toujours un public réceptif. Même si les demandes pour des poisons et potions d'amour étaient un peu trop fréquentes au goût de Meztli. Heureusement, Zergie, son fidéle protecteur, son vieil ami, était là pour décourager les clients avec qui il n'était pas possible de raisonner. « Voyons voir, nous avons visité Levy, Ivette, Alfronse... Sonegonde attend son onguent pour les verrues... Zelanda devrait bientôt avoir fini ma nouvelle robe, non ? Nous pourrions aller lui rendre visite pour constater l'avancement et... »« Observés ! »« Bwa ? Qui ? Où ? »« Devant. Là-bas. »D'une griffe, Zergoviath traça un trait sur le sol. Meztli suivit le trait. Oui, dans cet abre, il paraissait y avoir quelqu'un. « Alors ils nous ont retrouvé ? »« Oui. »« Pas déjà... ça fait à peine un mois et demi que nous sommes installés ici. C'est pas vrai... »« Boulangère avait dit autres tengus passés matin. »« Oui mais j'espérais que ce soit un hasard, qu'ils ne soient pas là pour nous. Il est tout seul ? »« Possible. »Meztli formula alors un plan très simple. Puisque l'observateur était seul, il était possible de l'éliminer. Il faudrait ensuite courir prévenir Izel et Quetzal et abandonner le bourg. Une marque de plus dans leur fuite en avant. Meztli détestait fuir, détestait ce constant déracinement. Mais entre son confort personnel et la vie de sa petite fille chéri, le choix était, hélas, facile. Son époux qui la regardait d'un air... comme si elle se plaignait tout le temps. La fille de nobles trouvait qu'elle avait fait beaucoup de sacrifices pour sauver leur fille. Alors elle avait bien le droit de geindre de temps à autre. « Mais d'abord nous allons récupérer la robe que fabrique Zelanda. »« Meztli. Vraiment ? » Note : Plus de détails sur ces personnages (en particulier les images de persos) sont disponibles en cliquant sur le lien suivant : viewtopic.php?f=345&t=4969----------------------------------------------------- De la "Team Bravache", composée de : - Cerwenn alias Levi [Nom de famille inconnu], Roublard/Barde Humain.
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► Afficher spoilerUn jeune homme marchait dans une rue de la cité de Merland, par une nuit embrumée. Une tunique élimée, qu’un poncho venait recouvrir. Une chemise de maille usée. Une rapière à son flanc, côtoyant une targe ayant connu des jours meilleurs. Un luth gratté par des doigts agiles, alors qu’une mélodie courrait sur les lèvres du bel inconnu à la pensée de sa dernière épopée : « [...] La femme du Duc était bonne. La femme du Duc était bonne. Et sa fille non moins friponne. Mille tentations dans ces draps de soie. Que de plaisir à caresser ces jolis minois. Oh que ces belles Dames ronronnent. Sans le supplice de la couronne. [...] »C’était un aventurier, à n’en point douter, et sa légende à Merland ne faisait que croître depuis son arrivée. Toutefois, comme son chant grivois pouvait le laisser supposer, l’heure du départ pour une nouvelle cité ne devait point tarder, tout du moins pour sa sécurité; bien que l’aventure (et les ennuis inhérents) lui tentasse, il estimait sans se tromper la haine d’un Duc malaisée à supporter. Ainsi, le jeune homme, libre d’esprit et libre comme l’air, libre de toutes les attaches auxquels les hommes se lient d’ordinaire, vagabondait-il de cité en cité. Selon ses dires, il avait tout vu, tout visité et, dans son errance, avait fait de tous les métiers. Néanmoins, d’un aveux sincère, il n’aimait rien tant que de vivre en aventurier : à ses yeux, rien ne valait l’extase du danger, le plaisir de conter les récits de ses exploits devant une audience avinée, et de séduire à ses risques les filles des cités traversées [bien que parfois accompagnées, ce qui entraînait une autre source de danger toute aussi attrayante]. Son chant s'achevant, il arriva devant la Donzelle à la bière, l’auberge où il avait loué une chambre depuis quelques temps. D'un oeil avertis, le jeune homme aperçu alors une affiche placardée près de la porte, laquelle affiche n’y étant point la veille. Saisi d’une curiosité qui lui était toute naturelle, il prit la peine de la lire : Recherche aventurier Tâche : Dénicher et vider un sanctuaire. Salaire : Une part du trésor (à négocier). Conditions d’embauche : - Doit être équipé pour le combat. - Doit être à l’aise avec le surnaturel. - Ne doit pas avoir peur de mourir. Si intéressé, demander Léana, au bar. Voilà bien ma veine! Songea-t'il. Une occasion de partir au loin pour une destination inconnue, avec la possibilité d'y dénicher de nouveaux récits à raconter, et avec une demoiselle en bonus. Quoi demander de mieux?Et alors qu’il méditait à l’aventure à venir, ouvrant la porte de l’établissement d’un coup de botte désinvolte, il entonna un second chant : « Buvons et chantons, compagnons. [...] »L’aventure le prenait au tournant et il partirait bientôt. Et avec un peu de chance, avant les chiens du Duc... - Loutre alias Ùbron [Nom de famille inconnu], Nain et ex-membre de la garde d'Errul [Je dirais Rôdeur ou Druide, sans toutefois en être certaine].
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► Afficher spoiler« C’EST TOI QUI NOUS A VENDU ? » *coup de fouet* « TU AS PREVENU L’ENNEMI ? » *coup de fouet* L’interrogatoire se poursuivait depuis des jours, des heures, ou des semaines, Ùbron n’était pas sûr car le temps ne s’écoulait pas normalement. Il continuait de ressasser les évènements dans sa tête. Depuis qu’il était dans la garde d’Errul, c’était la première fois qu’une mission finissait en fiasco pareil. La mission était simple : raid de nuit sur un village de gnomes et de nains à quelques kilomètres à la surface! Ça change des tribus de gobelins en souterrains, qui n’ont presque rien d’intéressant. Mais tout avait foiré. Les éclaireurs se sont fait repérer. Ses camarades avaient attaqué à l’aveugle. La garde a riposté rapidement. Les gnomes avaient des mages qui ont créé un mur de feu. Ce fut un carnage, des deux côtés. Ùbron n’avait pas fui, non, il s’était battu fièrement, il avait même été grièvement blessé. Il avait réussi péniblement à se traîner hors du conflit, et avait rampé jusqu’aux souterrains. Il pensait qu’il allait être soigné, qu’on allait le rassurer… Au lieu de quoi on l’avait trainé ici, on l’avait enchainé, et on le torturait depuis des lustres. Ses supérieurs ne croyaient pas son histoire, les troupes d’élites ne peuvent pas se faire avoir si facilement. Quelqu’un avait prévenu l’ennemi. Et ils n’avaient que lui sous la main. « DEPUIS QUAND TU TRAVAILLES POUR LA SURFACE ? » *coup de fouet* « Je n’ai... jamais travaillé... pour la surface. J’ai toujours été... fidèle à ma patrie. J’ai été formé... pour ça. » Ùbron s’évanouit au coup de fouet suivant. Cela était déjà arrivé plusieurs fois, les gardes l’emmenaient à l’infirmerie, où on le soignait pour continuer l’interrogatoire. « TU AVAIS PREVU D’AUTRES COUPS ? » Ça suffit. Vous êtes tous cinglés. Vous ne comprenez pas ce qui s’est passé. J’aurais dû m’enfuir et ne jamais revenir ici. Le vrai coupable doit être loin, je n'y suis pour rien... Si vous levez encore la main sur moi… *coup de fouet* Ùbron s’évanouit à nouveau. Enfin, c’est ce que croyaient ceux qui maniaient le fouet. Il profita de se retrouver seul face au clerc qui le rafistolait pour lui briser la nuque rapidement. Il sortit par une porte détournée pour éviter les gardes, et prit les jambes à son cou ans se retourner vers les galeries. Plus jamais, je n‘écouterai mon peuple. Les miens ne sont que des menteurs, des idiots… Désormais je vivrai seul parmi la nature. Les animaux sont honnêtes, eux. Plus jamais je ne vivrai enfermé. Terminée l’obscurité, elle n’apporte rien de bon. Je passerai des journées entières à regarder le soleil pour m’y habituer s’il le faut. Plus jamais, on ne me dirait quoi faire. Désormais, je suis maître de mon destin. - Et enfin de Bahamut alias Léana [Nom de famille inconnu], Conjuratrice Demi-Elfe.
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► Afficher spoiler« Père! Je l’ai trouvé ! »
Léana arriva dans la salle qui semblait inviolée depuis son départ. Elle y retrouva tous ses ouvrages et composants magiques tels qu’elle les avait laissés. Elle sourit fébrilement à l'idée de pouvoir enfin commencer le rite et sortit de son sac informe le livre presque trop ancien pour être lu.
« On va pouvoir y arriver père ! Je suis tellement heureuse. On va leur donner tort à tous ! Contre-nature… Impossible... Les dieux n’ont rien à voir à tout ça ! » Aucune réponse ne venait de son père. Il restait à son habitude sur son estrade improvisée à l’écouter ne livrant rien d’autre que son continuel rictus.
« Le livre de l’Elfe fou ». Un autre nom fut donné au recueil, mais le temps l’avait effacé des mémoires. Léana repensa à ce qu’elle avait traversé pour l’obtenir, mais cela en valait la peine. Plus elle lisait et plus elle se prenait d’obsession pour ces textes de formules et d’incantations arcaniques mêlées de récits mythologiques. Récits d’ailleurs assez troublants pour qu’elle en vienne à croire réellement à la folie de l’auteur. Léana ne sut combien de temps elle mit pour étudier le livre, mais les jours suivant furent longs et difficiles. Ses vivres s’amenuisaient avant de devenir progressivement gâtés et elle ne put non plus trouver un repos car ses courts sommeils furent tous imprégnés de cauchemars paraissant de plus en plus réels. Au moins la fraicheur humide de son refuge la préservait de l’implacable chaleur de l’extérieur, seul avantage de vivre dans une crypte. Ces détails étaient cependant négligeables pour Léana et sa persévérance et sa curiosité tinrent bon.
Léana déchiffra les dernières pages qui lui apprirent le secret interdit inscrit à l’encre pourpre. Celui d’appeler une âme d’un autre monde, là où aucun prêtre et magister n’ont et ne devraient avoir accès… mais pour Léana revoir son père valait plus que tous les risques et superstitions. Alors, profitant de la lueur de sa dernière bougie, elle brisa le silence sacré des morts en entamant le rituel prononçant les litanies à voix haute. Sous le regard des crânes déposés contre les murs, le livre semblait progressivement se régénérer et les écritures à se mouvoir.
Soudain, une détonation eut lieux devant elle, soufflant les os présents qui se mélangèrent à ceux de son père. Un portail apparut. D'abord de la taille d'un poing, il s'ouvrit comme s'il dilatait l'espace lui-même dans un son strident semblable à un cri interminable de nouveau-né. Léana plongea son regard dans l'abîme idem à celui entre les étoiles, avant de comprendre que celui-ci l'observa également. Une silhouette s'y dessina. Léana poussa un hurlement de terreur dont elle s'ignorait capable. La chose n'était ni naturelle, ni féerique. C’était une vision de délire grotesque hors-norme, ineffable en aucune langue intelligible à quiconque ayant encore sa raison. La créature se déplia et projeta des appendices en-dehors du portail qui s'appuyèrent sur le vide. Un son retentit.
« TU... ES... A... MOI... » Note : Pareillement, vous pouvez trouver davantage de détails sur ce trio de personnages (en particulier les images) en suivant ce lien : viewtopic.php?f=346&t=4970Message secret pour Cerwenn, Loutre, Bahamut, Keyradin, Arkane, CAThanatos, Kaochi. ________________________________________________________________________________ Tranches de vies communes (Un unique point à donner à votre histoire préférée)----------------------------------------------------- De l'équipe "Piou Piou Power" (Écrite par CAThanatos, Kaochi & Magus) :
► Afficher spoiler C'est inhabituel et donc intriguant. Une caravane entière, majoritairement tengu, se dirigeant vers le sud-ouest. Que font-ils ici ? En apercevoir autant d’un coup, dans ces régions éloignées, demeure exceptionnel. Je parle de ceux qui sont légitimement là, qui ne nous pourchassent pas. Ils sont bien une centaine dans cette caravane, dont des femmes et des enfants. Ca ne ressemble pas, vraiment pas, à une ruse élaborée pour endormir notre méfiance. On dirait plutôt des réfugiés. Je suis intriguée. « Et si nous allions voir ? » Je trépigne devant la proposition de maman ! Ca serait tellement bien, j'en peux plus de la roulotte.  Sans surprise, mon mari n'est pas d'accord, il est prudent. Ma fille paraît curieuse. Zergie observe un écureuil, mais demeure à mes côtés. « Voyons Izel, as-tu peur de paysans maintenant ? N'étais-tu pas Tlacaelel ? Et tu craindrais des gens de rien ? Après tous les assassins, tous les ennemis lancés à notre poursuite, tu me surprends. » Meztli, Meztli, Meztli... Je t'adore mais parfois, t'as vraiment une tête de linotte… A croire que je me suis retrouvé avec deux enfants au lieu d'un ! Je n'ai pas envie de lui rappeler que ce sont justement des “voyageurs errants” qui ont tenté de nous empoisonner le mois dernier. Et celui d'avant. Et ils auraient réussi sans l'éternelle vigilance de Zyanya, l'a-t-elle oublié ?  Des tueurs dans leurs roulottes ? Vraiment, ses craintes ne sont pas fondées. On pourrait nous reconnaitre, croit-il. Vraiment ? Zergie restera dans la nôtre, de roulotte, il se fera discret. « Cache bien tes plumes, ma chérie », dis-je une dernière fois à Queztal avant que la caravane n'arrive bientôt à notre hauteur.  M'enfin... nul besoin d'en faire une scène -qu'elle oublierait sûrement dans l'heure- même si je lui fais le bec lorsqu'elle mentionne “l'ancien moi” : c'est justement pour le fuir qu'on a pris la route depuis presque douze printemps, et si c'est loin d'être facile tous les jours, il me suffit de croiser le regard de notre fille, de voir à quel point “notre p'tit Piou” a grandi, pour me dire que je ne regrette nullement ce choix ! Je ralentis notre roulotte, révoque mon aieul dans ma conscience dans la foulée, puis, moi aussi contaminé par l'intérêt familial pour cette caravane, je baisse ma garde : peut-être que Meztli a raison. Je la laisse les aborder. « Bonjour, quel drôle de vent vous amène ici ? » Nous faisons maintenant halte dans un relais et c’est super de rencontrer des Tengus qui essaient pas de nous tuer. Je peux même discuter avec des enfants de mon âge, ça change des parents, Zyanya et Zergie.  Leur nombre ne me dit rien qui vaille, d’autant plus que certains d’entre eux parlent d’exil. Généreusement invités à manger à leur table, je veux en savoir davantage en leur demandant les détails. Que j'appréhende. J'aurais mieux fait de me le clouer ! « L'eau est devenue imbuvable, les vermines prolifèrent, nos cultures sont mortes... on est parti avec le peu qui nous restait avant que les autres châtiments n'arrivent. Et ça continuera tant que les Tlacaelels n'auront pas sacrifié... Mais... »Le chef de table approche soudainement ses lunettes de mon bec. « Ces marques... vous êtes un Tlacaelel ! Vous allez retrouver le Blanc Elu et tout ira mieux, hein ? Pouvez-vous au moins prier pour ceux tombés ? Pitié, ô, grand Tlacaelel ! »J'ai la chair de poule, je suis paralysé. Mais plus que des suppliques désespérées et réactions du vieux corbeau, j'ai peur de celles de Quetzal. Nos pupilles se croisent... et je sens qu'elle a compris.  Mon regard se noie dans celui de papa. Et lui qu'est d'habitude si rassurant, j'y trouve que de la peur. Pourquoi ? Je suis pas sûre de piger ce que le vieux raconte. Ou pas sûre d'avoir envie. Des yeux je cherche du secours chez maman puis chez les jeunes Tengus. Mais rien. « Le... blanc élu ? »Le meneur me regarde, les yeux écarquillés. « Mais oui voyons ! Celui de blanc marqué ! Sans son sacrifice, notre pays est condamné ! Ton père t'en a forcément parlé. »Non. Ni lui, ni maman. Pas même Zyanya. Je foudroie mes parents du regard. Machinalement, je tire encore plus ma capuche sur ma tête tandis que les larmes me montent aux yeux. « Mais non, c'est pas... j'ai pas... »Je me lève nerveusement puis titube puis me rattrape puis sors brutalement et m'enfuis dans la nuit. Ils m'ont tous menti ? A moi ? ----------------------------------------------------- De la "Team Bravache" (Écrite par Cerwenn, Loutre & Bahamut) :
► Afficher spoilerLéana tenta d’allumer un feu tandis que Levi lança quelques traits d’esprit pour alléger l’atmosphère. C’était pour ça qu’il aimait autant les tavernes, au moins l’ambiance était toujours au beau fixe avec des serveuses aux yeux de biches, parfois de la musique et avec un peu de chance une bagarre d’ivrognes. Il s’assit sur une souche qui le fit immédiatement regretter la banquette de celle du « Cheval Fougueux ». En se remémorant ses lieux de repos favoris, il n’arrivait plus à remettre un nom pour celle dans laquelle il vit pour la première fois Léana, un peu paumée. Impossible de se douter à l’époque qu’elle allait devenir son employeur, compagne d’aventure et au vue des ses longues jambes, pour une demie-elfe, il n’aurait pas refusé d’être un peu plus. Il arrêta brusquement ses rêveries troublé par les reflets des flammes naissantes dans les yeux de Bimö, le gorille suivant le nain, qui le regardait fixement affichant un air patibulaire.
Ùbron ne fit rien pour attendrir son acolyte, tous deux assis en retrait. Sa main passa dans sa barbe à la même vitesse que les volutes de fumée s’élevaient. Il regarda pensivement la jeune femme s’occuper du feu et le ménestrel lui faire les yeux doux. Il n'avait rien demandé à personne, une séance de chasse banale dans sa forêt pour se préparer à l’hiver s’était transformée en sauvetage in extrémis. Il s’était juré de ne plus se mêler aux affaires des autres, mais voir deux personnes se faire bouffer tout cru ne lui plaisait pas non plus. Voilà ce qui se passait quand deux citadins se promènent dans les bois et tombent sur le nid d'une vouivre en colère... Les deux étrangers avaient tenté de le remercier mais Ùbron s’intéressait plus à retrouver sa tranquillité qu’aux récompenses. Apparemment la fille était à la recherche d’un sanctuaire planqué ici. Ce genre d’histoires de trésors oubliés ne lui disait rien de bon. Un machin magique ancestral, ça peut vous péter à la figure quand vous ne vous y attendez pas. Ùbron avait cependant accepté de les escorter jusqu’à ce lieu. Sans lui les deux compères finiront dans le bide d’une autre bestiole et plus vite ils trouveront leur bicoque maudite et plus vite ils partiront !
Le sanctuaire était aussi dans l’esprit de Léana. Elle ne savait pas ce que l’entité allait faire de l’orbe qui devait s’y trouver ni même s’ils cherchaient au bon endroit. Après Levi, le nain avait accepté de la suivre mais elle espérait ne pas les mener à leur perte. Sa motivation était égoïste mais comment dire qu’une chose indescriptiblement horrible pouvant prendre possession d’elle l’avait obligée à partir chercher des artefacts ? Allaient-ils continuer en le sachant ? Avait-elle une chance sans eux ? Elle avait échoué à l’Académie et échoué à faire revenir son père alors une fois un nouvel échec ne serait pas surprenant. Son plus grand succès était d’avoir trouvé le livre qui a permis d’invoquer involontairement l’entité. Une sacrée réussite ! Le monstre en elle offert par l’entité n’était pas intervenu lors de la rencontre avec la vouivre. Elle ne savait pas pourquoi mais elle en était bien heureuse comme ça. Elle redoutait la réaction des autres s’il apparaissait et préférerait éviter d’y penser.
Levi avait fini de déballer les vivres. Après avoir frôlé la mort rien de tel qu’un repas frugal au cœur d’une forêt inhospitalière ! Devant le lourd silence entrecoupé par le crépitement des flammes et les grognements glaçant du gorille, il se racla la gorge un peu gêné et essaya une nouvelle blague entendue cette-fois de la bouche envinassée d’un camarade pilier de comptoir. Un humour grassement grivois, adouci par les soins de l’artiste, qui réussit à arracher un rire franc au nain et un rictus mystérieux à la demi-elfe. Tous se rapprochèrent du foyer. Ùbron eut droit au dernier morceau de tarte que la grosse Denise avait donné à Levi avant de partir, c’était la moindre des choses pour le héros du jour ! Elle était un peu vieille mais le nain ne l’avait pas remarqué… Ils parlèrent un peu plus d’eux et beaucoup de ce qu’ils devaient faire pour le lendemain. La soirée passa rapidement pour ce trio réuni par le destin. Úbron donna des conseils sur la forêt. Léana essaya d'imaginer et d'anticiper la suite. Levi, inspiré par les étoiles et la situation joua un petit air sur luth. ________________________________________________________________________________ J'espère que vous apprécierez ces textes, que je suis personnellement très heureuse de vous faire partager (et je ne pense pas me tromper en prétendant que ce soit pareil concernant mes camarades et "adversaires" d'écrits. Je sais que c'est dur de faire des choix, mais on espère sincèrement le plus de votes possibles afin que notre travail de groupe ne soit vain donc... à vos claviers ?
Edité : 07 Novembre 2018, 22:36 par Magus
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