La dame de la maison Rochelune ouvrit de grand yeux sous l'effet de la surprise.

« Les choses vont donc si mal ? »

Elle ne lui laissa pas le luxe de répondre. Elle mit la main sur l'épaule de Duncan.

« Nous n'avons pas de temps à perdre. Nous discuterons de ce qu'il c'est passé quand nous serons en mer. »

Elle sortit de la taverne et s'adressa aux hommes de son convoi.

« Vous allez maintenant suivre les ordres de Duncan. Il vous montrera le bateau sur lequel nous allons prendre place et il supervisera le chargement. »

Elle tapa dans ses mains et les hommes se preparèrent à suivre les ordres de Duncan.

Visiblement Eleanore n'avait pas envie de raconter sa journée ; Duncan savait qu'il pourrait en savoir plus grâce à Soren, John ou la jeune génération.
Le puîné de Rochelune fit signe au Corbray de le suivre puis sortit de la Tarasque. Il poussa un petit sifflement en voyant le véritable convoi qui stationnait sur le port. Il leva un sourcil devant l'état des occupants de la voiture mais l'heure n'était pas aux questions.

« Content de vous voir. Suivez moi. Le navire est par là : c'est le dragon bleu . Melwyn nous y attend.
Il faudrait que quelque hommes restent ici pour attendre ces dames Ellesham. »

Sigismond répondit à l'homme qui tentait d'être faussement cultivé. Il ne l'aimait et ne cherchait pas à faire d'efforts pour le moment. Le diplomate avait traversé bien des ennuis et des difficultés avant d'arriver à sa situation actuelle et voir un parvenu entrer facilement le renvoyait un peu à sa propre condition d'inférieur.
« Il est facile de citer des auteurs connus de tous pour appâter la galerie. Mais je testais votre capacité à lire pas votre culture. »
Il tend la main vers un livre de comptes.
« Traduisez le code écrit avec l'aide du comptable ici présent. Si vous faites cela, je vous confierai une autre tâche plus importante. »
Il sait qu'il vient de lui coller une tâche longue et chiante, mais c'est tout l'intérêt de tester la résolution du nouveau.

Les deux hommes procédèrent à un échange de document. Donovan offrit à son interlocuteur une expression indiquant ça déconvenue.
« J'espère que vous ne jugez pas la franchise et les compétences alchimiques de tout le monde en fonction de leurs talents de cryptographe... Je suis heureux de ne pas m'être présenté en tant que mestre, je n'ose pas imaginer les épreuves que j'aurais dû passer.

Soit, je m'y pencherais. Cependant, ce code est bien plus complexe qu'une simple substitution de lettre ou d'écriture particulière... Si vous voulez que je déchiffre de tête, maintenant, je ne pense pas réussir. Si vous le permettez je regarderais cela ce soir, dans un environnement calme et avec de quoi prendre des notes. »

Donovan s'apprêta à refermer le livre de compte avant de rejeter un œil une dernière fois.
« Si je travail seul, donnez-moi quelques semaines, un mois maximum si beaucoup de blessés nécessite ma présence et que je vois ça le soir... »

Sigismond répond sèchement :
« Ne commencez pas à tester ma patience. Vous voulez mériter votre pitance, apprenez à faire ce que vous dit sans rechigner. Vos compétences alchimiques me sont étrangères. Par contre nous avons un vrai problème avec ces codes. Un mois ? Tâchez de faire plus vite ! Le comptable l'a écrit, il va vous aider. C'est presque de la transcription directe. »

« Très bien, alors je mis mets dès à présent avec l'aide du comptable... si vous n'avez pas besoin de moi autrement aujourd'hui... »
Il regarda distraitement comme s'il était déjà indispensable à la maisonnée.

Whillim était prêt à partir, il attendit en silence et en observant tous se qui se passait autour de lui. Ces derniers jours ont été difficiles pour tous le monde, et il ne voulait pas se faire surprendre cette fois-ci. Il fallait qu'il rattrape se erreurs.

Deux soldats Rochelune restèrent devant la taverne pendant que le reste de la maisonnée se dirigeait calmement vers le bateau désigné par Duncan.

Le chargement du bateau se fit assez rapidement. Les membres de la famille montèrent das un silence monacal. Les Corbray suivirent dans ce même silence assez caractéristique des adieux un peu précipités.

En un petit quart d'heure tout fut prêt et la famille Elesham arrivèrent au grand complet.

Tout le monde embarque sur le bateau et en moins d'une heure tout est prêt.

Melwyn est accoudé au bastingage et regarde calmement le port en contre-bas.
Les marins s'affairent et prépare le bateau.

Une fois les derniers adieux faits, le bateau entame son retour vers le Val.

John reste sur le quai avec 2 soldats de la maison Rochelune. Sa mission à Port-Réal n'étant pas terminée, il rebrousse chemin en direction de l'hôtel.

Une fois le navire loin de l'agitation portuaire, Duncan essaya de se faire une idée sur les péripéties des Rochelune dans la capitale. Entre la disparition de sa belle-sœur et la blessure de l'héritier de la maison, il avait besoin de se faire une idée sur ce qui s'était passé. En espérant que ce qui était arrivé à Port Réal resterait à Port Réal.
Roderick ayant besoin de se reposer, le puîné des Rochelune décida de s'informer auprès de Whillim et de Soren , qu'il considérait comme moins inventif que sa nièce Elia :
« Whilim, Soren je suis désolé que notre séjour à la capitale se termine de façon aussi soudaine. Je suis soulagé de voir que la famille va globalement bien.
Pouvez vous me dire ce qui s'est passé ? Allons nous être poursuivi ? »

« Sire Duncan, Sire Roderick a été blessé après que j'ai insisté pour aller visiter Culpucier. Il y a eu de l'agitation en ville, nous avons été séparé ce qui m'a empêché de l'aider. Lord Alrick préfère que nous retournions à la maison. »
Whillim essai de répondre le plus clairement possible aux questions qui lui sont posées par son oncle adoptif.
« Pour ce qui est des poursuites, je ne pense pas, on s'est fait attaquer par la foule. »

Duncan afficha un instant une expression trahissant un mélange de soulagement et d'irritation.
« Ce qui est passé s'est passé. Nous avons été jeunes nous aussi. Et nous essayons de be pas reproduire nos erreurs....
Et que pouvez vous me dire sur les escapades de la Dame de la Maison ? »
Un regard interrogatif fut adressé à Soren.

Soren s'approcha du bastingage et poussa un long soupir.

« Que dire ? Pour ce que j'en sais, elle recherchait un assassin pour tuer des Lannister.
Comment elle voulait procéder ça, je ne sais pas.
Malheureusement, elle a été bernée et c'est retrouvée prisonnière dans le quartier général d'un grand bandit local. »

Il leva la tête et regarda au loin.

« Tu connais aussi bien l'aversion d'Eléanore pour les Lannister que moi. Elle a du perdre son sang froid et c'est mise à faire un peu n'importe quoi... »

Il fit une moue désapprobatrice avant de se retourner pour regarder les marins travaillant sur le pont.

« Je pense que si tu as besoin de plus d'informations, il faudra aller lui demander.
Moi je ne m'y risquerais pas connaissant son caractère... »

Soren fit un léger sourire et chercha du regard la dame de la maison Rochelune. Sans succès.

Alrick fit approcher un soldat.

« Emmène le comptable et notre nouvelle recrue dans la chambre de Soren, il y auront tout le confort nécessaire pour travailler. »

Le seigneur de la maison Rochelune se tourna ensuite vers Sigismond et Roggen.

« Messieurs, nous avons des invités ce soir. Je pense que nous devrions accorder nos violons pour ne pas se marcher dessus durant les négociations.
Qu'en pensez-vous? »

Roggen hocha la tête.

« Vous savez bien cousin que ces histoires-là ne m'attirent guère. Je suivrais le rôle que vous désirez me voir tenir, mais n'attendez pas de moi de grands miracles.

Nous avons rencontré les Royce, Grafton, Borrel et Sunderland. Nous n'avons pas pu parler aux Froideseaux, mais ils doivent être au courant de notre visite à l'heure qu'il est. Ils suivront probablement les Royce de toute façon.
Les plus prometteurs, si l'on peut dire, sont les Borrel et Sunderland. Mais ils attendent leur intérêt, bien sûr, » le visage de Roggen montrait tout le "bien" qu'il pensait desdits intérêts. « Maître Sigismond va se faire un plaisir de vous donner les détails, j'en suis certain. »

Sigismond s'incline devant le seigneur des lieux.
« Ce sont les plus faibles, les plus désireux de retrouver une prospérité économique, ils n'ont pas grand chose à perdre à la différence des autres. Et en plus ce sont vos voisins, mieux vaut améliorer les relations avec eux. Je pense que l'attitude est simple, les traiter sur un pied d'égalité, leur offrir l'accès à nos ports et leur permettre de se développer économiquement. Il faut leur offrir de l'espoir de se refaire.
Pour les autres, peut-être un mariage serait possible pour cimenter une alliance ? Grafton ou Royce, je crois que les Grafton ont un fils non marié. »

Le garde mena Donovan et le comptable dans une chambre confortable mais sobre, comme tout le reste dans cet hôtel particulier.

Une chaise trônait devant une petite table. Un nécessaire d'écriture était rangé sur l'une des petites étagères surmontant le bureau.

Le soldat prit congé, laissant les deux hommes face à face.

Alrick passa la main dans ses cheveux. Il prit un air songeur avant de dire :

« Comme d'habitude Roggen, j'attends de toi que tu utilises ton esprit pratique pour poser les bonnes questions. Ton avis est toujours juste et réfléchis. »

Il prit de nouveau un moment pour réfléchir avant d'ajouter :

« Donc les plus prometteurs sont nos voisins des Trois-Sœurs. Finalement ce sont ceux avec qui nous nous entendons le moins que nous risquons de nous allier ? »

Il fit un large sourire.

« J'ai d'autre projet en tête pour Elia, elle ne va pas se marier avec un homme du Val. J'ai déjà quelques idées, je préfère garder cette option pour plus tard. De plus, je n'ai aucune confiance en ce qui concerne la famille Grafton. Ils ont déjà trahit le Val, rien ne dit qu'ils ne vont pas recommencer.

Du coup Sigismond, qu'avez-vous vendu à nos voisins des Trois Sœurs ? »

Whillim écouta attentivement les paroles de Sire Duncan puis la réponse de Sir Soren.

Duncan poussa un soupir avant d'exprimer sa pensée :
« Même notre frère sait qu'on ne peut rien tirer de ma belle soeur si elle n'a pas envie de parler. Je pense que je vais laisser le champ libre à Mère pour le moment. Je vais attendre un petit peu avant d'aller converser avec ces Dames. J'ai besoin de reprendre mes forces avant !
Le voyage risque de nous paraître long .. »