Le groupe n'avait pris que le temps strictement nécessaire pour souffler un peu, panser leurs blessures et reprendre quelques forces.
Après avoir aidé Keyris, Dyrnaël offrit son aide aux autres blessés. Le temps passé auprès des mendiants et des malades de Cennuroth avait enseigné à la jeune femme de solides connaissances en premiers soins.

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Repos cours. Dépenses de récup. (corrigez-moi si besoin) : Arrasto -2, Kayah -1, Rasan -2, Keyris -3, Iahn -1, Bérul -1.

La compagnie du bout du monde fut fin prête à se remettre en route. D'un commun accord, les héros décidèrent d'éviter la route commerciale, et d'emprunter les sentiers forestiers, quitte à faire un détour et à s'exposer à de nouveaux dangers; c'était selon eux le prix à payer pour continuer leur voyage avec plus de discrétion.

S'afférant aux préparatifs du départ, Dyrnaël ramassa les pièces l'armure de Rasan et les apporta au chevalier. Elle insista pour l'aider à s'équiper.
« Trêve de coquetteries, Rasan... » plaisanta-t-elle pour détendre un peu d'atmosphère.

Les chevaux avaient été réveillés et effrayés par l'agitation des combats, et il fallut passer encore du temps à calmer les purs sangs. Le soleil s'était levé, et projetait maintenant sa lumière rasante sur le plateau.

Kayah n'avait pas beaucoup parlé à ses compagnons depuis la fin des hostilités. Quant elle eut fini de se consacrer à ses prières, la déva s'adressa à Dyrnaël. Tous furent un peu étonnés de la question.
« Yorenal ? » fit Dyrnaël elle-même tout à fait surprise. Elle chercha un peu ses mots.

« Et bien, que dire? Yorenal est le fils du vizir Largos. Tout le monde le connait et le craint... Il profite du pouvoir et de la richesse de son père... On le dit caractériel, cruel, égoïste, misogyne aussi...
Tu peux me croire Kayah, c'est le genre d'homme que je préfère absolument éviter. »

Dyrnaël fouilla dans ses souvenirs puis ajouta.
« Je n'y avais pas accordé beaucoup d'importance mais... Le mois dernier, Yorenal m'a abordée à deux reprises et pas de façon très courtoise. Je savais à quoi m'en tenir à son sujet : il se comporte comme cela avec toutes les femmes. Autant que je me souvienne, je l'ai poliment remercié de ses "compliments" et ai trouvé quelque prétexte pour m'éclipser.

Ensuite les préparatifs du pèlerinage m'ont beaucoup occupée et je ne suis guère sortie du monastère. Et je n'ai plus eu affaire à lui.
On peut facilement penser qu'il continue à harceler les filles de Cennuroth... et que les moins innocentes d'entre elles lui donnent finalement satisfaction », conclua-t-elle avec une moue de dégoût.

Rasan fit une moue exagérée quand Dyrnaël l'aida à s'équiper puis, une fois la discussion établie sur le dénommé Yorenal, ne lâcha qu'un seul commentaire:

« Il gagne à être connu... »

Puis finalement, il opina du chef en silence quand Iahn proposa de partir. Il fallait mettre le maximum de distance entre cette bergerie et eux, si d'autres orques ou mercenaires venaient à arriver. D'ailleurs, comment les avaient-ils trouvés? Avaient-ils suivi leur piste? Leur avait-on dit où ils allaient? Dans ce cas, qui? Et par quel moyen? Un des hommes présent était-il un traître à la solde de ce Yorenal, laissant des marques pour indiquer leur passage?

La question occupait l'esprit du chevalier mais il n'en fit pas part aux autres. Il allait juste ouvrir l'oeil et le bon...

Le demi-orque laissa faire Dyrnael, ponctué par un « grumph », pouvant être traduit de milles manières différentes.
Un fois qu'il fut soigné, il reprit sa forme de loup, et alla voir son compagnon de toujours, le rassurant par sa présence et calmant sa douleur par sa proximité, même si le soulagement n'était qu'illusoire.
Ils revinrent au près des autres, Keyris toujours sous sa forme sauvage.
Finalement, quand tout le monde semblait prêt, les deux loups partirent en premiers, toujours à proximité l'un de l'autre

Les membres du groupe firent leurs adieux à Fazdan et se mirent finalement en route. Ils rejoignirent rapidement la route commerciale qui continuait vers le nord, mais ne l'empruntèrent pas. Ils se contentèrent de la traverser, et de continuer en direction de l'est vers le bois indiqué par le berger.

Quelques heures plus tard, ils rejoignirent l'orée de la petite forêt sauvage. Une sorte de grande clairière en forme d'anse parsemée de souches témoignait d'une ancienne activité des bûcherons. L'endroit avait été une source importante d'approvisionnement en bois pour la région. Du moins, c'était probablement le cas avant que les orques s'installent dans le coin. Pour l'heure, la clairière était déserte, et à défaut d'activité humaine, seuls quelques vieux outils rouillés étaient encore abandonnés ça et là.

Keyris et Norlas avaient été les premiers sur les lieux, servant d'éclaireurs au reste du groupe. Malgré leurs sens aiguisés, ils n'avaient encore repéré aucune menace.
Pas de trace ou d'odeur d'orques jusqu'à présent. Etait-ce une bonne nouvelle ? Ou bien fallait-il craindre de les rencontrer un peu plus loin sous couverts des arbres ?

Les héros hésitèrent quelques instants avant de franchir l'orée du bois. Un événement les poussa à agir. Keyris le vit en premier, et alerta aussitôt les autres.
A bonne distance, vers le nord-ouest, une forme faisait des cercles dans les airs, en scrutant régulièrement le sol en dessous d'elle. Malgré la distance, la silhouette était reconnaissable : celle d'un dragon. Probablement celui qu'ils avaient déjà vu la veille. Celui dont Iahn pensait avoir compris le nom : Gartorix.

Après une brève concertation, les aventuriers allèrent se mettre sous le couvert des arbres. Ils ne pouvaient guère reculer à présent. Il fallait traverser la forêt. Direction le nord.
Carte du Murghôm
Je propose un petit défi de compétence pour continuer (donc vous accompagnez la description de vos actions avec des jets de dés) : 1 succès (pour Keyris/Norlas) - 0 échec.

Arrasto regarda passer le béhémoth en vol. Il l'avait déjà vu hier et maintenant il continuait de tourner autour d'eux. Il regarda ses compagnons et se demanda si ils pouvaient tenir contre la bête. Au vu du premier combat, il en doutait.

Ils allaient devoir utiliser la ruse contre la créature. Le plus important est de connaître son ennemi. Les dragons étaient connu pour leur affinité magique qui est souvent lié à leur nature. Si Arrasto pouvait déterminer l'aura du monstres, il pourrait savoir quel sous race il viendrait.

« Nous avons de la compagnie. » Iahn énonça ce qui paraissait déjà évident à quelques uns d'entre eux. « Mettons-nous à couvert. Rapidement. »

La mage scruta le sentier qui s'engouffrait sous les frondaisons. Si le chevrier disait vrai, il faudrait garder l'oeil ouvert pour suivre un sente qui mènerait de l'autre côté de la forêt.

« Oh, la grosse vilaine bête... »

Le chevalier observa lui aussi. Il n'était pas aussi doué en milieu rural qu'en milieu urbain mais peut-être pourrait-il remarquer quelque chose malgré son inexpérience.

Bérul se déplaçait d'arbres en arbres essayant de ne pas se faire voir par le lézard géant.

Alors que ses compagnons courraient se mettre à l'abri sous les arbres, Arrasto resta un instant à observer le dragon vert qui tournoyait au loin dans le ciel. La créature cherchait visiblement quelque chose ou quelqu'un. Etait-il simplement en chasse ? Cherchait-il les orques que les héros avaient occis plus tôt? Ou bien - hypothèse à redouter plus que tout - était-il en quête de la Compagnie du bout du monde ?

Le mage d'arme savait que cette catégorie de dragons vivait volontiers dans les forêts. Traverser le bois sous le couvert des arbres offrirait donc un abri, mais pas forcément un avantage tactique si les héros ne se montraient pas suffisamment discrets. Il savait en outre que cette espèce particulière trouvait généralement refuge dans des endroits emplis de magie, de mystère, où les liens avec la Féérie étaient plus forts. Pour maximiser les chances d'éviter le dragon, il fallait donc se diriger à l'opposé de tels indices s'ils en découvraient.

Iahn fut le premier à repérer les chemins forestiers. Les sentiers n'étaient plus guère empruntés, et les suivre n'était pas chose aisé. Mais le magicien y parvint cependant avec une relative facilité. Accompagné de Keyris et Norlas, tous les trois ouvrirent donc la marche. Le reste du groupe les suivait. La végétation devint rapidement plus dense, et les chemins de moins en moins praticables. Les héros avaient formé une file et devaient s'espacer d'une bonne distance pour ne pas se gêner dans leur progression. Par endroits, il était même nécessaire de descendre de cheval et tenir leurs montures par la bride pour progresser plus facilement.

Rasan regrettait presque d'avoir revêtu son armure lourde, car celle-ci entravait en partie ses mouvements. En outre, le chevalier n'était guère à l'aise dans cet environnement végétal. Il crut remarquer un sentier plus praticable un peu plus loin et fit faire un détour au groupe, mais il ne les conduisit au final que dans une sorte de cul de sac causé par des reliefs de terrain impraticables.

Bérul évitait de se trouver à la verticale de tout endroit où la canopée était plus clairsemée, soucieux de toujours rester à couvert. Il encourageait ses compagnons à faire de même. Mais c'était un peu au détriment du bruit : sur le plan sonore la progression du groupe n'était pas tout à fait des plus discrètes.

Après une bonne heure, alors que le groupe s'était à présent bien enfoncé dans la forêt, ils entendirent le son disgracieux d'un petit cors de guerre. Le son était en parti étouffé par la végétation. Il venait du nord-ouest, mais il était difficile cependant d'évaluer la distance.

Carte du Murghôm
Défi de compétences: 3 succès - 2 échecs.

Iahn connaissait bien la pureté du son des cors de chasse elfiques ou éladrins, ainsi que la tonalité de ceux employés par les hommes. Mais le bruit dissonant qu'il avait entendu n'était pas de cette nature. C'était celui d'un instrument primitif, probablement simplement taillé dans la corne d'un quelconque animal, et employé par une tribu sauvage sans aucune intention artistique. En effet, la possibilité, évoquée par Bérul, que les orques soient encore impliqués était sans doute la plus probable.

Dyrnaël essaya de se repérer, de s'orienter, mais la forêt se ressemblait un peu partout. Elle consulta la carte de la région qu'ils avaient emportés avec eux depuis Cennuroth.
« Difficile de connaître notre position très précisément », admit-elle. « Mais je pense qu'en s'éloignant vers l'est, nous devrions atteindre un petit cours d'eau. »
« Je ne sais pas si remonter le courant ou suivre la rive vers le nord sera plus aisé. Mais ce sera peut-être un avantage pour être plus discrets ou laisser moins de traces derrière nous? »

D'un commun accord, le groupe bifurqua donc vers l'est, en s'éloignant du cor et probablement des orques. Effectivement, comme l'avait supposé Dyrnaël, ils atteignirent une rivière moins d'une demi-heure plus tard. Elle était rocailleuse, peu profonde, d'une dizaine de mètres de large à peine, orientée approximativement du nord vers le sud. La force du courant était irrégulière, relativement calme par endroits, plus agitée en traversant des reliefs de terrain accidentés.

Carte du Murghôm
Défi de compétences (niveau 6, DD facile : 13+, complexité 2 : 6 succès / 3 échecs) - 5 succès - 2 échecs.
Allez, encore un petit effort...

Arrasto suivait tout en étant attentif à l'ambiance de la forêt. 'est celle ci qui donnerai l’alarme avant un nouvel assaut. Celui ci semblait de plus en plus inévitable.

Un petit coup de pouce des dieux serait utile.

Soudain son regard se posa sur Kayah.

« Kayah, tu es bien une invocatrice. J'ai connu dans mon temps un éladrin invocateur qui avait un petit rituel magique qui nous aidé à trouver le bon chemin quand nous étions perdu. Tu n'as pas le même toi ?
Il faisait apparaître un main qui nous montrait la direction la meilleure. »

La déva acquiesça.

« Je ne suis pas très versée en magie rituelle, mais oui, je connais ça, c'est assez basique. Seulement, il faut avoir conscience de deux choses. La première, c'est qu'il me faut dix minutes au calme pour incanter. La deuxième, c'est que la fiabilité de ce rituel est assez... relative. Les puissances qu'il invoque ne font pas vraiment cas de la sécurité. Si on se contente de lui demander le meilleur chemin, il nous conduira là où nous avons le plus à gagner... mais aussi vraisemblablement le plus à perdre. Droit sur l'antre du dragon, par exemple.

Si je fais ce rituel, on pourra lui soumettre jusqu'à trois alternatives ; je suggère qu'on commence par réfléchir soigneusement aux mots des questions qu'on posera... »

Tandis qu'elle soumettait ce sujet de réflexion à ses compagnons, Kayah scruta le paysage alentour pour s'assurer qu'il y aurait peu de risques qu'elle soit dérangée si elle se lançait dans cette opération.

Un peu plus en amont de la rivière, Kayah repéra une formation rocheuse en fer à cheval. Le lieu constituait un endroit approprié pour une halte rapide. Le relief leur offrirait un relatif camouflage, et le tumulte des rapides à cet endroit couvrirait en partie leurs voix.

Les héros s'y rassemblèrent, et attachèrent les chevaux pour profiter d'une courte pause. Ce serait l'occasion de manger un morceau, se désaltérer et faire le point sur leur situation.

Dyrnaël s'approcha de la déva.
« Tu as raison, Kayah. Les messages des dieux sont parfois mystérieux. Mais il faut garder la foi. Je sais qu'Illmater nous observe déjà.
Je crois que tu vénères la Triade, n'est-ce pas ? Auquel des trois dieux penses-tu demander cet oracle ?

La sécurité est un point important, mais n'oublions pas que notre temps est compté. Et nous avons déjà fait plusieurs détours... »

« De toute façon, au point où on en est, oracle ou pas... »

Le chevalier haussa les épaules. Il n'était ni guide ni devin et en dehors des moments où on aurait besoin qu'il s'interpose en tant que bouclier de viande entre Dyrnaël et le danger, il ne pouvait que profiter de sa répartie et de ses bons mots, méthodes laissant étrangement à désirer pour trouver l'orientation nécessaire pour la suite de leur voyage.