Arrasto et Dyrnaël continuèrent leur conversation jusqu'à arriver près de la Grande Bibliothèque, tenant toujours les magnifiques purs-sangs par la bride, et tirant la mule derrière eux.
Iahn, Bérul et Kayah purent donc facilement voir ce convoi approcher.
« Il vaut peut-être mieux se mettre en route maintenant... » proposa Dyrnaël lorsqu'ils arrivèrent auprès d'eux.
A vrai dire, l'ambiance de Cennuroth ne les encourageaient pas à rester, et les héros avaient déjà suffisamment attiré de regards indiscrets dans leur direction.
Arrasto ajouta que les autres devraient facilement pouvoir les retrouver.
En effet, grâce aux marques laissées par l'éladrin et au flair des deux loups, Rasan et Keyris n'eurent aucune difficulté à remonter la piste de leurs compagnons.
Le groupe fut finalement au complet, ainsi réuni aux portes de la ville. Ils durent payer une nouvelle taxe pour sortir de Cennuroth. Mais ils étaient à présent habitués à cette forme de racket.
Rasan raconta à ses compagnons les derniers événements du Temple...
Dyrnaël, demanda à Iahn, Bérul et Kayah, de sa voix toujours aussi douce:
« Avez-vous pu trouver des informations utiles pour notre quête? »La jeune et jolie jeune femme écouta très attentivement les récits et les découvertes des érudits.
« Très intéressant vraiment ! Voilà quelques temps que je me prépare pour se pèlerinage, et je n'étais pas parvenue à réunir autant d'informations. Celles-ci nous seront précieuses. »Dyrnaël marqua une pose, puis fouilla dans l'un des petits coffres attachés aux flancs de la mule. Elle en sorti un parchemin.
« J'avais quand même trouvé ceci. Ce texte me semble tout à fait incompréhensible. Mais peut-être qu'à la lumière de ce que vous avez appris... »Elle tendit le parchemin à Bérul.
« Titre LXXII: Interrogation de l'âme de Malvaï par le grand prêtre Tineldor » a écrit :
Question: « Je t'invoque Malvaï, émerge des abysses insondables et réponds-moi ! Es-tu là ? »
Réponse: « Hum, hum... »
Q: « Je t'ordonne, esprit malin, de me répondre. Es-tu là ? »
R: « Je ne suis pas de ces ectoplasmes que l'on fait apparaître sur un simple claquement de doigts ! En outre, rien ne m'oblige à répondre à tes questions. »
Q: « Tu sais que je peux te contraindre à y répondre par énigmes. »
R: « ... »
Q: « Voici donc ma question. On dit que ta Dague Maudite se trouve dans ton château, au sein d'un dédale de salles souterraines. Comment peut-on y accéder ? »
R: « Hier, j'étais brûlant alors j'ai mis mon manteau. Pourtant il ne m'a pas protégé de la pluie. Je ne devais jamais oublier cette antique verset : Prends l'écu mais tu ne seras pas plus riche en argent. Fends l'eau de tes mains, mais elles ne seront pas mouillées. Voilà, c'est tout. »
Q: « Cela a-t-il un rapport avec le lac qui entoure ta forteresse ? »
R: « Une seule réponse par question. Tu ne peux pas me forcer à donner des précisions. »
Q: « Tu es un ladre Malvaï! Réponds donc à ceci. On prétend que ton antre est parsemé de pièges. Comment les éviter ? »
R: « Je proteste contre cette question... Que penses-tu de cette réponse: Alors Divim répondit « Oublie immédiatement tes espérances ! D'après nous, seuls les Anciens sauront affronter logiquement les énigmes sacrées ». Parcole hésita et répliqua « Impensable !». Quand un espoir... »
Q: « Malvaï ? Celà n'a aucun sens ! Malvaï, poursuis, je te l'ordonne ! Continue ! »
R: « Impossible. Une seule réponse par question. Tu ne peux me contraindre davantage. »
Q: « On dit que tes appartements secrets sont protégés par un système terrifiant. »
R: « Exact. Prends trois tomates et ajoute deux œufs. Mets ensuite de côté cinq raisins auxquels tu additionnes une belle orange. Couronne le tout de quatre pommes et voici une délicieuse recette qui... »
Q: « Tu te moques de moi Malvaï ?! »
R: « Dois-je répondre par une nouvelle énigme ? »
Q: « Ton impertinence dépasse les bornes, nécromant ! Dis-moi plutôt le secret permettant d'accéder à la salle où se trouve la Dague ? »
R: « Grrr... Jamais ! »
Q: « Je t'y oblige. »
R: « Laisse-moi seulement de temps de... Ah, voilà ! Tes jérémiades le laissent de marbre; il a bu plus que de coutume et pourtant il a encore soif; toujours au frais liquide dans un liquide sans y être mêlé se trouve de quoi le faire bailler. »
Q: « Je crois que j'ai compris. Voici ma dernière question. Il est écrit que l'un des passages de ton antre est dissimulé par un objet assez surprenant. Que peux-tu dire à ce sujet ? »
R: « Peu de choses. Il est des oiseaux dont les multiples ailes sont le fruit de la terre et dont le sang est une sève; lorsqu'ils frémiront dans l'air le voie sera ouverte. »
Q: « Rien à ajouter ? »
R: « Si, un conseil. Malvenue, mortels, au château d'Horeqqant ! »