Adjeet fit signe au groupe de rentrer dans les ruines, histoire de pouiller tout ce qui pouvait l'être et se servir une bonne louche de soupe de poisson. C'est pas tout ça mais la baston, ça creuse.

Numina suivit allégrement le signe de Jean-Jacques et entra à sa suite. S'il affirmait que la voie était libre, ça devait l'être, non ?

Satisfait de voir ses équipiers prendre enfin des initiatives, Shadax suivit ses compagnons en souriant. Le combat avait été rondement mené, et ils allaient sans doute trouver quelques objets de plus dans les ruines...
Il ne baissa cependant pas sa garde en approchant du fortin, recherchant à la fois les menaces potentielles et les cachettes possibles pour des objets précieux.

Toujours aucun bruit humain en s'approchant davantage des ruines, aussi Adjeet, qui ouvrait la marche en bon éclaireur, estima qu'il ne prenait pas grand risque à passer par la porte principale.
Ce qu'il fit, et son regard fut interpellé par deux éléments majeurs : Par les deux chevaux chétifs mangeant nonchalamment leur foin dans leurs modestes écuries ainsi que par la marmite de soupe de poisson siégeant au coin de la cour, dont son contenu était à la fois très odorant, froid, et presque vide.

Quelle tristesse. Heureusement que les aventuriers étaient entrés dans les ruines tels des vainqueurs libérateurs pour pouvoir bomber le torse avec fierté.

Traversant l'entrée et les chemins de ronde, lesquelles étaient accessibles par d'antiques escaliers en pierre, ils arrivèrent dans la cour (1) dans laquelle traînait nombre d'objets en bazar, de vieux coffres éventrés, des tonneaux, et un vieux chariot.
Les accès situés au Nord et à l'Est donnèrent sur les appartements des malandrins (3) , seule partie de ruines encore couverte d'un toit, même s'il peinait à protéger des courants d'airs. On y trouvait le minimum pour vivre, à savoir des lits, des tables, des chaises, ainsi que quelques caisses ou meubles ordinaires.
La tour ronde du Nord-Ouest (2) faisait guise de terrain d'entrainement, où d'autres objets en bazar côtoyaient des mannequins de paille rafistolés ainsi qu'un vieux coffre. On pouvait également remarquer qu'un morceau de mur avait été rebouché à la va-vite par des planches.
Et puis il y avait sa consœur du Sud-Est (4). Sans aucun doute la plus "flamboyante" de toutes grâce à son vieux fauteuil en bois vermoulu qui semblait avoir été récupéré dans une quelconque décharge. Ceux qui avaient les chakras ouverts pouvaient y deviner la forme d'un trône, mais Rubin Debwah était-il mégalomane à ce point-là ? En tous cas, l'imposante tente montée dans l'enceinte même délimitait surement ses appartements privés, alors il était fort probable que le prétentieux siège lui appartenait également.

Est-ce que les pilleurs de pillards allaient piller ?

« Je m'occupe du coffre, y a sûrement deux-trois babioles sympas dans le tas...
Si vous trouvez une clé, je crache pas dessus. »
Il examina le contenant à la recherche de pièges vicieux et éventuellement d'une clé pas loin (sous le paillasson, dans un pot de fleur,...).

Le verrou étant levé, Adjeet se rendit rapidement compte que le coffre était déjà déverrouillé.

Il contenait diverses armes d'entrainement, comme on pouvait s'y attendre de la part d'un coffre se trouvant à côté de mannequins de paille : Épées émoussées, lances épointées et dagues rouillées côtoyaient d'autres armes factices ou en piteuses état.

Charles s'approcha de la tente présumée de Rubin, jeta un regard prudent à l'intérieur, avant de commencer une fouille méthodique si aucun danger ne semblait immédiat.

fouille: Zalfrost lance 1d20 et obtient 2 (2)

Je pars du principe que le reste du groupe est encore dans la cour principale, ce qui fait que je détaille les trouvailles d'Adjeet et Charles en secret.

Adjeet, curieux, prit une des cannes à pêche et l'observa longuement.
Il avait déjà vu des villageois utiliser cet instrument mais n'en avait lui-même jamais pu utiliser, parce que son grand-père lui faisait pêcher les poissons à la main pour augmenter sa rapidité.

Mais il se souvient de ces longues après-midi d'été où son grand-père, assommé par la chaleur et la cuisine de sa femme, roupillait dans son fauteuil, laissant quelques heures de liberté à Adjeet qui observait les pêcheurs avec étonnement et fascination.
Un sport où l'on restait couché, voilà qui était noble !

Il examina la canne à pêche et toutes les parties techniques que ni lui ni le joueur n'aurait pu nommer.
Il se promit d'apprendre à pêcher un de ces quatre et se coucha dans le matelas qui lui semblait le plus confortable en attendant que ses camarades aient fini de fouiller.

N'empêche qu'un bol de soupe aurait pas été de refus...

Pendant que tout le monde semblait occupé dans son coin, Yup Yup avait commencé son dépiautage en règle des brigands. Vidant son sac, il en sortit herbes diverses, épices, sauce et autre tralala indispensable à tout bon cuisinièr ogre qui se respectait et entreprit de mixer les saveurs. Humain au paprika cru, humain au paprika cuit, humain au cumin cuit, humain au cumin cru, humain au paprika/cumin cuit, humain au paprika/cumin cru, etc etc etc.

C'est qu'il ne voyait pas le temps passer, pendant qu'il déjeunait, ce petit ogrounet!

« BWahahaha !!! Je le savais ! »

Shadax ressortit de la tente en portant une pile de vêtement en bon état sous le bras gauche, et un coffret sous le bras droit. Arrivé au milieu des ruines, il posa le petit coffret au sol, et commença à plier soigneusement les vêtements, ajoutant ceux qui lui allaient à son paquetage, et laissant les autres à disposition de ses compagnons d'aventures. Tout en procédant à ce tri sélectif, il expliqua sa découverte à ses amis:

« C'est la tente du chef, ce benêt était prévisible, il avait caché son coffret dans un double fond de l'armoire. Heureusement que j'ai l'oeil, sinon on serait passé à coté. En tout cas je pense qu'il y'a un petit magot la dedans, mais j'ai hésité à l'ouvrir, parcequ'il y' a une gravure "DAANJEREUX" dessus. A mon avis c'est de l'intox, mais je préfère qu'on y jette un oeil ensemble, au cas où il y'ait vraiment un piège... »

Une fois ses nouveaux habits emballés, il se pencha sur le mystérieux coffret et commença un examen méticuleux, sans toutefois entreprendre de l'ouvrir.

« Vous vous y connaissez en piège ? »

fouille attentive: Zalfrost lance 1d20 et obtient 11 (11)

Oh, un coffret. Il est joli en plus. Dommage qu'il y ait cette écriture qui gâche tout. Ça le rend moins joli.

« Moi je m'y connais en pièges », affirma Numina avec un agréable sourire.
« J'ai la compétence Tomber dans les pièges », précisa t-elle fièrement. Puis son sourire disparut alors qu'elle ressentait comme un doute.

Est-ce que les aventuriers allaient faire confiance aux compétences piégeuses et vicieuses de Numina ?
A moins qu'ils ne décident à désigner un volontaire à la courte-paille ?
Pourquoi y avait-il tant de fautes d'orthographe en un seul mot ?

Quelques décisions s'imposaient.

Ma fouille me permet de voir un piège ou pas?

Shadax le sombre semblait hésiter, partager entre son envie de laisser sa collègue prendre les risques, et sa crainte de la réaction du groupe si elle disparaissait dans un nuage de gaz toxique...

Ah pardon j'ai oublié de donner le résultat

Songeur à ouvrir le coffret ou non au point de contempler la serrure, Shadax remarqua que celle-ci possédait un trou plus gros que la moyenne. Soit elle nécessitait une grosse clé vis à vis de la taille du contenant, soit... Autre chose. Cela suffisait à rendre le necromancien encore plus paranoïaque que d'accoutumé.

Pendant ce temps, Adjeet ronflait paisiblement. Dommage, il avait une compétence pour détecter les pièges mais cacher sa nature de ninja impliquait certains problèmes.

Voyant que personne ne proposait mieux que Numina, Shadax poussa un soupir, et dut se résoudre à faire preuve de courage.

« Je ne pense pas que ce soit très adapté... Mieux vaut que je m'en charge... »

Il retourna le coffret pour ne pas se trouver face à la serrure qu'il supputait piégée, et commença à forcer sur le couvercle avec sa dague pour faire sauter le loquet...

Rupture: Magus lance 1d6 et obtient 2 (2)

De tous temps, l'Homme dut faire face à mille danger.
De tous les éléments, l'Homme parvenu à les domestiquer jusqu'au dernier.
De toutes les épreuves de la vie, l'Homme avait triomphé.

Tous ? Non ! Car s'il y a bien un combat que l'Homme n'arrivera jamais à totalement remporter, c'est celui l'opposant à une boite récalcitrante (sauf dans les mondes et les époques dans lesquels l'Homme inventa l'ouvre-boite, mais l'Homme étant adepte des challenges, cette victoire fut rapidement suivie par l'invention de la diabolique boite de sardines) .

Mais faute d'invention pouvant faciliter la vie du pauvre Shadax, il perdit son combat face au coffret mal orthographié en brisant la lame de son poignard à force de pousser dessus à s'en péter les veines du front.
A moins que ce soit l'arme qui soit vraiment pourrie, à l'instar de son propriétaire. Mais ce serait partir là dans de bien viles médisances et chacun sait que ce n'est pas le genre de la maison.

Shadax le rageux lança le coffret contre le mur le plus proche dans un geste de colère bien légitime. Puis il alla ramasser le coffret et recommença à s'agacer dessus avec une dague ramassée dans l'équipement pourri trouvé à coté des cibles d'entrainement.