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 Sujet du message : Chapitre 1 : Bastille Blues
Message Publié : 02 Octobre 2014, 01:00 
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Rue de la Roquette, Paris, 11e arrondissement.
Jeudi 24 septembre 2014, 21h.


L’orage s’était déchainé tout le week-end précédent sur la capitale. Après un mois sans une goutte, c’était comme si les écluses du ciel s’étaient brusquement ouvertes, et avaient déversé toutes les eaux accumulées sans discontinuer du vendredi soir au dimanche, pour signifier à la population que c’en était fini de l’été. Au cas où cela n'aurait pas suffi à faire passer le message, le temps était resté gris et menaçant toute la semaine, et parfois la menace avait été mise à exécution : la veille encore, Mère Nature avait semble-t-il décidé de fêter le premier jour officiel de l'automne d'une manière un peu plus agressive que ce que suggérait le joli logo Google du jour... Dans la cour intérieure, les deux jeunes policiers qui faisaient le planton fixaient les nuages dans le ciel nocturne, tentant de deviner dans les nuances de noir s’ils auraient droit à quelques jours de répit avant les prochaines averses, ou s’ils étaient bons pour se faire doucher sur place le soir même.

Les six "invités" s’étaient montrés ponctuels. Quelles que soient leurs habitudes en la matière, le fait est que ce soir-là ils arrivèrent tous durant les dix minutes précédant le rendez-vous qui leur avait été fixé par téléphone. Avec assurance pour les uns, plus d’hésitations pour les autres, ils montrèrent aux agents la carte de visite que chacun avait trouvée dans sa boîte aux lettres. Une carte dépourvue de toute autre inscription qu’un petit logo, dans le coin inférieur gauche : D7, inscrit devant une forme stylisée vaguement triangulaire, au-dessus de laquelle émergeait, pour redescendre devant, le haut du corps et la tête d’un serpent qui pouvait faire penser aux symboles utilisés par les médecins. Les deux policiers expliquèrent simplement aux arrivants – quand ils ne se contentèrent pas de le signifier silencieusement d’un geste de la main – qu’on les attendait au fond de la cour.

C’était une cour couverte de vieux pavés disjoints et vermoulus, encore luisants d'humidité. Elle donnait sur la rue par un passage ordinairement fermé par une grille d’environ deux mètres de haut, dotée d’une porte commandée par un digicode ; mais les nouveaux venus avaient trouvé, ce soir-là, la porte maintenue ouverte par une pierre posée au sol. Passé cette entrée et le duo de gardiens improvisés, la cour se révélait très large – un tilleul plutôt imposant planté là étendait ses branches feuillues sans donner pour l'impression de prendre toute la place. Quelques coupelles vides et salles traînaient au pied de l’arbre, qui avaient dû servir à nourrir les chats du quartier. En marchant vers le fond, on pouvait voir sur la gauche, au rez-de-chaussée, sur une bonne partie de la longueur de la cour, les vitres de l’arrière d’une librairie, encore ouverte et apparemment plutôt remplie malgré l’heure tardive. Puis, vers le fond, la cour s’étranglait en un passage étroit, au bout duquel se tenait une femme.

C’était une femme noire, légèrement métissée. Un observateur attentif et sensible à ce genre de choses eut pu, en la regardant et en l’écoutant, émettre l’hypothèse d’une origine créole. Elle était, en tout cas, d’une grande beauté - tout le monde aurait pu s'accorder là-dessus -, et vêtue avec goût d’un ensemble pantalon et tailleur très chic, à la coupe et à l’élégance parfaites. Un parfum raffiné, dosé pour être à peine perceptible, flottait autour de sa nuque. Elle tenait un sac à main assorti à ses vêtements, et un dossier sous le bras. À sa voix, ils reconnurent leur interlocutrice téléphonique de l’après-midi, mais elle découragea toute tentative de tirer d’elle plus d’informations avant que tout ceux qu’elle avait fait venir ne soient réunis. Lorsque ce fut le cas, elle les invita à la suivre, s’engageant dans un escalier étroit, dont les marches en bois crissaient légèrement sous les pas, jusqu’au troisième étage, et de là, dans un couloir jusqu’à une porte barrée de bandes jaunes typique des "scènes de crime", sur lesquelles étaient écrites :

POLICE TECHNIQUE ET SCIENTIFIQUE – ZONE INTERDITE.

L'inconnue sortit une clé de sa poche et la fit tourner dans la serrure de la porte. Puis, elle se retourna vers le groupe :

« Mesdemoiselles, messieurs... Je représente des gens qui possèdent des informations susceptibles de répondre à des questions que vous vous posez. Vous avez tous vécu récemment des évènements qui ont dû vous faire remettre quelque peu en cause, disons : la façon dont vous pensiez que ce monde fonctionnait. Mes... employeurs (elle sembla tiquer sur le mot) se proposent de vous aider à y voir plus clair. Cependant, comme nous le savons tous : on n'a rien sans rien. Aussi je vous prie de considérer la raison pour laquelle vous avez été réunis ce soir comme une épreuve, au sens le plus noble du terme. Un moyen de prouver votre valeur, et, dans une certaine mesure, une sorte de... rituel initiatique. »

Elle s'empara du dossier qu'elle tenait toujours son bras et le brandit tout en continuant :

« Bien, vous aurez deviné à la décoration qu'un crime a eu lieu ici. Un meurtre. La nuit dernière. » Elle dut remarquer certaines réactions sur les visages de ses interlocuteurs, car elle s'interrompit pour concéder : « Je sais que la plupart d'entre vous sont peu familiers... et peu préparés... à côtoyer ce genre d'évènements. Mais partir en courant ne vous aiderait en rien... » Puis elle reprit : « La victime, et locataire des lieux, s'appelait Marianne Chaumont. Vous trouverez dans ce dossier, que je vous laisse, les renseignements réunis par la police sur cette affaire, c'est-à-dire pas grand chose, ainsi que le numéro du lieutenant Ludovic Tignon, de la P.J., qui en a officiellement la charge. Je dis "officiellement", car pour des raisons que vous devriez ne pas tarder à deviner, les autorités se sont, dans les faits, dessaisies de tout cela et nous en ont confié la responsabilité. Ils ont encore une suspecte en garde à vue, une amie de la victime, mais ils la relâcheront probablement dans la matinée. »

Elle regarda les six personnes qui se tenaient dans le couloir devant elle. À ce stade, elle savait pertinemment qu'ils étaient prêts à se lancer dans cette aventure, aussi absurde que tout cela puisse paraître aux yeux d'une personne parfaitement "rationnelle". De même qu'ils s'étaient rendus à l'invitation qu'elle leur avait lancée sans beaucoup y réfléchir. De même qu'ils s'étaient tous montrés exacts quant à l'heure du rendez-vous. De même que dans la cour, ils s'étaient laissés convaincre en quelques phrases de ne pas lui poser de question tant qu'elle n'aurait pas juger bon de leur tenir le discours qu'ils écoutaient à présent. Si ça se trouvait, certains d'entre eux auraient même déjà été prêts à jurer, si on les avait interrogés, que l'idée d'enquêter sur le meurtre d'une parfaite inconnu pour le compte d'autres inconnus leur était venue spontanément.

Elle ouvrit la porte. L'intérieur avait été réaménagé en un loft spacieux, parqué de bois exotique. Les fenêtres donnaient sur la cour. Du couloir, on pouvait voir en partie, au sol, le tracé en blanc de la silhouette de Marianne. On pouvait voir aussi des restes d'un grand repas pour plusieurs personnes, laissés sur une table et le dessus du bar d'une cuisine américaine.

« Ce qui vous est arrivé était peut-être un accident, peut-être pas. Mais croyez-moi, vous ne pouvez continuer à vivre comme vous l'avez fait depuis. Cela ne ferait qu'empirer jusqu'à ce que vous... perdiez tout contrôle. Nous vous offrons une chance de reprendre le contrôle, de saisir votre destin, de vous montrer dignes de ce que nous pourrons vous révéler. Et ce que je raconte commence à ressembler à un speech grandiloquent de film américain, alors je vais arrêter les frais. »

Quelques membres du groupe ne purent réprimer un petit rire.

« La police scientifique est déjà venue dans la journée et, hum, aucun policier sérieux ne devrait plus s'intéresser à cette affaire, donc vous pouvez éviter la combinaison intégrale. Je ne suis pas autorisée à vous en dire plus. Résolvez l'affaire. Quand vous aurez trouvé ce que vous devez trouver... vous le saurez. Alors, et alors seulement, vous téléphonerez au numéro copié au dos du dossier. D'ici là, le lieutenant Trotignon est plus ou moins au courant et devrait se montrer coopératif si vous lui demandez de l'aide gentiment ; son numéro est dans le dossier aussi. Bonne chance. Montrez-vous brillants. »

Remettant le dossier à la personne la plus proche, elle les laissa face à la porte ouverte (bien que barrée de deux bandeaux jaunes) et repartit en sens inverse dans le couloir, sortant son téléphone portable de son sac et appelant quelqu'un tandis qu'elle s'engageait dans les escalier. Aucun d'eux ne fit un geste pour la retenir.
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
Message Publié : 02 Octobre 2014, 09:21 
Hors-ligne Gobelin
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Ainsi donc, ils savent ce que je vis depuis 6 semaines… Et d’ailleurs qui ça ils ? Valérie regardait, incrédule, le dossier que cette mystérieuse femme lui avait mis – quasiment de force – dans les mains. Elle se sentait incroyablement excitée par cette situation inédite qui lui rappelait une mémorable partie de JDR grandeur nature, tout en mesurant le surréalisme de la situation. Plongeant la main dans la poche de son jean pour sentir le contact rassurant de son tazer, elle jeta brièvement un œil aux personnes encore présentes dans le couloir. Trois hommes et trois femmes entre 20 et trente ans qui avaient l’air aussi surpris qu’elle… Ils n’avaient pas l’air bien dangereux, et heureusement car la scène de crime toute proche était quelque peu angoissante...
Elle ne se sentait pas d'entrer la première sur les lieux, les deux bandeaux jaunes étant assez largement dissuasifs. « Et on fait quoi maintenant ? »
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
Message Publié : 02 Octobre 2014, 17:57 
Hors-ligne Incube/Succube
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Le jeune homme aux cheveux violet vif était arrivé avec un parapluie et un manteau long aux col relevé. Il faisait moche, et Silver n'aimait pas prendre de risque. Alors que d'autres personnes visiblement aussi perdu et méfiant que lui arrivait, il vérifia encore la présence du lourd colt passé à sa ceinture dans le dos. Tout cela ne faisait aucun sens.

C'est alors que la ravissante demoiselle (bavarde au possible, vraiment) les mena devant une porte où la tension monta. Elle n'expliqua rien sinon qu' "on" allait les mettre à l'épreuve... On se croirait dans un jeu médiéval fantastique avec un maître du jeu qui cherchait à donner une quête à des joueurs. Pas que Silver soit très féru de la culture vidéoludique, mais il aimait bien les RPG.
Qu'y avait-il derrière cette porte ? Un portail vers un nouveau monde ? Un monstre à abattre ayant laisser derrière lui un appartement en ruine comme il l'avait déjà vu ? Alors que les gonds grinçaient en s'ouvrant, Silver Adoni saisit son arme sans dégainer, prêt à faire feu à tout moment.

Il est évident que lorsque la porte laissa apparaître un soft parfaitement rangé, le jeune parieur lâcha avec déception la crosse. Visiblement la victime dont les contours blancs restaient était en plein repas avec d'autres personnes avant de mourir.

Alors que la demoiselle dont tout le monde ignorait tout, Silver pensa à ce qu'elle leur avait asséné comme "info" :
Trop tard, c'est déjà un discoure de film que vous nous avez infligé. Aucune info, vous nous laissez avec un meurtre sur les bras dont la police n'est pas autorisée à s'occupé et un lien avec de types à interrogé et un appart' à fouiller.


L'une des membre de l'équipe pris la parole avec le dossier en main et visiblement la trouille d'aller voir dans l'appartement.
« Et on fait quoi maintenant ? »

Silver répondit en premier, en passant la porte sans toucher aux bandeaux jaunes.
« On fouille, on cherche les trucs bizarres qui ont poussé la police à se retirer de l'affaire, quelqu'un consulte le dossier et appel les numéros qu'on a pour les interroger. »

Le jeune homme commença par regarder autour de lui dans l'appartement, le sol, les murs, le plafonds, la table et les couverts, cherchant des signes inhabituels ou la cause de la mort de la fille.
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
×1 Message Publié : 02 Octobre 2014, 19:28 
Hors-ligne Incube/Succube
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Sophia avait rejoint le lieu de rendez-vous avec autant d'entrain que si elle se rendait à l'abattoir. La mine basse et le regard fuyant caché derrière des mèches de cheveux bleus, elle avait longé les murs, évitant autant que possible de rentrer en contact, même visuel, avec les passants. Ca faisait plusieurs semaines qu'elle n'était pas sortie de chez elle et elle commençait à regretter de n'avoir continué sur sa lancée. D'autant plus que, malgré le fait qu'elle avait repris son traitement quelques jours avant, certains symptômes n'avaient pas l'air de disparaître et son mal de crâne semblait aller et venir périodiquement. Malgré tout, elle se retrouva au lieu convenu, presque sans s'en rendre compte et hésita de longues minutes à rebrousser chemin et retrouver le confort de chez elle. Sauf que nul part n'était plus vraiment confortable pour elle en ce moment. Sentant un léger sifflement gagner en puissance à l'intérieur de son crâne, elle laissa sa main farfouiller dans la poche de son blouson de cuir noir et en sorti un comprimé blanchâtre qu'elle laissa fondre sur la langue. Elle aurait la gerbe et quelques crampes pour les heures à venir mais c'était toujours mieux que l'alternative. Finalement, presque sans que son cerveau n'ait transmis quelconque ordre, elle montra la carte et entra.

Là, d'autres personnes, dont certaines avaient l'air au moins aussi paumées qu'elle, attendaient et écoutaient avec une attention presque religieuse leur hôte les briefer. Après s'être assurée en regardant ses compagnons que la femme n'était pas qu'une création de son esprit, la jeune fille tenta de suivre tant bien que mal l'ensemble des informations qui lui étaient balancées à la tête. Même si elle ne put empêcher son esprit de s'éclipser par moment, elle en comprit le principal et ne put s'empêcher de se crisper à l'évocation d'un rituel initiatique tant tout ce que à quoi ça pouvait lui faire penser était la cérémonie macabre dont elle avait été témoin. Au moins, elle put néanmoins se rassurer sur le fait que ce qui lui arrivait ces derniers temps semblaient connus de la personne et apparemment partagé par les autres convives. Ou était-ce vraiment si rassurant que ça en fait ?

Puis tout s'enchaîna très vite et bientôt tous se retrouvèrent face à une scène de meurtre tandis que leur hôte s'éclipsait aussi tranquillement que si elle venait simplement de leur montrer l'emplacement des toilettes. L'étudiante voulut l'arrêter et lui poser deux fois plus de questions qu'elle ne leur avait filé d'informations mais elle la laissa partir sans même sortir un mot de sa bouche. Elle n'osa pas non plus s'adresser à ses compagnons d'infortune et, heureusement, d'autres plus courageux qu'elle se dévouèrent pour empêcher un silence gênant de s'installer. L'un d'eux même n'eut apparemment aucune crainte à pénétrer dans l'appartement et Sophia ne put s'empêcher d'admirer intérieurement sa capacité à prendre les devants. Même s'il semblait sortir tout d'un droit d'un cabaret. Ou d'un manga.

Alors, poussée aussi bien par une certaine curiosité malsaine que par l'entrain inspiré par le jeune homme, Sophia le suivit à l'intérieur de la salle presque sans y réfléchir, faisant néanmoins bien attention à ne rien toucher. Ce n'est qu'une fois à l'intérieur qu'elle se rendit vraiment compte de ce qu'elle venait de faire et se sentit obligée, devant tant de bizarrerie, de bafouiller ses réserves :

« Mais, mais attendez... c'est trop bizarre tout ça, qu'est-ce qui nous dit qu'on n'est pas en train de nous balancer dans un piège ? Si la police... enfin la vraie police peut-être... nous trouve ici on va se faire coller un meurtre sur les bras là ! Doit y avoir erreur, je sais pas faire ça moi, j'ai rien à faire là... »

Sans vraiment y faire attention son regard parcourut la pièce, principalement pour éviter celui des autres personnes, avant de se fixer sur le repas d'abord puis, sur la silhouette au sol ensuite.

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J'imagine qu'il y a un jet mais je sais pas de quoi. Du coup comme je suis sympa je lance un dé quand même : CAThanatos lance 1d20 et obtient 20 (20)
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
Message Publié : 03 Octobre 2014, 17:44 
Hors-ligne Faiseur de miracle
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A son tour, l'Eurasienne présente dans la pièce se fait entendre d'une voix monocorde.
Si elle est aussi surprise que les autres personnes réunies par l'étrange proposition - ou était-ce un ordre? Allez savoir - elle ne le montre pas, affichant un air impassible:

« De deux choses l'une... ou bien nous sommes les heureux participants d'un jeu-enquête grandeur nature, et j'avoue que l'idée ne me tente pas outre mesure, j'ai un agenda assez chargé que pour passe mon temps à jouer à Cluedo, ou bien... »

Elle croise les bras sur la poitrine et abaisse la tête

« ... Il y a erreur sur les individus... au moins sur une partie d'entre nous. Je n'ai visiblement rien à faire ici, je ne travaille pas pour la police et je ne possède aucune qualité requise pour être engagée comme consultant. »
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
Message Publié : 06 Octobre 2014, 21:01 
Hors-ligne Thaumaturge
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Un grand type, habillé d'un grand imper bleu-gris sous lequel on devinait un complet-veston, se mit en mouvement. Il rentra dans la pièce, les mains dans les poches, regardant de tous côtés.

« Gardez les mains dans vos poches, ça empêche d'avoir envie de tut toucher. Même si les flics ne repassent plus par ici, d'autres pourraient. »

Timothée fit le tour de l'appartement. Mouai, pas grand-chose. L'homme passa la main dans ses cheveux pour les dégager de son front. Il se pencha tout particulièrement sur les reliefs du repas. Si le repas avait été fini mais avait des déchets, le crime avait pu arriver après le dîner. Si les assiettes étaient abandonnées en plein repas, alors c'était arrivé pendant. Donc il devenait primordial de savoir qui étaient les invités.

« Je vois pas bien ce qu'on est supposé chercher. Si la crim a fini de prendre ses photos et de relever ses traces et autres indices, m'étonnerai qu'il reste encore des trucs. Et si c'est le cas, les enquêteurs sont passés derrière avec leurs gros souliers, puis la femme de ménage, vu l'absence du corps. S'il y en a eu un. »

Mouai. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas arpenté une scène de crime. Il bossait souvent à partir de photos, ces derniers temps. Et, coup de bol, c'était exactement ce qu'ils allaient faire maintenant.

« Je peux voir ce dossier ? »

Il imaginait déjà les photos du cadavre, et de certains objets tombés sur le sol. C'était son métier. Et il adorait ça.

Tout en feuilletant les pages dudit dossier, il reprit la parole, de sa voix décontractée trahissant sa longue habitude de ce genre de choses.

« Vous pouvez m'appeler Tim. Je suis détective. J'imagine que quoi que vous en disiez, on a pas fait appel à vous uniquement à cause de vos jolis minois. Donc, à qui ai-je l'honneur ? Vous devez bien être des "spécialistes" de quelque chose. Quelque chose qui s'avérera utile pour notre enquête. Je ne sais pas pour qui nous travaillons, mais vu les moyens qu'ils ont, ce n'est pas le genre de personne à se tromper de cible.

Pas tous à la fois, s'il-vous-plaît. »


Un léger sourire apparut sur le visage de l'homme. Il était difficile de le situer entre vingt-cinq et trente-cinq ans. Il était loin d'être laid, et son regard était vif. Associé à sa grande taille, et à une musculature discrète, l'ensemble renvoyait l'image d'un homme plutôt attirant, même si ses habits semblait le faire sortir tout droit des années cinquante-soixante. Aux états-unis.
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
Message Publié : 07 Octobre 2014, 06:52 
Hors-ligne Paladin
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Wiccanne

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Jeanne revenait d’un de ses cours à l’université lorsqu’elle découvrit la carte dans la boite le casier postal de l’appartement. Sa première réaction fut de songer au rituel d’invocation qu’elle avait tenté avec ses amis, les 4 autres membres de leur coven, mais qui avait finalement échoué avec les conséquences désastreuses que nous connaissons. Quelqu’un d’autre avait donc fini par découvrir ce qui était arrivé à Matthias, et ce quelqu’un en était à ce point certain pour avoir envoyé cette carte malgré l’étrangeté de la réalité. À moins qu’un des leurs ait finalement parlé, mais ce n’était pas leur genre. La rencontre étant pour plus tard au soir, elle avertit sa tante qu’elle serait absente pour le souper et qu’elle reviendrait sans doute tard. C’était pour elle l’occasion de tirer tout cela au clair.

. . . . . .

Jeanne se rendit au point de rendez-vous par le métro et dût marcher un peu. Par chance, le gros de la pluie était déjà tombé lorsqu’elle sortit au dehors de la rame de métro. L’air n’en demeurait pas moins frais et humide, et le ciel toujours aussi menaçant. Pour l’occasion, elle n’avait pas pris la peine de se changer de ses habits de tous les jours, n’enfilant par-dessus ceux-ci qu’un simple pullover à capuche pour se protéger du froid et son sac-à-dos. Après une marche de 15 minutes, elle arriva enfin à l’endroit convenu. L’étudiante était l’une des dernières à être arrivée mais elle était néanmoins à l’heure. Elle écouta la femme noire et suivit le groupe qui s’était formé, tous ayant apparemment vécu une expérience comme la sienne.

Donc, ce n’est pas sur le cas de Matthias qu’ils enquêtent. Comment ont-ils pu être au courant du rituel, c’est une question qui me trottera toujours dans la tête. Mais maintenant qu’on y est, c’est vrai que je serais curieuse de savoir ce que les autres ont vécus… Peut-être plus tard.

En arrivant devant le cadre de la porte, la femme leur montra brièvement ce qu’on pouvait entrevoir de l’appartement depuis le corridor. Elle tendit enfin un dossier à une des femmes du groupe et elle expliqua ce qu’elle attendait de nous.

Tiens, c’est nous qui héritons de l’enquête? Si ça peut m’aider à comprendre des trucs, pourquoi pas. C’est vrai qu’il y a une aura de mystère autour de l’histoire et que c’est un peu ça que j’ai toujours cherché dans mes études, tant universitaires que personnelles.

La femme noire partie, un débat d’inquiétudes commença. Un homme, un détective selon toute apparence, prit le dossier et le feuilleta. À sa manière de parader comme un paon et de parler à voix haute, elle retint un sourire et de dire tout haut ce qu’elle pensait tout bas.

Sérieux, on a hérité d’un plouc.

« Jeanne Corriveau. J’étudie en archéo à l’université. »

Et je suis wiccanne à mes heures. Surtout ça en fait, et la sombre histoire de notre rituel qui doit être la cause de ma présence ici.


La présence du plouc l’avait décidé à entrer dans l’appartement à la suite de l’homme aux cheveux violet; lui au moins semblait avoir un brin d’initiative et de raison. La curiosité également l’emportait sur la crainte.
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
×1 Message Publié : 10 Octobre 2014, 00:54 
Hors-ligne Nécromancien
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Localisation : Lyon
« Écoutez, moi j'veux pas d'embrouilles. J'sais pas pourquoi vous êtes là, et j'veux pas l'savoir. J'ai d'bonnes raisons de faire comme elle a dit la renoi, c'est tout... »

Le rebeu maigrichon qui venait de parler, crâne rasé et regard fuyant, renvoyait par son langage et son attitude artificiellement nonchalante à son origine banlieusarde en dépit de vêtements que n'aurait pas renié le bobo lambda : souliers de ville, jean bien coupé, polo chic et veste en cuir. Il portait un sac à dos sur l'épaule et brandissait une lampe torche qu'il agitait en tous sens avec une grande nervosité.

Puis un type lui demanda son nom. C'était après tout bien légitime.

« J'm'appelle Ismaïl. J'touche aux ordis, un peu. Pi j'peux p'tet vous aider si on s'retrouve de l'aut' côté du périph, parce que vous avez pas l'air d'y avoir souvent mis les pieds. » Il se donna une contenance avec cette pique qui lui avait sauté aux yeux à la vue de ses nouveaux compagnons dont un seul balai dans le rectum finirait probablement aspiré en intégralité.


« J'peux voir le dossier aussi ? Faut d'abord qu'on sache pourquoi les keufs s'occupent pas de ça... »

Et sans attendre vraiment de réponse, il attrapa une extrémité de la chemise de carton et se mit à feuilleter les différents documents présents.

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research: Laadna lance 1d20+7 et obtient 16 (9)
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
Message Publié : 10 Octobre 2014, 20:44 
Hors-ligne Gagnant
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Localisation : Where the banshees live and they do live well
En allumant la lumière en entrant, Silver éclaira la large pièce principale. L’entrée se trouvait plutôt sur la gauche de celle-ci, du côté où se trouvait la cuisine américaine, derrière le bar encombré. Un peu plus loin, près du fond sous les fenêtres, était dressée la table. Sur la droite, la pièce s’étendait en un large espace s’achevant sur un coin salon avec deux canapés disposés en angle, et entre eux une table basse à deux plateaux superposés, tous deux encombrés.

Mais ce qui attirait immédiatement l’attention, vers le centre de la pièce, était un meuble, couvert d’une petite nappe noire, qui semblait avoir été reconverti en une espèce d’autel. De loin, ce qui était placé dessus semblait un bric-à-brac d’objets divers accompagnés de fruits, de pierres... L’ensemble était surmonté de deux petits cierges d’un mauve très foncé. Au sol, un cercle avait été tracé à la craie blanche, orné le long de sa circonférence intérieure de différents motifs. Ce tracé en rencontrait un autre, qui venait le couper : celui que la police scientifique avait fait de la silhouette du corps. Depuis le couloir, les "enquêteurs" improvisés n'en avaient vu que le bas : ils pouvaient voir maintenant que la victime avait fini allongée au sol dans la direction de l'autel, le touchant presque. Des teintes sombres sur le parquet attestaient que Marianne Chaumont avait perdu de grandes quantités de sang, dont le bois avait "bu" une grande partie.

Comme d'instinct, la plupart des membres du groupe se tinrent dans un premier temps à l'écart de cette partie de la pièce. Tamako, qui avait fini par suivre le mouvement et rentrer à la suite des autres, était restée sur le pas de la porte, où se tenait également Jeanne, dont le regard avait été immédiatement attiré par l'autel. Valérie se déplaçait dans l'appartement en rasant les murs, comme l'avait fait Timothée avant qu'il ne rejoigne Silver et Sophia. Bientôt rejoints également par Ismail, ils formaient un groupe du côté de la cuisine et de la table.

Cette dernière avait été décorée de cônes de pin et de sapins et de bougies. Six assiettes à dessert, ayant manifestement été utilisées, étaient restées sur la table ainsi que les verres. Les assiettes principales du repas avaient été empilées dans la cuisine, où avaient été aussi regroupés les couverts. Sur le bar se trouvaient une bouteille vide de vin rouge (Silver identifia sur l'étiquette un cru plutôt onéreux), et, un peu plus loin, une bouteille entamée et rebouchée de cidre, à côté d'autres bouteilles de crème de mûre, de myrtille et de cassis, et de flûtes à champagne vides mais ayant elles aussi été utilisées. Enfin, sur le bout du bar était posée une assiette contenant le reste d'une tarte aux pommes, recouverte seulement partiellement de film alimentaire, comme si l'emballage en avait été interrompu.

Dans la cuisine, Sophia remarqua les traces de la préparation d'un repas, des ustensiles sales, et avisa une liste de courses dont les ingrédients avaient été méticuleusement répartis sous l'intitulé de chaque recette - champignons farcis, quiche aux légumes. C'était certainement plus sophistiqué que ce qu'elle pouvait se permettre de faire dans la kitchenette de sa chambre à la Cité U. Elle remarqua aussi la présence de deux boîtes de pâté pour chat, vides, et se fit la réflexion qu'elle n'avait pas aperçu pour l'instant la moindre trace de la présence d'un félin dans l'appartement. Le bout de la cuisine était occupé par une rangée de plusieurs poubelles : Marianne Chaumont était apparemment une maniaque du tri des déchets.

Les fenêtres qui donnaient sur la cour étaient larges, et bien que le feuillage du tilleul très proche obscurcissait en partie une vitre, l'appartement devait être très lumineux durant la journée. Sur le mur d'en face, se trouvaient, outre la porte par laquelle ils étaient entrés, divers meubles recouverts de différents objets, une bibliothèque, puis un escalier métallique en colimaçon qui montait par une ouverture au plafond vers l'étage supérieur. Sur le mur du fond se trouvaient deux portes fermées. Quelques cadres ornaient les murs de grands tirages de photographies d'art.

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Liste des jets pour ceux qui veulent explorer un peu tout ça :
• Meubles et leurs différents objets, table basse du coin salon : jets de Fouille.
• Bibliothèque : jet de Connaissance (à préciser) ou de Recherches.
• Autel : jet de Connaissance (à préciser).
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
Message Publié : 10 Octobre 2014, 20:44 
Hors-ligne Gagnant
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Sur la première page du dossier, Ismail trouva quelques indications quant à la propriétaire des lieux. Marianne Chaumont, cinquante-quatre ans, tenait une galerie dans le quartier de Saint-Germain. Une photo épinglée à la feuille montrait une femme mûre dont le sourire éclatant et la chevelure rousse flamboyante détournait l'attention des premiers signes de l'âge. Célibataire, ses parents étaient morts tous les deux, mais elle avait un fils, né de père inconnu et maintenant trentenaire, qui avait été prévenu du décès et devait revenir au plus vite des USA où il habitait actuellement.

Tournant quelques pages, Ismail en arriva à ce que la police savait, ou supposait, des circonstances du meurtre. L'arme probable du crime, trouvée ensanglantée à côté du corps et récupérée par l'équipe scientifique, était décrite comme étant une dague à double tranchant, au manche en corne noire, et dont la lame, longue de trente centimètres, étaient ornée de pentacles sur le plat de sa base. Le coup fatal avait été porté dans le cou de la victime, à la carotide.

Peu avant une heure du matin, des voisins de palier, les Millon, avaient entendu un grand cri suivi d'un bruit d'altercation. Sorti voir de quoi il retournait, le mari, Claude Millon, avait trouvé la porte de sa voisine ouverte, Marianne morte, et une nommée Julie Dumas, quarante-huit ans, inconsciente en travers de la porte. Interrogée, Julie Dumas avait déclaré avoir passé la soirée chez la victime en compagnie d'autres amies de celle-ci ; elles s'étaient quitté un peu plus tôt, et quelques-unes étaient restées à bavarder sur le trottoir avant de se séparer ; mais Julie s'était rendue compte qu'elle avait oublié son téléphone portable dans l'appartement et était revenue, seule.

Toujours d'après ses déclarations, elle avait trouvé la porte ouverte sur le spectacle d'horreur de son amie se vidant de son sang sur le sol, et avait été bousculée et assommée par un inconnu s'enfuyant par là - qu'elle avait plus tard décrit en termes vagues comme grand, au teint pâle, de "type scandinave peut-être", et dont la beauté l'avait frappée (sans jeu de mot) en dépit des circonstances.

Le fait que la police avait effectivement retrouvé le portable "oublié" ne prouvait rien en soi, et son obstination à ne rien révéler de l'identité des autres invitées de la soirée, ni à fournir une explication quant à la nature ou l'usage de l'autel et des autres artefacts ésotériques trouvés sur place, les avait convaincu de la placer en garde à vue comme suspecte du meurtre. Cela, et le fait que Claude Millon, par ailleurs, avait certifié n'avoir entendu aucun bruit de fuite, alors que les marches en bois faisait au passage des gens des crissements et des craquements dont, assurait-il, il ne manquait ordinairement rien. Toutefois, même s'il fallait attendre le rapport du médecin légiste, la très faible quantité de sang trouvée sur les vêtements de Julie Dumas semblait peut cadrer avec ce qu'on aurait dû retrouver sur elle si elle avait porté le coup de poignard fatal à la carotide.
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
×3 Message Publié : 11 Octobre 2014, 07:22 
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Apercevant le cercle tracé sur le sol, Jeanne s'approcha lentement de celui-ci et l'examina.

« En mesure le cercle trois fois tu formeras pour garder dehors les esprits non désirés. » chuchota faiblement l'étudiante, comme pour à elle-même, en se rappelant d'un extrait du Rede.

La victime effectuait donc un rituel, ou venait de le finir.

Elle commençait à trouver ses repères, du moins ceux qu'elle avait en la matière. Le cercle, l'autel, les bougies, elle avait déjà fait ça. En observant tout autour du cercle et sur l'autel, Jeanne fut néanmoins surprise de ne pas découvrir l'athamé qui aurait été sensé tracer le cercle. Elle s'approcha ensuite de l'autel en évitant la zone du plancher tachée par le sang. Creusant sa mémoire, elle essaya d'associer les objets qui y étaient présents (bougies, etc.) avec un rituel ou type de rituel en particulier, et avec les divinités associées à la pratique. Elle essaya également de voir si il y avait un livre des ombres sur ou à proximité de l'autel.


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En premier, le rituel ou le type de rituel pratiqué en se basant sur les objets présents sur l'autel (couleur des bougies, etc.):
Connaissance Tradition arcanique: Cerwenn lance 1d20+9 et obtient 14 (5)

Ensuite, les divinités associées à la pratique:
Connaissance Théologie et philosophie: Cerwenn lance 1d20+8 et obtient 22 (14)

Enfin (si nécessaire), un jet de fouille pour tenter de trouver le livre des ombres sur l'autel ou à proximité:
Fouille: Cerwenn lance 1d20+8 et obtient 22 (14)
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
Message Publié : 11 Octobre 2014, 11:30 
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La nappe était noire, décorée en blanc de divers motifs : triquetras, triskeles, pentacles... Sur l'autel lui-même des feuilles mortes avaient été placées en cercle, au sein duquel étaient éparpillés des glands, des noix, et des graines de maïs, ainsi que des pierres roulées : de l'agate feu, du béryl, de la cornaline, de la tourmaline. Un petit panier en osier, d'allure rustique, était placé au centre du cercle, il contenait une pomme, une grenade et du raisin. Quant aux bougies, Jeanne pouvait se rendre compte qu'elles étaient disposées sur la lisière extérieure du cercle de feuilles mortes aux endroits où auraient dû aboutir les pointes d'un pentacle invisible : en bas, une bougie verte à gauche et une bougie orange à droite ; dans les coins supérieurs, deux cierges d'un mauve foncé qui dominaient de leur taille le reste de l'autel ; et tout en haut, un porte-encens, prévu pour porter trois bâtonnets. De fait, un peu plus loin sur le coin du meuble étaient posés trois cartons rectangulaires : l'étiquette indiquait qu'ils contenaient respectivement des bâtonnets d'encens de sauge, de benjoin et de myrrhe.

Tout cela aurait probablement déconcerté la plupart des observateurs, mais sembla plutôt clair à Jeanne. Un coup d'œil circulaire sur le reste de l'appartement confirma ses doutes. Des bouquets secs en décoration sur les meubles. Sur le bar, du cidre et de la crème de mûre qui avaient dû servir à confectionner un kir breton... hum, pas très "orthodoxe", mais pourquoi pas. Une bouteille de vin, un reste de tarte aux pommes. Le reste du menu, si elle avait l'occasion de le déterminer, appuierait sans doute son hypothèse.

Et bien sûr, la date collait. Nul ne pouvait ignorer que la veille - quand le meurtre avait été commis, donc - était le premier jour de l'automne. La plupart des wiccans se fixaient généralement sur la date du 21 septembre pour la fête de Mabon, mais soit qu'elle appartint à un courant qui voyait les choses autrement, soit tout simplement par conviction personnelle, rien n'empêchait que Marianne Chaumont ait choisi la véritable nuit de l'équinoxe pour célébrer l'endormissement de la Grande Déesse.

Jeanne ne trouva pas de Livre des Ombres sur l'autel ou à proximité immédiate de celui-ci. L'athamé était effectivement manquant. Et les traces du corps au sol ne pouvaient laisser ignorer que tout avait horriblement mal fini. Mais en dehors de cela, tout le reste semblait à la jeune wiccane à peu près aussi évident que si elle était entrée dans une maison chrétienne un 26 décembre et y eut trouvé un sapin décoré. Elle ne put toutefois s'empêcher de considérer avec un peu d'inquiétude le reste du groupe présent dans le loft : elle ne pouvait guère s'attendre à ce qu'il en aille de même pour eux. Elle espéra qu'ils n'allaient pas se mettre à délirer sur des sacrifices sataniques - ou, dans le cas de celui qui affichait un peu agressivement son identité de "djeune de banlieue", les Illuminati -, alors que de toute évidence, la victime et ses amies s'étaient simplement réunies pour fêter paisiblement le début de l'automne autour d'une célébration bien inoffensive et d'un bon repas traditionnel.
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
×1 Message Publié : 11 Octobre 2014, 22:32 
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Silver fouillait la cuisine en retournant les placards et les tiroirs, répondant aux questions du détective :

« Tim le détective des années 60 tiré d'un film noir ? T'es une vrai caricature, mon vieux, j'aime ça. Je m'appel Silver et je n'y connais rien en enquête puisque je suis joueur professionnel. Cela dit j'ai eu une mésaventure récemment avec une espèce de bestiole surnaturelle, et trouver un autel magique ou quelque chose du genre ici est clairement en lien avec ça. J'ai dans l'idée que c'est pour ça qu'on a été invités à participer à cette enquête. J'imagine que vous aussi vous êtes tombé sur un truc bizarre ? »

Tout en parlant normalement avec son aisance habituelle, il sortit de la cuisine et commença à fouiller les meubles en cherchant une aspérité anormale, un double fond ou des tiroirs secrets en plus de vider les normaux. Il prit visiblement garde à ne pas trop s'approcher de l'autel. On sait jamais, vu la sale bête qu'il avait croisée.

fouille: malodo lance 1d20+2 et obtient 5 (3)
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
Message Publié : 11 Octobre 2014, 23:57 
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... Mais Silver avait beau fouiller, retourner les tiroirs et mettre le bazar un peu partout, il ne trouvait rien d'inhabituel dans les meubles qu'il inspectait. Soit il n'y avait rien à trouver, soit il faisait preuve d'un peu trop de frénésie derrière l'apparence "cool" qu'il tentait de donner de lui par ses discours.
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
×1 Message Publié : 12 Octobre 2014, 04:33 
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Après un moment passé à inspecter l'autel et connaissant désormais le rituel pratiqué cette nuit-là, Jeanne continua sa recherche du livre des ombres; celui-ci étant un peu un recueil des pratiques d'un wiccan (ou d'une wiccanne dans le cas présent), on pouvait en apprendre beaucoup sur les pratiques de la victime en le découvrant. Il n'était cependant pas sur l'autel, ni à proximité; elle chercha donc ailleurs, la bibliothèque en l’occurrence.

Jeanne traversa la pièce, silencieuse. La situation actuelle pouvait sembler étrange à un néophyte. La magie et les autels pouvaient désorienter et la déesse seule savait à quel point un peu trop d'imagination pouvait altérer la réalité perçue par les hommes. Cependant, pour elle, il ne s'agissait que de comprendre les pratiques d'une autre wiccanne. Aussi l'étudiante attendit-elle d'en savoir un peu plus avant de dévoiler aux autres ce qu'elle avait découvert. Elle s'approcha donc de la bibliothèque et tenta de trouver le livre des ombres ou, tout du moins, un livre qui y ressemblerait par son contenu.

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Recherche: Cerwenn lance 1d20+9 et obtient 11 (2)
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
Message Publié : 12 Octobre 2014, 11:16 
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Silver conclu ses recherche avec sobriété :

« J'ai l'impression de pas avoir été très efficace. J'ai seulement trouvé que la proprio et les invités avaient de bons goûts culinaires. Si quelqu'un veut passer après moi, ça ne serait probablement pas de trop... »
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
Message Publié : 12 Octobre 2014, 11:23 
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Tim leva les yeux du dossier qu'il parcourait.

« Caricature ? Et encore, tu ne m'as pas vu avec mon borsalino. »

Puis, une fois le dossier totalement exploré, il s'avança vers Silver et se mit à fouiller à son tour, lentement, méthodiquement.

« Moi on m'a appelé parce que je suis détective, je ne vois que ça. »

Le détective avait ajouté cela d'un air détaché, en regardant dans les diverses tiroirs. Difficile d dire s'il cachait quelque chose dans ces conditions...surtout quand on le connaissait depuis moins de dix minutes.

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Je "fais 20", si c'est autorisé. Pour la fouille et pour la lecture du dossier. On est pas pressé, autant en profiter.
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
Message Publié : 12 Octobre 2014, 14:17 
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Étaient-ce le remue-ménage de Silver avec les tiroirs à côté d'elle ? Jeanne avait du mal à se concentrer dans son exploration de la bibliothèque. Elle la passa rapidement en revue, repérant qu'elle était globalement divisée en deux parties : de la littérature en bas (des romans et de la poésie), et en haut différentes publication ayant trait à la magie, sa pratique, son histoire, les cultes anciens de la déesse mère, etc. - mais elle ne remarqua pas de Livre des Ombres parmi les tranches.

Puis, le détective remplaça le garçon aux cheveux violets dans l'exploration des meubles du salon, y mettant un peu plus de calme et de méthode.
Message secret pour Nekhar.
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
Message Publié : 12 Octobre 2014, 15:14 
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L'étudiante s'adressa à la jeune femme aux cheveux bleus.

« J'aurais besoin d'aide pour un truc. Je cherche un bouquin, un livre des ombres pour être plus précis. Ça parle des pratiques magiques, et dans le cas présent de celles de la victime. Je crois qu'il pourrait se trouver dans la bibliothèque mais j'aurais besoin d'aide pour le trouver. Ça pourrait peut-être nous être utile pour l'enquête. »

Devant l'air hésitant de la jeune femme, Jeanne essaya de la rassurer de son mieux.

« T'inquiète, ça ne parle que de magie; tu ne risque rien tant que tu ne la pratique pas, et si tu la pratique tant que tu sais ce que tu fais. »

Ce qui n'a pas toujours été mon cas.

Elle se souvint néanmoins d'un truc. Plongée dans l'enquête, elle avait oublié les présentations.

« Et au fait, je m'appelle Jeanne. Et toi? »
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 Sujet du message : Re: Chapitre 1 : Bastille Blues
×1 Message Publié : 12 Octobre 2014, 20:35 
Hors-ligne Nécromancien
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Ismaïl resta sans voix à la vue du spectacle. Même le juron qui couvait finit étranglé devant l'étrangeté de la scène. Plusieurs dizaines de fictions lui traversèrent l'esprit, en tout état de cause il était plus inquiet d'un décor qui sortait de son cadre de références que terrifié par une scène de crime teintée d'ésotérisme.

« Bon, ça dit qu'la meuf est une bourgeoise, qu'elle vit seule. Elle a été tuée par un couteau chelou » fit-il en agitant la photo de l'arme du crime. « Y'a un témoin. C'est une amie à elle qui a passé la soirée ici. Elle est r'venue chercher son portable et s'est fait rentrer d'dans par un type qu'elle a mal vu, un beau gosse, très grand et pâle, en tout cas c'est c'qu'elle dit. Elle est en garde à vue, parce que les voisins l'ont entendue crier et tomber, mais ils sont sûrs de pas avoir entendu quelqu'un courir... et vu l'escalier et le couloir ça aurait fait du bruit. »

Il referma le dossier que Tim parcourait encore. Ne voyant pas ce qu'il pouvait faire d'autre, il se dirigea vers la bibliothèque et débuta une fouille organisée de ce qui s'y trouvait, en souriant nerveusement à celle qui avait l'air de savoir ce qu'elle cherchait.

research: Laadna lance 1d20+7 et obtient 22 (15)
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