HistoireL'Âge des esprits et des mononokes (400 BC - 78 AC) :Les légendes des Kitsunes racontent qu’un esprit, une mononoke, vivait en cette forêt à l’aube des temps. Son nom était Inari, des rayons de lune et de la forêt des ginkos. C’était une renarde à neuf queues et à la fourrure d’un blanc lunaire. Elle était douée d’une grande sagesse et sa curiosité était légendaire. Esprit protecteur des renards, son peuple, elle parcourait les bois en tous sens, veillant à éliminer les menaces pouvant planer sur les siens.
Un jour, des esprits bipèdes vinrent de la mer et débarquèrent dans la forêt. Blanche était leur peau, livide comme celle d’un esprit; on les nomma «Ayakashis», ou «Esprits de la mer». De grande taille, sages et maîtres des connaissances en toutes choses, ils décidèrent de s’établir à la lisière de la forêt. Là, ils construisirent leur tanière, en ce lieu de Turran. Des arbres de métal s’élevèrent bientôt loin au-dessus de la canopée, au-delà des plus hauts ginkos de la forêt. Toute la forêt entendait le murmure de leur venue et de leurs travaux, et un sentiment d’inquiétude commença à s’installer auprès des esprits de la forêt. Qui étaient-ils? Que faisaient-ils?
Il est dit que, poussée par sa curiosité de renarde, Inari quitta sa tanière et alla se promener près de la demeure des Ayakashis, seule d’entre tous les mononokes à s’y aventurer. Elle y rôda pendant de nombreuses lunes, observant comment les Ayakashis vivaient, comment ils mangeaient, comment ils respiraient. Se promenant d’ombre en ombre, elle vit des maléfices et d’autres choses mystérieuses qui n’avaient pas de nom connu des esprits. Enfin, sa curiosité comblée, la mononoke repartie pour sa tanière. Sur le chemin du retour, elle fut capturée par une toile tissée de fibres d'ombres, une ruse des Ayakashi. Ainsi piégée, ils l’assommèrent et la ramenèrent à leur tanière. Son sommeil dura trois lunes, pendant lesquelles les Ayakashis usèrent de leurs maléfices sur la mononoke.
À son réveil, la mononoke s’assit et se frotta les yeux; ce faisant, elle se toucha le visage. Là où un museau se trouvait jadis, un visage d’Ayakashi avait pris place. De surprise, Inari se leva et remarqua qu’elle marchait sur deux pattes, comme un Ayakashi. Elle regarda sa fourrure et vit qu’elle portait une toison d’Ayakashi par-dessus sa fourrure de renarde. Par chance, en se retournant, elle remarqua que ses neuf queues étaient encore là. Et ses oreilles de renarde perçaient désormais au travers d’une longue chevelure noire. Et sa peau et sa fourrure étaient encore d’une pâleur lunaire.
Ainsi, par les maléfices des Ayakashis, Inari avait perdu sa nature de mononoke, étant devenue à moitié renarde et à moitié Ayakashi; sous cette forme, elle devint la première Kitsune en ce monde. Si les motivations des Ayakashis pour lui jouer un tour pareil paraissaient initialement obscures, la Kitsune finit par comprendre que tout ce qu’ils souhaitaient était de communiquer. Ils avaient essayés de communiquer avec les esprits de la forêt par le passé, sans succès. Et après toutes leurs tentatives, la seule à être venue jusqu’à eux était Inari. Sa curiosité de renarde l’avait involontairement qualifiée pour ce rôle. La forme d'emprunt dont ils l'avaient affublé n'avait pour but que de faciliter la communication.
Désireux de montrer leur bonne foi auprès des mononokes, les Ayakashis entreprirent d’apprendre à Inari une partie de leur savoir immense et la base de ce qu’ils appelaient la «civilisation». Auprès d’eux, la Kitsune découvrit leur science des maléfices, un art jusqu’alors inconnu ou presque des mononokes. Et l’art du langage écrit et rythmé, l’art de l’incantation et des paroles à fredonner. Ces connaissances et plusieurs autres, elle les assimila durant de longues années, seule parmi les mononokes en la tanière de Turran. Hélas, comme Inari ne le découvrit que plus tard, les Ayakashis ne donnaient rien sans espérer recevoir en retour.
Ainsi, vint un moment où la Kitsune vint à vouloir rejoindre le peuple des renards qu’elle aimait tant, après des années d'éloignement. Elle souhaitait partager ce savoir nouvellement acquis avec les siens, afin de les en voir grandis. Hélas, les Ayakashis s’opposèrent à ce projet; à leurs yeux, les renards n’étaient que des animaux, des créatures inférieures. Seul leur importait le contact avec les mononokes de la forêt, seuls êtres doués d’un intérêt suffisant. Son projet poussa toutefois les Ayakashis à accroître leur surveillance envers la Kitsune, devenant méfiants à son égard; étant leur seul lien avec les mononokes, elle demeurait un atout précieux dans leur désir de communication avec ceux-ci. Afin de la contrôler, ils restreignirent ses mouvements dans leur tanière de fer et de verre, utilisant en cela de nombreux maléfices qui tinrent en échec un bon nombre de ses tentatives d’évasions. Malgré tout, au bout de trois lunes, Inari la Kitsune parvint à s’enfuir de la tanière de Turran, fuyant à la faveur d’une nuit d’hiver. Dans sa fuite, elle se jura de rompre tous ses liens avec les Ayakashis, et elle rejoignit sa tanière, y attendant que les neiges fondent.
Le printemps venu et dans le secret des bois, Inari la Kitsune prit un époux parmi le peuple des renards; de cette union naquirent les jumeaux Izanagi et Izanami. C’est par le biais de ces jumeaux, conçus au-delà des lois des Ayakashis, que la race des Kitsunes prit réellement naissance. Avec ces deux jumeaux, son désir de transmettre son savoir aux siens prit également une tournure plus concrète.
Et ils grandirent. Loin des Ayakashis, Inari leur enseigna que le monde est plein de mystères. Que même les phénomènes les plus troublants sont insignifiants s'il n'y a pas un être pour les voir, un être pour constater, un être pour se sentir concerné; de fait, l'être vivant de ce monde est l'être le plus énigmatique qui soit. Que le monde n'est pas seulement habité par les vivants. Et qu'il ne se limite pas à sa perception. Que parfois, des êtres croiseront ce que les autres ne verront jamais, ou auxquels ils ne porteront jamais attention : des esprits. Ces esprits, au nombre desquels figurent les mononokes, existent aux contact des vivants, généralement sans pouvoir interagir directement sur le monde qui les entoure. Néanmoins, il est possible de communiquer avec eux Et que des rites bien spécifiques pouvaient faciliter cette prise de contact De cet enseignement octroyé aux origines de la race des Kitsunes vient l'essentiel du savoir des vivants sur le monde des mononokes. De cette époque, date également
Bien plus tard, lorsque les années se furent écoulées et que les enfants de ses enfants eurent eux-mêmes atteint l'âge de la raison, Inari la Kitsune, estimant qu'ils n'avaient plus besoin de son aide, quitta les siens pour repartir au plus profond des bois. Nul ne connaissait sa destination, ni si elle reviendrait un jour. Son temps parmi les siens semblait destiné à appartenir aux légendes.
Avant de partir, elle fit promettre aux siens de ne pas s'approcher des Ayakashis.
Longtemps après la disparition d’Inari, il est dit qu’un cataclysme affecta les Ayakashis. Plongés dans une obscure folie, leurs maléfices se déchaînèrent en leur tanière de Turran. Le cataclysme fut si fort que les terres environnantes de la Forêt des ginkos en furent dévastées, les arbres calcinés et les créatures des bois à jamais disparues. Nul ne sut pourquoi un tel phénomène s’était produit, mais le résultat le plus conséquent en fut la disparition des Ayakashis. Et pendant un temps, les Kitsunes purent vivre en paix, sans la crainte des Ayakashis.
L'âge des larmes et des Yokaïs (78 AC - 152 AC) :Les années passèrent, sans que nul ne vienne troubler la quiétude du peuple des Kitsunes et des mononokes. Les vents de la mer de l’Est soufflaient sur les cimes des arbres de la Forêt des ginkos, comme ils l’avaient fait depuis que le monde était monde. Et les esprits veillaient avec une même ardeur sur le monde des vivants, se demandant si une pareille tranquillité allait perdurer. Hélas, et comme l’histoire le dira, ce ne devait pas être le cas, puisque de l’Ouest vinrent un jour des créatures bipèdes d’un genre étrangement connu. À la fois semblables et à la fois différents des premiers Ayakashis, les Kitsunes les appelèrent ainsi, en leur souvenir. Et également en leur souvenir, les Kitsunes, qui avaient encore en leur mémoire l’avertissement d’Inari face à pareilles créatures, décidèrent de s’en tenir éloignés et de rester dans leur forêt.
Ainsi, ces Ayakashis s’installèrent à l’orée de la Forêt des ginkos, sans que nul ne vienne les déranger. De tailles plus modestes que les premiers Ayakashis, ils avaient en commun leur nature industrieuse : quelques printemps furent nécessaires pour que la lisière de la Forêt des ginkos fût défrichée, laissant la place à de vastes étendues de terres cultivées. Les arbres cédaient sous le coup des haches, le rock sous le coup des pioches. Les créatures de la forêt se mirent à fuir de plus en plus profondément dans les bois, et même les mononokes vinrent à craindre le pire, le retour d'un fléau plus grand encore que celui de la chute de Turran. Face à la dévastation de leur forêt ancestrale, les Kitsunes décidèrent d'entrer en guerre, pour la première fois de leur histoire et, ils l'espéraient, pour la dernière. Et bien vite, les bois devinrent inhospitaliers.
Les premières attaques des Kitsunes ciblèrent les campements forestiers des Ayakashis, de petites communautés qui ne savaient ni se défendre ni contre quoi ils se battaient. Les pertes furent lourdes chez l'envahisseur, les campements ravagés. Et pendant un temps, la lisière de la Forêt des Ginkos cessa de reculer.
Il est dit qu'une gamine Ayakashi s'égara dans les bois lors d'une des attaques des Kitsunes contre les campements forestier de son peuple; l'histoire devait retenir son nom : Shiina, la Yokaï.
Hélas, après le choc initial, les Ayakashis se ressaisirent. Maniant l'épée de fer, leur riposte fut
L'Âge de l'Essentia (152 AC - 240 AC) :
► Afficher spoilerEn l’An 152 après la chute de Turran, la première expédition interraciale fut envoyée. Comprenant à la fois des Ayakashis et des Kitsunes, cette expédition fut envoyée en direction des Montagnes de la Lune. On dit qu’ils y trouvèrent un filon d’un étrange cristal bleuté, illuminant d’une aura, d’une lumière. On dit qu’ils en ramenèrent, certains pour être étudiés par les sages, d’autres en tant que bijoux ou souvenirs pour leurs familles. Enfin, on dit que c’est depuis ce temps que la magie se développa chez les Yokaïs. Ce rayonnement cristallin venait de réveiller quelque-chose dans les gènes Anciens des Ayakashis et des Kitsunes, une réaction qui entraîna une matérialisation de l’esprit, de l’essence de l’être. Avant qu’il ne soit trop tard, avant qu’on ait saisit ce qu’il se passait, l’essentiel de la population avait été exposée au rayonnement, que ce soit par la vente de cristaux sur le marché ou par l’exposition due à la présence d’un proche cristal.
Et ainsi, la magie dite de «l’Essentia», puisqu’il s’agissait bien d’une magie de l’essence de l’être, se développa. Une cité fut construite à l’endroit du filon de cristal, des cristaux d’Incarnum. Une Académie de la magie fut construite dans la capitale, où on chercha à expérimenter et à enseigner l’art de la magie aux individus les plus prometteurs. Des décennies passèrent ainsi sans que la moindre catastrophe ne se produise.
On raconte qu’une jeune étudiante ayakashi, Ayase Shiiro, poussée par la curiosité qui caractérise les préludes de l’âge adulte, essaya de développer sa magie bien au-delà des limites jusqu’alors atteintes, bien au-delà ce que ses professeurs lui avait enseignés. On disait d’elle qu’elle était un prodige, son avenir à l’Académie semblait assuré. Une nuit, elle se focalisa, matérialisa son Essentia, la confina entre ses mains. Se concentrant davantage sur l’énergie crépitante entre ses doigts, elle parvint à en augmenter la puissance. Son intention était de recréer un sort de création, de l’améliorer et d’en augmenter la puissance. Elle faillit réussir, tout semblait aller pour le mieux. Hélas, la magie se mit à la dévorer peu à peu. La puissance magique nécessaire était trop grande, son habileté à manier la magie de l’Essentia avait été surestimée. Aucun retour en arrière n’était possible. De peine, elle versa bien des larmes, saisissant l’ampleur de ce qu’elle venait de causer. Et alors que son esprit et son corps étaient déchiquetés en lambeaux d’Essentia, un nouveau cataclysme s’abattit sur le peuple des Yokaïs : la Maladie de l’Essentia, causée par les larmes et les fragments de l’Essentia tourmentée de l’étudiante.
Au cours des années suivantes, la Maladie de l’Essentia se répandit parmi la population. Aléatoire, implacable. Le premier symptôme perceptible était une asthénie généralisée, et une envie de sommeil irrépressible dans la plupart des cas. Quelques jours plus tard, des cancers cristallins apparaissaient sur la peau des malades. Dès lors, l’Essentia de la personne contaminée se perdait, déchiquetée à mesure que les cancers cristallins poussaient. Lorsque les cristaux avaient entièrement recouverts le malade, ceux-ci se brisaient, ne laissant rien d’autre que quelques éclats de cristaux sur le sol, derniers restes matérialisés de l’Essentia de la personne disparue.
La Maladie de l’Essentia fit de nombreuses victimes, tant chez les Ayakashis que chez les Kitsunes; certains historiens estiment que 40% de la population de l’époque disparut du fait de cette maladie. Seuls les mononokes et les esprits de la forêt, ne maniant pas l’Essentia, furent épargnés. Il s'agissait d'une époque sombre et sans espoir, et le peuple des Yokaïs semblait destiné à disparaître.
Il est dit que la solution vint de la même Académie où tout avait commencé. Une autre étudiante surdouée, Akisa Yuzuriha, adepte de la magie protectrice de l’Essentia et spécialiste des glyphes de Turran, tenta de recréer le sort de création à l’origine de la Maladie de l’Essentia afin de l’arrêter. Lorsque la puissance magique vint à monter, et qu’elle sentit son Essentia s’effriter peu à peu, l’étudiante traça un cercle et des glyphes d’Essentia, une protection permettant de confiner la puissance magique et d’éviter qu’elle ne se répande; la magie des sceaux était née, et avec elle la voie vers une magie encore plus puissante. La protection ainsi levée, le sort fut confiné. On raconte que les fragments de l’Essentia tourmentée d’Ayase Shiiro et ceux de toutes les victimes de la Maladie de l’Essentia, errant dans le multivers, furent attirés par le sort et qu’ils s’y fusionnèrent. Le résultat du sort et de la fusion des Essentias fut la création d’un immense cristal, qui scella à jamais un mal qui avait failli décimer un peuple. Ce cristal devint un mémorial pour toutes les victimes de la maladie, un souvenir d'une époque troublée et un avertissement aux générations futures.
Et c'est ainsi que s'acheva l'Âge de l'Essentia...
L'Âge de la renaissance de la magie (240 AC - 302 AC) : --> époque actuelle au Tour 25
Une fois que la Maladie de l'Essentia (234-240 AC) fut vaincue par Akisa Yuzuriha, l'ère sombre qui prévalait autrefois prit fin et une renaissance de la magie eut cours. De nombreux mages d'importance étant du nombre des victimes et les recherches ayant cessé au cours de cette période, il fallut reprendre de nouveau. Et sous la protection de la nouvelle magie des sceaux, la science magique pu se développer sans crainte d'un nouveau fléau.
Une des premières grandes réalisations de cet époque fut la conception des nefs aériennes. La première nef, la frégate aérienne Tanuki, décolla en l'An ...
Les historiens yokaïs estiment que cet Âge s’achève lors du lancement de la première nef aérienne; à cette période de l'histoire, l'impact de la Maladie de l'Essentia sur la société yokaïe et les savoirs magiques semblent avoir été entièrement résorbées.
L'Âge de l'exploration et des Peuples (302 - 369 AC) : Le lancement du Tanuki en l'An 302 ouvrit la voie
Inari Requiem
► Afficher spoilerAinsi, cela est l’histoire de mon peuple, telles que les chroniques ancestrales la raconte depuis des lustres. Le Premier Âge aura vu la naissance de mes Kitsunes, de mes fils et de mes filles, et la disparition des premiers Ayakashis dans le premier fléau magique. Le Second Âge vit la confrontation entre mes Kitsunes et un nouveau peuple d’Ayakashis venu des Terres de l’Ouest. La guerre fit rage, longtemps, jusqu’à ce que Shiina la Yokaï, ma protégée et première prêtresse chez les Ayakashis, ne mette un terme au conflit en créant une troisième faction : celle de l’union, celle des Yokaïs. Le Troisième Âge naquit sous le signe de la magie de l’Essentia et de l’espoir, et s’acheva cruellement par le second fléau magique et les larmes d’Essentia de la multitude innocente. Après cette période sombre, le Quatrième Âge ne pouvait s’ouvrir que sur un jour plus radieux, sur une renaissance de la magie et de la société yokaï. Désormais dans le Cinquième Âge, l'Âge
Dans l’harmonie ou le chaos. Parmi les esprits, les légendes et les mythes.
Voyez-vous, je veille sur mon peuple, sur mes Kitsunes bien-aimés. Et bien qu’il se soit agrandi d’Ayakashis d’un autre temps, et qu’ils se nomment désormais les Yokaïs, je reste toujours à leurs côtés. Ils ont vécus bien des épreuves. Ils en vivront bien d’autres, et ce futur ardu qui s’offre à eux ne fera qu’accroître les liens entre les deux races, chose que je n’ai pas su réaliser de mon temps. Je veille sur les miens, leur offre mes conseils quand cela s’avère nécessaire, et garde l’espoir en l’avenir. En l’avenir de ce peuple des esprits, de ce peuple des Yokaïs.
Inari.
FAQ
Publié : 05 Février 2016, 10:56
