Jadis vivaient les Grands, inventeurs et magiciens (bien qu'il fût presque impossible de discerner la magie de la science).
Ils créèrent ou modifièrent diverses races afin d'en faire qui leurs compagnons, qui leurs esclaves, qui leurs cobayes.
Face aux traitements barbares infligés à certaines "sous-races", des protestations s'élevèrent, le mouvement prit de l'ampleur et les créatures furent libérées de leur joug, pour devenir citoyens - de seconde zone certes mais citoyens quand même- de leur grand empire.
Ces faits firent grincer de nombreuses dents et certains Grands vécurent très mal cet état de fait, eux qui prônaient la suprématie de leur race, et se voyaient ainsi privés de leurs esclaves mais ils durent plier face à l'opinion public de plus en plus favorable à la libération des créatures.
Ces dernières furent initiés à l'art de la magie, certaines avec moins de succès que d'autres et peu à peu, les différents peuples prospérèrent, jusqu'au jour où la magie cessa durant un très court instant de fonctionner comme elle se devait. Les causes ne furent jamais étudiées, mais les conséquences, quant à elles, furent catastrophiques.
Les Anciens s'évaporèrent mystérieusement tandis que les autres peuples virent leur magie devenir chaotiques. Les guérisseurs brûlèrent leurs patients, les compagnons-jouets magiques des enfants devinrent fous. D'immenses constructions ne tenant que par seule usage de la magie s'écroulèrent et certains artefacts pulvérisèrent des régions entières, créant également d'énormes tsunamis qui engloutirent des côtes et des îles entières. Sans compter certaines créatures qui mutèrent affreusement et sombrèrent dans la pure folie.
Puis comme si rien ne s'était passé quelques secondes plus tôt, la magie se mit à refonctionner comme à son habitude, même si elle venait de perdre la confiance de nombreux survivants.
Les années s'écoulèrent, puis un siècle passa. Les survivants s'isolèrent, se méfiant de l'étranger. De petites tribus extrêmement cloisonnées se formèrent. La confiance inter espèce avait été rompue, chacun pensant que l'autre était responsable de cette catastrophe.
Puis les connaissances essentielles furent oubliées, la survie primant sur tout le reste. Les peuples régressaient à toute vitesse. Certains redevenaient même sauvages, oubliant toute trace de civilisation pour ne redevenir rien de mieux que des animaux.
Les faits devinrent des rumeurs, les rumeurs devinrent des contes et le passé glorieux des Anciens devint une légende affreusement déformée…
… Et les échos des temps anciens s’étouffèrent dans la Mer de sable, laissant les vents et le temps engloutir ces légendes oubliées, rongeant peu à peu l’âme du peuple du désert, étouffant leurs cris, leur souffrance… leur détresse.
Dans ce chaos, Alsac s’opposa à la volonté des sables et rassembla ses frères, les hommes des sables ne mourraient pas en silence ! Ils luteraient pour survivre ! Et vaincraient pour vivre !
