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Message Publié : 09 Février 2016, 11:51 
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Bien sûr, Auguste avait expliqué à St Périer comment ils avaient été aidés par ses amis militaires, expliquant la fin malheureuse du soldat Vire. Il rappela les engagements qu'il avait pris en son nom auprès de Pluchot, de Dutilleul et ses hommes, avec la garantie ministérielle, dont la validité du portefeuille ne faisait maintenant plus le moindre doute...
Le déploiement des papiers dans le fiacre menant à l'Élysée avait de quoi donner le tournis : ce satané Duport apportait une majuscule à sa fonction de Maître-chanteur, et le capitaine Duchamp en profita pour bien enregistrer, avec une moue un peu dégoûtée, la liste précise des officiers supérieurs trempés dans cette affaire. "La Grande Muette" en plein scandale Dreyfus ne pourrait se permettre de couvrir les responsables de cette nouvelle ignominie et saurait régler ses affaires en interne... le déshonneur y était pire que la mort.
...
"Meg ?". Aheum... Auguste salua avec discrétion et un petit sourire la charmante pressée.
...
Ensuite, il ne vit pas le temps passer, sans nul doute s'était-il assoupi sur l'assise confortable avec délice et quelque cortège de Meg', Victoire et Justine venues donner matière (et volumes) à ses rêves animés...
Ce qui ne l'empêcha pas d'être aussitôt sur pied au retour du Comte dans l'antichambre présidentielle. Son ami était redevenu le décideur qu'il avait connu. Une bonne chose de faite.
...
De retour à Bichat, bien sûr, le médecin-major s'enquit de la surveillance de Sabine et ne put que constater l'absence de progrès. Mais, s'il n'y avait pas de signes de complications, il fallait rester optimiste... il alla s'enquérir de l'avis de son confrère Lazare (sur le sevrage au poison lent (badiane exotique?) instillé par l'Alain immolé avant de revenir auprès des amis du Comte.
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Message Publié : 09 Février 2016, 12:17 
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Charlotte ne quittait pas le chevet de Sabine, priant de toutes ses forces.
C'est donc dans cette position d'intense dévotion que la retrouvèrent ceux qui revenaient.
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Message Publié : 09 Février 2016, 12:28 
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Archibald soufflait enfin. Il n'avait pas quitté l'hôpital pour accompagner le Comte, son état ne lui permettant pas. Tout n'avait été que folie depuis plusieurs jours et les effets commençaient à s'en faire ressentir. Ainsi resta-t'il en compagnie de Charlotte et Sabine, surveillant la jeune femme, essayant de détendre l'atmosphère avec quelques calembours mais sans grand succès. Allaient-ils devoir affronter une victoire à la Pyrrhus?
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Message Publié : 11 Février 2016, 22:48 
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L’après-midi fut plus calme que la nuit et la matinée pour les enquêteurs, formant une attente longue, bien que sous bonne garde.
Comme prévu, en fin d'après-midi, l’Elysée communiqua l’innocence du Comte et indiqua que « plusieurs arrestations étaient en cours » dans le cadre de l’affaire Magnolia.
Firmin de Saint-Périer, en passant quelques coups de téléphone pour mettre en avant le courage de Vire, mais aussi de Dutilleul, Figurat, et Gagnasse, apprit dans la soirée qu’un général de brigade de la coloniale, qu’il connaissait personnellement, s’était suicidé lorsque la police était venue l’arrêter.

Ce général prit la plupart de l’opprobre de la presse du lendemain matin. Le Comte y était maintenant encensé. On rappelait son honnêteté, ainsi que son engagement sans faille et depuis le début dans cette affaire Magnolia.
Le « la » de ce retournement dans l’opinion était sonné par un certain Joseph Cordier, qui révéla dans « Le Matin » plusieurs informations majeures de l’affaire Magnolia dès ce Lundi. Étrangement, le rédacteur en chef du « Matin » avait disparu, et Cordier l’avait remplacé d’autorité au pied levé, renforcé dans ce positionnement par ses révélations. Les compagnons noteraient une semaine plus tard un nouvel article d’Emile Plantin, qui sera sorti de son poste aux archives. Joseph Cordier était opportuniste, avait une déontologie douteuse, mais savait remercier ses informateurs.

Au matin, Auguste sut que le Colonnel Defayet était aux arrêts, sans que la presse n’eut fait le lien avec l’affaire Magnolia. La Grande Muette ne commentait pas les divers changements opérés dans son état-major. Ils savaient tous que ce ne serait pas le seul changement à venir.

Pour l’heure, le « Capitaine » Duport n’avait pas été retrouvé. La police dépilait peu à peu les documents retrouvés par les enquêteurs, et d'autres arrestations viendraient.

Le docteur Lazare décréta que leur état de santé permettaient à tous de sortir de l’hôpital, mais hésita pour Sabine, toujours inconsciente. Le Comte insista pour que sa fille soit ramenée chez elle, et soignée par le père de Charlotte. Vers dix heures ce Lundi matin, tous partirent en fiacre ou en Delahaye (à la carrosserie cabossée) vers le quartier Montparnasse.
Une fois chez lui, le Comte décida de changer sa fille de chambre, afin que sa fenêtre ne donne plus sur la rue. Une précaution que l’on comprenait, après ce qu’il s’était passé il y avait trois nuits à peine.
Alors que Firmin de Saint-Périer proposait des rafraichissements à ses amis, Toinette appela dans l’escalier :
« Monsieur le Comte, Monsieur le Comte ! Sabine s’est réveillée ! »

Une fois tous dans la chambre, elle expliqua : « J’ai ouvert la fenêtre, et une douce odeur de rose s’est répandue… Quand je me suis retournée, Sabine levait ses bras…
- Que s’est-il p… Le mal à l’estomac ! »
dit l’intéressée, qui se rappelait peu à peu les évènements ayant précédé sa perte de connaissance.
Le Comte se précipita vers sa fille, les larmes aux yeux, lui prenant les mains dans les siennes.
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Nous sommes dans les derniers posts RP de ce scénario ! Défoulez-vous maintenant si vous avez des éléments de RP à faire passer ! :mrgreen:
Prochain post : Vous serez transportés plusieurs jours après cette scène (sauf si vous voulez la faire durer). Je vous donnerai un peu plus d'infos sur l'histoire, et vous aurez l'occasion de poser des questions. ;)
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Message Publié : 11 Février 2016, 23:32 
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Charlotte n'en pouvait plus de joie !
Sabine réveillée, elle ne la quittait presque plus ! l'enjoignant à venir prendre des bains de soleil au jardin, dans une chaise longue auprès de la statue de la Dame des Roses.
Et si Charlotte ne parla jamais véritablement de l'impact de cette figure bienveillante sur l'heureuse issue des fâcheux événements précédents, elle ne manquait pas une occasion de venir caresser la statue en accompagnant son geste d'intimes et profonds remerciements.
Mais la vie de Charlotte étant ce qu'elle était, et le devenir de la pauvre Edwige Douville lui important également, elle ne tarda pas à narrer à Firmin de St Perrier les mésaventures de la malheureuse qui lui avait indirectement permis de retrouver Mademoiselle Sabine et de lui expliquer pourquoi elle devait partager son temps ... l'école, la convalescente chez elle, Sabine ... Cela aurait pu être trop pour une femme d'une autre trempe, cela ne demandait à Charlotte qu'un peu plus d'organisation ...
Et si le Comte tenait à marquer ses remerciements, une donation pour l'école, ou pour le dispensaire, seraient bienvenue ... Bien évidemment Charlotte n'avait pas l'intention de demander. Mais si une quelconque offre se présentait, elle saurait la formuler pour l'orienter vers de bons objectifs ....
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Message Publié : 14 Février 2016, 14:53 
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A l'alarme lancée par Toinette alors que le Comte disposait les rafraîchissements, Auguste s'accrocha fermement à son verre avant de suivre la ruée vers l'étage, tranquillement, en commençant à le siroter. Il fallait savoir garder raison... et défendre ses priorités en cette maison qui sortait tout juste de ses jours de folie.
C'est à croire qu'il y a une malédiction lancée sur les repas de midi en ces lieux...
L'odeur florale était tellement forte qu'elle surpassait les arômes mielleux de son whisky, dès l'arrivée en la nouvelle chambre de Sabine, centre de toutes les attentions. Aussitôt entré, l'officier reporta par réflexe son regard vers la fenêtre sur jardin, à la recherche d'une silhouette, d'une forme, d'une femme... veillant sa protégée ou fuyant son entourage ? Bien sûr, hors son imagination, les fragrances typées n'avaient aucune forme... visible... du moins en plein jour... Le capitaine passa lentement sa main libre le long de la ligne de boutons d'uniforme bien alignés sur son torse, là où démangeaison prenait forme de centaines de pointes d'aiguilles. Les femmes et leurs secrets...
Clignant des yeux avec un soupir, il but une gorgée de son aromatique nectar avant de revenir à la scène joyeuse qui accompagnait le réveil "miraculeux" de la jeune St Périer. Voyant que personne ne répondait à la première réflexion de la demoiselle, il expliqua :
« L'un des malfrats vous a tiré dessus... mais vous avez été opérée, la balle est retirée. Vous êtes hors de danger, maintenant, et de retour chez vous. Ne vous agitez pas trop : vous n'avez pas la solide constitution de Charlotte, qui a été blessée en même temps que vous... »
Lui ne se faisait nul souci -il ne prenait en compte que la chair, qui était en bonne voie de guérison- et, libéré de ces préoccupations maintenant que le père de Charlotte avait la charge du suivi médical de la jeunette, son esprit vagabonda jusqu'à la maison voisine, l'ancienne propriété Lebrun, le coffre au grenier, la belle Justine... et sa propre promesse de revenir en cette grande maison qui manquait d'animation. Avec l'accord -et l'active participation- de la nouvelle propriétaire, il comptait bien tenter d'y remédier... les affaires de l'ex-colonial défunt seraient un prétexte idéal. Il s'y intéressait, d'ailleurs... aussi.
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Message Publié : 14 Février 2016, 15:34 
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Louis accompagna les autres au chevet de Sabine. S'il se montrait bien moins ouvertement pieux que Charlotte il savait néanmoins qu'il allait aider la jeune fille et son père - si celui-ci l'acceptait - à entretenir cette roseraie en attendant que Sabine soit en meilleure forme.

Pour l'homme d'honneur qu'il était c'était bien là la moindre des choses à faire pour remercier cet "esprit" de les avoir aidés à de si nombreuses reprises.

Il s'interrogeait toutefois sur le lien qu'il pouvait y avoir entre ces plantes et cette protection qu'elles accordaient à la fille du comte. Au fond de lui il espérait une réponse sans être totalement sûr de vouloir la connaître.

Le jardinier s'adossa à une étagère en souriant. Malgré les événements récents il semblerait que tout allait bien se finir.
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Message Publié : 14 Février 2016, 16:34 
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Archibald ne pouvait qu'être ravi du rétablissement de Sabine. Il y avait surement une explication logique derrière tout ça, non, il devait y avoir une explication logique. Comme pour les plantes ou la fenêtre qui explosait. La science était sa vie et la science expliquait tout.

Mais pas aujourd'hui. Sabine était en vie, ils avaient pu aider le Comte. Le reste importait peu...

Pour l'instant.
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Message Publié : 15 Février 2016, 22:58 
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L’émotion dans la pièce était palpable. Et si quelques-uns la combattaient par davantage de pragmatisme ou d’esprit scientifique, comme Auguste ou Archibald, d’autres la laissait les submerger, dont le Comte, passé si près de tout avoir perdu.
Des rayons de soleil illuminèrent la pièce, réchauffant le sol, les murs, et les cœurs, figeant le temps comme par enchantement...


Quelques semaines plus tard…

Ce Dimanche de Juin, le Comte Firmin de Saint-Périer avait invité ses amis pour un nouveau repas dans sa demeure. Le Commissaire Lavoisier était aussi exceptionnellement du repas, afin que les invités puissent entendre de sa bouche, par des paroles non-officielles, les dernières informations concernant l’enquête pour laquelle ils avaient risqué leur vie.


Ils se remémoraient bien sûr les événements de ces dernières semaines.

Dans l'affaire Magnolia, les arrestations s’étaient succédées. Plusieurs hauts gradés s’étaient suicidés quand la police s’était présentée chez eux. Le nouveau Commandant Auguste Duchamp, dûment décoré pour ses faits de bravoure, savait que l’armée avait été « nettoyée », les coupables subissant les peines militaires en plus des peines civiles.
Au grand dam de Saint-Périer, un ancien ministre et un baron de l’industrie, pourtant cités dans les lettres trouvées dans la boucherie du Capitaine Duport, ne seraient pas inquiétés. Dans leur cas, les tournures de phrases n'étaient pas "assez explicites", selon les juges, mais surtout le Comte se doutait qu’ils étaient impliqués dans d’autres malversations, et des personnes influentes ne souhaitaient pas que ces hommes soient questionnés par un tribunal.
Aussi, on soupçonnait un autre coupable, introuvable, d’avoir quitté le pays pour les Etats-Unis, laissant sur place femme et enfants.
Enfin, le Capitaine Duport fut retrouvé abattu de deux balles de pistolet, tirées à bout portant, dans des égouts, le Jeudi suivant cette fameuse nuit de Samedi à Dimanche. Les compagnons n'avaient récupéré que quelques-uns des documents qu'il détenait, et maintenant que le Capitaine Duport était mort, il était certain que des coupables ne seraient jamais inquiétés. Il était d'ailleurs fort probable que ce soit l'un d'eux qui ait tenu le pistolet qui avait tué le rénégat, faisant ce qu'il fallait pour éviter la prison.

Malgré ces quelques « revers », la victoire était incontestable. Les agissements d’une bande de hors-la-loi avaient été stoppés, et plusieurs de leurs commanditaires étaient derrière les barreaux. Les quelques-uns qui s’en tiraient ne pourraient pas recommencer leurs petites affaires d'esclavage en Afrique centrale.
Et surtout, le Comte était réhabilité, les enquêteurs avaient déjoué la conspiration dont il faisait l’objet, et sa fille avait été sauvée d’une mort atroce.

Revenu en urgence de son congrès, le père de Charlotte fut effaré par les risques pris par sa fille. Au chevet des deux demoiselles, il sembla mettre de côté, pour un temps, les différents qu’il entretenait avec Charlotte sur la vie qu’elle menait.
Plusieurs généreux donateurs apportèrent leur soutien aux actions caritatives de Charlotte. Bien sûr le Comte lui-même, mais également plusieurs de ses amis, et aussi la famille Douville. Edwige et Sabine se proposèrent pour venir aider la maîtresse d’école / infirmière, au moins deux jours par semaine.
Le Comte avait proposé à Louis un poste permanent pour sa résidence parisienne. Egalement, les études d’Archibald reçurent de nouveaux financements, qui lui permirent d’étoffer son équipe. Le Comte avait fait jouer de ses relations dans les autres ministères afin qu’un poste plus important à l’Université de la Sorbonne lui soit proposé.
Le Comte savait remercier les personnes sur qui il pouvait compter.
Complétant ces activités, William avait du passer beaucoup de temps à décrire des informations pour le compte de ses "contacts" en Angleterre. Egalement, Auguste avait retrouvé Justine Crépin aux courses, à Longchamp, qui lui fit l'accueil chaleureux auquel il s'attendait. La Dame, d'origine aristocratique, l'autorisa bien entendu à revenir prendre des affaires dans la malle de l'ancienne demeure des Lebrun, "pour les besoins d'une enquête"... La galanterie obligera le Capitaine à ne pas préciser combien de temps il passait dans cette demeure.

Avec émotion, tous avaient assisté aux honneurs militaires donnés pour Vire. Ses camarades Dutilleul, Figurat et Gagnasse furent cités à l’ordre du jour, puis décorés par le Secrétaire d’Etat aux colonies, et seraient promus pendant l’été. Le Maréchal des Logis chef Pluchot refusa la décoration, argumentant qu’il en avait déjà trop et qu’il n’avait pas pris les mêmes risques que ses amis. Mais il accepta la caisse de grands crus classés de Bordeaux. Il informa le Commandant Duchamp que Grossin avait été dégradé et mis aux arrêts. Ce dernier était tombé des nues quand les soldats étaient venus : Personne n'avait daigné l'avertir que les Singes Bleus n'existaient plus !

La presse, déchaînée un temps, se calma, accaparée par d'autres événements d'importance, comme les élections législatives de Mai qui virent un nouveau recul des monarchistes (peut-être que l'affaire Magnolia avait eu cet effet...), ou la location aux français de la baie de Guangzhou, en Chine, suite à un "traité" avec la dynastie Qin. On parlait toujours beaucoup de ce discours de Joseph Chamberlain, l'homologue du Comte Firmin de Saint-Périer en Angleterre, qui jugeait inévitable l'affrontement contre la France et la Russie à cause des questions coloniales. Egalement, la presse montrait périodiquement les innovations des deux cents constructeurs automobile qui allaient participer au premier salon de l'automobile de l'histoire, à Paris, en Juin.
Bref, l'opinion publique, abreuvée d'informations sur des sujets très divers en ce printemps 1898, ne suivit que distraitement cette affaire Magnolia, pourtant importante par son ampleur. De la « Une » des journaux, l’information passa en deuxième page, puis en page intérieure, pour finir par ne tenir qu’en quelques lignes coincées entre deux articles. Heureusement, le Comte avait eu le temps d’être réhabilité, et avait retrouvé le soutien de ses amis.


Arrivés à la fin du repas, le Comte avait conduit ses invités sur la terrasse, afin de pouvoir prendre rafraîchissements ou digestifs. Le doux parfum du printemps se mélangeait aux effluves d'alcool, alors que les oiseaux piaillaient dans les arbres et que la rue, non loin, se faisait oublier derrière les hauts murs de la propriété.
Le Commissaire, faisant tourner son armagnac plus vieux que Charlotte dans son verre, se doutait que ses interlocuteurs attendaient désormais les dernières informations dont il disposait. Il semblait s'amuser quelque peu de la situation.
Sabine s'excusa et préféra s'éloigner vers la roseraie, pour ne pas remuer de pénibles souvenirs. Sa guérison, ainsi que celle de Charlotte, avaient été étonnement "plus rapide que la normale", selon le père de l'institutrice. Les roses aussi semblaient revivre depuis que Sabine était revenue. L'aspect dépérissant que Louis avait repéré le Samedi avait disparu.

« Vous savez, vous aviez presque tout trouvé dans cette enquête. » commença le commissaire. « Selon les témoignages des personnes arrétées, et le déchiffrement des lettres que vous avez trouvé, tout semble avoir commencé il y a une quinzaine d'année, alors que le Capitaine Duport était en service en Afrique. Des industriels influents ont demandé à des amis politique d'appuyer leur demande pour obtenir une production plus importante dans des plantations ou des mines, sur ce continent éloigné. Cela a été traduit par une pression plus importante sur la population locale. Toute la chaîne de commandement s’accommodait de la situation, surtout grâce à des pots de vin conséquents. Les industriels demandaient des "performances" contre paiement, et les obtenaient grâce à des militaires placés dans les colonies qui commettaient des exactions pourtant interdites par la loi. Mais si loin de la métropole, et en choisissant bien les bonnes recrues dans l'armée pour effectuer cet esclavage, rien ne transparaissait.
Puis, il y a huit ans, le Capitaine Duport fut démobilisé. De retour à la capitale, il entretint son réseau avec les hommes politiques et les industriels avec lesquels il était en contact. Il conservait des lettres d'eux, qui lui assurait quelques revenus. En échange, il devint en quelque sorte leur "bras armé", formant une sorte de milice, ou de bande, que l'on appelait les "singes bleus". Ainsi, les bas-fonds de Paris étaient reliés à ces personnes connues pour leur distinction...

Plusieurs fois, des journalistes ont pointé des massacres d'indigènes, mais ces affaires furent vite étouffées. Le réseau s'étendait aussi bien dans la police, l'armée, la politique et la finance que dans la presse.
Et vint l'affaire "Magnolia", lancée par le journaliste Emile Plantin. Un massacre de plus d'indigènes, en Afrique. Monsieur Plantin faisait un rapprochement avec des affaires similaires, les années passées. Cette affaire aurait elle aussi été étouffée, mais le Secrétaire d'Etat aux colonies, le Comte Firmin de Saint-Périer ici présent, a décidé d'ouvrir une enquête officielle, cherchant personnellement des informations.

Ceci était un développement inattendu pour ce réseau d'individus sans scrupules. Surpris, quelques-uns d'entre eux se sont réunis pour décider de la stratégie à adopter. Il a été décidé de faire porter le chapeau de ce massacre au Comte lui-même, afin de discréditer toutes les informations qu'il pourrait apporter. Nous avons un récit direct de cette "réunion", par un baron de l'industrie arrêté depuis. Les autres membres du réseau ont accepté cette décision.

Par l'intermédiaire du Capitaine Duport, le docteur Alain fut soudoyé, pour envoyer le Comte au chevet de sa fille, le temps que le reste du plan se mette en place. Il ne fut pas difficile de corrompre aussi Lucien Gambier, le propre secrétaire du Comte au ministère, qui avait obtenu la charge de l'enquête du Magnolia : Ambitieux, la liste des personnes dont il obtenait le soutien pour sa carrière avait de quoi lui faire tourner la tête.
- A la réflexion, je crois bien que c'était ce scélérat qui m'avait suggéré que je lui confie cette enquête, pour que je puisse m'occuper de ma fille... Sur le moment, j'ai cru que je lui avais donné une charge. Je crois même m'être excusé de ce travail supplémentaire, alors que c'était lui qui demandait cette enquête ! Et dire que ce bandit m'avait été recommandé par un ami... »
précisa le Comte.
« Certainement. Il suffisait ensuite de coordonner l'enlèvement de Sabine avec des informations passées à la presse. L'absence programmée du Comte lors du gala de charité au Palais Royal, deux semaines après l'article d'Emile Plantin fut considérée comme le "bon moment". Les bandits se sont organisés pour ce jour-là. La suite, vous la connaissez. »

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Allez-y ! Posez vos questions sur les zones d'ombres de cette partie là de l'aventure. 8-)
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Message Publié : 16 Février 2016, 18:26 
Hors-ligne Incube/Succube
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Auguste tira sur son cigare aux forts arômes exotiques, qui ne gênaient personne sur la terrasse, et commenta :
« Quand on sait comment ça se passe là-bas, il n'y a pas à s'étonner que certains en profitent. La guerre ne révèle pas le meilleur côté des hommes... même s'ils sont hauts gradés. C'est rassurant quelque part de voir que finalement, tout finit par se savoir, même quand ça se passe à l'autre bout du monde... et que les coupables finissent par être reconnus, et punis, sinon jugés.
Ce qui n'est pas très clair, c'est comment ce scélérat de Duport a-t'il pu échapper toutes ces (huit) années à vos services dans la capitale. Alors qu'il ne se contentait pas de chantage, ni des basses besognes demandées par ses commanditaires obligés : ses satanés singes bleus étaient nombreux, et enlevaient des femmes, y compris des jeunes filles de bonne famille pour les rançonner et... d'autres choses.
Ce pourri de Péronnard ne peut expliquer à lui seul l'échec des forces de l'ordre, il devait bien y voir d'autres corrompus, à d'autres niveaux, plus près du terrain, et même des officiers de police de votre rang, notamment pour être au courant des descentes... heum... des "opérations" de nettoyage que vous pratiquez chez les malandrins, hmmm ? C'est cette évidence qui nous a retenu de prévenir les services préfectoraux à l'époque des faits que vous connaissez.
Ont-ils été identifiés ? »
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Message Publié : 17 Février 2016, 21:52 
Hors-ligne Maître du jeu
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Le Commissaire but quelques gorgées d’armagnac avant de répondre, pour ordonner ses pensées.
« Vous avez raison de souligner cela, mon Commandant.
Le Capitaine Duport était très méfiant, d’abord. Il s’arrangeait pour que personne à part les singes bleus eux-mêmes ne sachent où il se trouvait. Egalement, il changeait de lieu de résidence fréquemment. Par exemple, vous avez noté vous-même que leur « recruteur », Grossin, ne connaissait pas cet abattoir désaffecté. Il n’avait comme lieu de rendez-vous qu’une église finalement assez éloignée de ces lieux. Je crois que Duport compartimentait assez bien ses « relations », afin de mieux les empêcher de se retourner contre lui. »


Le commissaire fronça les sourcils, comme si cette pensée lui en rappelait une autre. Mais il continua :
« Ensuite, ce scélérat de Péronnard, un ancien de la coloniale, avait été placé par ses amis dans la police, jusqu’à devenir au fil des ans l’adjoint même du Préfet de Police. Une telle aide si haut placé ne pouvait que permettre d’enrayer les enquêtes qui allaient trop vite.
C’est d’ailleurs Péronnard qui fut envoyé aux informations par ce réseau, quand ils apprirent l’incendie de l’abattoir. Vous avez bien joué le coup, à l’hôpital Bichat.

Egalement, Péronnard avait réussi à placer un de ses amis dans l’équipe qui suivait les Singes Bleus. Encore un ancien militaire. Duport avait ainsi des informations de première main sur les descentes de police qui pouvaient le concerner. Je ne peux pas vous féliciter de ne pas avoir appelé les services préfectoraux, et cela a coûté la vie au soldat Vire, mais toute information que vous leur auriez transmise aurait été transférée aux Singes Bleus… »


Une note de regret dans la voix, le Commissaire ajouta : « Et avec l’argent dont il disposait, Duport avait acheté un véhicule. Cela devait également lui servir à partir vite, le cas échéant. Nous ne disposons que de vélocipèdes, dans la police… »

Le Commissaire reprit son désormais célèbre carnet de notes. Il tourna des pages, avant de s’arrêter sur l’une d’elles. « Comment avez-vous faits, d’ailleurs, pour trouver le repaire des Singes Bleus ? A partir de cette église Saint-Bernard… Je dois avouer que c’est un élément qui reste flou dans mon esprit… »
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Message Publié : 18 Février 2016, 00:10 
Hors-ligne Administrateur
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« Alors ça ... » répondit Charlotte avec le sourire ... « C'est surtout une question d'organisation et de chance : nous nous sommes répartis en petites équipes pour quadriller le quartier ... et nous avons fini par trouver une petite rue peu passante avec deux types un peu louches en faction devant la porte cochère ... cela aurait pu être autre chose ... , cela demandait vérification et en passant devant, nous avons reconnu leurs signes de ralliement ...
Nous avons donc choisi d'entrer et de visiter les lieux ... la Delahaye qui avait enlevé Mademoiselle Sabine, nous l'avions déjà vue vue par la fenêtre ce samedi soir funeste ... elle nous a menée à leur repère. »
avant d'ajouter avec un léger haussement d'épaules « S'ils l'avaient stationnée ailleurs, nous aurions pu ne pas les trouver. »

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Bien sûr, après cette intervention instinctive, elle s'excusa intérieurement auprès de la Dame des Roses en lui expliquant qu'il était sans doute préférable pour tout le monde et surtout pour Sabine et sa protectrice en particulier de ne pas dévoiler l'aide olfactive -réelle et indispensable- qui leur avait été apportée.
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Message Publié : 23 Février 2016, 00:38 
Hors-ligne Incube/Succube
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Auguste toussota... le cigare, sûrement.
« "Une femme dans l'escadron"!?... avec son intuition... hmmm... ça fait toute la différence.
Hmmm... Après, les deux gouapes postées en sentinelle dans la rue avaient la casquette distinctive de cette bande.
Et... heum... de toute façon, mieux vaut avoir femme(s) à son côté... »
murmura-t'il en souriant, l'air rêveur... au delà de la roseraie.
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Message Publié : 25 Février 2016, 11:14 
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« Un coup de chance, donc. Chance qui a manqué à la police pendant tant d’années… »
Le Commissaire, tournant distraitement quelques pages, ne voulut retenir que cet élément, ignorant presque l'argument de l'organisation mis en avant par Charlote. « Et le mode opératoire de la mort du Docteur Alain… » dit-il à voix basse, comme si cela lui posait encore problème. « Il a été assassiné par ces Singes Bleus dès qu’il ne leur a plus servi, de toute évidence, mais ce mode opératoire… » répéta-t’il en secouant la tête d’incompréhension.

Il referma cependant son carnet, pensant probablement que les enquêteurs amateurs ne pourraient pas l’aider sur ce mystère. Il n’obtiendrait pas mieux que les élucubrations que lui avaient déjà servies le Capitaine Duchamp. Entre ce discours, celui de Charlotte, celui d’Archibald, il se demandait à qui il avait à faire. « Je note que vos différents discours sur cette femme de feu... ont une certaine... cohérence... », remarqua-t'il, presque à regret, comme s'il ne devait pas tenir compte de ces « informations ».

Le Comte Firmin de Saint-Périer, souriant légèrement à cette gène, proposa opportunément une balade digestive, dans ce jardin taillé au cordeau par Louis.

Évidemment, les pas du groupe se dirigèrent vers la roseraie, dans laquelle se tenait Sabine. Celle-ci, armée d’un sécateur, s’occupait d’embellir des rosiers déjà magnifiques de vivacité et d’éclat. Les roses semblaient frémir au passage de Sabine, comme si elles souhaitaient s’approcher d’elle.
Le buste de Rose Lebrun, sculpté par Bourdelle, trônait sur son piédestal au milieu du gravier. Les pensées de chacun purent dériver vers la maison voisine dont on voyait le toit.

La maison dans laquelle habitait ce couple au destin si tragique. Ce couple à l'amour démesuré qui ne pouvait avoir d'enfants, mais en désirait, et dont l'époux, militaire, avait appris par courrier le décès de l'élue de son cœur lors d'un incendie à l'Opéra-Comique, dix ans plus tôt. Devenu presque fou, il s'était abîmé dans l'entretien de ces rosiers qui lui rappelaient tant son amour perdu. Il avait fait sculpter à partir de photographies le buste que les amis du Comte pouvaient toujours voir dans cette roseraie, et avait demandé dans son testament à ce que la roseraie reste rattachée à sa maison. Ce qui ne fut pas le cas, le notaire exécutant le testament ayant vu une opportunité de gagner un peu d'argent.

Voilà pour ce qui était de l'histoire « logique », ou « scientifique », celle qu'Archibald ou le Commissaire étaient prêts à entendre.
Est-ce que cet excès de sentiments, d'amour, avait eu d'autres effets ? Est-ce que l'esprit de ce couple, qui voulait rester uni éternellement, était encore présent dans cette roseraie ? Impossible, diraient les plus rationnels, les plus confiants dans la science pour expliquer l'univers. Mais la science, issue de l'esprit humain, peut-elle tout expliquer ? Ou ne peut-elle expliquer uniquement que ce que l'homme est à même de comprendre ? Est-ce qu'entre la représentation humaine de l'univers et l'univers lui-même il n'existerait pas une zone d'ombre dans laquelle pourrait se cacher le couple Lebrun ?
Et si c'était le cas ? Est-ce que Sabine, jeune fille provinciale dans ce Paris moderne, au père aimant et compréhensif mais souvent pris par son travail, fragile de corps et saine d'esprit, aimable, un peu seule, et qui s'était aussi prise de passion pour ces roses, ne ressemblait pas à cet enfant que ce couple avait toujours voulu avoir ?
Quelle aurait été leur réaction en sentant Sabine empoisonnée ? La question n'est que rhétorique, car les compagnons comprenaient maintenant que les lettres de menaces n'étaient en fait que des avertissements qu'ils lançaient au Comte, le premier acte qu'ils firent. Pensant à tort Sabine bien protégée chez elle, ils suivirent le Comte au gala de charité, pour le protéger, lui qui aimait aussi Sabine. Puis, ils se mirent dans les pas de ceux qui semblaient chercher Sabine après son enlèvement, les aidèrent quand ils le pouvaient, comprirent eux aussi ce qu'il se tramait, et agirent sur ceux qui avaient fait du tort à la jeune femme.

Les commanditaires des Singes Bleus avaient ourdi un plan parfait, qui ne laissait aucune place au hasard, et qui se resserrait sur le Comte comme un nœud coulant autour d'un cou. Malheureusement pour eux, ils s'étaient attaqués à la protégée des Lebrun.

Les nuages de fumée des cigares s'étendaient pour finir par disparaître dans l'air. Pensifs, les invités ne parlaient plus. Tous laissaient vagabonder leur esprit et leur regard sur ces roses.

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Allez-y pour vos questions éventuelles sur cette deuxième (et dernière) partie d'explications. Posez vos questions « pensivement », n'est-ce pas ? :mrgreen:
Puis viendra le post de conclusion.
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Message Publié : 29 Février 2016, 18:02 
Hors-ligne Incube/Succube
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Inscription : Oct 2013
Message(s) : 1942
Tout comme la fumée de son cigare, Auguste laissait vagabonder ses pensées...
Lui-même n'avait jamais entendu la femme de flammes parler... mais ses amis si, au Palais National...
Mais à qui parlait-elle donc dans le jardin, la nuit, comme en avait témoigné Toinette ?... il manquait un homme dans ces révélations... le fameux Y... n'était-ce que le Dr Ernest Lebrun, occupant fantomatique de la maison qu'il avait possédé de son vivant ? Était-il quant à lui, à l'origine du super-pouvoir guérisseur des roses, rien qu'au parfum et au toucher ? Quelque chose qui pourrait être utile... quoique... en fait, finalement non !
Surtout si cette faculté de guérison allait de pair avec l'immolation de victimes, fussent-elles coupables.
Tout pouvoir ayant sa contrepartie...
Concluant que l'origine de ces faits étonnants restait inexplicable, et sûrement pas reproductible hors du contexte particulier de Sabine et sa roseraie, tout cela restait "magique" et "incontrôlable"... parfaitement surnaturel et non exploitable dans la routine chirurgicale...
Le médecin effila sa moustache, avec un regard bonhomme vers le commissaire Lavoisier, au dessus d'un sourire tranquille et posa une question pas si anodine :
« Cher ami, avez-vous fait quelques recherches dans les archives de la police parisienne au sujet de cette malheureuse Rose, épouse du Dr Ernest Lebrun, disparue dans le tragique incendie de l'Opéra Comique en 1887 dont je vous avais évoqué le nom ? Il y a bien eu des rescapés, donc des témoignages... y'avait-il quelqu'autre suspect(e) que le gaz d'éclairage à l'origine de ce drame ? En toute confidentialité, bien entendu... »
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Message Publié : 03 Mars 2016, 17:48 
Hors-ligne Maître du jeu
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Inscription : Oct 2013
Message(s) : 9590
Localisation : Isère
Parmi tous ces phénomènes, il était étonnant de constater que le couple Lebrun, s’il existait toujours, n’avait jamais agi dans la maison de Sabine de Saint-Périer. Comme s’il ne pouvait, ou ne voulait, y entrer.
Les lettres avaient été déposées dans la boite aux lettres, les voix des deux époux, tentant peut-être d’avertir les occupants de la maison, n’avaient été entendues que dans le jardin. Et encore, la nuit, quand nul autre bruit ne venait couvrir les faibles voix qu’ils étaient capables de produire. Et ni Rose ni Ernest n’étaient intervenus pendant l’enlèvement de leur protégée. Aussi, les compagnons se souvenaient qu’il avait fallu que Toinette ouvre la fenêtre de la chambre pour que l’odeur de rose pénètre dans la maison, quand ils avaient ramené Sabine chez elle, encore inconsciente.
Certainement qu’il y avait là une part de mystère qui ne serait jamais levée…

Le Commissaire Lavoisier secoua la tête, étonné de la question d’Auguste.
« Non… je n’ai pas suivi cette … piste. Pour l’Opéra-Comique, le directeur avait été jugé coupable de cet incendie. Mais il a été acquitté. Il est d’ailleurs de nouveau dans ses fonctions… »
Le ton était celui de la conversation, badin, détaché. Le Commissaire récitait seulement ce qu’il savait, ne cherchant pas à comprendre au-delà de ce que son esprit rationnel était capable.


Les amis du Comte restaient silencieux, admirant un instant Sabine, guérie, dynamique, heureuse parmi ses fleurs. Les odeurs du jardin et des roses les enivraient, formant des volutes s’échappant vers le ciel parfaitement bleu. La douce caresse de ce soleil de printemps annonçait des jours merveilleux. Sabine se tourna, un sourire illuminant son visage. « C’est une journée magnifique, n’est-ce pas ? »
Un jeu d'ombre donna l'illusion que le visage de pierre souriait en haut de son piédestal, et les rosiers frémirent, certainement à cause d'un souffle d'air.


FIN
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