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Message Publié : 19 Septembre 2014, 10:05 
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Arrivé devant la maison voisine de celle du comte Louis se tourna vers le docteur Duchamp qui l'avait accompagné.

« Sonnons nous ? Et si quelqu'un daigne nous répondre souhaitez vous leur poser des questions ou bien dois-je m'en occuper ? »
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Message Publié : 19 Septembre 2014, 11:49 
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« Hrm, Montmartre ne serait pas de tout repos pour mes vieux os mais si nous pouvions faire un crochet par la faculté des sciences, je pourrais voir avec l'un de mes anciens camarades pour l'analyse de ce flacon. »

Le vieux scientifique allait enfin retourner en terrain connu, un laboratoire, même s'il s'agirait plus probablement de chimie que de physique en guise de spécialité...
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Message Publié : 19 Septembre 2014, 18:10 
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Le capitaine Duchamp, en uniforme, eut un sourire affable en réponse à Louis et tira la sonnette :
« L'heure est convenable pour sonner et patienter.
Présentons-nous pour ce que nous sommes : un ami-médecin du Comte et son paysagiste... nous poserons les questions selon l'inspiration qui nous viendra au fil de la conversation. Après tout, ce n'est que simple discussion entre voisins, sans formalisme...
Évitons au début toute allusion à la fin supposée du Dudule : c'est avant tout la roseraie... et Sabine qui nous préoccupe(nt)... »
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Message Publié : 20 Septembre 2014, 11:11 
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Louis Muller et le Capitaine Duchamp sonnèrent donc à la porte de la maison de Monsieur Bohémond Crépin. Il était proche de 10h30.
Il ne fallut que quelques dizaines de secondes pour que la porte s’ouvre sur un domestique de taille moyenne, la cinquantaine, les cheveux légèrement grisonnants. Il dévisagea les arrivants en un instant. Il devait avoir conclu que les personnes devant lui n’étaient pas des colporteurs, car il leur permit d’entrer dans le hall.
« Messieurs, vous désirez ? Vous avez pris rendez-vous ? »
Le hall était cossu. Le sol marqueté réfléchissait la lumière du jour qui arrivait par l’une des fenêtres proches de la porte d’entrée. Contre les murs, des consoles soutenaient des sculptures de style grec en albâtre, alors que quelques tableaux classiques plongeaient le spectateur dans des paysages de chasse. Le plafond, haut, correspondait au plancher du deuxième étage. Un escalier permettait d’accéder au premier. De là partait de nombreuses salles, dont les portes étaient fermées.

………………………………………………………………..

De leur fiacre commun avec William, Archibald sauta le premier, en arrivant à la faculté de la Sorbonne. Cet édifice contenait l’un des laboratoires de chimie les plus réputés, car le premier créé de la sorte en France par Jean-Baptiste Dumas. Archibald savait qu’il était question de fonder dans les années à venir, à partir de ce laboratoire, une Ecole Nationale Supérieure de Chimie à Paris.
Trois départements divisaient la Sorbonne : Les sciences mathématiques, les sciences physiques et les sciences naturelles. Le laboratoire de Chimie faisait partie du département des sciences physiques. Archibald y connaissait naturellement plusieurs des professeurs.

En cette fin de matinée de Samedi, moins d’étudiants parcourraient les couloirs de ce bâtiment qui devenait au fur et à mesure des années une institution.
Archibald arpentait les couloirs et les bureaux pour retrouver l’une ou l’autre de ses connaissances. Paul Troost, le directeur du laboratoire, un allemand, n’était pas là. Tant mieux, car Archibald n’appréciait pas beaucoup cet homme sec, anti-juif convaincu. De plus, le professeur Troost n’était pas « du sérail ». Il bénéficiait d’un diplôme d’architecte, ce qui n’avait rien à voir avec sa fonction présente.
Henri Debray, le professeur titulaire, était absent aussi.
Heureusement, Alexandre Joly, un maître de conférences de ses connaissances, occupait une partie du laboratoire avec deux de ses élèves. L’un d’entre eux tenait au bout d’une pince un récipient en verre d’où sortaient des fumerolles blanches, alors que l’autre prenait des notes. Le liquide fumant allait être versé dans un autre récipient contenant un liquide aux reflets bleutés. La dangerosité relative de la manipulation avait certainement poussé le professeur à effectuer cette expérience en dehors des horaires normaux.
Alexandre Joly affichait une quarantaine affirmée. Ses lunettes et sa blouse blanche l’identifiait bien comme un scientifique tels qu’Archibald les connaissait. Attentif à l’exécution de la manipulation périlleuse, Alexandre ne vit pas Archibald arriver…

………………………………………………………………..

Image
William arriva au cœur de Montmartre, en haut de la bute, sur la place du Tertre. Cette place faisait penser à une petite ville de province, tel qu’était Montmartre autrefois, un petit village bordé de demeures humbles et de petits commerces, dont le restaurant de la Mère Catherine.
En admirant cette petite place pavée accueillant les marchands ambulants sous ses rangées d’arbres, William se demanda comment pouvait-on être aussi loin de Paris à seulement quelques minutes des boulevards.
En cette fin de matinée, les rues étaient plutôt calmes. Les soulards arpentant les bistros du coin la nuit étaient en train de cuver leur alcool ou leur opium. Seuls des gens fréquentables, des marchands, les peintres les plus matinaux, voire quelques enfants ou des familles circulaient à cette heure.
Ici serait né le mot « bistro », à cause de cosaques russes qui, lors de l’occupation de Paris au début du siècle (1814-1818) demandaient à boire en disant « Bistro, Bistro ». « Bistro » veut dire « Vite » en russe. Certainement que ces cosaques préféraient ne pas rentrer en retard, après la fermeture de leur caserne la nuit, surtout que leurs saouleries étaient interdites par leur état-major...
« Vite », c’était justement bien ce que voulait faire William. Le fiacre le laissa en cet endroit, d’où il pouvait voir le sommet de la Basilique du Sacré-Cœur, à proximité.
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Message Publié : 20 Septembre 2014, 21:53 
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Auguste pénétra dans le hall, gardant son képi de manière réglementaire et ôtant tranquillement ses gants blancs en s'adressant au serviteur avec affabilité :
« Non, nous n'avons pas encore été présentés au maître des lieux, à qui nous venons demander de nous accorder un instant.
Merci de nous annoncer : médecin-major Duchamp et Monsieur Müller, paysagiste, et conseillers de notre ami le Comte de St Périer, votre voisin, chez qui nous résidons actuellement... il s'agit d'une affaire privée. »

Le phrasé était simplement autoritaire, juste ce qu'il faut. La présentation restait spécialement neutre, et riche en informations -sans importances- qui concentrait les efforts du messager... et l'obligeait à être diligent sans demander d'autres éclaircissements. Il perdrait certainement l'une ou l'autre avant la transmission, mais comme prévu, ce premier intermédiaire n'était qu'obstacle à passer... le plus vite possible.
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Message Publié : 23 Septembre 2014, 09:25 
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Sortant du fiacre, William, sa canne sous le bras, ajusta ses gants et revissa son stetson sur son ample chevelure rousse niellée d'argent. Il glissa au cocher un pourboire avant de commencer d'arpenter les rues de Montmartre.

Ce charmant petit village arborait sous un soleil matinal des plafonds de glycines et des cieux de lilas. Les tenanciers de bistrots balayaient la sciure de leur sol qu'ils laveraient bientôt à grandes eaux.


William délaissa l'église du sacré cœur pour rapidement gagner la place Clément. Puis il obliqua vers la rue de l'abreuvoir et remonta vers le cimetière Saint Vincent en regardant dans les ruelles qui jouxtaient la rue du Mont Cenis. C'est par là qu'il espérait bien trouver Anicet - L'endroit où ils s'étaient croisé la première fois - ou un de ses camarades, à la chasse aux rats ou poussant quelque carriole de chiffonnier.

Pièce jointe :
181ruedumontcenis03.jpg

Pièce jointe :
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Message Publié : 23 Septembre 2014, 09:33 
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Archibald attendit en silence. Il savait parfaitement que les chimistes avaient besoin de concentration pour exercer leur "art" et le vieux scientifique garda donc le silence, attendant que son confrère ait achevé le transfert d'un récipient vers un autre...
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Message Publié : 23 Septembre 2014, 20:57 
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Le majordome parut satisfait des présentations. Il invita Auguste et Louis à attendre en ces lieux, le temps qu'il disparaisse par une porte sur le côté gauche du hall.

Quelques secondes plus tard, il revint, et pria le duo de le suivre dans la même pièce.
Celui qui devait être Monsieur Crépin se leva de son bureau. Si la plupart du mobilier était relativement classique pour une pièce de cette importance dans une maison aussi cossue, Auguste et Louis remarquèrent deux bustes de femme recouverts de vêtements à la mode, mais de qualité moyenne. L'un d'entre eux n'était pas fini, d'ailleurs. Il était fort probable que leur hôte soit un magnat du textile.
« Messieurs, je vous en prie, asseyez-vous. » dit-il en leur serrant la main. Il se replaça lui-même derrière son bureau.

Il dut juger que l'heure n'était ni au cigare ni à l'alcool, car il ne proposa rien. Il vint directement au sujet de la visite, une fois le majordome parti. « Vous désiriez m'entretenir d'une affaire privée qui concernerait également Monsieur le Comte ? Il va bien, j'espère ? »

................................................

William délaissa la place du Tertre pour s'enfoncer dans les ruelles. L'orphelinat d'où étaient issus ses trois complices donnait sur la rue du Mont Cenis.
Le bâtiment, sans âme, était mal entretenu, et son crépi se détachait en de nombreux endroits. Le toit semblait tenir par l'opération du Saint-Esprit. Quelques adultes, aigris, certainement de bonnes âmes par le passé que leur impuissance avait épuisées, nettoyait les lieux comme ils pouvaient, alors que les enfants jouaient ou se battaient dans la rue.
Anicet n'était pas là, ni même Basile ou Colas.

William renonçait à les voir, quand le grand et fin Colas pointa le bout de son nez, remontant la rue du Mont Cenis.

................................................

Archibald regarda la périlleuse manipulation sans intervenir. Il avait senti la tension extrême qui animait le trio.
Le liquide fumant fut versé lentement dans l'autre récipient. Le deuxième élève, celui qui prenait des notes, s'approcha pour indiquer oralement les graduations qu'il voyait. « Sept... Huit ... Stop ! »
Le premier élève releva son bras, arrêtant l'écoulement.
En quelques secondes, la couleur de la solution vira du bleuté au rouge, à la satisfaction du professeur Joly.
« Notez, notez. » dit-il. « Et cette expérience vous rappelle quelle autre ? »
Sans intervention d'Archibald, le cours allait continuer...
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Message Publié : 24 Septembre 2014, 18:32 
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Auguste eut une inclinaison de la tête, affichant un demi-sourire poli à la préoccupation de leur interlocuteur :
« Nous dirons officiellement que oui... mais si vous avez lu votre quotidien ce matin, vous savez qu'il est au coeur d'une tourmente affairiste, dont les journalistes aiment faire leurs choux gras... la politique.... ». Le militaire eut une moue de dédain et un geste léger de la main pour écarter le sujet :
« Notre ami de St Périer en a vu d'autres, et nous ne nous en faisons pas pour lui... du moins pas à ce propos, dont je suis sûr qu'il élucidera rapidement tenants et aboutissants. Mais... ce qui nous amène est plus confidentiel, il s'agit de la santé de sa fille : vous comprenez bien qu'il ne s'agit pas de sujet à étaler en public.
Sabine de St Périer est souffrante, d'un mal languissant, et si vous nous voyez aujourd'hui, c'est que nous cherchons, Monsieur Müller et moi-même, des renseignements sur la roseraie qui exerce une étrange fascination sur la demoiselle...
Cette roseraie existait avant que le Comte ne prenne possession de sa propriété, mais il semble qu'elle faisait partie de la vôtre, auparavant... pourriez-vous nous en parler ? »

La courtoisie n'empêchait pas le médecin militaire de concentrer toute son attention sur leur hôte, à l'affut du moindre trouble tant durant son exposé que devant sa requête explicite.
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Message Publié : 26 Septembre 2014, 09:11 
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La silhouette dégingandée du filiforme Colas glissait comme une ombre le long des murs lézardés et lépreux. Le gamin battait le pavé de ses galoches délacées au cuir usé et même percé par endroit.

William se carra dans un coin de ruelle et attendit que le rouge gorge arrive à sa hauteur. Alors il le héla d'un léger sifflement.

« Colas ! » Il l'empoigna tandis que l'interpellé tournait la tête de droite et de gauche.

« Comment vont Basile et Anicet ? »
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Message Publié : 26 Septembre 2014, 09:12 
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« Hm... »

Archibald toussota, maintenant que les choses avaient l'air de s'être calmées. Attendant patiemment que les chimistes le remarquent, il ne s'avança pas pour autant. C'est que ça éclaboussait, ce genre de choses...
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Message Publié : 28 Septembre 2014, 15:27 
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Le bedonnant Monsieur Crépin ne réagit pas aux propos concernant les affaires lues dans les journaux. Mais son regard indiquait qu’il était au courant. Son silence pouvait se lire d’ailleurs dans de nombreuses façons : Soit il ne s’en inquiétait pas, soit il était justement inquiet d’être en « affaire privée » avec une personne baignant dans les scandales, soit il pensait pouvoir en tirer profit, soit…

Le sujet tournant sur la santé de Sabine, Louis et Auguste purent sentir comme un relâchement dans l’expression de Bohémond. Il prit un air pensif, avant de répondre, détendu et plus volubile :
« Oh, je n’ai racheté cette maison qu’il y a quatre ans environ… Le propriétaire précédant, le docteur … Ernest Lebrun… si je me souviens bien… venait de décéder. Il avait mis une clause pour que la roseraie ne soit utilisée par quiconque lui succéderait ici. Le mur est de lui. Vous comprenez que j’ai agi pour que cette partie du terrain ne soit pas dans ma parcelle. Payer pour un terrain que vous n’utilisez pas ! » Pour l’industriel, un sou était un sou, comprenaient les deux enquêteurs. « Maître Sidieux a réussi à la faire attacher à la maison voisine, qui était aussi en vente à cette époque. Vous en connaissez l’histoire, c’est monsieur le Comte, un bordelais, qui l’a prise... »

Il haussa les épaules et s'humecta les lèvres. « Monsieur Ernest Lebrun n’avait pas d’héritier. Quoiqu’il en soit, personne n’est venu chercher ses meubles. J’ai fait revendre ce qui était possible. Le reste est encore dans le grenier… »
Il réfléchit encore. « Son épouse était morte dans des circonstances tragiques, je crois. Elle s’appelait Rose… »

…………………………………………

William avait réussi à surprendre le grand Colas, un peu ahuri. Ce dernier eut un sursaut, mais se sentit rassuré en voyant l’anglais.
A la question de l’espion, il se demanda un instant s’il pouvait monnayer cette information. Il lui sembla que non, car il répondit : « Monsieur Batteuleston, Anicet, il cherche des infos sur les hommes à la casquette. Il est à Belleville… »
Le quartier de Belleville était un quartier plutôt ouvrier, où la misère de ceux qui n’avaient pas de travail côtoyait la vie chiche de ceux qui en avait. Il lui sembla de la conversation qu’il avait eu avec Charlotte la veille lors du repas que cette dernière avait établi ses quartiers là-bas.
« Il devrait revenir avant la fin de matinée, s’il ne passe pas directement à Montparnasse… » Colas indiquait ainsi à l’anglais que le rendez-vous qu’il avait donné à Basile avait bien été transmis. « Mais on pourrait le retrouver rue de Belleville. »

…………………………………………

Alexandre Joly et ses deux étudiants tournèrent la tête au toussotement d’Archibald. Le professeur fit un signe aux jeunes pour qu’ils continuent leurs observations.
S’essuyant les mains avec un torchon, il s’approcha d’Archibald, à la fois amical et respectueux. Le Professeur Legabier était plus âgé que le Professeur Joly, il avait donc droit à plus d’égard.
« Monsieur le Professeur, que me vaut l’honneur de votre visite en cette fin de semaine ? Vos études en sciences magnétiques trouveraient-elles un lien avec la chimie ? » Les yeux scientifiques d'Alexandre brillaient à cette éventualité.
Les étudiants s'étaient isolés plus loin dans la salle, et planchaient sur les résultats de leurs expérimentations. Les deux professeurs pouvaient engager une conversation discrète sans problèmes.
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Message Publié : 28 Septembre 2014, 18:03 
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« Et bien, pas vraiment. Du moins, ça concerne la chimie plus que la physique. »

Archibald observa son confrère avant d'ajouter, exhibant le flacon:

« Voyez-vous, une de mes amies souffre d'une pathologie rare mais bénigne qui nécessite une médication adapté. Malheureusement, malgré son traitement, son état ne s'arrange pas voir empire. Oh, je sais que vous n'êtes pas pharmacien mais, voyez-vous, la décoction est censé contenir de la badiane...

Hors, après recherche, j'ai découvert qu'il en existait deux types, une bonne et une toxique, qu'on ne peut différencier à l'odeur et On dit qu'aucun outil technique actuel ne permettrait de les différencier... Le médecin qui a préparé la décoction soutient mordicus avoir pris la bonne plante mais dans le doute, je préfère m'en assurer et en vient à faire appel à votre aide, mon cher confrère »


Un fin sourire fit son apparition sur le visage du scientifique tandis qu'il enchaînait:

« Et je me suis dit que cela pourrait constituer un exercice pour vos élèves voir un défi à relever. Après tout, la science n'a de limite que l'inventivité de ceux qui la pratiquent, qu'elle soit physique ou chimie, et un problème attend toujours sa solution...

Peut-être vous ou vos élèves auriez une idée pour différencier les deux types, une fois implanté en décoction? Je me disais que je pourrais même proposer un prix pour ce petit "concours" amical... »
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Message Publié : 28 Septembre 2014, 22:53 
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« Oh ? Intéressant...
Quand femme dépérit dans le jardin...c'est nature de l'homme de s'inquièter des roses... »

Auguste répondit ainsi au monsieur Crépin, qui ne savait rien mais disait tout... échangeant en l'instant un regard complice avec Louis, il conclut :
« Néanmoins, mon défunt confrère avait peut être remarqué quelque anomalie, délétère... »
Il attrapa entre pouce et index une pointe de sa moustache pour l'affiner en un temps de silence, juste suffisant pour laisser l'industriel se rendre compte qu'il n'avait peut être pas été judicieux d'avoir "vendu" la roseraie sans transmettre l'avertissement explicite qui y était attaché...
« Au nom de notre ami le Comte, je vous remercie, tant de votre entière coopération que de ces éclaircissements... et, pour conclure nos recherches ici, nous aurions grand intérêt, avec monsieur Müller, expert botaniste, à aller quêter en ces vieilles affaires judicieusement conservées en votre grenier, à la recherche de quelques notes médicales, ou journal circonstancié, pouvant nous éclairer sur les craintes du Dr Lebrun ; si cela ne dérange pas trop votre domesticité, de nous procurer quelque lampe et nous montrer le chemin... »
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Message Publié : 29 Septembre 2014, 09:25 
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« Bravo les gars ! » Répondit Battlestone en posant une main amicale sur l'épaule osseuse du grand Colas.

« Viens avec moi, la situation est urgente. Je dois savoir au plus vite ce qu'a pu trouver Anicet sur ces marsouins. »

William et Colas redescendirent la rue du Mont Cenis en direction de la place du Tertre où le reporter savait pouvoir trouver un fiacre.

Belleville... Pensa William. Bien sûr.
La destination sonnait maintenant comme une évidence. Haut lieu des guinguettes et du Carnaval de Paris, Belleville était aussi devenu peu à peu, depuis son rattachement à Paris, un quartier de misères; qui plus est non loin du vaste cimetière du Père Lachaise, de sinistre réputation.

Oui, une évidence. Ressassa William en hâtant le pas.

« Viens Colas » Pressa t il « Si on trouve Anicet je vous paye le repas à la Coutille. »
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Message Publié : 30 Septembre 2014, 09:49 
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Lorsque l'industriel évoqua le décès de l'ancienne propriétaire de la roseraie Louis sentit un frisson lui parcourir la nuque.

Le jardinier ajouta après la demande du docteur Duchamp : « Nous veillerons bien évidemment à ne pas déranger quoi que ce soit dans votre grenier. Mais il est important que nous puissions examiner ces effets. Je me dois de savoir si ces roses peuvent être porteuses d'une anomalie qui m'obligerait à les supprimer du jardin pour sauver les autres plantes. Après tout il serait fort dommage qu'une roseraie - aussi belle soit-elle - empoisonne tout un jardin. »

Le terme empoisonné fut lâché par Louis afin d'appuyer les déclarations d'Auguste quant au mensonge par omission de l'industriel bien qu'il était fermement convaincu que les roses ne pouvaient détruire un jardin. En revanche, son interlocuteur l'ignorait vraisemblablement.
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Message Publié : 30 Septembre 2014, 22:44 
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« Vous croyez ? Les roses pourraient contenir un poison? » L'industriel, n'y connaissant rien en botanique, crut à l'hypothèse d'Auguste, qui plus est confirmée par un spécialiste paysagiste comme Louis. « Si cela peut aider Monsieur le Comte, et sa fille, vous pouvez bien sûr regarder ces affaires, dans le grenier... »

Il désigna la porte, afin que le trio puisse se rendre dans le hall et prendre l'escalier.
« Cependant, les circonstances de la mort de Mme Rose Lebrun sont différentes... Elle est morte de mort violente, je crois. Nous trouverons peut-être une explication là-haut. »

Pendant que Bohémond passait des consignes pour obtenir de quoi explorer le grenier, Auguste et Louis, qui l'avaient rejoint dans le hall, purent apercevoir au balcon du premier étage une femme brune élancée, belle, élégante, distinguée. Monsieur Crépin, suivant le regard des deux hommes, la présenta : « Justine, mon épouse. » Justine devait avoir quinze ans de moins que Bohémond. Elle descendit au rez-de-chaussée. « Voici messieurs Muller et Duchamp, des amis de Monsieur le Comte. »

Un domestique apporta des lampes à huile, et de quoi les allumer.

…...............................

La longueur de la rue de Belleville, dans laquelle s'engouffrait William et Colas, représentait à peu près le quart du diamètre de Paris. Une surface qui aurait pu être trop importante pour trouver Anicet, si Colas ne savait où chercher.
Près de la chapelle de Notre Dame du Bas Belleville, ils retrouvèrent le gamin plutôt petit pour son âge, avec son ventripotent ami Basile.
« He ben ! On allait justement voir de vot'côté pour vous dire ce qu'on a pu trouver. Quelle coïncidence ! » dit-il en reniflant, fier de lui.
« Oui ! Et ce gang à la casquette... Aïe ! » enchaîna Basile.
Anicet venait de donner un grand coup de pied dans le derrière de Basile.
Se retournant vers William, il se tut, et attendit.

…...............................

Le docteur Joly avait l'air circonspect.
« Cher ami, je voudrai bien vous aider, mais ce travail risque d'être long...
Avez-vous des exemplaires de ces deux Badianes, afin d'en extraire les principes actifs ? Il faudrait ensuite pouvoir trouver un test permettant de les différencier...
Cette spécialité est plus proche de la botanique, bien que je pense que cette discipline n'a pas les moyens de faire ce que vous demandez... La pharmacie, peut-être? »

Le Docteur Joly n'avait visiblement pas envie de s'embarquer dans une recherche aussi laborieuse, et était en train de rechercher à lequel de ses collègues refiler le bébé.

Si Archibald avait appris une chose grâce au professeur, c'est que retrouver laquelle des badianes avait été utilisée serait long, trop pour être d'une quelconque utilité pour Sabine. Également, que cela serait plus facile s'il disposait du flacon ayant permis de faire la décoction.
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Message Publié : 01 Octobre 2014, 10:03 
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L'apparition eut pour effet immédiat d'amener immédiatement sourire sous la fine moustache... Oh ?! Belle oiselle en cette cage dorée... et la tragique fin de Rose Lebrun fut transitoirement mise à l'écart des préoccupations immédiates du vaillant militaire...
Il se découvrit (la tête) pendant la descente de la maîtresse des lieux, gants soigneusement rangés dans son képi, il casa habilement celui-ci sous son coude, afin de libérer ses mains pour les présentations, avec le formalisme que savaient apprécier les dames de bonne condition, baisemain inclus :
« Mes hommages, Ma-dame... Auguste Duchamp, actuellement en résidence chez mon ami le Comte, ce qui fait de nous des voisins. Ravi de vous rencontrer ainsi à l'impromptu, au hasard du Destin et en chemin vers le grenier ; j'espère que nous ne perturbons pas trop le train de votre maisonnée... »
En cette ancienne coutume, le chirurgien apprenait plus de ce premier "contact" du bout des doigts, qu'il avait spécialement agiles et sensibles, que du simulacre de baiser ; celui-ci permettant néanmoins de laisser frôler sa moustache au dos des premières phalanges, tandis qu'il en humait le parfum, et pas seulement celui rituellement déposé au poignet, avec une frivolité de bon aloi.
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Message Publié : 02 Octobre 2014, 09:28 
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Louis était bien moins à l'aise que son partenaire dans tout ce qui touchait aux relations sociales.

Fort heureusement il était observateur et se contenta d'imiter le docteur Duchamp, saisissant délicatement à son tour la main de la jeune femme : « Mes hommages Madame. »
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Message Publié : 06 Octobre 2014, 09:42 
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William eut un petit sourire en coin. Bon Pensa t il, a priori les petits titis avaient trouvé quelque chose. Restait à savoir combien ils allaient vouloir lui extorquer.
Quoiqu'il en soit, la vie de Sabine de Saint Perier valait largement tous les extras mais il ne faudrait pas que cette petite bande devienne trop gourmande et l'argent trop facile n'allait sûrement pas leur arranger le caractère.

William désigna de sa canne le bas de la rue.

« Allons causer affaire autour d'un café au lait. On ne fait jamais de bons échanges par ce frais matin, le ventre creux. »

Le reporter et sa petite bande descendirent donc la rue Belleville en direction de la grande courtille où William savait pouvoir trouver une guinguette ou un café ouvert.

Pièce jointe :
Paris-rue-de-Belleville-funicul.jpg

« Comment vas tu Basile ? » Demanda t il au gamin ventru qui avait eu à subir quelques avanies cette nuit.


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