En ce bel après-midi de printemps, trois hommes, différents, se tenaient devant l’hôtel du Comte Firmin de Saint-Périer. Cet hôtel particulier de style haussmannien était coincé entre des immeubles plus importants. Il y avait dans ce sud du quartier Montparnasse un début d’urbanisation, et les grands jardins de Paris étaient grignotés peu à peu par de petits bâtiments aux façades rococo.
Les trois hommes avaient reçu la veille, à leur domicile, cette invitation énigmatique du Comte, leur demandant de l’aide dans une « affaire délicate ». Il comptait sur leur plus grande discrétion.
Après avoir tapé trois coups, la porte s’ouvrit sur le majordome, très strict et hautain, que Louis Muller ne reconnut pas.
« Messieurs, veuillez entrer. Vous êtes attendus. »Le temps qu’ils laissent leurs effets à une servante rondelette, âgée et souriante, ils purent reconnaître le grand hall, qu’ils connaissaient pour être déjà venus ici. Sur la droite, un large escalier permettait de rejoindre l’étage, alors que cinq portes se distribuaient en face d’eux et sur leur gauche.
Le Comte Firmin de Saint-Périer, plus jeune.Les invités furent conduits au bureau du Comte.
Les murs de celui-ci étaient recouverts de bois marquetté et sculpté, alors que des vases de ce style que l’on appelait paradoxalement « Modern Art » en France et « Art Nouveau » en Angleterre trônaient sur des consoles en bois du Liban. Un grand tapis au point très serré couvrait en partie le plancher en chêne. Les ampoules du lustre montraient que la maison était raccordée au réseau électrique.
Devant le bureau massif, plusieurs chaises attendaient les visiteurs, dont certaines étaient déjà occupées par une femme distinguée et un homme… visiblement anglais. Une autre femme se tenait debout, semblant prête à partir au moindre signal.
Le Comte était en train de répondre à l'une des questions de l'un de ses invités.
« J'ai conservé quelques-unes des enveloppes, mais elles ne présentent aucune trace d'écriture. Je vous la donnerai. Ha ! »Le Comte se leva et marcha en tendant la main aux nouveaux venus. Plus grand que la moyenne, cet homme portait ses cheveux noirs très courts, brossés vers l’arrière. Âgé de plus de cinquante ans, il dégageait cette prestance aristocratique propre à la noblesse de souche.
« Messieurs, je vous remercie d’avoir répondu à mon appel. J'avais demandé à Georges de vous faire entrer sans attendre. Un malheureux concours de circonstances a fait que vous n’avez pas reçu la même heure de rendez-vous que ces dames et messieurs, j'en suis désolé. »Il laissa les trois hommes entrer, puis, se tournant vers l’ensemble de ses invités :
« Je vous présente Madame la Baronne Rochelle Van Destrée, » (*) « Mademoiselle Charlotte Touttain, Monsieur William Edouard Battlestone, Monsieur le Docteur Auguste Duchamp, Monsieur Archibald Legabier et Monsieur Louis Muller… »
► Afficher spoiler(*)Jet de Culture Générale, à -6, pour avoir entendu parler de la Baronne : Une jeune noble fraîchement arrivée à Paris, et dont on s’arrache la présence. Plus d’infos si très bonne réussite.