Message secret pour Moontaz, Keyradin.William avait finalement délaissé les écouteurs ainsi que la conversation des scientifiques, dés que celle ci avait pris des envolées presque délirantes à son goût.
Souvent il se demandait comment des esprits aussi brillants - du moins suivant les critères humains - pouvaient s'adonner à de telles rêveries ou projections, sans en peser les conséquences. Rabelais n'avait il pas dit que "science sans conscience n'est que ruine de l'âme".
William espérait que ces appareils servent à la communication entre les hommes, à une meilleure compréhension entre les peuples. Mais chercher à repérer des véhicules en mouvement depuis le ciel... quelle diablerie !
On pourrait alors suivre n'importe quoi ou, pourquoi pas, n'importe qui à distance et alors... adieu liberté. Ce serait un moyen plus raffiné de former de subtils et invisibles chaînes qui seraient moins lourdes que des maillons d'acier mais non moins aliénantes. Il était même facile d'imaginer pire utilisation. L'homme avait toujours un don pour imaginer le pire du pire.
Parfois il arrivait à William de penser que les humains n'aurait même pas du découvrir l'usage du feu.
Décidément, cette soirée se présentait sous les pires auspices.
William aurait voulu tourner son attention vers Rochelle, échanger un peu de légèreté, oublier dans de tendres échanges, ne serait ce qu'un instant, une minute, les troubles de la journées. Mais son amante semblait troublée et lui même essayait de repérer ce journaliste mondain, Roux, parmi la foule.
Alors qu'il venait d'apercevoir le scribouillard, carnet et mine de plomb à la main, un ami du Comte de Saint Perrier vint les aborder de manière plutôt abrupte.
Damned !! quelle soirée décidément ! William aurait bien aimé avoir quelques éléments sur cette affaire, avant d'en discuter ainsi.
Lorsque Rochelle le regarda, une question enflammait d'ambre bruni ses prunelles mordorées et elle avait cette petite moue boudeuse qui pinçait ses lèvres et lui fronçait son petit nez. William la trouvait adorable. Mais en cet instant, il ne put que hausser les épaules. Il n'en savait pas plus. Le temps lui avait manqué. D'un cheveu. Quelle poisse !
C'est donc un peu étonné qu'il apprit que Saint Perrier trempait dans une affaire d'esclavage.
« Et parmi ces industriels corrompus couchés sur votre rapport, n'en est il pas un qui pourrait avoir appris le contenu de ces pages et serait en mesure de vouloir votre perte ? Êtes vous certain que Gambier n'entretienne pas des rapport avec ces hommes peu scrupuleux ? »