Après avoir terminé leurs préparatifs, les quatre moines quittèrent Kuxa pour rallier Tlanxatl puis Brastok suite à leurs découvertes dans les galeries séculaires de leur Ordre. Depuis une position éloignée et surélevée, ils pouvaient apercevoir leur Grand Maître Foen ainsi qu'une troupe de survivants elfes noirs qui les regardaient s'en aller pour une périlleuse mission.

La météo était relativement clémente pour l'altitude. Bien que la neige tombait en alternance avec la cendre et que le soleil ne brillait pas vraiment, la température n'était pas encore trop extrême et n’avoisinait que le -10°C environ. Vêtus des habits réalisés récemment chez le teinturier, ils passèrent au-delà d'une petite crête, Unsui en tête. Cette dernière leur dit :

« Nous allons devoir monter très haut dans ces montagnes et il faudra nous protéger du froid et du vent. Il faudra aussi se prémunir du relief et des éventuelles bêtes sauvages. A environ une journée d'ici, il y avait une petite communauté de montagnards qui nous offriront un abri avant de rejoindre Tlanxatl le lendemain. Il sera bon de nous mettre au chaud pour la nuit. »

Puis le groupe partit pour une difficile expédition. En effet, Unsui ne leur avait pas menti et en de nombreuses occasions il durent mettre à profit le matériel d'escalade acquis ces derniers jours. Plusieurs fois, ils évitèrent des pièges mortels et naturels : une faille dissimulée par la cendre, un éboulement de rocher... De temps en temps, le hurlement d'un loup venait se mêler au bruit du vent dans les hauts sommets enneigés. Le rythme était bon mais ne permettait pas de discuter, tout au plus quelques avertissements pour éviter une crevasse ou le terrain de chasse d'un prédateur. Ici et là, des cadavres éventrés de corbeaux ou de chèvres des montagnes. A chaque fois, Unsui faisait dévier l'itinéraire du groupe pour assurer leur sécurité.

Ils étaient harassés lorsque la luminosité commençait à décroître. Unsui avait du fatiguer car Yasuo la rattrapa in extremis par le bras avant qu'elle ne fasse une chute. Ce dernier prit les devants, lui demanda la direction et assura la dernière heure de trajet. Et c'est à la lueur d'une torche que le moine guerrier put voir quelques habitations : par "habitations" il faut comprendre une palissade de bois devant une grotte d'où s'échapper une légère fumée indiquant qu'elle était occupée par des créatures intelligentes. Unsui lui fit signe que c'était bien leur destination. Sur la palissade, quelques peaux d'animaux avaient été tannées et attendaient là que les autochtones les enroulent autour d'eux pour se protéger du froid mordant qui saisissait les quatre frères de l'Ordre d'Orkhan.

Unsui se présenta à l'entrée de la caverne, les bras en l'air signe de non agression. Un homme aux cheveux et barbe d'un noir profond et aux yeux bridés l'accueillit, sans un sourire. Elle échangea quelques mots avec lui et ils entrèrent. Autour d'un feu orienté vers le fond de la caverne, quelques mètres plus loin se trouvaient une dizaine de personnes, vieillards et enfants confondus qui partageaient un peu de viande cuite. Tous étaient bruns foncés et avaient un air de famille avec l'homme qui leur avait ouvert la porte. Ce dernier s'appelait Grang d'après Unsui. Les quatre moines s'assirent en silence et faisaient face à la petite communauté. Derrière les habitants, de nombreuses peaux tannées étaient entassées et ils mangeaient sans mot dire.

Anrad était proprement éreinté par cette longue journée de marche et d'escalade dans le froid. Il était plus que content d'être à l'abri et au chaud pour pouvoir se reposer.

Il était trop fatigué pour engager la conversation. Aussi, après avoir mangé sa ration journalière, il prit sa flûte celtique et pour remercier les occupants de leur hospitalité et apaiser tout le monde, se mit à jouer une douce mélodie, un peu mélancolique.


Même s'il ne s'agissait pas là de sa meilleure interprétation, les doigts légèrement engourdi par le froid, Anrad mit du cœur à l'ouvrage pour interpréter la mélopée des cieux, un air dédié aux étoiles.

Yasuo apprécia grandement le refuge où Unsui les avait guidé. Il était content pour la sœur car elle méritait une bonne nuit de repos au chaud et en sécurité. Il exprima sa gratitude à Unsui par le regard.
Puis bercé par les mélodies du jeune barde et le charmant regard de la studieuse jumelle, il s'endormit très rapidement. C'était de toute façon la meilleure chose à faire.

Lorsqu'Anrad se mit à jouer, Agon en profita pour user de son instrument elle aussi. La chanson du barde Ennio Morricone rebondissait doucement sur les murs de la caverne.


A ce moment, Anrad se rappelait qu'on lui avait expliqué que cette mélodie faisait référence aux étoiles, mais qu'il ne savait pas ce que c'était. En effet, aucune étoile n'avait été aperçue depuis l'ère du Soleil Terne et le début de la tombée de la cendre.

Tout le groupe de moine fut réveillé au petit matin, lorsqu'Unsui saluait Grang qui quittait la caverne à la fin du tour de garde de la jeune femme. Ils avaient échangé un peu ensemble et les nouvelles ne devaient pas être bonnes car la moniale affichait une mine préoccupée. Elle l'annonça alors que chacun pliait son paquetage.

« Je lui demandais s'il avait besoin d'une escorte pour Tlanxatl, car il a l'habitude de vendre ses peaux là bas. Il m'a répondu qu'il y était allé il y a deux jours, mais avait rebroussé chemin après avoir vu un groupe d'infectieux se diriger vers le monastère. Ils semblaient obéir à des ordres car ils avançaient à vive allure; d'ordinaire, ils errent.

Je suis pour que nous allions voir ce qu'il s'est passé de nos propres yeux »

Anrad consulta du regard Yasuo qui était déjà en train d'approuver en hochant légèrement la tête, la proposition d'Unsui.

(en commun) « Qutie at lamis erac ede veris se odesinit qud dedecombu ntumnesa eno erac cedm se Aenitib. Qus quargl'e puplt vi quidemnteret. Eiqulobon »

Unsui finit de charger son bagage sur ses épaules.

« Le monastère n'est qu'à une paire d'heures d'ici, derrière le col là bas. Ensuite nous suivrons la rivière »

Yasuo avait apprécié cette nuit au chaud dans la relative sécurité de ce refuge. Il se sentait en forme pour entamer cette nouvelle journée.

Contrairement à la veille, cette fois, le groupe était rodé et trouvait rapidement ses marques. Unsui en tête, ils gravirent rapidement et efficacement le col pour atteindre un point de vue impressionnant. Le ciel était un peu degagé, c'est à dire que la cendre cessa de tomber à ce moment et que la clarté était à son maximum, bien qu'ils ne puissent pas apercevoir le bleu du ciel.

A l'Est,lils apercevaient en contrebas le monastère de Tlanxatl, il ne leur faudrait plus beaucoup de temps pour le rejoindre. Ils pouvaient cependant distinguer de nombreux corps devant le pont sud qui menait aux structures en pierre qui étaient bâties sur la seule île du lac. Le pont au nord semblait épargné par les combats. Les braseros aux pourtours étaient toujours allumés, signe que l'état d'alerte était encore actif.

Unsui indiqua que l'entrée de Brastok se situait plus au sud est du monastère, à une petite journée de voyage si les conditions climatiques se maintenaient. Bien qu'il fasse froid et que l'oxygène se raréfiait, les moines s'étaient correctement préparés et ils purent gouter pendant une poignée de secondes à un panorama exceptionnel.

Alors qu'ils observaient les environs afin d'organiser leur descente vers le monastère, ils virent au loin au sud ouest, entre deux pics un peu moins haut que leur point de vue, qu'une structure pyramidale blanche, de la couleur de l'os se dressait dans une vallée. Bien sûr, ils ne purent en voir qu'une infime partie du sommet, mais les arêtes si bien dessinées prouvaient qu'il s'agissait d'une construction faite par des créatures intelligentes, et non par la nature elle même.

En retraçant le trajet direct entre la vallée avec la pyramide et Tlanxatl, le groupe put apercevoir des centaines de traces de pas, fraîches d'il y a deux ou trois jours.

Agon interrogea les autres pour savoir ce qu'ils comptaient faire

Yasuo en tête, prit les devant.

(en commun) « Onor susiphona Prapla sulat. Vitenumi'menieglen ponde mamm taetisstaes erac musumunda e altitiusor. Dome i pesiers... cen vi dulerb de qumpe quargl'oca ndindef ti erac nquaedisi qutie susiphona onor qurae coneglu ede a'rtabio mntigesededmm qumesi. »

Puis il se mit en route.

Le groupe de moines se mit donc en route pour rejoindre le monastère, dans une discrétion somme toute efficace. Leur vision depuis le sommet leur avait permis de bien appréhender le terrain.

Ils passèrent derrière une crête rocheuse depuis laquelle ils avaient un couvert et un bon point de vue vers le pont sud. Sur celui ci ils pouvaient voir de nombreux cadavres d'humanoides dans un état de décomposition plus ou moins avancé. Il y avait aussi des corps de frères d'Orkhan brûlés ou décapités ainsi que celui d'une monstruosité morte vivante qui devait bien faire 4 mètres de haut et boursouflée.

Pour l'instant il n'y avait pas de combat en cours, mais des moines de Tlanxatl était en train d'observer scrupuleusement la zone depuis des positions défensives.

Anrad venait d'apercevoir des frères sur les postes de guet du temple. Il fut soulagé de voir que malgré le rude combat et la perte de certains des leurs, les moines avaient tenu bon. L'efficacité de la formation de l'ordre était clairement visible sur ce champ de bataille. Les frères tombés n'avaient pas eu le temps de se relever, le geste n'était pas facile mais chacun comptait sur les autres pour ne pas hésiter le cas échéant.

(en commun) « Cac'purgeraronite mamm qumpe cont e dulerb diuerase » dit Anrad en pointant du doigt les hauteurs du monastère.

(en commun) « Sefae e! »

Yasuo tempéra Anrad.

(en commun) « Mododetindem cuatibulint, qum sitide pliss qud ocisum. I pesiers gundies'se qum am erac atras de qumpe.
Quaps prcanencut de edimaritua. Quodium qutie sisaem Oca, Nariarusig sisaem Feraedi. Novec e. »

Yasuo en tête, le groupe s'approcha du pont en restant à couvert aussi longtemps que possible. Néanmoins ne voulant pas méprendre leurs frères, une fois sortis des fourrés ils ne firent rien qui pouvait laisser penser qu'ils étaient des ennemis. Yasuo s'engagea sur le pont. Dès qu'il fut à portée de Ki des moines en faction, il marqua un arrêt et projeta un signal tout en cherchant à atteindre le karma des sentinelles...

Il y eut un long silence, puis une voix leur parvint depuis les rudimentaires tourelles de surveillance

« Allez-y, dépêchez vous d'entrer »

Puis ils entendirent que les mécanismes des portes étaient prêts à s'actionner.