Bah ?

Vitam était un peu déçue : Elle s'attendait à davantage de sons et lumières (explosives ?) de la part du patineur non-artistique. A croire que les mortels faisaient toujours le boulot à moitié. La fantôme décida alors de laisser la contemplation de côté afin d'entamer une plongée à travers la terre et la roche, à la recherche des disparus. Étaient-ils seulement encore vivants ?

C'est quoi c't'impression zarb ?

Sergei posa la main sur le sol avant de se tourner vers les personnes qui l'avaient appelé à l'aide : « Y'a quelque chose de particulier dans ce coin des égouts ? »

Il avait un mauvais pressentiment aussi décida t-il d'accélérer la cadence pour créer l'ouverture nécessaire à la sortie des gamins.

De nouveau, Sergeï toucha la terre et lui intima l'ordre de former un escalier. Cette fois, elle se laissa faire docilement et ainsi, un passage était accessible.

De son coté, Vitam perçut quelque chose, comme un léger relent de peur, ne montant pas de la foule réunie mais de plus loin dans le tunnel. La peur se mua soudainement en frayeur et en douleur avant de disparaître tandis qu'un hurlement de terreur se faisait entendre. Quelques instants plus tard, un hurlement bestial et rageur résonna à travers les égouts...

Après avoir entendu le hurlement Sergei se tourna vers les personnes : « Putain mais vous balancez quoi dans vos égouts ? »

« Tu ferais mieux de te tirer. J'dis ça j'dis rien hein. »

« Et laisser ces gens à la merci de ce qui se trouve là en dessous ? De toute façon tu t'es grillé avec tes pouvoirs alors autant en faire bon usage... pour une fois. »

Vos gueules les deux... Laissez moi tranquille.

« De quoi? Rien, gros. C'est quoi ce bordel??? »

Vitam se retrouva plongée dans l'obscurité en traversant la couche de roche mais très vite, Sergeï fit disparaître l'obstacle, permettant à un peu de lumière de filtrer dans le tunnel. Un examen rapide montra quelques canalisations éclatées et des câbles tranchés, cause de l'absence de lumière dans les tunnels sans doute...

Putain, je fais quoi moi... J'suis pas un héros bordel.

« Pour Natalia tu seras toujours un héros... »

Et merdeuh...

Sergei soupira puis prévint les gens aux alentours : « J'vais aller voir. Vous faites pas de connerie et vous hésitez pas à décarrer s'il le faut compris ? »

Il piqua rapidement deux-trois bouteilles d'alcool aux habitants et emmena une crosse de hockey de son sac avant de descendre sous terre en utilisant son escalier de fortune.

Sergei savait qu'il allait bientôt manquer de lumière et la perspective de se retrouver dans le noir avec un machin qui hurle ne l'enchantait guère.

Il prit un instant pour souffler et tenta d'utiliser une nouvelle fois ses pouvoirs. En se concentrant il fit naître une flamme pour éclairer les égouts tout en la conservant sous une cloche d'air pour éviter d'incendier une éventuelle conduite de gaz.

Le cri sortit Malduke de sa concentration. Il descendit donc à la suite du russe. De par son invisibilité, il ne savait pas où éait fantômette, aussi s'adressa-t-il au ruskof :

« Faites attention. Jé connais cé cri, et jé crois qu'il s'agit d'oune k'thenix, certains sont invisibles... et ils sé nourrissent dé la mémoires et des connaissances des gens. Vous risquez dé leur permettre dé manipouler lé feu ou la terre... »

Instinctivement, et grâce à leur esprit d'essaim, un bilubilu était venu se lover au creu de la main du mandigorn, prêt à voleter vers n'importe quelle menace.

Des hologrammes dé vaisseaux inconnous, oune déflagration d'énergie semblable à celle dou portail interdimensionnel, et maintenant des pillards dé l'espace... Il y avait des promos sur l'extraterrestrialité, cé mois-ci ?

Malgré le danger pernicieux que pouvaient représenter des mange-mémoire, Malduke était détendu. D'abord parce que les fungi ne sécrétaient aucune hormone de stress, mais surtout parce que dans son inconscient restait la vie d'un pirate sanguinaire enjoué à l'idée d'affronter des adversaires dangereux, et qui pourrait dans tous les cas tout faire exploser si la situation se détériorait.

A la fois secouée et guidée par la série d'émotions qui venait de se jouer il y a quelques instants, Vitam en avait essayé d'en remémorer la position afin de retrouver le machin qui hurle.

Par contre, fait presque aussi sombre que dans le cerveau de Paris Hilton, par ici... Tiens ?

A peine avait-elle songé à cette remarque pleine d'esprit que la luminosité propre à son ectoplasme s'intensifia de plus en plus au point de chasser (enfin autant que possible, soit entre les interstices de la roche) les ténèbres de leur tanière, au plus grand étonnement de la fantôme. A l'instar du nucléaire, l'âme est décidément une ressource pleine de surprises.

« Hého ! Les copains, vous êtes-où ?  » cria t-elle ensuite en mettant ses mains en porte-voix comme si cela servirait à quelque chose, sans toutefois préciser qui elle recherchait exactement.

Pleine de surprises on vous dit.

La silhouette jusqu'alors invisible qui avait suivi le hockeyeur se matérialisa en une espèce de...d'alien. Plutôt grand et maigrelet, selon les standards humains, avec une carapace de chitine, deux grandes ailes insectoïdes dans le dos et des yeux à facettes. Vraiment étrange. Cependant, très vite, la silhouette se brouilla à nouveau pour prendre la couleur et la texture du des parois du tunnel. La créature tenait à la main une sorte de scolopendre roulé en boule et bouffi, légèrement fluorescent.

Malduke partit, d'une démarche plutôt chaloupée, vers l'origine de l'appel.

« Nous sommes ici. Essayez dé rester aux aguets, le cri qué nous avons entendu provient d'oune créature ploutôt belliqueuse, et ploutôt invisible. »

Une flamme au dessus de la main, Sergeï s'avança et tomba sur ce qui était soit une accroc à l'uranium soit quelqu'un qui s'était recouvert de peinture phosphorescente. Un insectoïde s'engagea derrière lui, parlant avec un accent hispanique, faisant donc se demander au hockeyeur ce qu'il était venu faire dans cette galère.

Un autre hurlement bestial retentit alors plus loin dans le tunnel...

Devant l'apparition lumineuse Sergei émit un sifflement admiratif : « Tain on dirait un nouveau fallout en réalité augmentée, c'est la classe. »

Puis il fut devancé par une espèce de mouche/scarabée géante avec un accent à faire passer Lotoni iglésias pour un polonais.

Sont quand même de plus en plus zarb mes hallus... Va ptête falloir que je consulte à un moment...

Le hockeyeur fut tiré de ses pensées par un nouveau cri qui semblait venir du tunnel où il se trouvait.

Bon je vais me réveiller et je serai de nouveau par terre devant le canapé avec du vomi sur le torse. Normal quoi.

« T'as vu ça ? Me manque plus que les ailes et une cape étoilée pour avoir la fracking panoplie du corbeau nucléaire ! »

Le fait que Vitam s'observa sous toutes les coutures en disant cela prouvait qu'elle en fut la première -agréablement- étonnée, aussi il serait plutôt normal si cela en serait au point d'oublier la présence d'un hurleur dans les parages. Tout du moins pour quelques instants.

Esprit de 8 parce que bizarrement je vais pas faire le test sous Corps: Magus lance 2d10 et obtient 7 (5, 2)

Vitam, trop occupée à observer sa propre lumière auto-générée, ne remarqua pas les pleurs venant d'un petit espace entre deux tuyaux. Mais heureusement, il y eut Sergeï et Malduke pour entendre ces petits sanglots.

J'aime pas les pleurs, en général c'est toujours là que ça chie dans Silent hill...

Un frisson parcourut Sergei en entendant les pleurs. Il fit pivoter sa lanterne de fortune pour éclairer les tuyaux tout en tenant fermement sa crosse de hockey en main.

« Jour. Nuit. Jour. Nuit.
Nuit. Jour. Nuit. Jour.
Jour. Nuit. Jour. Nuit. (etc...) »

Je pourrais faire ça toute la journée.

Effectivement, Vitam avait trouvé le moyen de manipuler une nouvelle source d'amusement qu'elle n'hésita aucunement à exploiter de plus belle.

Vitam s'amusant à découvrir les joies du stroboscope, elle ne fit pas attention aux gestes de Sergeï. Celui-ci, éclairant vers les tuyaux, découvrit la source des pleurs sous la forme d'une petite fille et d'un petit garçon, ce dernier ayant la main de sa compagne d'infortune sur la bouche pour calmer le bruit de ses gémissements...

Légèrment à cran Sergei se tourna vers Vitam : « Excusez moi de vous déranger dans votre délire visuel chère demoiselle d'outretombe mais auriez vous l'extrême amabilité d'arrêter votre putain de cirque avant que je ne fasse une putain de crise d'épilepsie ? »

Puis il se baissa et parla de sa voix la plus douce possible aux enfants : « Salut les morveux. Vous inquiétez pas, j'vous veux pas de mal. Vous faites quoi ? Vous jouez à cache-cache ? »

En tant que fantôme de style de première classe, Vitam se devait de posséder une certaine prestance ainsi qu'un certain standing. Aussi, lorsque Sergei lui demanda gentiment mais fermement de mettre un terme à ses activités stroboscopiques, définitivement si possible, l'être diaphane lui répondit avec toute la grâce, le tact, et la sagesse millénaire propre à son statut d'immortelle, c'est à dire en boudant tout en affichant un air boudeur car à l'instar de la mode, les bonnes manières sont un éternel recommencement dont il convient de réapprendre les codes de temps à autre. Et en ce qui la concernait, la translucide paraissait avoir plusieurs trains de retard à en juger par sa réaction digne d'une adolescente en pleine crise.

« Nan mais c'est que... Pfff... Ouais mais j'm'occupe comme je peux parce qu'on s'ennuie à mourir là-dedans ! Sauver des gens je veux bien, mais elle est où l'action ? »

Jour. Qui resta sur jour cette fois-ci.
Puis en guise d'action se montra deux enfants dont la peur lui était palpable. Elle eut tout d'abord une pensée envers les gosses de Lupe, en se disant que cela faisait déjà un moment qu'elle était partie en vadrouille. La demoiselle d'outre-tombe espérait intérieurement qu'ils ne trouveraient pas le temps trop long.
Mais dans l'immédiat, il lui fallait rassurer ces rescapés de l’éboulement à propos de leurs intentions, d'abord, pour les faire sortir d'ici au plus vite, ensuite.

Posant pied "à terre" puis réduisant l'intensité de sa luminosité ectoplasmique au point de diffuser une douce lumière tout en arborant une couleur de peau quasiment humaine, Vitam adressa un signe de la main au petit duo, puis renchérit à la suite du pyromancien tout en arborant un doux sourire féminin malgré sa nature un peu morte :

« On peut vous sortir d'ici comme ça vous retrouverez vos parents en n'hésitant pas à dire ce qu'il s'est passé, d'accord ? »

Malduke, en voyant les enfants, préféra se plaquer contre une paroi du tunnel et s'y fondre du mieux qu'il pouvait, tout en continuant à sonder la moindre menace dans les environs. Un vieux réflexes de pirates lui souffla de se méfier de ce qui ressemblait à des enfants d'humains, dans la mesure où il ne savait pas à quoi ressemblait leur ennemi. Il garda donc un œil sur eux, mais s'abstint de tout commentaire. Après tout, s'ils étaient bel et bien humains, il ne servait à rien de faire des remarques anxiogènes à leur encontre.

Les gamins, toujours effrayés, ne bougèrent pas pour autant. Il faut dire que de voir un homme à la main enflammée et une femme transparente et brillante, au niveau luminescent et pas intellectuel, ça n'incitait pas directement à la confiance...

Malduke, lui, se planqua et se fondit dans le mur, au sens figuré, observant les alentours de tous ses sens insecto-humanoïde.