La lame trancha le bras du ninja avant d'effectuer un revers au niveau de sa taille, le tranchant en deux. Répandant son sang autour de lui tel une pluie drue de printemps, l'homme hurla en s'écroulant au sol pendant que Takeshi Kitano rangeait son arme, sous les traits de Zatoïchi.

Kaïdo ronflait non loin derrière depuis quelques heures et avait loupé ce qui était la fin du cycle Kitano transmis sur WBM pendant que Vitam était scotchée devant la télé, ponctuant le film de "ooooohh" et de "aaaaaahh", avec sa cours de spectateurs dont la mère ne devrait plus tarder. Guadalupe Da Silva était mère célibataire et infirmière dans le centre ville, laissant donc souvent ses enfants entre 5 et 10 ans seuls à la maison. C'est un jour en se baladant sur l'escalier de secours qu'ils tombèrent sur Vitam devant sa télé chérie, secouant Kaïdo pour qu'il achète des Pop-tarts parce qu'elle voulait gouter. Les enfants s'étaient enfuis quand Vitam les avait vus mais ils étaient revenus une autre nuit, puis une autre, puis une autre...
Finalement, après une certaine période, ils en étaient venus à discuter et pactiser, Kaïdo acceptant de garder les enfants de Lupe et en échange, ils ne parleraient pas du fantôme qui vivaient chez lui.

Alors que Zatoichi fait face à Ginzo, prêt à en découdre dans ce qui allait être le crescendo épique d'une fresque guerrière, l'image disparut laissant place au panneau "WBM, veuillez nous excuser pour cette gêne momentanée" avant de laisser la place à un homme devant une caméra, passablement effrayé, devant ce qui semblait être des vaisseaux flottants dans le ciel. Les enfants cessèrent de rire, écarquillant grand les yeux devant le spectacle, tandis que le présentateur annonçait:

« Oui, nous sommes en direct d'UCLA où vous pouvez le voir, des vaisseaux sont apparus subitement ce matin. Les autorités appellent au calme et indiquent n'avoir reçu aucun contact de la part de nos invités. Ici John Linger, pour WBM, en direct d'UCLA. »

Malgré le fait que Kaïdo semblait dormir profondément, l'interruption de la WBM ne manqua pas de la tirer de son sommeil, ainsi que la chaussure d'un des gosses de l'infirmière... Poussant un sacré juron dans sa langue natale, le rônin observa un instant l'écran afficher la flotte interstellaire s'activer dans le centre ville avec une moue de dédain... Après tout, il en avait strictement rien à foutre...

« Hey ! L'endormi ! Tu vois pas qu'il faut que t'y aille non ?! »
« Nanda to ? Comment tu m'a appelé sale gosse ?! Je te rappelle, au cas où t'aurais oublié, que t'a mère veut que je vous garde, bande de morpion... »
« Pfff, réfléchit ! Notre mère est dans le centre ville ! Qu'est ce qui va ce passer si ces aliens attaquent ? Et que maman ne rentre pas ? Tu vas nous garder pour toujours ? »
« Sale gosse !... Pfff, Vitaam, surveille les, je vais prendre la température de ce problème... »

Se lever qui canapé fut bien plus dur que Kaïdo l'aurais imaginé, sabre sur l'épaule, il coinça un petit cure-dent dans sa bouche, mâchonnant celui-ci avec lenteur. Il regarda encore une dernière fois l'écran de télé (qu'il trouvait débile au possible) afficher l'armada gigantesque se mettre en place au dessus de la métropole avec une moue dédaigneuse avant de passer la porte dans une dernière tirade...

« J'préférais Zatoïchi... »

Descendant dans la rue principale, l'épéiste observa les vaisseaux au loin en soupirant, réajustant sa terrible lame, il se mit à marcher calmement vers le centre, après tout, il n'était pas pressé pour le moment...

« Roh mais non !  »

Parmi toute la bande du canapé, Vitam fut la première à râler contre le changement de programme intempestif. Déjà parce qu'on avait pas le droit d'interrompre Beat Takeshi en cours de route, et ensuite parce que la bougresse était sacrément douée dans cette discipline. Elle crut durant un instant avoir été suivie de très près par Kaido, qui s'était laissé aller à quelque vocable poésie lors de son réveil, jusqu'à ce que l'être surnaturel constate que les pieds de Gabriella étaient à l'origine de son bougonnement. Par ailleurs, les réponses du rônin ne manquèrent pas de la faire sourire étant donné que celui-ci avait beau s'approcher des 500 ans, il était pourtant pourvu de la répartie d'un enfant de 112 ans.

« Mais oui mon ronchonneur professionnel, prend donc, prend donc... » lui répondit-elle de son sempiternel ton flegmatique tout en continuant à fixer l'écran des yeux, jusqu'à ce qu'une pensée lui traverse l'esprit (de manière figurée) et se retourne finalement vers l'attachant ronchonneur professionnel en question. Elle lui fit la moue la plus implorante qu'il lui était encore possible de réaliser.

« Attend... si tu vas au Centre... ça veut dire que tu pourras faire un détour par le Wall-Mart pour aller chercher du Gatorade et du Cheez-Whiz ? »

Kaido fit mine de ne pas l'avoir entendue comme à son habitude, tandis que Vitam insista comme il est de sa coutume en tourbillonnant autour de lui.

« Oh allez s'il te plait y'a presque plus rien pour le programme du soir, s'teplait s'teplait s'teplaits'teplaits'teplaits'teplait (etc...) »

Elle le rongea jusqu'à ce que le samouraï claque la porte derrière lui, non sans rétorquer une réponse qui n'avait rien à voir avec le sujet initial. La fantôme semblait néanmoins satisfaite car d'après ses prédictions, elle aura le droit à sa boisson énergisante ainsi qu'à son fromage à tartiner afin de finir son marathon télévisuel en beauté avec la reprise tant attendue du Jersey Shore. C'est donc une Vitam contente qui regagna le fauteuil après des petits.

Alors que le journaliste continuait à décrire les événements en cours, un texte défilant de droite à gauche annonça qu'il était recommandé d'éloigner les jeunes enfants de l'écran car certaines scènes pourraient se révéler éventuellement choquantes. Une consigne pleine de sagesse que la transparente aux cheveux verts s'empressa d'appliquer... si on veut.

« Vous avez vu ce qu'ils ont dit ? Gabriella, Rodrigo, Rosa, vous savez ce qu'il vous reste à faire... »
La révolte des petits Da Silva n'eut même pas le temps de gronder qu'elle trouva un moyen de la tuer dans l’œuf.
« ...vous allez ramener sur la petite table tout ce qui traîne dans le frigo pour ne rien rater de ce qui s'annonce comme étant le remake de Zatoïchi "made in Tonton Kaido" .
En plus ça ne sert à rien de vous dire de partir puisque vous ne le ferez pas. »

--- Vitam ---

Tout en tourbillonnant, Vitam aperçut les gosses en train de rire et remarqua l'objet de leur hilarité, tandis que plusieurs poissons en papier mal dégrossis pendaient tristement dans le dos de l'épéiste. Une note de nostalgie prit la fantôme au coeur tandis qu'une émotion, chose rare, venait la titiller mais pourquoi? Elle ne s'en rappelait pas vraiment. Elle était immortelle et comme Kaïdo, sans age. Alors des notions aussi futiles que le 1er avril n'attirait pas autant son attention que celle des enfants.

Revenant vers la télé et dispensant ses instructions comme un Omar Bradley intangible, elle s'installa donc, oubliant tout de ses états d'âmes quelques instants auparavant, devant l'une des rediffusions de Jersey Shore accueillant les enfants des membres de la premières émission ayant fait tant de bruit il y a une quinzaine d'années, en pleine crise d'adolescence et faisant risquer l'infarctus à leurs parents aux teintes improbables, comme la célèbre Snooki, revenue de sa dernière cure de désintox avec 15 kilo de trop et un énième mari.

--- Kaïdo ---

Marchant vers le centre, l'épéiste mit un certain temps à arriver à UCLA mais constata comme tous, que la foule était abondante sur place. Chose stupide au possible, si les aliens se mettaient à canarder, la populace allait finir en teriyaki et autre sashimi fort peu comestible. Il vit également plusieurs méta qui trainait dans le coin mais surtout un à l'uniforme de police spécial(comprendre ignifugé) tandis que Prometheus, son boss, faisait une déclaration officielle derrière son pupitre(ignifugé lui aussi):

« La ville de Los Angeles tient à rassurer la population, les forces de police veillent au grain et vont s'assurer que nos invités imprévus soient accueillis avec toute la bienveillance qu'ils nous accorderont. Plusieurs tentatives pour les contacter ont été tenté, oui, mais se sont pour le moment révélées infructueuses. Merci, ce sera tout. »

Il quitta son pupitre et reconnut la tignasse particulière de l'épéiste, lui faisant signe de le rejoindre.

« Pchhh.... »

Dans un soupir, Kaïdo observa le speech du boss, il avait déjà vu tellement d'appels au calme que ceux-ci ne suscitaient plus aucune émotions chez le vieux guerrier. Il savait cependant que même Prometheus n'était pas dupe, lui dont le nom était connu bien plus loin que L.A, et qu'on pouvais se douter que des êtres venu d'aussi loin étaient rarement amical... surtout en armada constituée... Pourtant, c'est bien silencieusement que le samouraï s'était tenu, en vain, vu que le colosse le repéra facilement. C'est donc sur son invitation que l'épéiste le rejoignit sur l'estrade, son sabre toujours dans son fourreau sur son épaule, se tenant devant lui comme devant un potentiel rival, il eu un temps ou tout deux se sondèrent du regard. Se jaugeant, de guerrier à guerrier...

« Prometheus-taichô... C'est un honneur... »

Rompant finalement en premier le silence, l'ancien Yakuza s'inclina légèrement en signe de respect devant le chef des méta de la ville. Sa voix calme et vide d'émotion indiquait cependant son interrogation quand à cette invitation à le rejoindre. Que lui voulais donc cet homme ?... Désignant d'un geste du pouce le ciel, un sourire amusé se dessina sur le visage du rônin...

« Vous savez, il y a bien plus important qu'un simple et paisible voyageur tel que moi moi dont vous devriez vous occuper... »

« Je sais, Kaïdo, et si j'avais du personnel compétent sur place, soyez assuré que c'est à lui que je ferai appel. Hélas, il n'y a que vous, les autres surveillent la ville, pour éviter les risques de pillage...

Bon, il va falloir empêcher les badauds de s'approcher et fouiller les bâtiments pour s'assurer qu'ils ont bien été évacués. Devinez qui vient d'être désigné volontaire pour les bâtiments? »

Avant que l'officier ne puisse enchaîner, une première explosion, à peine digne d'un pétard, se fit entendre puis une autre et encore d'autres, jusqu'aux caméras de télévision, criblant la foule de légers impacts, provoquant cris et cohue, et déjà, une des voitures stationnées plus loin commençait à légèrement fumer...

Interrompu par la série d'explosion, Kaïdo Pivotant un de ses pieds sur la poussière et pris instantanément une posture de garde, sa main gauche immobile au dessus de son sabre, prête à dégainer...

Nani ? Une attaque ?... Non...

Il lança un regard au méta - humain, lui faisant comprendre qu'il avait bien compris se qu'il attendait de lui. Fermant les yeux un instant, le rônin afficha à nouveau son large sourire....

« Pchh... vous savez pourtant que je dois me faire discret... je n'aime pas utiliser ce pouvoir ainsi... Mais bon... au moins sa payera le loyer et remplira le frigo... hein taichô ?... je vire tout les civils.... Comptez jusqu'à cent.... »

En un instant, Kaïdo sembla chuter, figé tel une statue dans sa posture, il fallait pouvoir voir au ralenti qu'il était bien conscient et extrêmement concentré... Ses yeux se rouvrir brusquement, et le bang caractéristique d'un mur de son percé retentit. Foudroyant et implacable.
Le vieux Yakuza se déplaçait si vite que aucun oeil humain ne pouvait percevoir. Saisissant chaque civil et personnel humain et les déplaçant loin du centre. Fouillant chaque recoin des building et autre bâtiment pour s'assurer que nul ne soit blessé en cas d'attaque.

Dans sa course, il passa devant un jeune cameraman, dont les stigmates et le regard déterminé lui assura qu'il n'était pas sans défense. Poursuivant ainsi sa tâche avec hâte, il revint rapidement devant Prometheus après avoir vidé au préalable la place de vie... sauf d'un cameraman...

« C'est fait, je n'ai laissé dans les parages que tes hommes et ce type.. qui n'a pas besoin de mon aide je pense... Les civils sont à deux bornes au nord... Les blessés sont sur le péroné de l'hôpital en dessous de la voie 50... et le reste c'est barricadé chez eux... »

Chose pour le moins étrange chez un fantôme, Vitam eut froid, très froid. Tellement froid que sa peau en émula la chair de poule et que la température de la pièce chuta de plusieurs dixièmes de degrés en à peine cinq secondes. Une boule d'angoisse commençait à se former dans sa gorge, sur laquelle elle fit glisser/traverser nerveusement ses doigts sur la source de stress en s'interrogeant sur l'éventuel rapport entre des poissons en papier et cet état second. En effet, l'être immatériel remarqua ensuite que le mouvement inconscient de sa main s'était tout juste arrêté pour recouvrir la grande cicatrice ornant son cou, qui était d'ailleurs la seule et unique mutilation présente sur son corps spectral. D'accord, cette marque devait avoir un rapport avec l’arrêt soudain de sa période "d'avant-vie" et elle n'avait pas eu besoin de la montée d'émotions pour comprendre cela, mais quel rapport avec cette blague ? Un banc de sardines prédécoupés l'avait peut-être dévorée vivante ?

Vitam hocha prestement la tête de gauche à droite afin de se remettre les idées en place : Cet éventuel scénario était au moins aussi débile que le come-back du Jersey Shore.

A ce propos, elle remarqua que les enfants ne l’avaient pas attendue pour commencer à regarder cette émission. L'esprit reprit donc place sur le fauteuil, et les premières péripéties pal-pi-tan-tes de Snooky ne tardèrent pas à lui faire oublier ses tracas existentiels, une partie de son affection envers le genre humain, ainsi que l'utilité de son cerveau qui fut temporairement mit en veille pour l'occasion. Heureusement que la petite Rosa, du haut de ses cinq ans et demi, la tira de ce mauvais pas de par la curiosité idoine à son jeune âge.

« Dis Vitam, pourquoi la Madame elle est couleur comme ça ? »
« Quéquequoi ? Euh... »
Il lui fallut un peu de temps pour émerger vers la réalité, celle où l'essentiel des gens ne se maquillent pas à la truelle et où ils ne "bippent" pas tous les deux secondes à cause de la censure. Ayant encore l'image des poissons d'Avril en tête, elle trouva une métaphore toute trouvée en guise de réponse.
« Et bien, euh... Tu te souviens de la fois où Tonton Kaido s'est endormi alors qu'il était en train de nous faire griller des maquereaux ? Même qu'au final, ils avaient beaucoup trop cuits parce qu'on avait pas réussi à le réveiller à temps ? Tu te rappelle de la tronche et de l'odeur qu'ils avaient quand il les a finalement retiré du feu ? »
« Oui, il z'étaient tout marron-noir bizarre et ils puaient encore plus qu'avant ! Beurk ! » Répondit la gamine en faisant une grimace de dégoût après mention du souvenir en question.
« Bah voilà, t'as ta réponse. »
« I'sont restés trop près du feu ? » Demanda innocemment son grand frère.
« Oui, en quelque sorte... »

La transparente, qui avait joué avec le feu de son intelligence en osant zieuter de la télé-réalité hardcore durant plus de cinq minutes, désigna finalement la télécommande avec son doigt.

« Finalement, je devrais pas vous laisser guetter des choses pareilles... Vous pouvez remettre les news, s'il vous plait ? Peut-être que Tonton Kaido va passer à la télé comme la dernière fois avec l'invasion des ours mutants. »

--- Kaïdo ---

Prométhéus fronça les sourcils en observant la place se vider. Ce n'était pas vraiment ce à quoi il pensait quand il avait parlé de vider les lieux et ne manquerait pas de recevoir un tas de rapport concernant les agissements de son subordonné mais en l'état, ça avait au moins eu le mérite de calmer les choses. Kaïdo n'avait toutefois pas pu pénétrer l'un des bâtiments de l'université, les portes fermées et barricadées, pour cause de travaux. Mais l'attention de Kaïdo fut retenue ailleurs tandis que les premiers véhicules commençaient à brûler sérieusement...

--- Vitam ---

Les enfants zappèrent, quittant donc un Pauly en plein désarroi, pour passer sur les autres chaines, ayant l'embarras du choix, en comptant toutes celles qui couvraient l'événement. Puis, bizarrement, l'image se brouilla et disparut et le zapping révéla la même chose sur toutes les chaines, provoquant interrogations et frayeur dans le regard des enfants l'entourant...

« L'est pas banale, celle-là... Normalement on capte bien à Pasadena. »

A moins qu'on lui aurait menti ? Peut-être que leur antenne venait de tomber en rade, peut-être qu'un signal brouilleur s'était élevé dans le ciel, peut-être que... les aliens avaient osé s'en prendre aux studios télés et qu'il ne capteront plus jamais WBM ? Cette dernière possibilité serait comme une apocalypse chez un être tel que Vitam, alors elle aurait bien aimé allé voir ce que ces types en assiettes volantes tramaient, sauf que cela impliquait de laisser les petits tout seuls. Et bien que leur mère le faisait souvent par contrainte, la fantôme n'aimait pas les laisser livrés à eux-même depuis qu'ils étaient entrés dans son après-vie.

Que faire ? Pour à la fois éluder une hypothèse ainsi que pour rassurer le stress des gamins qui allait en grandissant, Vitam commença par chercher du côté de la simplicité.

« Remarquez, l'antenne a fait son temps. Ne bougez pas, je vais aller y jeter un œil. »

Elle commença à s'envoler vers le mur, mais avant de le traverser, l'esprit se retourna vers le trio en ajoutant :

« Éloignez-vous quand même de la télé, on ne sait jamais. » Des fois il y a des machins bizarres qui en sortent.

Sur ces bons conseils, la transparente disparut du champ de vision des gamins puis franchit plusieurs plafonds pour enfin arriver au toit de la résidence, pourvu d'antennes... et d'extraterrestres ?

Kaïdo observa la moue réprobatrice de Prometheus avec un demi-sourire de malice. Il fallait avouer qu'il avait un peu exagéré sur les mesures, au moins, peu de gens avaient pu comprendre ce qui c'était passé, et encore moins qui avaient compris que c'était l'épéiste qui avait fait ça...
Je remercie les aliens pour avoir détruit ces caméras...
Il se contenta d'un simple et impertinent : « Ben quoi ? » lancé avec légèreté. Pourtant sont attention fut vite détournée par les véhicules en pleine combustion spontanée.... Mais qu'est ce que les extraterrestres voulaient faire ? Il doutait sérieusement que l'officier enflammé était à l'origine de ce futur désastre...

« Ne traînont pas là, ces voitures vont pas tarder à.... à... *Baille longuement*.... à brûler... J'vais faire une pause moi... »

S'adossant contre un coin de l'estrade, Kaïdo se laissa doucement glisser le long de son sabre pour finir en tailleur sur le sol, calé dans les bras de Morphée...

« RRRoooon..... RRRooonnn..... »

--- Kaïdo ---

Le japonais partit s'allonger pour se reposer, sous le regard interloqué de son chef.

--- Vitam ---

Disparaissant et s'envolant, la fantômette se retrouva donc rapidement sur le toit et constata qu'aucune antenne ne semblait prise en faute, toutes comme elles étaient d'habitude. Même la petite de Madame Ramirez était là... Les aliens avaient-ils privé Vitam de son passe-temps favori? Etait-ils là pour l'ennuyer, elle? Devait-elle s'interposer entre l'armada alien et l'usine de twinkie la plus proche?

Tant de questions et si peu de réponses...

« Bah ? »

Tout avait l'air normal, que ce soit le ciel au dessus de sa propre tête ou bien la constitution métallique des antennes. L'invasion alien s'était-elle seulement répandue au-delà des frontières d'UCLA ? Si ce n'était pas encore le cas, Vitam se doutait que cela risquerait rapidement de le devenir tôt ou tard, ou bien encore que d'autres choses aussi cool que les chaines de télévision en ferait les frais (Usine de Twinkie entre autre). Elle fut donc bien décidée à aller embêter de l'extraterrestre, seulement la garde des enfants le lui empêchait moralement car aussi étrange que cela puisse paraître, même les morts ont des principes.

La fantôme ne voyait qu'une solution immédiate à son dilemme. Sauf qu'il ne lui plaisait guère étant donné qu'il consistait à confier temporairement la garde des petits à Mme Ramirez, leur voisine du dessous, réputée pour être aussi commode que le meuble du même nom. Vitam se disait que puisqu'elle était toujours là pour cancaner ou bien pour faire des critiques sur le son que pouvait produire un katana de taille moyenne sur les murs de l'appartement, elle devait certainement être chez soi en ce moment même. Sans mauvais jeux de mots, c'est avec la mort dans l'âme que la fantôme s'envola jusqu'à l'huis de sa porte d'entrée, "posant" ses pieds sur le sol puis dissipant son invisibilité avant de "frapper" à la porte à l'aide d'une télékinésie employée à moindre puissance.

Son cœur serait surement en train de battre nerveusement à l'heure qui l'est si seulement l'être surnaturel en aurait encore un. En attendant la voisine qui se faisait désirer, elle eut tout le loisir de contempler le paillasson pourvu d'un médiocre texte soi-disant humoristique.

Circulez, y'a rien à boire ?
...
What ?

« Quien es? »

Ouvrant la porte, la Ramirez observa Vitam de pied en cap un instant avant de sourire:

« Oui, vous voulez? Ah, j'imagine que c'est pour garder les petits... Ah, de mon temps, quand on prenait des responsabilités, on les assumait... Ignacio! Met un pantalon, on va avoir de la visite... »

Sortant avec la fantôme, elle l'accompagna jusqu'à sa porte pour y récupérer les gosses avant de repartir, laissant la fantômette libre.

Vitam remercia les Ramirez à plusieurs reprises, contrairement aux enfants qui n'étaient guère enchanté de la situation. Afin de mieux faire passer la pilule, elle insista donc sur le fait qu'elle en aurait surement pas pour longtemps et que s'il étaient sages, la fantôme ferait de sorte de revenir avec les bras -de Kaido- chargés de bonbons.

Sur ce, la transparente allait pouvoir rejoindre les supers d'UCLA qui d'après les derniers balbutiements de la télé, s'étaient réunis face à une menace commune façon Avengers. C'est décidément Troklass ! Pensa Vitam en réactivant son invisibilité dans son salon, maintenant libre de toute présence autre que la sienne, avant de s'envoler tout ectoplasme dehors direction UCLA... mais avec un petit détour vers la clinique du centre-ville d'où bossait Guadalupe Da Silva (qui se trouve du coup à Downtown, je suppose ?).

Vu qu'elle n'avait jamais travaillé de son après-vie, l'être surnaturel n'y avait jamais mis les pieds depuis lors et ne connaissait ainsi le lieu de travail de la mère des petits. Qu'à cela ne tienne, Vitam se servit de ses années d'expérience assidue de visionnage de Dr. House afin de se faire une idée de ce à quoi ressemblait un hôpital, soit un gros bâtiment avec un hélicoptère pas loin pour pouvoir ramener en expresse des gens souffrant de maladies au nom imprononçable afin de se faire engueuler en beauté par un médecin cynique. Ou un truc comme ça.

Alors que Vitam se promenait tout sens radar au dehors, elle ressentit une violente douleur en provenance d'un immeuble. Tournant son regard vers lui, elle vit un homme allongé devant ce qui semblait être quelque chose définitivement pas de ce monde...

Vitam s'envola prestement vers la source de douleur. Qu'elle ne fut pas sa surprise en découvrant consécutivement que l'immeuble concerné ne ressemblait pas à un hosto et qu'en lieu et place des patients ou autre médecins désagréables, se trouvaient un homme allongé devant une espèce de sauterelle géante qui aurait mutée avec une mante religieuse. Ce qui était un peu étonnant mais pas intimidant pour un sou ; Le contraire aurait de toute façon été étrange provenant d'une créature à l'origine au moins tout autant extra-planaire, si ce n'est plus.

C'est pas banal avait-elle quand même admit en se rapprochant candidement vers le toit des événements, duquel la fantôme put sentir une odeur de plante moisie émanant du mec à terre nonobstant son odorat quasi-inexistant. Elle n'eut par ailleurs aucun mal à deviner l'appartenance aux hippies de celui-ci, et étant donné qu'il rampait tout en crachant ses poumons dans la foulée, la première hypothèse de Vitam partait plutôt pour celle du bad trip, le fait qu'il balbutiait des propos incompréhensibles tel le majestueux Kaido bourré sous l'indifférence générale (mais de bon sens) du machin vert corroborait grandement en ce sens. Puis la femme spectrale ne pouvait se tromper vu qu'elle détestait ça alors cela voulait dire qu'elle avait forcément raison. Point.

Maintenant davantage décidée à établir ce qui était peut-être le premier contact avec une nouvelle espèce venue sur Terre, la revenante songea à ôter son invisibilité mais le nouveau venu, pour une raison inconnue, se mit à contempler ce qui devait être son armada de vaisseaux. Vitam fit de même durant approximativement cinq secondes et demi, jusqu'à ce que l'exposition à la vision de ce qui ressemblait à une multitude d'assiettes à desserts volantes lui fit sortir le plus naturellement du monde :

« Ça me donne envie de manger du Leslie's brownie. »

Après quoi la transparente posa instinctivement ses mains au travers de sa bouche puisqu'elle venait de réaliser que ses paroles étaient audibles.
La boulette.
Quoi qu'en guise de premier contact, ça se posait là.

---Kaïdo---

L'épéiste fut tiré de sa rêverie par quelques mots:

« Debout, Kaïdo. »

« Humm ?... Nanda to ?... »

Tiré de son sommeil par quelques mots, L'épéiste n'ouvrit d'abord qu'un oeil afin de se rendre compte que quelqu'un lui parlait.... Faut dire que quand on pionce tout le temps, faut pas se plaindre quand on nous réveille tout le temps. Mais il avait l'habitude, alors... Baillant longuement, Kaïdo s'étira avant de se lever prestement. D'un geste des mains, il retira la poussière résiduelle des explosion de voitures, l'ayant quelque peu recouvert d'une fine pellicule blanche.

« Faut pas que j'oublie la bouffe pour la gamine, sinon je vais avoir droit à ses remarques pendant une semaine... »

Ayant fini de marmonner, il se tourna alors vers son interlocuteur afin de pouvoir tenir la conversation avec lui...

« Debout, Kaïdo. Tu vas accompagner Luminous Girl et fouiller les bâtiments de fond en comble, correctement. Tu la couvres et tu fais attention à ce qu'il ne lui arrive rien, compris? »

Il pointa la jeune femme ailée derrière lui