Le repas avait à peine duré 30 minutes, que le préfet quitta la table avec le grand chambellan.
Les femmes de la maisonnée, expliquèrent les hordes de monstres dehors, bien que visiblement jamais sorties du "palais", ce qui parut bien fade à nos héros.
« Je peux passer aux massages ! »
Déclara Persée après le départ de ces dames et le repas terminé.
Ils avaient rendez-vous le lendemain, au lever du jour, l’équipée ne devant pas se faire de nuit.
Il était convenu que sous une forme ou une autre ils feraient leur rapport dès qu'ils le pouraient.

Lumina prit la main de la guerrière tout en répondant à l'invitation du jeune homme.

« Pour ce qui est des joies, je crains que vous n'êtes pas le genre qui m'attire. Mais je ne doute pas que vous trouviez autour de cette table chaussure à votre pied. »

Sur ce, la prêtresse se leva de table, salua les autres convives et entraîna Shaennaria vers le couloir des chambres.

Le jeune homme fit la moue.

La prêtresse et la guerrière batifolaient dans leur chambre. Peut-être était-ce une dernière nuit tranquille avant longtemps, car le lendemain, il faudrait partir pour mener cette enquête.

« Bien volontiers ... J'ai les épaules en compote ... au moins ... »
Roby accompagne sa déclaration d'un clin d'oeil laissant entendre que soit les épaules sont au moins en compoote...soit c'est bien plus que les épaules qu'il faudra lui masser

la preuve que non :

Me v'là. Désolé mais figurez vous que j'ai du boulot et que j'ai appris par la bande que la surveillance de l'usage à des fins personnelles d'internet se renforçait. Donc il ne me reste que mon sweet home et ce n'est pas facile en ce moment.

Shaënnaria profitait d'un bon lit et de la tendresse de Lumina.
Elle aussi pensait à l'avenir proche, tout proche et entendait bien profiter de cette nuit de douceur avant les journées de combats et les nuits de bivouac.
« Aimons nous jusqu'à épuisement ma douce. Ce peut être la dernière fois. »

Les caresses de la guerrière contrastaient avec l'attitude qu'elle avait épée en main. Si douce, si prévenante pendant ses nuits d'amour alors qu'au combat, Shaënnaria paraissait tellement cruelle, dure. Lumina tenta d'apaiser ce brin de pessimisme ressentit dans ses derniers mots.
« Non il n'y aura pas de dernière. Même si nos corps trouveraient le royaume des Morts, nos âmes, elles s'envoleront vers d'autres cieux et s'aimeront jusqu'à l'éternité. »

Shaënnaria sourit en regardant Lumina dans les yeux. « Puisses les différents Dieux avoir le même séjour pour leurs fidèles. »

« Ils l'ont » répondit Lumina.

« Oui ils l'ont » répéta-t-elle puis ajouta

« Même les plus mauvais des mauvais iront rejoindre les cieux de leurs Dieux. Aucune créature n'échappe à la séparation de son corps et de son âme. »

Shaënnaria qui ne s'était jamais posée tellement de question sur le devenir des âmes était songeuse.
Après tout ses ancêtres avaient eu le choix de rester auprès de la Déesse ou de descendre sur Terre.
Si elle avait envoyé quantité d'individus peu recommandables de l'autre côté elle ne s'était jamais demandé ce qu'ils y feraient mais jamais elle n'avait pu penser les y retrouver.

« Es tu sure? Je veux dire, n'y-a-t-il pas des royaumes séparés pour ceux qui ont rempli leurs devoirs et les autres? »

« Qu'est ce qu'un devoir ? » répondit la prêtresse puis expliqua son point de vue sur la chose.

« Car chaque dieu à ses prérogatives. Chaque dieu guide son troupeau sur les pâturages du bien ou du mal, et fait brouter à ses brebis l'herbe qui s'y trouve. Le bien ou le mal peuvent varier selon que tu appartiennes à un troupeau ou à un autre. Vois-tu, seul l'équilibre en ces deux forces maintient notre monde. Si un jour l'une devait prendre le dessus sur l'autre, nous disparaîtrions tout simplement. »

Lumina regarda le plafond de la chambre et récita une courte prière en direction de Pelor.

L'Eladrinne ne pouvait pas voir les choses comme sa compagne.
Les origines et les caractéristiques de son peuple, son éducation lui donnait une autre vision de la vie. Et puis son entrainement de guerrière et tous ces combats menés contre les forces du mal ... de sa représentation du mal en tout cas.
« Bah, ce n'est pas le moment pour les discussions théologiques ma douce. Nous aurons l'occasion de meubler l'ennui des feux de camp avec nos histoires de dieux.
Profitons de cette nuit de repos et soit ma déesse. »

Et joignant le geste à la parole

« Tu as raison ma mie » ajouta la prêtresse, puis elle se laissa bercer au rythme de l'amour.