Alfredus ne se départit pas de son calme apparent. Neave l’avait appelé par son nom : Elle était donc certainement déjà venue. La famille De Laurenciis était cousine de celle du Baron d'Horbourg, ce qu'Alfredus devait savoir. « Bien entendu, entrez Mademoiselle de Laurenciis » dit-il, invitant les aventuriers à le suivre à l’intérieur de la maison.

Pour Flora, Neave, Nahyla, Krommigs
Alfredus proposa aux compagnons des sièges disposés sur la droite du hall d’entrée : « Si vous voulez bien attendre, je vais vous annoncer au plus vite. » Il s’adressa à un autre domestique qui venait aux nouvelles. « Veuillez servir des raffraichissements à ce monsieur et à ces dames ».
L’escalier menant à l’étage et au bureau de Ruyl était sur le côté gauche de ce hall. Alfredus alla dans cette direction.

Pour Zork
Le prêtre d’Uthgar, laissant ses compagnons pénétrer dans la maison de Ruyl, fit une vingtaine de mètres vers la droite en longeant les maisons. Il passa devant la maison de Maître Tillius, puis de celle d’une autre personne, avant d’arriver à la rue par laquelle les démons et les humains assassins étaient passés.
Cette rue, ou plutôt ruelle, ne faisait que quelques mètres de large. Deux chariots n’auraient pu s’y croiser. Après les corps des maisons, sur plusieurs étages, des murs de plus de deux mètres de haut la bordait de part et d’autres. Plus loin, à cinquante mètres, cette ruelle formait un « T ». La rue n’était pas déserte, mais il y avait peu d’animation ici, comparativement à ce qu’il se passait dans le dos de Zork.

Sur la place, la panique initiale se tassait peu à peu. Finalement, beaucoup de bruits, quelques étals cassés, et pas de blessés ou de morts : La vie allait vite reprendre son cours. Dans la direction d’où ils étaient venus, Zork nota qu’il y avait encore de l’agitation auprès du cercle des personnes ayant vu le plus de choses, mais là où il était maintenant, personne ne semblait se soucier de l’évènement.

La rue était calme, le prêtre en déduit, peut-être à tord, que les autres n'étaient pas encore venus.
S'il les attendait caché dans l'embrasure d'une porte, peut-être pourrait-il en abattre un par surprise mais il n'y avait rien de sûr...
Passer par dessus le mur risquait de prendre du temps ou de créer de la panique...
Il décida qu'il aurait le temps de rejoindre ses compagnons pour cueillir dans le jardin les démons par surprise.
Sa réflexion n'avait duré qu'un instant.
Il jeta un denier coup d’œil au niveau du T avant de rejoindre au trot ses compagnons et demander d'accéder au jardin.

Reconnaissant le chemin menant au bureau de Ryul, Flora n'attend pas de rafraichissements. Elle s'élance en courant, dans l'idée et le but de dépasser le majordome, l'esquiver et le doubler, pour foncer chez l'ambassadeur.

Revenue à la hauteur du domestique, la barde s'exclame, « merci », pour tenter de le déstabiliser.

Flora fonça afin de prendre l’escalier pour rejoindre Ruyl au plus vite. Le majordome, dépassé par l’évènement, n’eut que le temps de s’exclamer : « Mais… enfin ! » La barde avait déjà le pied posé sur la première marche que des coups retentirent en provenance de la porte : Zorck demandait à entrer.

L’ensemble de ces évènements perturba suffisamment Alfredus pour lâcher la poursuite de Flora, qu’il n’aurait pu rattraper de toute façon. Le domestique lança un regard sévère vers Neave, Nahyla et Krommigs, les défiant de tenter la même chose, et, constatant leur inaction, alla ouvrir la porte d’entrée au prêtre : « Bonjour, que puis-je pour vous ? »

Pour Flora
La porte grande ouverte, le bureau ressemblait à la version que Flora avait déjà visitée dans le futur… le passé… bref. Ruyl était assis derrière son bureau surchargé de livres et de parchemins. Accaparé par la lecture de documents, l’homme aurait pu avoir le visage angélique d’un enfant contemplant un jouet nouveau si ses cheveux blanc cassé et son début de calvitie ne soulignaient son âge certain. Age certain, certes, mais indéfinissable, qui laissait à Flora une impression dérangeante.
Le mage était à ce point plongé dans son étude qu’il n’avait pas fait attention à l’entrée de la jeune femme.

Le majordome était occupé, Neave en profita donc pour grimper les escaliers 4 à 4 pour rejoindre Flora.

Découvrant Ryul encore en vie, Flora pousse un soupir de soulagement. Levant sa main, elle toque doucement à la porte, avant de s'avancer de deux pas.

« Ambassadeur Ryul ? Navrée de vous déranger, mais Damoiselle Neave de Laurencis demande à vous parler de toute urgence. Elle vous attend dans l'entrée. »

Au vieil homme, Flora prévoit d'offrir un sourire charmant, voire désarmant, en tous cas innocent, quand il se retournera. La priorité, c'est de le faire sortir de cette pièce.

La voix n’était pas familière, Ruyl leva la tête, étonné. Il plissa les yeux et constata, en fin observateur : « Vous n’êtes pas Alfredus ».
Neave arriva derrière Flora, Alfredus sur les talons. Ce dernier s’écria : « Je suis désolé, maître Ruyl, ces demoiselles ne m’ont pas laissé les présenter… »

Dans le hall d’entrée, Zork, Nahyla et Krommigs ne furent pas longtemps seuls : Un serviteur leur apporta des rafraichissements sur un plateau.

Flora s'incline respectueusement, avant de se redresser.

« Navrée du dérangement, ambassadeur.

Nous venons de la baronnie d'Horbourg. Nous comptions vous consulter pour un problème de votre expertise. Seulement, sur la route, nous avons appris que des personnes souhaitaient ... eh bien .. vous avez entendu parler du Prince-de-Sang ?
Si oui, vous feriez bien de vous éloigner de cette fenêtre. »

D'un air sombre, la jeune femme pointe la fenêtre par où étaient passés les assassins, "l'autre fois".

« Messire Ruyl. »

Neave se fendit d'une rapide révérence avant de poursuivre les propos de Flora en allant vers la fenêtre pour surveiller:

« Je suis Neave, la fille de Clostriana. J'ignore si vous vous rappelez de moi mais vous aurez peut-être une idée de ce que c'est... Un anneau un peu special... »

Elle produisit la boite et la lança en direction de Flora puis reprit sa surveillance des alentours.

Nahyla avait suivi ses compagnes, esquissé un vague « Pardon » en dépassant le majordome et s'était intercalée entre la fenêtre et le fauteuil de l'ambassadeur.

Alfredus venait d'ouvrir la porte d’entrée au prêtre : « Bonjour, que puis-je pour vous ? »

Zorc répondit tout en rentrant avant d'y être vraiment invité :
« Je me nome Zorc, je suis avec vos invités. »
S'adressant aux autres autant qu'à Alfredus, il enchaîna :
« Les démons ne se sont pas encore montrés, ils ne devraient pas tarder.
Maître Alfredus mettez votre famille et vos gents en lieu sûr, je vais me poster dans le jardin pour leur tomber dessus. »

joignant le geste à la parole, le colosse traverse la demeure pour se poster caché prêt à bondir.

Kromiggs s'était préparé à s'interposer entre ses compagnes et le majordome mais il n'eut pas à le faire.
il s'engouffra à la suite du prêtre d'Uthgar pour se poster prêt du jardin. Il chargea son arbalète par prévision de la tournure des évènements.

Heureusement pour les aventuriers, les ennemis n’étaient pas encore venus tuer Ruyl. Avec appréhension envers le combat à venir, ils se positionnaient, dans le jardin ou directement dans le bureau de l’ambassadeur, faisant fi des récriminations du personnel.

Zork et Krommigs traversèrent le salon principal de la demeure. Ils ouvrirent d’autorité une grande porte vitrée donnant directement sur le jardin. Celui-ci présentait une allée bordée de quelques arbres, avec un bassin en son centre et un petit pavillon de l’autre côté. L’ensemble respirait la sérénité et le calme.
Neave s’approcha d’autorité de la fenêtre principale, celle ayant volé en éclat lors de l’attaque précédente, et se mit à observer les environs. Nahyla et Flora occupaient également la pièce.

« Le Prince de Sang ? Bien entendu, il a été défait par… et bien, votre mère, mademoiselle de Laurencis, faisait partie de l’expédition que j’avais envoyée pour rouvrir le relais de… Cette boite est-elle en plomb ? Contient-elle ce que je pense ? » Sorti de force de sa concentration sur son parchemin, Ruyl montrait une intelligence et une rapidité d’analyse hors du commun.

Neave, Nahyla et Flora n’eurent pas le temps de répondre : Des cris venaient des jardins d’à-côté, peut-être celui de Maître Tillius, sur la gauche.

Chez Ruyl

Krommigs se préparait à voir les agresseurs. Selon leurs investigations lors des différentes temporalités, ceux-ci devaient être agiles. Le nain se remémora l'endroit où Maître Tillius avait dit que les assassins avaient escaladé afin de pointer son arbalète dans cette direction. Il dégaina par avance sa hache, qu'il planta devant lui, pour la saisir rapidement et y appuya son bouclier pour la même raison.

« Ça, c'est les gens qui souhaitent votre mort. Est-ce que vous avez une cachette, maître Ryul ?
On va essayer de les arrêter. »

Flora, pas la plus vaillante du lot, se tient loin de la fenêtre. Mais elle a quand même un certain courage, et sa rapière toujours au fourreau mais une main posée dessus, la barde se tient prête à vendre chèrement sa peau. Ou à regretter très brièvement sa décision.

Nahyla se tint prête. Elle se décala entre la deuxième fenêtre et l'ambassadeur tout en répondant à Flora : « Bein oui, ce serait dommage qu'il meure encore... » déclara-t-elle d'un ton parfaitement neutre.

Il ne faisait aucun doute pour les compagnons : L’ennemi, qui qu’il soit, arrivait !
« Une cachette ? Vous plaisantez, je pense pouvoir me défendre » répondit Ruyl.
Le magicien chercha sa sacoche à composantes. Fronçant les sourcils, il la trouva à un endroit inhabituel, sur une étagère de sa bibliothèque.
Dans le bureau de Ruyl, tous se préparaient à l’assaut à venir. Dans le jardin, Zork et Krommigs pointaient leurs armes en direction du dessus du mur séparant le jardin et celui du voisin.

Et ils furent là.
Le premier apparut : Un humanoïde avec une face de rat, se déplaçant avec une agilité surprenante contre le mur de la maison. Il bondissait d’aspérités quasi-invisibles en pierres saillantes. Même au sol, Krommigs et Zork auraient eu du mal à suivre un grimpeur aussi chevronné. Il leva l’une de ses mains en guise d’avertissement pour l’arrière. En moins de temps qu’il n’en avait fallu pour le voir, il avait atteint la fenêtre centrale.
Puis une femme au torse dénudé et aux ailes ressemblant à celles d’une chauve-souris passa au-dessus du mur séparant les deux propriétés. Sa peau grise semblait absorber la lumière ambiante. Elle s’arréta en voyant le nain et le demi-orque armés dans le jardin. Elle lança : (en abyssal) « Ul'khatha : crzgath cl'i na dul shashr búk ».
Enfin, un démon ailé de la taille d’un ogre vola au-dessus du mur, se positionnant en ligne de mire de Ruyl. Sa peau rouge, ses cornes, ses bras musclés montraient toute sa puissance. Dans sa main, un marteau imposant crépitait d’une lumière noire inquiétante.

En hauteur, ils étaient tous les trois hors de portée des armes de contact de Krommigs et Zork, mais ceux-ci pouvaient espérer les toucher avec leurs armes à distance.


Chez Ruyl

Kromiggs s'était préparé à voir débarquer les démons, mais leurs apparences l'impressionnaient toutefois. Il n'avait jamais eut affaire à de telles créatures.
Cependant, il s'était tenu prêt depuis un moment et ses réflexes militaires reprirent le dessus. Il visa l'homme-rat qui s'était immobilisé au niveau de la fenêtre et tira.

Flora, surprise par l'arrivée soudaine des démons, bondit en arrière et commença à vouloir tirer l'épée.

« Ils sont arrivés... Et ils sont très moches. » déclara Nahyla en se préparant au combat.