Flora, sans descendre de cheval, se dirigea directement vers leurs collègues pour les saluer. Et découvrir ce dont Wyvine et les autres pouvaient bien discuter.
Avec énergie, elle salua le petit groupe, commençant par les villageois.

« Nous voilà.

Nous n'avons pas trouvé grand chose. Qu'une flèche d'Arondia plantée dans un arbre, comme si elle visait un adversaire en hauteur.

Qu'en est-il de vos recherches ? »

« L'echarpe de la victime dans un arbre. Un dard a l'endroit où elle se soulageait. »

Neave continua sa recherche mais expliqua ce qu'elle faisait au cas ou un autre voudrait l'aider:

« Je cherche un endroit où le kidnappeur aurait pu se mettre pour observer sa proie. J'envisage un enorme insecte donc ses pattes auraient pu marquer le sol ou le bois. »

Le demi orc sauta au bas de la jument qu'il avait acheté à la Sequinerie et s'approcha de Neave pour lui porter assistance par une petite prière à Uthgar et en observant lui aussi les lieux pour l'aider.
+1 assistance divine et +1 d'aide, j'enlève 100po et ajoute Choupette, la jument si ça convient au chef.

Wyvine, en sorcière autant expérimentale qu’émérite, savait comment préparer un remède efficace contre le poison. Mais cela prenait des semaines ! Même un simple baume anti-poison prenait près de quatre jours de préparation en moyenne… Dans ses jours de grandes formes, elle pouvait arriver à en faire un en deux jours et demi seulement, et encore. Elle se demandait si elle saurait faire attendre ses compagnons ce temps-là.
Maintenant, si elle n’en avait pas sur elle, Wyvine savait de par son métier que les villageois disposaient parfois de moyens pour aspirer le venin des vipères. Elle vendait elle-même de tels baumes. Peut-être que certains habitants de Rochelongue pouvaient en avoir chez eux ?


Neave de Laurencis trouva rapidement ce qu’elle recherchait : Un endroit caché derrière des fourés et un arbre, situé dans le prolongement de la position du dard et du lieu d’aisance de Korane. Le tireur ou la tireuse à la sarbacane avait du effectuer ses tirs de cet endroit. Il ou elle pouvait même passer sa sarbacane entre des branchages, pour encore plus de discrétion. Et cette odeur… un mélange de miel, de sang, de feuilles fraiches… Etait-ce la signature de l’individu ?
Le piétinement avait à peine marqué le sol : Cet homme ou cette femme savait se faire discret en milieu forestier. Suivre sa piste ne serait pas simple. Mais peut-être qu’en combinant la direction prise par la créature volante, les traces qu'elle trouverait, et cette odeur, pourrait-elle comprendre le parcours des deux ?

Borzorck se mit à la disposition de la fille de la forêt comme il s'amusait parfois à appeler Neave.
Empêchant ses compagnons trop curieux de piétiner les précieuses traces et lui apportant en outre prières et observations complémentaires.

Kromiggs s'écarta pour laisser faire les pisteurs.

« Donc, si j'ai bien suivi, il y a un insecte volant et un tireur de sarbacane.
Je n'ai pas d'expérience avec les créatures des bois, mais vous connaissez des peuples féeriques ou autres qui pourraient agir ainsi ? »

La belle barde répéta ce que dit Kromiggs, comprenant s'être trompée.

« J'ai cru à un dard d'insecte, mais il y aurait un tireur et au moins une abeille géante ? C'est de mauvais augure.
Pensez-vous qu'on puisse trouver une direction, une cause centrale à ces disparitions ?

Je m'y connais en histoires. En fées, moins, je dois le dire.
Néanmoins, certains récits de la région parlent de fées. Laissez-moi réfléchir, est-ce que l'un de ces contes pourrait nous aider ? »

Flora commença à se creuser la tête.

Wyvine sourit à la remarque du nain.

« L'hypothèse de la guêpe géante et du charmeur de gros hyménoptères prend certainement de l'ampleur, mais rien n'est encore sur. Qui sait? Nous avons peut-être affaire à une toute nouvelle espèce à dard? Potentiellement intelligente aussi? Oh! Je me vois déjà écrire une thèse sur cette chose. Et le pire c'est que je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer. Halala! »

La sorcière se permit tout de même un soupire.

« Enfin, c'est toujours mieux que de se faire kidnapper par de grosses guêpes. J'ai déjà entendu les histoires de dragons ou de chimpanzé qui kidnappent les jeunes donzelles, mais les insectes? C'est nouveau... et un peu attristant aussi, je dois dire. »

Est-ce que ce serait parce que ces pauvres filles sont de simple villageoise et non des princesses comme dans les contes? Possible. À force d'autant réfléchir a ce problème, la brune avait peur que les rides de souci qui s'affichait sur son visage pensif ne deviennent permanentes.

« Ah! » elle leva le doigt, se rappelant soudainement une chose importante. « Pour le poison, ce serait peut-être mieux de demander aux gens de Rochelongue s'ils en ont. Je ne pourrais pas en faire assez avant qu'il ne soit… hmm, trop tard. »

Wyvine leva les sourcils, histoire d'appuyer le sous-entendu. Elle parlait bien du sort de ses pauvres villageoises. Elle les fronça tout aussi vite. Une autre pensée s'insinuant dans son crâne. Chimpanzé ou gorille? Hmm, mais y'avait-il vraiment une différence? Il faudra vérifier cela au plus vite!

Neave n'ecoutait pas les diverses theories, trop concentree sur la piste a suivre. L'odeur, les traces, elle devait tout combiner pour avancer et ca allait etre compliqué.

Mais elle aimait ça, traquer sa proie.

Les villageois semblaient attristés des propos légers de Wyvine à l’encontre des personnes disparues. On les considérait comme peu de choses… Aussi, à sa question concernant des anti-poisons, ils ne réagirent pas. Sauf Riyan, l’époux de Korane, qui reprenait espoir en voyant les enquêteurs obtenir quelques résultats. Il s’adressa à un autre habitant de Rochelongue : « Allez, Jehan, tu en as toujours un, d’anti-venin. Va le chercher ! S’ils en ont besoin pour retrouver Korane… Je te la payerais ».
De mauvaise grâce, l’homme retourna au hameau pour aller chercher cette dose. Il lui faudrait une bonne dizaine de minutes.

Oubliant les discussions se passant autour d’elle, Neave suivait la piste qu’elle avait trouvée. Impressionnante d’aisance dans cette tâche, elle sautait de la vue d’une brindille cassée à un champignon écrasé, de cette odeur suave et brutale de l’individu à un morceau de tissu accroché à plusieurs mètres de haut. Les sens en alerte, elle retraçait le parcours parallèle de l’être volant et de celui au sol, l’un au-dessus de l’autre, partant ensembles vers l’Ouest, les collines et la forêt, se frayant un chemin discret à l’ombre des bosquets. Mettant en œuvre tout ce que lui avait appris Jean des Loups, cette piste lui paraissait claire, limpide, mais peu de chasseurs auraient su la trouver. Pour les novices qui la suivaient, sa perception du chemin pris par ses proies conféraient presque à de la magie. Courant d’un indice à l’autre, ses compagnons devaient forcer le pas pour la suivre.

Quelques mètres après s’être introduite dans la forêt sombre, Neave se figea : L’individu qu’elle poursuivait s’était arrêté ici. Il avait rejoint plusieurs personnes (une dizaine ?), certaines aux pas lourds (de grands hommes, ou portant une armure ?), d’autres plus légers. Ils avaient beaucoup piétiné sur place, indiquant une longue attente. Une odeur malsaine de corps en décomposition lui arracha une grimace de dégoût, mais elle ne vit aucun cadavre autour d’elle. La troupe était repartie ensemble. Cette piste était maintenant un jeu d’enfant à suivre.

S'apercevant que les capacités surnaturelles de traqueuse de Neave s'étaient mises en route elle la suivit dans la forêt sans attendre l'antidote. Voyant sa compagne s'arrêter elle demanda simplement : « Tu penses qu'on peut les rattraper ? »

« J'espere. Mais si on attend l'antidote, on risque dd perdre du temps. »

Neave avait sorti son arc. Ses fleches etaient pretes dans leur carquois.

Kromiggs était impressionné par les talents de pisteurs de Neave. Il avait suivi silencieusement, tant qu'ils en courraient pas, il pouvait garder le rythme de ces humains aux longues jambes.

« Tant pis pour l'anti-poison, on a pas de temps à perdre, on ne sait ce qu'ils font des femmes.
A moins qu'un sprinteur se charge d'aller chercher la fiole pendant qu'on continue la traque, mais je ne suis pas qualifié pour cela. »

Zork attendait que l'on poursuive la traque.
Peu lui importait les histoires d'anti-poison ou que les villageois puissent le regarder de travers, il en avait l'habitude.

« Si vous m'attendez, j'y vais à cheval et je le rattrape », proposa Flora en remontant sur Calico, prête à partir vers le hameau. « Ça ira vite. »

Avec son index, Wyvine jouait avec ses cheveux. Peu concernée par le dilemme actuel.

« Mmmh. Poursuivre les responsables du maintenant au risque d'agrandir leurs collections de demoiselles en détresse ou aller chercher le poison au risque de perdre la piste. En voilà, un choix intéressant. »

Et quel était le bon? Aucune idée de savoir avec certitude avant de choisir. Amusant.

L'orc n'avait pas l'habitude de se déplacer à cheval et de profiter de la vitesse que cela pouvait apporter.
un aller-retour au village ne prendrait que quelques minutes soit rien en comparaison des quelques heures qui les séparaient de l'enlèvement.
« J'accompagne Flora, aller devant, on vous rejoint.
Si vous changez de direction, laissez moi un signe visible que je ne perde pas de temps à vous chercher. »

Une partie des compagnons continua la traque sans attendre pendant que les autres retournaient au village pour récupérer la dose d'antivenin.
Le groupe s'enfonça dans la forêt sombre. Neave suivait facilement cette piste assez fraiche. Au bout d'un quart d'heure, ils furent rejoins par Flora et Zork, revenant avec le baume obtenu auprès des villageois.

Une première colline fut contournée, puis une deuxième. Une heure et demi qu'ils s'enfonçaient dans ces sous-bois inquiétants. Des écorces calcinées et des cadavres d'animaux déchiquetés furent découverts à côté du passage de ceux qu'ils poursuivaient. Sur le territoire de quelle créature démoniaque entraient-ils ? Il valait certainement mieux ne pas le savoir.
En face d'eux, un canyon de cinq mètres de large s'ouvrait dans une colline, comme une blessure géante dans la forêt. Le groupe qu'ils poursuivaient s'y était engagé. La hauteur des parois avoisinait les trente mètres, et la frondaison des arbres en haut empêchait les rayons du soleil d'atteindre le sol.

Flora équarquilla les yeux devant le ravin. La route accidentée avait été facile pour elle, juchée en selle et transportée par Calico. Sauf lorsqu'il y avait des branches un peu trop basses.
Mais maintenant ...

« Vous pensez qu'on peut descendre avec les chevaux ? » chuchota la jeune artiste.