Il faisait déjà chaud ce matin-là, même à cette heure matinale où les rayons du soleil passaient tout juste au-dessus de la cime des arbres pour atteindre le toit de la chaumière de Jean et Runica. La chasseuse estimait à trois cavaliers au galop le bruit qui tranchait la traditionnelle musique forestière matinale formée des cris d’animaux, des bruissements des insectes et des pépiements des oiseaux.

Effectivement, cinq minutes plus tard, trois soldats de Sangris descendirent de cheval devant la maison du couple. Nahyla, Naeve et Zorck, qui les avaient rejoint en restant un peu en retrait, purent entendre toute la conversation…
« Jean, Runica, bonjour. Comment allez-vous ? » commença celui qui semblait le chef.
« Comme d’habitude, Ruscard » répondit Jean, un peu rustre. « Vous voulez entrer vous reposer ? Boire ou manger quelque chose ? » proposa Runica. Dans les bois, où il fallait faire quelques lieues avant de rencontrer d’autres maisons, l’hospitalité était de mise, et l’adepte de Malar, même si elle n’était pas portée sur les relations publiques, obéissait à ces principes. Ces cavaliers avaient parcouru un long chemin de bon matin.
Ruscard accepta. Les huit personnes présentes entrèrent dans la pièce principale où du pain, du fromage et de la bière furent proposés.

Après quelques échanges de nouvelles de la ville ou des bucherons du coin, le sergent Ruscard entra dans le vif du sujet, un peu ennuyé d’avoir une aussi grande audience.
« Ecoute Jean, nous avons besoin de toi. Des femmes sont enlevées près de Cuvalier. Les collègues, là-bas, ne trouvent pas de piste. Il leur faut un vrai pisteur. Tu es le meilleur. » annonça-t’il comme une évidence.

Jean hésita. Il finit par secouer la tête et répondre d’une voix lasse. « Ecoute, je te l’ai déjà dit la dernière fois, lors de la traque de ce troll… ces choses ne sont plus de mon âge. »
Ruscard était visiblement déçu. Il savait que retourner l’avis de Jean lui demanderait plus d’énergie que d’arrêter un taureau à mains nues. Il jeta un coup d’œil à Runica, qui se contenta d’hausser les épaules.
« Il vous faudrait un jeune… » continua Jean, tentant de donner une piste à Ruscard. « Le vieux Sigsaw a un fils qui promet... »

Ce matin et comme à chaque fois qu'elle se trouvait avec ses deux compères - surtout Neave - Nahyla était d'excellente humeur. La jolie rousse s'amusait à faire essayer son large chapeau à plumes multicolores à Neave, riant d'une voix douce devant l'aspect incongru qu'avait son aimée avec cet accessoire tranchant singulièrement avec le reste de sa tenue.

« On dirait un caméléon qui vient de se prendre une feuille d'automne sur la tête. » s'amusa-t-elle en l'ôtant délicatement de la tête de sa belle. Ce faisant elle caressa de manière totalement fortuite la joue de Neave en lui souriant.

Après avoir remis son galurin sur la tête elle observa le troisième membre du trio toujours aussi silencieux. « Mais détends toi un peu Zorcky... Il fait beau et t'es avec nous. Tu pourrais sourire un peu quand même. C'est pas en faisant la tête tout le temps que tu vas trouver une compagne. Ça te dirait pas de trouver une p'tite orquette pour passer les longues soirées d'hiver ? »

Comme à son habitude lorsqu'elle parlait à ses amis Nahyla était en mouvement. Sa longue cape bleu ciel et les plumes colorées de son couvre-chef tournoyaient donnant l'impression de voir un arc-en-ciel bouger. Malgré la distraction qu'elle constituait sa mère remarqua immédiatement l'arrivée de cavaliers obligeant sa progéniture à se calmer.

Nahyla reconnut Ruscard qu'elle avait déjà vu à plusieurs reprises chez eux. Elle savait aussi que l'hospitalité n'était pas quelque chose de négociable pour ses parents. Quand Runica proposa aux cavaliers d'entrer la jeune femme fut la première à les suivre. D'un geste agile elle lança son chapeau sur le crochet prévu pour puis aida sa mère à servir les différents convives. Une fois sa tâche accomplie elle se recula pour laisser parler les invités et revint s'installer à côté de ses amis. Quand son père parla du fils Sigsaw la jeune fille réprima un rire car elle se souvint de la fois où Neave l'avait surclassé sans souci lors d'un pari pour déterminer qui était le meilleur pisteur des deux. Son air dépité avait été source de plaisanterie pendant une semaine pour le trio.

Si elle ne disait rien pour l'instant la bretteuse espérait que ses amis se proposent. Cela faisait si longtemps qu'ils n'étaient plus partis à l'aventure ensemble.

Neave était gênée d'essayer le chapeau de Nahyla. Cela lui semblait si incongru, n'allant pas du tout avec ses vêtements prévus pour la vie en extérieur et sa cuirasse estampillée du L familial stylisé mais cela lui faisait plaisir alors Neave ne dit rien. Quand elle sentit la main de Nahyla sur sa joue, Neave se retourna pour regarder ailleurs, faisant semblant d'avoir entendu quelque chose pour cacher le rose qui montait à ses joues. L'arrivée des cavaliers lui permit alors de reprendre un peu contenance et de remettre sa capuche sur sa tête, cachant son abondante chevelure rousse foncée sous cette dernière et observant en silence la venue des soldats.

Quand l'invitation fut faite d'entrer à l'intérieur, Neave hésita un instant. Elle n'avait pas été formellement invité à l'intérieur, les gardes ne venaient pas la voir directement donc cela ne la concernait sans doute pas. Mais elle était invitée des lieux, Nahyla et les autres s'y rendaient, ne pas y aller aurait été incorrect. Cela l'agaçait... Et à chaque fois qu'elle était agacée, les changements survenaient. Elle sentit ses ongles s'allonger, sa nuque se couvrir de fourrure mais Neave savait aussi quoi faire pour calmer ça. Elle inspira profondément par le nez, bloqua puis expira longuement par la bouche quelques secondes plus tard. Déjà, son cœur se calmait et avec lui, sa transformation. Voilà qui résolvait au moins une question. En restant dehors, elle s'interrogerait sur la venue des gardes et ça la rendrait nerveuse, avec les risques que cela comportait.

Et donc, elle emboîta le pas de la troupe, rentrant après tout le monde, pour aller se poser dans un coin, essayant de faire le moins de bruit possible avec sa cuirasse ouvragée. Elle resta postée, droite comme un I, écoutant avec attention. Le fils Sigsaw? Il était bon, certes, mais elle était meilleure. Elle pouvait suivre une piste à l'odeur, voir dans le noir, elle avait passé autant d'heures dehors que possible mais Jean ne la proposait pas. La trouvait-il incompétente? Peut-être avait-elle fait quelque chose qui ne lui avait pas plu et, au vu de l'amitié qu'il entretenait avec sa mère, il ne lui avait rien dit? Ou bien, c'était son statut de noble qui l'empêchait de la suggérer? Les gardes avaient sans doute besoin de quelqu'un à qui ils pourraient donner des ordres et, de par sa naissance, ils la considéreraient plus comme une supérieure que comme une subordonnée ou une alliée?

Tant de possibilités, tant de problèmes et son coeur qui s'emballait, encore une fois. Ca allait recommencer aussi elle inspira profondément, sauf que cette fois, c'était son odorat qui s'était surdéveloppé. La sueur, la poussière, la bière, toutes ces odeurs l'assaillirent subitement avant d'être remplacé par une autre, plus douce, plus proche, apaisante. Nahyla, à coté d'elle. Sa tension baissa et avec elle, sa nervosité. Neave cala son nez dans le cou de sa consoeur et huma l'odeur un instant pour se calmer puis parla doucement, de manière à n'être entendu que d'elle:

« Merci... »

Puis, elle reprit contenance et parla plus fort:

« Je peux peut-être aider... »

Bor avait suivi les autres par simple curiosité et s'était posé sur un tabouret dans un coin de la pièce pour ne pas encombrer l'espace de sa large carcasse.

S'il ne participait pas pour le moment à la conversation, il n'en manquant pas une miette pour autant :
"Des femmes sont enlevées près de Cuvalier."
Cela sonnait comme des trompettes appelant au combat et sans qu'il ne se l'avoue, il savait qu'il répondrait à cet appel si en plus d'un pisteur, ils voulaient de sa hache.

L’intervention de Naeve ne surprit ni Jean ni Runica. Mais le « meilleur pisteur » semblait ennuyé. Il leva les yeux au plafond, avant de répondre : « Et qu’est-ce que je vais dire à ta mère ? Que tu es partie marauder ? »
Ayant vu grandir les trois jeunes, Jean n’arrivait toujours pas à les considérer comme autre chose que des adolescents. Même s’il avait passé beaucoup de temps à leur transmettre ses propres compétences. Finalement, Naeve et Zorck avaient plus appris de lui que sa propre fille, qui avait trouvé son inspiration auprès de la noblesse.

« Si Naeve veut participer… » risqua Ruscard, qui voyait là une bonne alternative à Jean : Sa propre apprentie.

Chouette. Chouette. Chouette.

Nahyla jubilait intérieurement mais il leur restait maintenant à convaincre ses parents.

« Tu pourrais lui dire que Neave s'est portée volontaire quand la baronnie avait besoin d'elle. Douterais-tu un seul instant que Dame Clostriana y serait opposée ? N'êtes vous pas intervenus ensembles à l'époque quand les troubles ont éclaté ? »

La jeune femme s'approcha de son père. « Et tu pourrais aussi lui dire qu'elle n'est pas partie seule, qu'elle était accompagnée de deux fidèles compagnons prêts à risquer leur vie pour l'aider dans sa quête et protéger les habitants du bourg. »

Un regard vers Borzorck accompagné d'un sourire. Et ouais mon grand t'es embarqué dans l'affaire maintenant.

Après avoir fait un nouveau pas en direction de son père elle prit ses mains et le regarda dans les yeux. « Tu as très bien compris que si messire Ruscard était venu jusqu'à toi c'était qu'il s'agissait d'une affaire suffisamment sérieuse pour nécessiter les meilleurs. » Un énorme sourire illumina son visage « A aucun moment tu ne me feras croire que tu estimes vraiment le fils Sigsaw capable de réussir cette mission. Neave est la meilleure pisteuse de la baronnie derrière vous, je t'ai entendu dire à maman l'autre fois que tu étais sûr qu'un jour ses capacités dépasseraient les vôtres. »

La jeune femme eut l'air à nouveau extrêmement sérieuse : « Sois franc. Si tu as évoqué son nom c'est parce tu te doutes que la mission sera dangereuse et que tu crains qu'il nous arrive malheur. Je sais que tu y irais si tu t'en sentais capable mais tu as conscience que tu es trop âgé. Laisse nous y aller. Aucun de nous trois n'a envie de rester là les bras croisés pendant qu'on ne sait quoi s'en prend aux sujets de la baronnie car aucun de nous n'a été élevé par des lâches. »

Borzorck, hocha la tête.
Il n'était pas besoin de mots futiles lorsque l'on était d'accord.
Sans jamais l'avoir demandé, il s'était toujours demandé si Nahyla n'avait pas été, elle aussi, adopté par Runica et Jean quelques années avant lui.
Pourtant elle avait les yeux de sa mère et le menton de son père quoiqu'avec la barbe cela resta plutôt de la légende familiale...

Le demi-orc lâchât simplement quelques mots pour informer la cantonade :
« Je vais préparer mes affaires, c'est l'histoire de quelques minutes. »
avant de sortir et de rejoindre, la grangette qui lui sert de chambre.

Bien que d'allures différentes, Bor avait la même démarche souple et rapide que Jean.

« Et ho, fillette, je suis encore capable de t’en remontrer ! » protesta Jean contre les accusations de sénilité de sa fille. Il tourna la tête vers Runica. « Et toi, tu ne dis rien ? »
« Que je dise quoi ? Que je refuse d’être débarrassée des trois mômes, qu’on va enfin pouvoir être tranquille ensemble ? » répondit-elle, narquoise. « Les petits apprennent à chasser, et finissent par quitter leurs parents pour créer leur propre meute. Rien d’étonnant à ça… » Des choses simples que même les enseignements de Malar expliquaient. Dans l'esprit de Runica, les Nahyla, Naeve et Zorck étaient libres depuis au moins l'âge de douze ans.

Le sergent Ruscard profita du silence de Jean pour tenter d’emporter définitivement la décision. « Très bien, venez à trois. A Cuvalier, ils ne trouveront pas cela de trop » dit-il en se frottant les mains. « Combien de temps vous faudrait-il pour être prêtes à partir pour Cuvalier ? Ce sera le sergent Ronchard qui vous expliquera l'affaire. »

« Mon cheval est à la maison, avec mes affaires de voyage. Je n'ai qu'à y retourner, il ne me faudra pas plus d'une heure après ça pour être prête. »

Neave était déjà en train de se préparer à partir, n'attendant que le signal du départ pour rentrer chez elle et y récupérer ce dont elle avait besoin pour le voyage.

Pile dans le piège. sourit Nahyla intérieurement.

« Ooh. Aurais-je sous-estimé mon interlocuteur ? Il faut croire que c'est de famille. » déclara-t-elle en déposant un baiser sur la joue paternelle.

« Mes affaires sont déjà prêtes en ce qui me concerne car j'étais supposée retourner chez Dame Clostriana dans quelques jours. »

La bretteuse quitta la pièce principale et revint avec son sac à dos en l'espace d'un instant.

« Pour moi c'est bon. » annonça-t-elle en prenant son chapeau.

Neave, Nahyla et Zorck furent prêts à partir très rapidement, comme s’ils n’avaient attendu que cette nouvelle mission pour s’activer.

Quelques minutes après, alors que Ronchard et ses hommes attendaient devant leurs chevaux, les trois acolytes embrassaient Jean et Runica avant leur départ.
Runica tapa dans l’épaule de sa fille. « Traque tes proies, et chasse bien. Reviens-nous. Et fais attention aux druides ».
Jean avait une grande hache dans sa main droite, qu’il tendit à Zorck. « Ca te sera utile. C’était celle de mon père » dit-il, laconique. Mais le demi-orque connaissait assez le vieux rôdeur pour déceler des accents d’émotion dans sa voix. Il y avait dans ce geste une sorte de passation, comme si Zorck était désormais dépositaire de la mission qu’avait Jean par le passé.

Une lueur de fierté brillait dans les yeux du demi-orc qui se voyait offrir, outre une bonne hache patinée par le temps et les combats, la seule chose que Jean avait pu conserver de sa famille assassinée par les démons.
Le rôdeur avait expliqué un soir que sans cette arme sur laquelle il avait juré de se venger, il n'aurait pas eu la force de se relever et d'affronter seul la forêt dans ses jeunes années.
A l'exception du tranchant affûté régulièrement, la tête et le manche étaient devenus noir avec le temps si bien que Zorck se senti obligé de dire :
« Un merci serait bien vain, je sais ce que cette lame représente pour toi et je tâcherai de m'en montrer digne.
En l'honneur de ton vieux compagnon, je la nomme : Croc-noir.
Qu'Uthgar la bénisse à jamais. »

« Je te laisse en retour la mienne qui est de bonne facture mais ne vaut pas ce présent, si d'aventure quelques imprudents avaient la mauvaise idée de venir vous chercher querelle. »

Personne ne viendrait en ces lieux prendre le risque de trouver une mort certaine. Même les créatures des bois les moins intelligentes avaient compris que ce territoire appartenait au couple de rôdeurs. De plus Runica aurait criblé l'intrus bien avant que Jean ne puisse tester la hache de Borzorck.

« J'ai bien l'intention de revenir ne vous en faites pas. Faut bien quelqu'un pour animer un peu la maison. »

La bretteuse eut un sourire triste quand Borzorck baptisa son arme. « C'est un très joli nom.  » dit-elle en repensant au vieux loup avec qui elle avait grandi.

Puis elle salua une dernière fois ses parents et se mit en route avec ses compagnons.

Neave était déjà partie tandis que les autres se préparaient. Elle filaient à travers bois, courant tel un cerf, pour retourner chez elle. Une fois à la maison, elle entra sans attendre, filant à sa chambre sans tarder et attrapa son sac avant de commencer à vouloir sortir. Puis elle s'arrêta et soupira. Retournant à son bureau, elle sortit une feuille et commença à écrire:

Petit frère,

une mission m'appelle, je ne pourrais pas être là pour ton anniversaire. J'espère quand même que ton cadeau te plaira.

Affectueusement,

Neave.

Elle roula le papier et attrapa une boite dans son bureau, avant de quitter la pièce et d'aller à la salle de travail. Astria y passait ses journées, comme d'habitude, et quand cette dernière vit sa soeur rentrer, avec le parchemin et la boite, elle soupira:

« Ca va faire 2 années de suite, Neave. Il va finir par t'en vouloir. »

« Je sais, je sais. Mais j'ai une mission et ça ne peut pas attendre une semaine. Je serai peut-être revenue d'ici là mais je n'en sais rien. »

« Et les parents? Tu les as prévenu? »

« Et bien... Je comptais sur toi pour... »

« Pour assurer, comme toujours. Lotara et Coren ne sont pas là, il ne reste que moi. Et puis, ils t'auraient sermonné sur l'importance de la famille et tout le tralala... Très bien, très bien, donne moi ce paquet et file. Mais il faut que tu sois là dans 2 mois, grand maximum. Coren va faire sa demande à Ara'vilan et si elle dit oui, il faudra organiser tout ça. »

« D'accord. Mais c'est pas plutôt toi qui... »

« Je te couvre cette fois là, tu me couvriras pour que j'évite la prochaine. Je n'aime pas aller chez les elfes, leur architecture est... illogique. L'intégration des arbres aux constructions, l'équilibre illogique qui s'ensuit, leur absence de respect des règles les plus basiques de la physique... Ca me dérange à chaque fois! Je serai là à la fête organisée ici mais pas chez eux. »

« D'accord. J'évite les amis d'Artes et tu préviens les parents, tu évites d'aller chez les elfes et c'est moi qui m'occupe de préparer tout là-bas... Marché conclu. Si maman ou papa veulent savoir où je suis, qu'ils demandent à Ruscard. Il saura les aiguiller. »

« D'accord. Euh... Est-ce que tu pourrais dire bonjour à... »

« Bien sur, Astria. Je dirais bonjour à Bor de ta part. Et a Nahyla aussi. »

Neave serra Astria dans ses bras avant que les deux ne se séparent. Astria et Neave avait une relation plus complice entre elles qu'avec les autres. Il fallait dire que le désir d'Astria de vouloir poursuivre l'oeuvre de son grand-père avait surpris tout le monde et qu'elle bataillait dur pour s'imposer dans un monde majoritairement masculin. C'était sans doute ce qui les rapprochait, le fait de se sentir à l'écart, de chercher à trouver leur place.

L'aînée rejoignit alors l'écurie, saluant sa monture puis l'étrilla avant de le brosser. Elle installa ensuite sa selle, remplit ses fontes de grain pour le nourrir puis l'enfourcha avant de quitter les lieux. Elle avait un rendez-vous à tenir, avec Nahyla et Bor.