Zorck absorbé dans ses réflexions n'avait pas l'esprit ou le tact nécessaire pour prendre le temps d'expliquer et s'adressa à ses compagnons :
« Qui se charge d'expliquer à Alfredus que Ruyl va mourir dans 10 minutes assassiné par des démons ? »

Poursuivant sa pensée sur les pierres :
« Jean et Runica nous ont toujours dit que ces pierres servaient de porte entre les mondes et a chaque fois que le prince a tenté de revenir, il les utilise et semble en savoir bien plus que nous ou que moi en tout cas.
Ruyl peut sûrement nous expliquer. »

note : il y a un bruit différent cette fois ci ?

« Alfredus, pas le temps. Nous devons voir Ruyl tout de suite, sa vie est en danger. Je suis Neave de Laurenciis Nous grimpons pour le protéger, vous pouvez tenter de vous interposer mais nous passerons, en essayant de ne pas vous faire trop de mal. C'est une question de vie ou de mort. »

Et sans attendre, Neave s'engouffra dans la porte, bien décidée à avancer.

« Navrée », ajoute Flora, en suivant Neave pour forcer le passage.

Kromiggs n'ajouta rien, sauf le "léger" coup d'épaule nécessaire à faire valdinguer le majordome si celui-ci s'interposait.

Peut-être que cette intrusion n'était pas des plus courtoises mais cela ne chagrinait pas le demi-orc.
Il laissa passer Nahyla moins par galanterie que pour pouvoir jouir du fait qu'il n'y était pour rien dans leur entrée musclée...

Prenant nettement moins de gants que précédemment … qui n'était pas encore arrivé... parallèlement ? … les compagnons se précipitèrent à l’étage, ne prenant plus le temps d’inspecter les alentours, négligeant le rafraîchissement qu’Alfrédus ne manquerait pas de leur proposer.
Bousculé, le maître d’hôtel fut décontenancé par la rapidité de l’intrusion. « Maître Ruyl… assass… Mademoiselle de Laurencis… heu… » Il n’était pas remis de ses émotions que les aventuriers montaient déjà les escaliers quatre à quatre. Ils avaient une dizaine de minutes devant eux avant l’attaque, mais ils savaient qu’une fois celles-ci passées, ils ne feraient pas le poids. Pour combattre, il faudrait que Ruyl soit suffisament en forme, mais aurait-il tous ses moyens ? Un seul coup du marteau du démon l'avait neutralisé, et Nahyla se souvenait elle aussi de cet effet déstabilisant. Peut-être qu'en étant mieux préparé...

Ensemble, les compagnons s’introduisirent dans le bureau de Ruyl. Assis à son bureau, absorbé dans sa lecture, l'ambassadeur demanda : « Alfredus, vous n'aviez pas remarqué cette lettre, ce matin ? » En bonne psychologue, Flora nota que la question était purement rhétorique. Le mage en connaissait la réponse.
Ruyl leva la tête, interloqué : Ce n’était pas Alfredus qui venait d’entrer dans la pièce.

Sans attendre, la chasseresse débita rapidement:

« Messire Ruyl, je suis Neave de Laurencis et voici mes camarades Nahyla, Borzorck, Krommigs et Flora. Nous n'avons que peu de temps mais des assassins arrivent pour vous. Comment nous savons: c'est la 4ème ou 5ème fois que ça se produit. Dame Janna nous envoie de la Baronnie pour discuter bijoux étranges et boites de plomb mais nous verrons les détails plus tard, pour l'instant, il faut partir! »

Neave n'avait pas dit autant de mots aussi vite depuis... longtemps.

Le prêtre ne put s’empêcher d'ajouter :
« Il s'agit du prince de sang et des pierres de magie.
Dites nous ce que nous pouvons emporter sur vos recherches et quittons les lieux pour nous mettre en lieux sûr.
Uthgar m'est témoin qu'il n'est pas dans mes habitudes de renoncer à combattre mais pour l'heure les démons sont les plus forts.
Rejoignons la place du marché, le Magister Strongius ne devrait plus tarder à arriver. »
Ayant lâché sa tirade, le demi-orc se plaça à la fenêtre autant pour venir en protection que pour se rassurer sur le fait qu'il leurs restait du temps.

Flora essaye d'être la plus convaincante possible, la situation étant, sûrement, très confuse pour Ryul.

« Je sais que la situation vous parait étrange, elle l'est plus encore pour nous, je vous assure.
Nous ne savons pas bien ce qu'il se passe, mais nous savons que vous restez ici, vous mourez dans moins d'un quart d'heure. Il faut partir. »

C'est curieux ce besoin chez les aventuriers de faire des phrases.

Kromiggs n'ajouta rien pour ne pas ajouter à la confusion et se plaça prêt de la fenêtre, arme et bouclier en position défensive.

« Le Prince de Sang, et… mais il a été renvoyé par… et bien, Mademoiselle de Laurencis, votre mère, avant votre naissance, faisait partie de… les pierres de magie, vous voulez parler de pure-magie ? … des assassins… comment cela, quatre ou cinq fois ?... Dame Jana ? »
Ruyl avait beau être capable de faire des liens entre différentes informations à une vitesse impressionnante, le tout lui paraissait encore incohérent. Et surtout, il ne se laisserait pas déplacer si vite.

Alfredus apparut à la porte du bureau, essoufflé d’avoir grimpé les marches quatre à quatre. « Je suis désolé, maître, je n’ai rien pu faire pour arrêter ces importuns ». Mais Ruyl lui dit de ne pas s’inquiéter, ayant compris que les aventuriers ne représentaient pas de menace.
« Un quart d’heure, dites-vous ? Nous avons donc un peu de temps. Dites-m’en plus sur ce qui vous amène, qui doit me tuer, et comment vous le savez ? »

« Dame Janna nous a demandé de vous rejoindre mais nous avons été transporté ici par magie. Nous ne savons pas qui ni pourquoi mais nous sommes là. Nous avons croisé les magisters et autres gardes, qui nous ont soumis a un casque étrange...

Puis ça a recommencé, nous sommes réapparus au marché et ça a repris du début. Au bout de plusieurs essais, nous avons fini par réussir à vous rejoindre une fois mais nous n'avons pas pu empêcher votre mort. Vous avez usé de magie, persuadé de pouvoir vous défendre... de l'invisibilité et un mur, si je ne me trompe pas? Mais ça n'a rien changé. Et nous sommes mortes.

Puis nous sommes revenus au marché et derechef...

Cela a peut-être un rapport avec ça, un anneau que nous avons récupéré après un combat avec le fantome du Prince de Sang. »

Neave produisit la boite en plomb pour la montrer a Ruyl.

Malgré son désir d'en découdre, le prêtre d'Uthgar se contenta de surveiller la venue des assaillants ne voulant pas polluer la réflexion du diplomate.

Tout comme le prêtre d'Uthgar, Kromiggs ne rajouta rien, il analysait la pièce, chargea son arbalète et ouvrit la fenêtre pour se poster en visant l'endroit où il savait que els assaillants apparaîtraient.
Il aviserait s'il devait y avoir un changement de plan.

Flora se tait cette fois, laissant Neave fournir ses explications.

Ruyl posa quelques questions précises, auxquelles Neave répondit. « Les magisters du Corps de la Magie ? » « Vous êtes réapparus au même endroit, au même moment ? » « Ces démons vont me battre, dites-vous ? »

« Il y a une heure, je vous aurais dit que le retour dans le passé était impossible, mais plusieurs preuves dans la même journée… » Ruyl chercha du regard sa sacoche à composantes, et fut étonné de la retrouver à un endroit inhabituel. Il avait été perturbé, en ce début d’après-midi, avant même l’arrivée des aventuriers. « Je n’ai pas de sorts offensifs préparés, et je comprends qu’il n’y a plus beaucoup de temps. Prenez ce livre, et celui-ci », répondit-il à Zork, qui avait proposé plus tôt d’emporter l’essentiel. Il distribua quelques ouvrages aux aventuriers, puis prit ses propres carnets ainsi que la lettre qu’il lisait avant que les aventuriers n’entrent. « L'explication est peut-être dans cette lettre, mais je n'ai pas eu le temps de la lire en entier. »

« Venez, descendons dans la cave. Alfredus, faites évacuer la maison. Immédiatement. » Le domestique, ayant compris l'urgence de la situation, tourna les talons pour prévenir le reste du personnel.

« La dernière fois, ils avaient pu nous suivre dans la cave. Et ils avaient incendié la maison », informe Flora, d'un ton inquiet de l'idée de retourner se cacher dans un cul-de-sac.

Prenant les livres, le demi-orc suivi le groupe vers l'escalier en s'interrogeant tout haut.
« à moins qu'il n'y ait une fuite possible dans la cave ? »

Nahyla suivait le mouvement. Elle s'approcha de Neave. « Il faut que Ruyl vive, quitte à ce que l'un de nous reste derrière pour faire une diversion... »